L'artiste, au sommet de sa popularité, abandonne pourtant le tour de chant en 1967. Bien qu'il enregistre encore quelques disques et monte à la scène L'Homme de la Mancha, il se consacre alors au cinéma, pour lequel il tourne en tant qu'acteur une dizaine de films, dont deux qu'il écrit et réalise, Franz et Le Far West (retenu dans la sélection officielle au Festival de Cannes de 1973).
Jacques Romain Georges Brel est issu d'une famille catholique d'industriels ; son père, Romain Jérôme Brel (1883-1964), est un Flamand francophone né à Zandvoorde et sa mère Elisa Lambertine, dite « Lisette » Van Adorp[2] (1896-1964), est bruxelloise. Enfant, il est peu intéressé par l'école, excepté par les cours de français et de dessin. Avec son frère Pierre (1923-2001), de 6 ans son aîné, Jacques reçoit une éducation entre un collège catholique, l'institut Saint-Louis[3] et le scoutisme qu'il n'aime pas. Élève frondeur, perturbateur et rêveur ayant doublé ses classes de 6e et 4e, il se fait renvoyer du collège en à 17 ans[4]. Sa vie d'enfance était selon lui trop tranquille, « morose » et « Il ne se passait jamais rien », avec des parents qu'il estimait « très âgés »[5]. Ce sont eux qui lui inspireront la chanson Les Vieux. Comme il le décrit dans sa chanson Mon enfance, le jeune Jacky (comme on l'appelle à l'époque) s’ennuie, rêve beaucoup, se sent seul au point de parler au plafond de sa chambre[4], s'invente des histoires et se sent très différent du reste de sa famille dont il ne partage pas les valeurs, comme celle de l'argent. Il a déclaré : « L'argent ne m'a jamais donné de bonheur. J'ai été élevé dans l'argent ; j'ai vu toutes les saloperies qu'il fallait faire pour en avoir[6]. » Musicien autodidacte, il apprend le piano en observant et écoutant, dès son plus jeune âge, sa mère en jouer. C'est sur cet instrument familial qu'il crée ses premières compositions. Il écrit à 15 ans de longs poèmes et des nouvelles après avoir lu Jules Verne et Jack London[7].
À 16 ans, il s'offre sa première guitare grâce à l'argent de ses divers petits jobs, notamment à l'église puis il entre à la Franche Cordée (mouvement de jeunesse catholique mixte) où il crée une troupe de théâtre pour laquelle il joue et écrit lui-même les pièces et des chansons[8]. En 1948, il fait son service militaire. Jacques n'ayant aucun diplôme et donc a priori aucun avenir assuré, son père le fait entrer dans la cartonnerie familiale « Vanneste & Brel » où il est affecté de 1947 à 1953 au service commercial, travail pour lequel il n'a aucun goût[3] (« Mon père m'a encartonné » dit-il). Malgré un avenir assuré dans l'entreprise familiale, se voyant mourir d'ennui à petit feu, il songe très sérieusement à se reconvertir en tant qu'éleveur de poules, cordonnier ou auteur-compositeur. Il choisit cette dernière voie et écrit n'importe où, n'importe quand, grand amateur de musique classique (principalement de Maurice Ravel et de Franz Schubert)[9],
Le , il épouse Thérèse Michielsen, dite « Miche » (morte le [10]), secrétaire dans une entreprise d'électricité, qu'il a rencontrée trois ans plus tôt dans la Franche Cordée. Le naît sa première fille Chantal (morte le [11]). Parallèlement à sa vie de famille et son travail à la cartonnerie, il commence dès 1950 à chanter le soir dans des cabarets bruxellois regroupés dans le quartier de l'« îlot sacré »[Note 1] sous le pseudonyme de Jacques Bérel, son père ne voulant pas qu'il utilise son nom pour ses activités artistiques[12]. Il fait déjà preuve de cette puissance lyrique (tant dans les textes que dans son interprétation encore trop teintée de scoutisme) qui rebute sa famille. Elle tente, en vain, de le dissuader de continuer dans cette voie. Lui persévère. C'est en fréquentant ces cabarets belges qu'il rencontre Barbara avec qui il noue une relation d'amitié indéfectible[13].
Débuts
En 1953, il réalise un disque maquette, 78 tours[8] que la journaliste belge Angèle Guller (rencontrée en 1952 lors d'une audition) envoie à son insu à Paris à Jacques Canetti, découvreur de talents, directeur artistique de Philips et propriétaire du théâtreLes Trois Baudets. Séduit par les chansons qu'il vient d'entendre, Canetti appelle Jacques dans la nuit du pour le rencontrer immédiatement. Alors que sa fille France naît le , Brel quitte la capitale belge pour se rendre seul à Paris où il loge dans une petite chambre inconfortable de l'hôtel Stevens à Pigalle. Sa mère le soutient et l'encourage à travers de nombreuses lettres et lui envoie de temps en temps un peu d'argent, tout en le laissant se débrouiller seul. En revanche, son père n'approuvant pas le choix de son fils, l'avertit avant son départ : s'il quitte son emploi à la cartonnerie, il ne lui versera plus de salaire et il ne pourra plus y revenir travailler[6]. Il persiste également à ne pas vouloir que son fils cadet utilise son nom, mais Jacques, mal à l'aise avec un pseudonyme, parvient à convaincre son père de l'autoriser à garder le nom paternel. D'après Pierre Brel, le frère de Jacques, si son père était très réticent pour que son fils fasse carrière dans le music-hall, une fois le succès atteint, il sera très fier de lui, même s'il ne le fera jamais explicitement savoir à Jacques[12].
