Rochefort (Charente-Maritime)
RochefortÉcouter[Note 1], appelée aussi Rochefort-sur-Mer[Note 2], est une commune de l’ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine). Ses habitants sont appelés les Rochefortais et les Rochefortaises[1]. Rochefort est établie dans un méandre de la Charente, entièrement sur la rive droite du fleuve, ce qui la place dans l'ancienne province de l'Aunis. C'est une « ville nouvelle » créée en 1666 pour y établir un chantier de construction pour la marine de guerre avec un arsenal maritime et militaire qui deviendra le principal du royaume. De ce passé prestigieux, Rochefort hérite d'un patrimoine urbain qui lui vaut d'être classée ville d'art et d'histoire. Depuis la fermeture de son arsenal militaire en 1926 et le départ en 1927 de la Marine nationale, notamment de la Préfecture maritime, Rochefort a dû reconvertir son économie urbaine. Malgré cette infortune de son histoire urbaine, la cité est devenue le deuxième pôle industriel de la Charente-Maritime dont les activités sont principalement spécialisées dans la construction aéronautique, les chantiers nautiques de plaisance et la plasturgie. Son port de commerce, encore actif sur la Charente, participe à la diversification de ses fonctions urbaines. Rochefort a également conservé un rôle de commandement local (sous-préfecture, siège de la Communauté d'agglomération Rochefort Océan, services judiciaires, chambre de commerce et d'industrie, enseignement et formation professionnelle). De plus, la ville est devenue une cité thermale et touristique de plus en plus fréquentée (7e ville thermale de France avec 15 000 curistes par an). Par sa population, elle est la quatrième aire d'attraction des villes de la Charente-Maritime avec 66 193 habitants en 2021[Note 3] et, pendant un temps, a participé à un rapprochement interurbain avec La Rochelle dans le cadre du bipôle La Rochelle-Rochefort[Note 4] GéographieSituation géographiqueLa ville de Rochefort est située dans le Sud-Ouest de la France[Note 5], au centre de la côte atlantique dont elle est distante d'une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau ; elle appartient ainsi au « Midi atlantique »[2]. Ville fluviale et d'estuaire, Rochefort dispose du pont le plus aval sur la Charente, avant l'embouchure. Un passage entre l'Aunis et la SaintongeSituée sur la route reliant les deux principales villes du département : La Rochelle au Nord et Saintes au Sud-Est, la ville est desservie par l'autoroute Saintes-Rochefort qui se prolonge au Nord de l'agglomération par la D 137 à 2 × 2 voies en direction de La Rochelle, et au Sud en direction de Bordeaux. Elle est également reliée par une 2 × 2 voies à Saint-Agnant via le pont-viaduc sur la Charente. Une rocade urbaine contourne la ville par l'Ouest pour assurer la continuité du réseau routier entre La Rochelle et Saint-Agnant, et au-delà, vers Marennes, l'île d'Oléron et Royan. Rochefort possède une gare ferroviaire au trafic voyageurs important qui la relie aux grandes métropoles régionales de Nantes, au Nord, et de Bordeaux, au Sud, ainsi qu'avec les villes régionales de La Rochelle, Saintes et Angoulême. Enfin, Rochefort est à proximité de l'aéroport de Rochefort - Charente-Maritime – civil et militaire – situé au Sud du fleuve, dans la commune de Saint-Agnant. Localisation géographique
Communes limitrophesAxes de communicationLiaisons routières et autoroutières(distance de centre-ville à centre-ville)
Le projet de l'autoroute A831 devant relier Rochefort à Fontenay-le-Comte (lien entre l'A 83 et l'A837), déclaré d’utilité publique en 2005, a été abandonné en 2015. Cependant, des études ont été lancées pour son remplacement par un aménagement routier entre Fontenay-le-Comte et Rochefort via Marans[4]. Liaisons ferroviairesLa ligne n'étant pas électrifiée, la circulation des trains est assurée par des rames Bi-modes en traction diesel de La Roche-sur-Yon à Bordeaux:
Liaisons aériennesL'aéroport Rochefort-Saint-Agnant est situé à 9 km au Sud de Rochefort (par la D 733 à 2 × 2 voies). Géré directement par le conseil départemental de la Charente-Maritime, il accueille des appareils militaires, de tourisme et d'affaires. Le cadre géographiqueUne ville fluvialeRochefort est bâtie sur le bord de la Charente, à 14 Km de son estuaire, dans son avant-dernier méandre avant la mer. La ville a été créée en 1666 à l'initiative du ministre Colbert, pour les besoins de la Marine de guerre afin d'y créer un nouvel arsenal militaire. Le site offrait, en plus du fait d'être un domaine royal engagé qui pouvait être repris, de l'avantage d'être en retrait de la côte et des attaques anglaises, facilement approvisionné en denrées et en matériaux par la navigation sur la Charente avec le port fluvial de Tonnay. Un site peu favorable à l'urbanisationRochefort est située entre deux grands espaces de marais qui ont constitué pendant longtemps des obstacles à son développement avant qu'ils ne soient asséchés à partir du XVIIe siècle pour lutter contre l'insalubrité. Au Nord de la ville s'étend le marais de Rochefort - qui englobe également le marais de la Petite Flandre, nommé ainsi en raison de la venue d'ingénieurs hollandais - et au Sud, au-delà de la rive gauche du fleuve, se situe le vaste marais de Brouage, dont les travaux d'assèchement ont été