Conçu au début des années 1980 par McDonnell Douglas sous la désignation C-X, le prototype du C-17A vola le , soit avec environ un an de retard. Le , il effectue son premier ravitaillement en vol[2].
Caractéristiques importantes
Pour le rendre apte à décoller ou à se poser sur des pistes courtes et non aménagées situées sur des territoires éloignés, le C-17 a été doté :
de volets hypersustentateurs soufflés, réalisés en titane, ce qui en complique la maintenance et en augmente considérablement les coûts ;
Son équipage au complet comporte un pilote et un copilote, plus un préposé au chargement. L'appareil peut emporter 154 passagers ou 102 parachutistes ou 76 655 kg de fret.
Tous les cinq ans de durée de vie, le C-17 entre dans un cycle d'entretien lourd dans le cadre du programme d'entretien prévu par le constructeur de l'avion. Les importants travaux, d'une durée de quatre mois, comprennent une inspection complète, la maintenance et les mises à jour des systèmes/structures avions, et une remise en peinture complète de la cellule[3].
Capacité de transport
Le C-17 peut embarquer dans une soute de 26,8 m de long, 5,49 m de large et 3,76 m de haut[4]:
102 parachutistes ou
34 soldats avec des sièges palettisés et latéraux ou
54 soldats avec sièges latéraux (permet 13 palettes de fret) seulement ou
Sa charge utile est d'un peu moins de 77 tonnes de cargaison réparties au maximum sur 18 palettes master 463 l[5] ou un mélange de cargaison et de véhicules palettisés.
Un record de 670 passagers emportés est établi le , lors d'un vol humanitaire aux Philippines[6].
Difficultés rencontrées, retards et surcoûts importants à l’origine
Cet avion a rencontré de grandes difficultés de mise au point : un an de retard du premier vol, deux ans supplémentaires de retard, puis d’autres retards pour divers problèmes.
Fin 1993, le département de la Défense des États-Unis donna au constructeur deux ans pour résoudre les problèmes de production et de surcoûts, sous peine d'arrêter le contrat après livraison du quarantième appareil.
En , le programme rencontrait de nouveaux problèmes de surcoûts, de surpoids, de surconsommation, de charge utile, d'autonomie et autres difficultés.
Ces difficultés ont causé des surcoûts considérables : en , un rapport de la Cour des Comptes américaine (GAO) révélait que les 120 avions commandés jusqu’alors avaient déjà coûté 39,5 milliards de dollars, alors que le budget était de 41,8 milliards pour 210 avions[9] soit un prix unitaire de 329 millions au lieu de 199 millions, soit une dérive de +65 %.
Avec le temps et l'amortissement du programme, le prix de celui-ci a baissé et le dernier contrat de l'USAF de , pour huit appareils, montrait un coût unitaire de 191 millions de dollars (soit 138,862 millions d’euros au taux de change du )[10].
En , Air & cosmos indique un prix catalogue de 250 millions de dollars. Ces avions ont un coût de l'heure variant de 17 192 $ à 22 360 $ durant la décennie 2000. Il est très nettement inférieur à celui de l'autre transport stratégique de l'USAF, le C-5, et il est comparable à celui des transports tactiques C-130 Hercules[11].
Il est désormais considéré comme un avion fiable et l'un des piliers du transport aérien militaire mondial. Il subit des modernisations continues au niveau de l'avionique et des systèmes de communications.
En 2021, 275 des 279 C-17 construits sont en service. La flotte a accumulé 3 millions d'heures de vol en 2015, 4 millions en janvier 2017. Il est envisagé à cette date qu'il vole jusqu'en 2060[12].
Les livraisons débutèrent en 1993. Le 1er août1997, McDonnell Douglas fut absorbé par Boeing qui assure désormais la production et le suivi de cet appareil. Le , Boeing annonce le 279e et dernier C17 Globemaster[15] et ce dernier appareil est sorti le [1]. Il est livré à l'Inde le .
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
7
10
10
12
14
14
16
16
16
16
16
16
16
14
13
11
10
7
6
6
8
5
4
1
Utilisateurs
Au , 224 avions ont été livrés, au , ce chiffre est de 235[16]. En , on déclare qu'un total de 276 seront construits dont 264 ou 265 déjà vendus[17], finalement un total de 279 C-17 Globemaster III est construit puis le site de Long Beach ferme ses portes[18] :
222/223 L'USAF est naturellement le plus grand utilisateur de l'avion. Elle dispose en 2008 de 180 appareils et la livraison d'un total de 205 avions est alors prévue, le Congrès des États-Unis ayant accepté de financer en février 2009 puis plus la construction de nouveaux avions, le contrat pour le 223e et dernier avion est signé le [19],[20]. Le dernier appareil est livré le [21]. 222 exemplaires sont en service en 2018 mais certains des plus anciens sont stockés depuis 2012[22].
7/7 La Royal Air Force fut le second utilisateur de C-17, quatre exemplaires furent d'abord loués pour sept ans en 2001 puis achetés. Deux autres appareils se sont ajoutés en 2008 et un dernier le (immatriculation ZZ177). Ils sont affectés au 99 Squadron(en), basé à RAF Brize Norton. Le dernier avion livré (immatriculé ZZ177) a acheminé le cercueil de la reine Elisabeth II d'Edimbourg à Northolt pour y célébrer ses funérailles.
8/8 La Royal Australian Air Force a acheté un total de six appareils, le premier fut livré fin 2006, deux autres en 2007 et le quatrième en 2008, et un 5e commandé début 2011 a été réceptionné le . Ils sont mis en œuvre par le 36th Squadron sur la base aérienne de Brisbane[23]. Le 6e, commandé en est livré en . En , deux exemplaires supplémentaires sont commandés[24] dont le dernier est mis en service le [25].