En arrivant à Paris, Brel désirait percer en tant qu'auteur-compositeur et non interprète. Mais aucun interprète ne veut chanter ses chansons, si bien qu'il est contraint de le faire lui-même. Canetti le fait débuter aux Trois Baudets en septembre 1953 dans la première partie du spectacle de Marcel Mouloudji. Puis en 1954 dans le spectacle Cinémassacre, où débutent également Boris Vian et Jean Yanne et qui voit le triomphe de l'humoriste Fernand Raynaud. Aux Trois Baudets, dans les tournées de Canetti, qu'il ait ou non du succès, Jacques Brel est assuré de chanter tous les soirs, de tester ses chansons et de gagner sa vie, bien que le cachet soit maigre pour un artiste débutant tout en bas de l'affiche. Ses débuts sur scène ne sont pas bons, tant il a le trac et est maladroit. Il chante devant un public qui lui est indifférent. Lors d'un entretien du sur Europe 1, il reconnaitra : « Au début, j'étais pas incompris. J'étais mauvais. […] Personne n'a voulu chanter mes chansons au début. J'ai été obligé de me débrouiller moi-même avec ce que j'écrivais. »
Il participe au festival de Knokke-le-Zoute : il s'y classe avant-dernier. Puis pour gagner un peu d'argent, il enseigne la guitare au danseur-acrobate Francesco « Cocky » Frediani, un artiste italien à l'affiche du cabaret La Nouvelle Ève. Ce dernier, témoin des premiers pas du débutant, l'accompagne d'ailleurs, lors de son premier passage à l'Olympia en « lever de rideau » (moment où les spectateurs entrent dans la salle et s'installent à leur place). Les conditions de travail sont difficiles pour Jacques : il n'a pas de loge et doit se changer derrière le bar de l'Olympia. Après une représentation, Bruno Coquatrix le remarque, le félicite de sa prestation et l'invite à lui rendre visite pour discuter d'un prochain passage mais Brel n'est pas encore prêt pour affronter une grande salle.
Pour Brel, les difficultés continuent, encombré qu'il est de ses longs bras, de son grand corps maladroit. En 1954 il rencontre le chef d'orchestre Jacques Hélian en représentation à Bruxelles et lui présente l'une de ses premières chansons, Il peut pleuvoir. Celle-ci est mise au répertoire de l'orchestre. Évoquant cette rencontre, Jacques Hélian confie : « Je lui serrai la main, ne me doutant pas que, derrière son sourire crispé, se cachait un si fabuleux talent… » La France va ainsi entendre parler pour la première fois du « Grand Jacques »[14]…
En 1955, il fait venir son épouse et ses deux fillettes en France puis la famille s'installe à Montreuil. Cette année marque celle de son premier 33 tours. Aux Trois Baudets, il va rencontrer Georges Pasquier, qui deviendra son régisseur et son meilleur ami et auquel, en 1978, il dédiera la chanson Jojo (album Les Marquises). Imprégné encore de l'influence du scoutisme et de son éducation catholique, il chante pour des organisations chrétiennes. C'est à cette époque que Georges Brassens le surnomme « L'abbé Brel »[8].
De 1954 à 1965, Canetti organise en France et à l'étranger des tournées dans lesquelles Brel est souvent programmé en compagnie d'artistes tels que Sidney Bechet, Catherine Sauvage, Philippe Clay, etc. avant d'être lui-même la vedette.
Consécration
En 1956, il rencontre le pianiste François Rauber, qui devient son arrangeur musical, puis sera l'orchestrateur qui l'accompagnera durant toute sa carrière de chanteur. Cette même année paraît son premier grand succès public, Quand on n'a que l'amour[Note 2]. En 1957, pressé d'achever ses études musicales au conservatoire, François Rauber renonce aux tournées à travers le pays. Il est alors remplacé par un autre étudiant du conservatoire, Gérard Jouannest, qui composera avec Brel les musiques de trente-cinq de ses chansons[Note 3].
Jouannest est son accompagnateur exclusif sur scène, tandis que Rauber, revenu vers Brel une fois son diplôme obtenu, est son principal orchestrateur. Les deux musiciens resteront fidèles à Brel et à son œuvre, au-delà même de sa mort, luttant vainement contre la publication en 2008 de cinq inédits que Brel lui-même jugeait inaboutis, pour finir par céder devant le fait accompli, ces titres étant déjà diffusés sur les ondes en Belgique[18].
