Mendive est la commune de France, avec Lecumberry, où le bassin versantméditerranéen est le plus proche de l'océan Atlantique (60 km depuis le col de Burdincurutcheta[4]). En effet, la frontière avec l'Espagne ne suit pas tout à fait la limite de partage des eaux, et la forêt d'Iraty se trouve dans le bassin de l'Èbre.
Sur le plan historique et culturel, Mendive fait partie de la province de la Basse-Navarre, un des sept territoires composant le Pays basque[Note 3],[9]. La Basse-Navarre en est la province la plus variée en ce qui concerne son patrimoine, mais aussi la plus complexe du fait de son morcellement géographique[10]. Depuis 1999, l'Académie de la langue basque ou Euskalzaindia divise la Basse-Navarre en six zones[11],[12]. La commune est dans le pays de Cize (Garazi), au sud-est de ce territoire.
Le col de Burdincurutcheta (croix de fer basque) s'élève à une altitude de 1 141 mètres. Il permet le passage entre les vallées du Laurhibar au nord et de l'Irati au sud.
Hydrographie
Ses terres sont arrosées[14] par un affluent de la Nive, le Laurhibar, et par ses tributaires, l'Esteneko erreka (ainsi que par l'affluent de celui-ci, l'Olhazarréko erreka), le Chorotako erreka (ainsi que par le tributaire de celui-ci, le Gahalarbeko erreka), le Sainduchiloko erreka, le Larreluchéko erreka, l'Etcheberriko erreka, l'Oihartzéko erreka, le Lékiméko erreka, l'Urrutiko erreka, l'Haraskako erreka, l'Arbaretcharbaretchéko erreka, le Curutchetako erreka et l'Escalérako erreka ainsi que par le tributaire de ce dernier, le Pikettako erreka.
L'Iratiko erreka traverse également la commune, tout comme ses affluents, le ruisseau de Sourzay, l'Olzaluréko erreka, l'Ataramatzéko erreka, l'Arpiako erreka et le Burdincurutchétako erreka.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 689 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 10 jours en juillet[17]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 14,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 523,7 mm[18],[19]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[20].
Statistiques 1991-2020 et records MENDIVE_SAPC (64) - alt : 292m, lat : 43°07'33"N, lon : 1°08'06"O Records établis sur la période du 01-07-2009 au 02-11-2023
les « montagnes du pic des Escaliers », d'une superficie de 8 600 ha, présentant une flore très diversifiée marquée par une nette influence atlantique et montagnarde. Cependant, les versants exposés au Sud Sud-Est et Est abritent une flore thermophile remarquable[23] ;
la « forêt d'Iraty », d'une superficie de 2 500 ha, abritant des espèces d’intérêt communautaire caractéristiques des vielles forêts comme Rhysodes sulcatus et Rosalia alpina mais aussi des espèces des cours d’eau comme Galemys pyrenaicus et Lutra lutra[24] ;
« la Nive », d'une superficie de 9 473 ha, un des rares bassins versants à accueillir l'ensemble des espèces de poissons migrateurs du territoire français, excepté l'Esturgeon européen[25] ;
le « massif des Arbailles », d'une superficie de 12 784 ha, présentant une flore très diversifiée marquée par une nette influence atlantique et montagnarde. Cependant, les versants exposés au Sud Sud-Est et Est abritent une flore thermophile remarquable[26] ;
les « montagnes de Saint-Jean-Pied-de-Port », d'une superficie de 11 760 ha, une montagne à estives, espaces pastoraux d’altitude (au-dessus de 800-900 m) ouverts sur de vastes étendues[27] et une au titre de la « directive Oiseaux »[22],[Carte 2] :
la « Haute Soule : forêt d'Iraty, Orgambidexka et Pic des Escaliers », d'une superficie de 5 584 ha, un massif très vaste à très grande diversité d'habitats et d'espèces. La varité des milieux et l'étagement altitudinal offre de bonnes conditions pour l'accueil de l'avifaune pyrénéenne[28].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Trois ZNIEFF de type 1[Note 5] sont recensées sur la commune[29],[Carte 3] :
le « bassin versant de l'Irati : forêt de hêtre, zones tourbeuses et affleurements rocheux » (5 371,47 ha), couvrant 3 communes du département[30] ;
la « grotte de Mikelauenzilo et alentours » (7 568,16 ha), couvrant 7 communes du département[31],
le « pic de Behorlegi et crêtes associées » (1 959,83 ha), couvrant 4 communes du département[32] ;
la « Haute-Soule » (26 095,69 ha), couvrant 9 communes du département[33] ;
le « massif des Arbailles » (14 782,04 ha), couvrant 13 communes du département[34] ;
les « montagnes de Saint-Jean-Pied-de-Port » (14 133,83 ha), couvrant 9 communes du département[35];
le « réseau hydrographique des Nives » (3 596,23 ha), couvrant 33 communes du département[36].