5/5 La Force aérienne canadienne a reçu son premier Boeing C-17 le . Un autre avion a suivi au cours du mois de et deux autres C-17 sont devenus opérationnels en été 2008. Le coût d'achat des quatre avions est de 3,4 milliards de dollars et inclut leur entretien pour 20 ans[26]. Un 5e appareil commandé en pour 328 millions de dollars US entre en service début [27]. Les C-17 sont baptisés CC-177 pour l'Aviation royale du Canada. Les cinq avions sont basés à la BFC Trenton en Ontario[28].
3/3 L'OTAN qui, au titre du programme SAC (Strategic Airlift Capability) a passé commande de trois avions pour former le Heavy Airlift Wing destiné aux forces des pays membres de l'organisation qui n'ont pas de capacité de transport stratégique[29],[30]. Le , la base de Pápa en Hongrie a accueilli le premier exemplaire[31].
8/8 Le Qatar en a commandé deux en pour 400 millions de dollars[32], la livraison a eu lieu le . En , ce pays annonce vouloir en commander 2 de plus[33]. À l'occasion du Salon du Bourget 2015, le Qatar a commandé 4 exemplaires supplémentaires pour un montant de 1,6 milliard de $ dans le cadre d'un programme de renforcement de l'Armée de l'air[34],[35].
8/8 Émirats arabes unis Commande de 6 avions le . 4 livrables en 2011, 2 en 2012[36]. Le dernier des six exemplaires est livré en [37]. Deux appareils supplémentaires ont été commandés à l'occasion de l'IDEX 2015 pour un montant de 618 millions de dollars[38].
11/11 Inde Commande de 10 avions en 2011, livraison entre 2013/2014[39], première livraison le 23/01/2013 (sur la base d'Edwards pour des essais réalisés par des équipes mixtes)[40]. Elle reçoit un onzième appareil, le dernier construit fin 2015, le [41]
2/2 Koweït Notifications d'une possible vente d'un avion à ce pays en et d'un deuxième en . Le premier avion à ses couleurs est visible en [42].
Les Européens en ont acquis, malgré la mise en service de l'Airbus A400M, en particulier parce que l'A400M ne peut pas transporter un char de combat principal. La Flygvapnet suédoise, la Koninklijke Luchtmacht néerlandaise et la Flyvevåbnet danoise ont été intéressées par le C-17, et ont décidé avec d'autres nations européennes de former un pool commun dans l'OTAN, le Heavy Airlift Wing.
La France fait elle aussi partie des pays potentiellement intéressés. La DGA a invité Boeing à faire une proposition fondée sur l'achat d'une flotte de trois avions en 2009 ; l’initiative est restée sans suite[43].
Engagements
Le C-17 a été utilisé pour des opérations militaires, mais également pour acheminer de l'aide humanitaire. Il fut principalement utilisé pour la guerre d'Afghanistan à partir de 2001 et pour la guerre d'Irak à partir de 2003.
Accidents et incidents
Le , un C-17 de l'US Air Force a subi une défaillance du train d'atterrissage en Islande. La facture de réparation totale a atteint 1 million de dollars.
Le , un C-17 de l'US Air Force a été touché par un missile sol-air après un décollage de Bagdad, en Irak. Un moteur est tombé en panne et l'avion a dû retourner à sa base. L'avion a été réparé et remis en service.
Le , un C-17 de l'US Air Force a quitté la piste de la base aérienne de Bagram en Afghanistan alors qu'il tentait d'atterrir. Cet accident a détruit le nez de l'avion et le train d'atterrissage principal. À l'époque, il était le plus gravement endommagé des C-17. Une équipe de réparation de Boeing a passé deux mois pour que l'avion soit prêt à revoler pour pouvoir revenir aux États-Unis. Le vol de retour aux États-Unis a dû être effectué par un pilote d'essai, car les réparations temporaires ont entraîné des limites de performance de l'avion. La réparation a été terminée à Long Beach en et l'avion est retourné au service actif.
Le , un C-17 de l'US Air Force s'est écrasé sur la Elmendorf Air Force Base, en Alaska, lors d'un vol d'entraînement, tuant les quatre membres d'équipage. L'avion s'est écrasé près d'une voie ferrée. Une erreur du pilote serait la cause de l'accident selon un rapport militaire d'investigation.
Le , un C-17 de l'aviation australienne vole à très basse altitude au-dessus d'un cours d'eau entre les immeubles de la ville de Brisbane[44],[45].
↑Au Canada, les règlements administratifs font que le Conseil du Trésor du Canada doit approuver la totalité des frais (avions, avionique, moteurs, formations d'équipes), et ce pour la durée de vie prévue de l'équipement, fixée de façon arbitraire à 20 ans.
(en) Bonny Danny, Barry Fryer et Martyn Swann, AMARC (MASDC III) : Aerospace Maintenance and Regeneration Center, Davis-Monthan AFB, Arizona, 1997-2005, Londres, England, British Aviation Research Group, (ISBN978-0-906-33907-7, OCLC426917873).
Kennedy, Betty R. Globemaster III: Acquiring the C-17. McConnell AFB, Kansas: Air Mobility Command Office of History, 2004.
McLaughlin, Andrew. Big Mover. Canberra: Australian Aviation (Phantom Media), September 2008.
(en) Bill Norton, Boeing C-17A Globemaster III, North Branch, MN, Specialty Press, coll. « Warbird tech series » (no 30), , 104 p. (ISBN978-1-580-07040-9, OCLC47888360).