À force de travail, Brel trouve son style et son public et connaît enfin le succès lors de ses galas. Entre autres particularités, il ne cède jamais à la tradition du rappel, qu'il juge démagogique[Note 4]. En 1957, son second 33 tours reçoit le grand prix de l'académie Charles-Cros et, fin 1958, année de naissance de sa troisième fille, Isabelle, c'est le succès à l'Olympia en première partie. L'année suivante, il est tête d'affiche à Bobino, où il crée Ne me quitte pas, écrite, selon elle, pour l’actrice Suzanne Gabriello[19],[20] et La Valse à mille temps.
Dès lors, les tournées s’enchaînent à un rythme infernal, Brel donnant parfois plus de concerts qu'il n'y a de jours dans l'année. En 1960, il achète, entre Monaco et le Cap Martin, sur la plage de Cabbé au Golfe bleu, une maison qu'il occupe jusqu'en 1970. Ses amis y viennent en visite, notamment Leny Escudero ou Serge Gainsbourg. C'est là qu'il composera La Fanette et Amsterdam. Après sa mort, en hommage, la mairie de Roquebrune-Cap-Martin a fait placer dans le village un buste en bronze dû au sculpteur Cyril de La Patellière[21].
En , il quitte la maison de disques Philips pour Barclay (avec qui il signera un contrat exceptionnel de trente ans en 1972[22]). Le , il enregistre Le Plat Pays, hommage à la Flandre. En , il crée sa maison d'éditions musicales Arlequin, qui devient six mois plus tard les éditions Pouchenel (Polichinelle en bruxellois). Son épouse en est la directrice. En 1963, il interprète Les Vieux en référence à ses parents[5]. La mort de son père, suivie de très près par celle de sa mère, amène Brel à évoluer vers des chansons de plus en plus dramatiques, telles que La Fanette, Au suivant ou encore en 1964Amsterdam[23].
En 1966, au sommet de son art, Jacques Brel sort Ces gens-là, un nouvel album qui, outre la chanson Ces gens-là, compte plusieurs titres qui deviennent des classiques incontournables de son œuvre : Jef, La Chanson de Jacky, Le Tango funèbre, Fernand, Mathilde… C'est lors d'un concert à Laon, au début de l'été 1966, que se produit l'incident qui le décide à abandonner la scène. Alors qu'il interprète Les Vieux, le cinquième titre du programme, il s'aperçoit qu'il a doublé machinalement un couplet et il n'accepte plus de « tricher » face au public, en perdant de sa spontanéité et de son authenticité[24]. Pour autant, il honore ses contrats pendant encore plus d'un an et fait ses adieux « officiels » à l'Olympia le . À la fin de son récital, il revient saluer à sept reprises près de 2 000 spectateurs debout qui hurlent « Ne nous quitte pas »[25].
En 1967, il est berné[26] par Paul Touvier, qu'il « autorise à utiliser un de ses thèmes musicaux » pour les besoins d'un disque éducatif, L'Amour et la vie, produit par Touvier et distribué par Philips[27],[26].
Le , il donne son dernier récital à Roubaix[28].
Vers d'autres horizons
S'il délaisse les prestations scéniques, Brel ne reste pas inactif pour autant : durant l'été 1967, il joue dans son premier long métrage, Les Risques du métier du réalisateur André Cayatte ; le film est un succès public. Puis, sur son voilier, il commence à naviguer. Deux albums paraissent : Jacques Brel 67, où figurent La Chanson des vieux amants et quelques titres créés sur scène l'année de ses adieux, dont Mon enfance et Le Cheval dans lequel il rappelle les critiques qui lui reprochaient lors de ses débuts en public son allure dégingandée, sa laideur, ou moquent ses dents de cheval hennissant[29]… En 1968 paraît l'album J'arrive dont certaines chansons sont filmées en studio ou sur plateaux de télévision : Vesoul (avec Marcel Azzola à l'accordéon), L'Éclusier, Je suis un soir d'été, Regarde bien petit.
En octobre 1968, à Bruxelles, au théâtre royal de l'opéra, la Monnaie, il crée la version francophone de L'Homme de la Mancha, interprétant le rôle de don Quichotte au côté de Dario Moreno dans celui de Sancho Pança. Le spectacle doit être repris à Paris en décembre, mais Moreno meurt le , à 47 ans, d'une hémorragie cérébrale à l'aéroport d'Istanbul, avant le décollage de son avion[Note 5]. Robert Manuel reprend le rôle pour le spectacle présenté en décembre à Paris. Au début de l'été 1969, Brel est Mon oncle Benjamin, dans le film d'Édouard Molinaro, dont il compose la musique avec François Rauber. Claude Jade, qui a 20 ans à cette époque, racontera : « Ma rencontre avec Jacques Brel a lieu à Vézelay. […] Il se montre d'emblée d'une grande sympathie. […] Il sort des longues et fatigantes représentations de L'Homme de la Mancha qui a été un beau succès et il a gardé pour le film les cheveux longs de don Quichotte. […] Il est cordial, sympathique, ouvert et attentionné aux autres, et l'atmosphère gaie et chaleureuse du tournage lui doit beaucoup. […] Jacques est passionné d'aviation, […] à l'aérodrome de Toussus-le-Noble, le dernier jour […], il était heureux à l'idée de s'envoler vers le Midi et nous a parlé de cette passion, des ciels, des paysages, des voyages…[30]. ». En 1969, il tourne un court métrage de sensibilisation à l'épilepsie chez les enfants, dans les locaux et avec des enfants de cinquième primaire du complexe scolaire « Le Paradis des Enfants » à Etterbeek[31].