Urbanisme
Typologie
Au , Mendive est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[37].
Elle est située hors unité urbaine[3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Jean-Pied-de-Port, dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[3]. Cette aire, qui regroupe 22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[38],[39].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (91,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (53,9 %), forêts (32,5 %), prairies (5,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (4,8 %), zones agricoles hétérogènes (2,8 %)[40]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 5].
Le territoire de la commune de Mendive est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité moyenne). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[41]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[42].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment le Laurhibar et l'Iratiko erreka. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 2009, 2014 et 2021[43],[41].
Mendive est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[44]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[45],[46].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines)[47]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[48].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[49]. 21,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 6]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 9],[50].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 2014[41].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Mendive est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[51].
Le toponyme Mendive apparaît[54] sous les formes Mendive (1350[53]), Mendibe (1366[53] et 1513, titres de Pampelune[55] pour cette dernière référence).
Le toponyme Saint-Sauveur apparaît[54] sous les formes Sanctus-Salvator juxta Sanctum-Justum (XIIIe siècle, collection Duchesne volume CXIV[56]) et Sent-Saubador-deus-Pors (vers 1460, collection Duchesne volume CXIV[56]).
Histoire
Paul Raymond note que la cure de Mendive dépendait de l'ordre de Malte[54] et le lieu-dit Laurhibarrea était un hôpital du même ordre religieux dont l'existence est attesté depuis 1298 et qui appartenait à la commanderie d'Aphat-Ospitalia au sein du grand prieuré de Navarre[57].
Le [58], la commune perd une partie de son territoire à la suite de la création de la commune d'Estérençuby.
En 1942, Charles Schepens, jeune médecin ophtalmologiste belge, va sous le nom de Jacques Pérot y reprendre l’exploitation forestière en remettant en service sa scierie et son câble d’approvisionnement à travers la montagne à l’abandon depuis quelques années.
Se faisant passer pour collaborateur, « Monsieur Pérot » mystifia les Allemands aussi bien que la population basque locale. Avec l'aide du berger basque Jean Sarochar, il organisa un réseau d’évasion et de passage de documents de renseignements d’une prodigieuse efficacité et d’une telle discrétion que l’histoire aurait pu les oublier.
Le livre Le Chirurgien et le berger, deux héros de la résistance au Pays basque de Meg Ostrum (Éditions Aubéron 2021 - nouvelle édition augmentée)[1] retrace cette étonnante suite d'événements sublimes et souvent tragiques.
Le recensement de la population de Basse-Navarre de 1695[62] dénombre 53 feux à Mendive.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[63]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[64].
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes par la voie routière et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
↑Le Pays basque comprend sept provinces dont trois au nord qui forment le pays basque français : le Labourd, la Soule et la Basse-Navarre.
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[21].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Baptiste Orpustan, Nouvelle toponymie basque : noms des pays, vallées, communes et hameaux, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Centre d'études linguistiques et littéraires basques », , 246 p. (ISBN2-86781-396-4 et 9782867813962, lire en ligne).
↑ a et bCollection Duchesne, volumes 99 à 114, renfermant les papier d'Oïhenart, ancienne bibliothèque impériale - Bibliothèque nationale de France
↑(es) Santos Garcia Larragueta, « La orden de San Juan de Jerusalen en Navarra », dans Las Ordenes militares en el mediterráneo occidental (s. XII-XVIII), Casa de Velázquez, , 432 p. (présentation en ligne), p. 119, 135, 137
↑Bibliothèque nationale, 6956, registre Moreau 979, cité par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque III : Évolution économique et sociale du XVIe au XVIIIe siècle, t. 3, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 411 p. (ISBN8483317443 et 9788483317440, OCLC466971263), p. 300. Le même ouvrage de Manex Goyhenetche indique (page 284) qu'il faut compter une moyenne démographique de 5.5 par feu.