Il tourne encore plusieurs autres films et en réalise lui-même deux : Franz en 1971, partageant l'affiche avec son amie Barbara[13]. En 1973 sort sur les écrans Le Far West, qui est un échec. À l'occasion de cette sortie, Brel, à Cannes, participe à l'émission radiophonique de Jacques Chancel, Radioscopie. Pour son dernier rôle au cinéma, il campe le dépressif François Pignon, le personnage récurrent de Francis Veber, face au tueur à gages « Monsieur Milan », joué par Lino Ventura, dans L'Emmerdeur, à nouveau réalisé par Édouard Molinaro.
Le succès l'attend aux États-Unis et au Royaume-Uni[32] car notamment les traductions en anglais de ses chansons sont accueillies avec succès puis enregistrées notamment par David Bowie (Amsterdam, My Death), Scott Walker (Amsterdam, Mathilde), Marc Almond (Amsterdam, Jacky), le groupe Goodbye Mr. Mackenzie(en) (Amsterdam), Terry Jacks (Le Moribond) et Alex Harvey (Au Suivant = « Next »). En complément, la comédie musicale américain Jacques Brel is alive and well and living in Paris est jouée dans le monde entier, pendant plusieurs années. Elle comprend des traductions à rimes, assemblées en 1968 par Mort Shuman, ami de Brel. En 1974, le spectacle est adapté au cinéma[33].
En 1964, son emploi du temps le forçant à de nombreux allers-retours entre Biarritz et Charleville, son imprésario loue un petit avion. Il y prend goût et passe son brevet de pilote privé le (brevet TT 16060)[34]. Puis, après une formation de dix semaines, Jacques Brel est pilote qualifié IFR le .
Il s'achète successivement un Gardan GY-80 (en 1964, F-BLPG), un Wassmer 4/21 (en 1969, S/N 11.1969), un Beechcraft Baron B 55 (son premier bimoteur) et un Beechcraft Twin Bonanza D 50 (F-ODBU, en à Tahiti), qu'il baptise « JoJo » en souvenir de son grand ami disparu (Georges Pasquier, secrétaire, chauffeur et factotum du chanteur). Cet avion sera très utile à la communauté marquisienne, Brel assurant régulièrement des évacuations sanitaires vers Papeete[35],[36].
Maladie
En 1973, il met un terme à sa carrière de cinéma après l'échec commercial et critique de son film Le Far West. S'étant découvert une nouvelle passion, la voile, Brel s'achète le un ketch, l’Askoy (nom provenant de l'île norvégienne Askøy[37]) et obtient son brevet de « capitaine au grand cabotage » le premier juillet[38].
Il part d'Anvers, le , à bord de l'embarcation l’Askoy, avec sa fille France âgée de 21 ans et sa nouvelle compagne, l'ancienne Claudette, actrice et danseuse Maddly Bamy, rencontrée lors du tournage du film L'aventure c'est l'aventure réalisé par Claude Lelouch. Il met les voiles pour réaliser un tour du monde prévu pour durer jusqu'à trois années[39]. Lors d'une escale dans les îles Canaries, une violente douleur à la poitrine l'oblige à interrompre son tour du monde. Les médecins lui diagnostiquent un cancer du poumon gauche, causé par sa grande addiction au tabac (il fume trois paquets de cigarettes par jour)[40]. Il subit à Bruxelles une ablation du lobe supérieur du poumon gauche puis retourne aux Canaries en pour poursuivre sa croisière[41].
Lors de son escale aux îles Marquises, diminué, il abandonne le projet de tour du monde et décide de se retirer dans ce lieu, où personne ne le connaît[42]. Il évoque en 1975 la mort du dictateur Franco[43]. En 1976, il revend l'Askoy à un couple de jeunes Américains[39] (retrouvé échoué en Nouvelle-Zélande, le bateau est ultérieurement restauré[44] en 2022) et Maddly Bamy lui achète le , un bimoteur Beechcraft Twin Bonanza immatriculé F-ODBU et baptisé Jojo, en souvenir de son vieil ami, disparu en 1974, Georges Pasquier, il y fait l'avion-taxi pour rendre service aux habitants en les transportant entre l'île marquisienne de Hiva-Oa d'une part, où il réside et d'autre part Tahiti, durant un trajet maritime de 1 430 kilomètres, soit un vol d'environ cinq heures[35].
En 1977, malgré la maladie[Note 6], il revient à Paris pour enregistrer son dernier 33 tours, Les Marquises, qui paraît le , avec un record d'un million de précommandes[45].
La chanson homonyme Les Marquises, qui clôt l'album, s'achève sur ces paroles : « Veux-tu que je te dise / Gémir n'est pas de mise / Aux Marquises. » Il retourne aux Marquises après cet enregistrement.
Son état s'améliore, si bien qu'il effectue encore quelques courts séjours sur les bords du Léman. Il meurt d'une embolie pulmonaire massive[Note 7] le [47] à 4 heures, dans la chambre 305 de l'hôpital Avicenne[Note 8] à l'âge de 49 ans. Il avait été ramené deux jours plus tôt depuis Genève par son ami Jean Liardon, pilote et instructeur vaudois qui l'avait initié au vol aux instruments[48].
Jacques Brel repose au cimetière d'Atuona, commune d’Hiva-Oa, aux îles Marquises, non loin de la tombe de Paul Gauguin. Sa plaque funéraire est à l'origine d'un différend entre la famille Brel et sa dernière compagne, Maddly Bamy, qui a fait apposer sur la pierre tombale en 1978 l'effigie de leurs deux visages tournés vers le soleil couchant.
En 1998, la fondation Brel, pour le vingtième anniversaire de la mort du chanteur, remplace les portraits par l'inscription d'un poème et les noms de sa femme et de ses enfants. Alertée par la population, Maddly Bamy revient sur l'île, gagne le procès en justice et obtient le droit de remettre leurs portraits[49].
Postérité
En 1981, sa fille France crée à Bruxelles la fondation Jacques-Brel, destinée à faire connaître l'œuvre de l'artiste, mais aussi à soutenir la recherche contre le cancer et l'aide à l'enfance hospitalisée.
En , Jacques Brel est élu au rang du « plus grand Belge » par le public de la RTBF[50]. En 2008, cinq inédits de 1977 paraissent finalement[51].
Vie privée
Jacques Brel se marie le avec Thérèse Michielsen, dite Miche (1926-2020)[10]. Le couple, qui n'a jamais divorcé, a eu trois filles (Chantal 1951-1999 ; France, née en 1953 et Isabelle, née en 1958). Lorsque le chanteur accède à la notoriété, Miche le laisse vivre avec ses nombreuses maîtresses : Suzanne Gabriello de 1955 à 1961[52], l'attachée de presse de la maison Philips Sylvie Rivet (entre 1961 et 1970) qui accepte de renoncer à son métier à la demande du chanteur[53].
Au tournant des années 1970, Brel, devenu comédien, multiplie les aventures : avec Annie Girardot le temps d'un tournage[54], ou avec Danièle Evenou pour une brève période[55]. Sa dernière compagne, rencontrée en décembre 1971 lors du tournage de L'aventure c'est l'aventure, est l'actrice Maddly Bamy qui renonce également à sa carrière et partage la vie de Jacques Brel jusqu'à la mort du chanteur en 1978[56].
Brel avait des relations très privilégiées avec Barbara. Ils font connaissance au début des années 1950 à Bruxelles, où ils se fréquentent régulièrement, alors qu'ils tentent de percer en se produisant dans divers cabarets ; une grande amitié, pleine de complicité et d'admiration mutuelle, s’installe entre eux. À cette époque, Barbara ne chante que des chansons écrites par d'autres, dont Brel.
Mais Brel, qui disait : « Barbara, c'est une fille bien. Elle a un grain, mais un beau grain. On est un peu amoureux, comme ça, depuis longtemps[57] », l'encourage à écrire elle-même ses chansons. Peu après, Barbara lui fait découvrir ses premiers textes, dont certains seront des succès. À partir de 1981, soit trois ans après la mort de Brel, La Valse de Franz, composée par Brel, sera jouée dans tous les spectacles de Barbara. En 1990, elle crée au théâtre Mogador la chanson Gauguin (Lettre à Jacques Brel)[13].
Bruxellois, Brel se disait chanteur flamand de langue française et a chanté quelques-unes de ses chansons en néerlandais, la plupart des traductions étant dues à Ernst van Altena :
De apen (Les singes) (1961)
Men vergeet niets (On n'oublie rien) (1961)
Marieke (1961), dont une partie des paroles originales est déjà en néerlandais.
Laat me niet alleen (Ne me quitte pas) (1961)
Als men niets dan liefde heeft (Quand on n'a que l'amour) (1961) morceau inédits[58]
Mijn vlakke land (Le Plat Pays) (1962)
De burgerij (Les Bourgeois) (1962)
Rosa (1962)
De nuttelozen van de nacht (Les paumés du petit matin) (1962).
Filmographie
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb.
Réalisateur
1971 : Franz, dans lequel il joue, aux côtés de la chanteuse Barbara.
1973 : L'Emmerdeur d'Édouard Molinaro (musique composée avec François Rauber)
1973 : Le Far West de Jacques Brel (musique composée avec François Rauber et auteur interprète des chansons)
Autour de Brel
Reprises
En 1971, l'auteur-compositeur-interprète italien Giorgio Gaber reprend Ces gens-là sur son album I borghesi, dans une adaptation italienne intitulée Che bella gente.
1973, le groupe Ange reprend Ces gens-là sur l'album Le Cimetière des arlequins, dans une version très personnelle dans laquelle est supprimé le dernier couplet et où, sur le livret de l'album, ils annotent : « À Jacques Brel, nous n'avons pas voulu te prendre Frida » ; puis, en 1982, sur l'album À propos de..., les chansons Le Moribond et À jeun sont également reprises par le groupe.
En 1973 également, la chanson Au suivant est reprise par le Sensational Alex Harvey Band sous le titre Next. Ce morceau donne d'ailleurs son nom à un de leurs albums. En 2003 à la sortie de son album The Golden Age of Grotesque, à un journaliste l'interrogeant sur l'obscénité de ses chansons, Marilyn Manson déclarera qu'aucun de ses textes n'est aussi obscène, subversif ou choquant que celui de Next.
Jacques Brel a été numéro un aux États-Unis. En effet, Terry Jacks, chanteur canadien, a repris deux chansons en anglais avec des réussites diverses :
Seasons in the Sun en 1974, reprise du Moribond, a été classée numéro un aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne.
If You Go Away, reprise de Ne me quitte pas, sera chantée par Frank Sinatra, dont Brel dira qu’il « ne se lèverait pas la nuit pour l’écouter », mais que « ça s’écoute »[19].
La chanteuse de jazz Nina Simone a interprété une version personnelle de Ne me quitte pas.
En 1989 Gavin Friday l'ex chanteur du groupe irlandais Virgin Prunes reprend Au suivant en anglais (Next) dans son premier album solo Gavin Friday and the Man Seezer - Each man kills the thing he loves.
En 1989, lors de sa dernière tournée avant sa mort, Gerry Boulet interprète Ne me quitte pas.
1993, la chanteuse RoBERT consacre la septième plage de son album Sine à une reprise de La Chanson des vieux amants. Mais, personnalité décalée oblige, la jeune femme ne reprend que quelques vers de la célèbre chanson : « J'en chantais juste une phrase tous les soirs quand je m'allongeais. Si je n'en chante toujours que cette phrase, c'est en souvenir de ces moments-là. »
Le chanteur britannique Sting a chanté en français Ne me quitte pas[61] et Je ne sais pas[62] en public.
L'interprète russe Vadim Piankov chante Brel dans les albums Brel… Autrement (1995) et Vadim Piankov chante Jacques Brel (1998).
En 1998, le chanteur colombien Yuri Buenaventura interprète une version salsa de Ne me quitte pas, sur l'album Herencia africana.
En 1998 toujours, sort la compilation Aux suivant(s) qui regroupe douze chansons de Brel interprétées par des chanteurs ou des groupes français (Arthur H, Kent, Noir Désir, Bashung, Arno, Eicher…), une seconde version verra le jour en 2003 où viennent s'ajouter deux nouvelles reprises interprétées par (Benabar et le groupe Eiffel).
En 2001, M (Matthieu Chedid) reprend Au suivant lors de sa tournée le Tour de M.
En 2008, les Chœurs de France présentent leur nouveau spectacle La grande symphonie de Brel avec deux cents chanteurs et dix musiciens sur scène.
En 2012, Charlie Winston reprend Au Suivant lors de sa tournée Running Still.
La chanteuse Céline Dion reprend Ne me quitte pas sur son album Sans attendre sorti le . Elle a repris Quand on n'a que l'amour en au Zénith de Paris.
La chanteuse Lara Fabian a repris à plusieurs reprises, notamment sur son album live acoustique En toute intimité sa chanson Voir un ami pleurer.
Zach Condon a repris plusieurs fois la chanson Le Moribond sur scène, et une fois dans l'émission Taratata, en duo avec Olivia Ruiz.
La chanteuse Mannick reprend Quand on n'a que l'amour sur son album Mannick chante Brel, Ferrat, Reggiani.
L'acteur et chanteur Joseph Gordon-Levitt a repris plusieurs fois La Valse à mille temps lors de concerts organisés par HitRecord .
Le rappeur Oxmo Puccino a été fortement influencé par Jacques Brel, au point qu'il est souvent appelé « le Black Jacques[63] Brel ». Il reprend Ces gens-là sur la compil L'Hip-hoppé.
Le rappeur Rocé reprend Les Singes en 2010, sur son album L'Être humain et le réverbère.
En 2003, le chanteur Pierre Bachelet sort un album de reprises « Bachelet chante Brel ».
Le groupe Été 67 enregistre pour la version belge de son premier album en 2006 Voir un ami pleurer / Een vriend zien huilen, avec le couplet néerlandais chanté par le néerlandophone Frank Vander Linden (du groupe De Mens).
Hommages
Musicaux
Barbara, amie de Jacques Brel, qui notamment joua dans son film Franz, écrit et compose une chanson intitulée Gauguin (Lettre à Jacques Brel) qui lui rend hommage. Cette chanson évoque ses souvenirs de Brel et le célèbre peintre Paul Gauguin, le voisin de tombe de Jacques Brel, à Atuona aux Îles Marquises.
Patricia Lavila chante "Je n'ai jamais vu Jacques Brel chanter" en 1975, belle chanson qui fait référence à quelques titres de l'auteur et qui regrette qu'il ait quitté la scène si tôt.
Dalida interprète en 1981 Il pleut sur Bruxelles, qui lui rend hommage. Le texte réemploie des éléments issus des grandes chansons de Brel.
En 1976, Pierre Perret enregistre Ma nouvelle adresse, chanson qui évoque le départ de Brel vers la Polynésie.
Nicolas Peyrac chante Les vocalises de Brel, chanson hommage qui notamment évoque la chanson Amsterdam.
Mannick chante Brel en 1979 dans son album Je suis Ève, elle rend hommage au chanteur disparu quelques mois plus tôt.
Lucio Bukowski chante Ode au grand Jacques en 2011, morceau extrait de son maxi Lucio Milkowski, utilisant les titres de plusieurs chansons de Brel pour réaliser son propre texte.
Un album hommage collectif (incluant notamment Noir Désir), nommé Aux suivant(s) (de la chanson paronyme) et reprenant des chansons de Jacques Brel, paraît en 1998, puis en 2003 dans une seconde édition avec deux inédits.
Le groupe Starflam enregistre une chanson sous le nom Ce Plat Pays II.
En , la comédie musicale hommage De Bruxelles aux Marquises retraçant la vie de Brel à travers plus de trente chansons, est présentée à Bruxelles par la troupe Baltema, après treize séances à succès.
En mars et , après une trentaine de représentations à travers toute la France, les Chœurs de France sont sur la scène du Zénith de Paris avec La Grande Symphonie de Brel avec quatre cents chanteurs et dix musiciens sur scène. En , le spectacle est donné à l'Arena de Genève.
Reconnaissante pour la célèbre chanson Vesoul, la ville de Vesoul rend hommage à Jacques Brel en donnant son nom à un collège qui se trouve dans le quartier du Montmarin en 1968.
en 2009[67], à l'occasion des quatre-vingts ans de sa naissance, dessiné par Cyril de La Patellière ; timbre couronné par le Prix de l'Art philatélique 2010 ; timbre de la Polynésie française
En 2008 à l'occasion de la commémoration des trente ans de sa mort, l'aérodrome de Hiva Oa aux Marquises est renommé officiellement aérodrome de Hiva Oa – Jacques-Brel[69].
L'album Astérix chez les Belges fait allusion à la chanson Le Plat Pays : Lorsque Abraracourcix fait un commentaire sur le paysage, le chef belge répond : « Dans ce plat pays qui est le nôtre, nous n'avons que des oppidum pour uniques montagnes. », alors que Jacques Brel chante « Avec des cathédrales pour uniques montagnes... ». Cela n'apparaît pas dans les traductions de l'album en langues étrangères.
Une statue de Brel en bronze est réalisée par le sculpteur Frédéric Lanoir en 2015. Elle est exposée au théâtre Edwige-Feuillère de Vesoul[70].
Plusieurs de ses chansons ont été adaptées en bande dessinée par plusieurs dessinateurs (chaque chanson a son dessinateur).
Aux éditions Brain Factory, une version luxe (couverture toilée) en quatre volumes (88 planches par album)[74], et une version « classique » regroupant les albums « 2 en 1 » (176 planches par album)[75] sont publiées. Des planchesBrel sont publiées aux éditions Vents d'Ouest[76].
Notes et références
Notes
↑Certaines de ces chansons (Les Blés, À deux, etc.) seront enregistrées dans les studios de la radio-télévision belge et diffusées, au début des années 1980, par Philippe Caloni sur les antennes de France Inter. Il chante pour la première fois devant un public dans une maison de jeunes se situant à Schaerbeek (MJ André Vermeulen, 17, rue Goossens).
↑La chanteuse Mannick disait de Quand on n'a que l’amour que c’est « […] la chanson utopique par excellence ! C’est pour cela, entre autres, qu’elle ne vieillit pas. Elle a toutes ses chances d’être encore de circonstance dans l’actualité d’aujourd’hui. Comme une espérance folle, face à toutes les raisons de broyer du noir et de baisser les bras… Tant qu’il y aura des chansons comme celle-ci, dans les mots des gens, dans les chansons, dans les discours même, le cœur du monde continuera de battre. »
↑Notamment : Bruxelles, Madeleine, les Vieux, la Chanson des vieux amants, J’arrive, mais aussi On n'oublie rien (la première qu'il compose pour Brel) ou encore Mathilde ; voir sur muides.over-blog.com.
↑Le professeur Lucien Israël de l'hôpital Avicenne et l'imprésario Charley Marouani mettent en cause les paparazzis qui se déguisaient en infirmiers dans l'hôpital. Excédé, Brel aurait arraché son baxter (pochette de perfusion intraveineuse) pour leur échapper, quitté l'hôpital et interrompu son traitement d'anticoagulants à la mi-septembre 1978. Le 24 septembre, toujours traqué par les paparazzis, il est obligé de se cacher dans les toilettes de l’aéroport du Bourget. Il y prend froid et contracte une pneumonie. Le , il est à nouveau admis à l'hôpital Avicenne avec une embolie pulmonaire d'un côté, et un cancer du poumon de l'autre, si bien qu'il ne peut plus respirer. D'après Eddy Przybylski, La Valse à mille rêves, L'Archipel, 2008, p.694-698.
↑L'année même où cet hôpital change de nom : il se nommait « hôpital franco-musulman » depuis sa création en 1935.
↑Tout Brel, Paris, 10/18, 2001, p. 279-280. « Les Vieux (musique de Jacques Brel, Jean Corti et Gérard Jouannest) [1963] », de Jean-Claude Zylberstein, aux Robert Laffont, coll. Musiques & Cie 10/18, édition 2001.
↑Marc Robine, Le Roman de Jacques Brel, partie II, chap. 17 : « Ne me quitte pas ». Éditions Anne Carrère - Éditions du Verbe (Chorus), 1998 (ISBN978-2-84337-066-3).
Jean Clouzet, Jacques Brel, collection Poètes d'aujourd'hui no 119 (Pierre Seghers, 1964)
Dominique Arban, Cent pages avec Jacques Brel, Seghers, 1967
Propos recueillis par Gilbert Salachas, « Jacques Brel : Il faut choisir : être intelligent ou avoir de la vitalité », Téléciné no 144, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 2-4, (ISSN0049-3287)
Paul Ide, Bonjour Brel, textes de Jacques Brel illustrés par Folon, Carcan, Octave Landuyt(nl), Mara, Rondas et Somville, participation de André Delvaux, Arthur Gélin, Bruxelles : Éditions de la Palme, 1975
Bruno Hongre et Paul Lidsky, Chansons, Jacques Brel (Coll. Profil Hatier, 1976). Première analyse universitaire de l'œuvre du chanteur, par deux agrégés de lettres
Jacques Lorcey et Joëlle Monserrat, Jacques Brel, Paris, PAC, coll. « Grand écran », 1982.
Christian Petit, Dominique Arban, Pierre Barlatier, Jacques Brel - Un homme au large de l'espoir, Les Presses françaises, Abbeville, 1982 (photographies de Francis Cointe et Yvan Lombard) (ISBN2-85314-021-0)
Jacques Brel, Œuvre intégrale, Robert Laffont, 1986, (ISBN2-221-01068-X) (édition de toutes les chansons et tous les textes de l'auteur)
(nl) Mohamed El-Fers, Jacques Brel (Première biographie de Brel en néerlandais, 1990), Amsterdam, Mets (ISBN90-5312-113-7) Gent, Scoop Roularte, (ISBN90-5330-245-X)
Stéphane Hirschi, Jacques Brel, chant contre silence, Librairie A.-G. Nizet, collection Chanteurs-Poètes, no 2, 1995, 518 p., (ISBN2-7078-1199-8) (version remaniée d'une thèse de doctorat)
Bruno Hongre, Paul Lidsky, L'Univers poétique de Jacques Brel, (L'Harmattan, 1998). Réédition largement enrichie de l'étude de 1976. Quarante après, l'un des auteurs confirme son admiration.
(nl) Johan Anthierens, De Passie en de pijn [« La Passion et la Douleur »]), Veen, 1998 (En néerlandais. Recueil d'essais sur Brel) 285 p. (ISBN9020457551)
Patrick Baton, Brel, l'imagination de l'impossible, Éditions Labor, 2003, 224 pages (ISBN978-2-80400-509-2) (aborde l'œuvre de Brel, rien que l'œuvre. Kaléidoscope d'analyse d'un monde poétique et rhétorique fascinant, des lois qui le régissent ; le refrain et le couplet dans les chansons de Brel ; une thématique dynamique : l'espace ; la Flandre, espace récupéré ; le rapport texte/musique, la création musicale et poétique)
Luc Baba, Jacques Brel, vivre à mille temps, À dos d'âne, coll. Des graines et des guides, 2012 (mini-bio illustrée par Mathieu de Muizon pour les 7-12 ans et +)
Bernard Belin, Jacques Brel, T'as voulu voir Vesoul... !, F.-C. Culture & Patrimoine (Vesoul-Édition), 2013, 256 p. (ISBN978-2-36230-026-4)
Fred Hidalgo, L'aventure commence à l'aurore, l'Archipel, 2013, 380 p.
Jean Liardon & Arnaud Bédat, Voir un ami voler - Les dernières années de Jacques Brel, Paris, Plon, 2018.
France Brel, Jacques Brel chanteur, Bruxelles, Fondation Brel, 2018.
France Brel, Jacques Brel auteur, Bruxelles, Fondation Brel, 2018.
Emmanuel Burdeau, « Un clown noir à l'écran. De 1967 - année où il fait ses adieux à la scène - à 1973, Brel se voue au cinéma, devant et derrière la caméra. Alternant facétie et désespoir, ses personnages ont souvent affaire à la justice. », Le Nouveau Magazine littéraire N°9, Paris, Sophia Publications, , p. 82, (ISSN2606-1368)
Baptiste Vignol, Jacques Brel en 40 chansons, éditions Hugo (avec Bruno Brel et Stéphane Loisy).
Hervé Meillon, Jacques Brel couleurs Maroc, M La suite éditions, 2018.