entrepris dès le XVIe siècle. La vieille ville de Rochefort et son faubourg ont été édifiés sur une table calcaire du jurassique qui correspond à une ancienne île avant le retrait de la mer à l'époque celtique dont l'altitude ne dépasse pas 20 mètres; le développement urbain contemporain s'est étendu sur les parties asséchées des marais et sur des zones inondables en bordure du fleuve, notamment le quartier portuaire et industriel. L'impossibilité de construire sur la Charente un pont qui entravait le passage des voiliers mâtés de haute-mer sur la Charente, a limité l'accès de Rochefort à une seule route au Nord en direction de La Rochelle et de Surgères. L'accès à la rive gauche de la Charente se faisait exclusivement par le bac de Soubise jusqu'à l'édification en 1900 du pont transbordeur permettant une seconde route vers Marennes et Royan. La construction de la voie ferrée en 1857, réalisée au Nord de la ville à travers le marais de Rochefort, a donnée une relation directe avec Paris. La voie ferrée qui relie Rochefort à Saintes le long de la vallée de la Charente a été construite 1867, et une liaison ferroviaire doublant la route de La Rochelle a été établie en 1873. GéologieLe site urbain de Rochefort obéit à des conditions naturelles assez contraignantes dues, d'une part, à sa position dans un large méandre de la Charente et, d'autre part, à sa situation de contact avec des marais desséchés au Nord de la ville. Cette situation particulière de la ville découle d'une géologie dont les assises sont relativement simples mais en réalité peu favorables à une urbanisation du site. Au Nord-Ouest, se trouvent les plus hautes altitudes de la ville qui s'élèvent à 18 mètres dans la partie Nord de la vieille ville, allant jusqu'à 30 mètres dans la zone commerciale des Quatre-Ânes, en bordure de la route, en direction de La Rochelle. Cette partie de la ville est en effet établie sur une assise du Crétacé inférieur dont l'étage correspond à celui du Cénomanien inférieur. Le substratum calcaire correspond à une ancienne île qui fait partie des nombreuses autres îles qui émergeaient dans l'ancien golfe santonique, aujourd'hui entièrement colmaté et occupé par le Marais de Rochefort, au Nord de la vallée de la Charente. Cette île du Crétacé, qui est de même nature géologique que celle de la Pointe de la Fumée dans la Presqu'île de Fouras et de l'île d'Aix, à l'Ouest, est un substrat du Cénomanien inférieur qui s'étire sur toute la rive droite de la Charente et s'étend jusqu'à Burie, en limite du département de la Charente. Dans la commune voisine de Breuil-Magné, cet étage géologique est en contact avec l'effleurement du Jurassique supérieur, représenté ici par le Kimméridgien. Tout le reste du soubassement géologique de Rochefort repose sur des terrains du Quaternaire, constitués essentiellement par des alluvions anciennes et modernes. Ces dernières ont envahies progressivement la vallée de la Charente où le fleuve a creusé de larges méandres en rencontrant des terrains tendres et meubles. Ces formations du Quaternaire, constituées d'argiles fines, dénommées localement bri, sont de faible élévation, généralement inférieures à 3 mètres en bordure du fleuve, et sont occupées aujourd'hui par des marais d'origine fluviatile. Au nord-est de la ville, en limite des communes de Loire-les-Marais et de Tonnay-Charente, le marais de la Petite Flandre, portion du marais de Rochefort, a été desséché vers la fin du XVIIIe siècle, au temps de l'intendant Guéau de Reversaux. Au sud-ouest de la ville, dans la boucle que forme le fleuve, le marais de Martrou et la prée de Soubise, qui correspondent à de grandes étendues du marais fluviatile, sont aujourd'hui le domaine de la station de lagunage et de prées horticoles, prairies naturelles longeant la Charente converties en vastes serres horticoles. La ville fondée par Colbert en 1666 est établie sur l'ancienne île calcaire de Rochefort, un peu en retrait du fleuve. Le site en bordure de la Charente et en contrebas de la ville où est construite la Corderie royale est un ancien marais asséché qui a nécessité pour sa fondation de créer un radier de madriers en chêne. Au Nord-Est, du côté de Tonnay-Charente, les industries, les entrepôts et des grandes surfaces commerciales se sont développées le long de la Charente, desservis par des ports, la grande route entre Saintes et La Rochelle, puis par des lignes de chemins de fer militaires, commerciales et voyageurs. Topographie urbaineLa cité historique a été originellement édifiée dans la boucle d'un méandre de la Charente qui contourne un relief du Crétacé inférieur. La ville est bâtie en retrait par rapport au fleuve qui s'écoule dans une vallée inondable et submersible vers l'Est. Le fleuve se trouve invisible depuis la ville, seule la haute silhouette métallique du pont transbordeur rappelle le caractère fluvial de cette ville née avec et pour le fleuve. Ces terrains calcaires de faible élévation surplombent d'une dizaine de mètres en moyenne la basse vallée fluviale à l'Est, au Sud et à l'Ouest, et s'abaissent lentement vers le Nord en direction du Marais de Rochefort. Au Nord-Ouest, la plate-forme de l'ancienne île de Rochefort s'élève doucement pour atteindre son point culminant à 30 mètres d'altitude, dans le secteur de la zone commerciale des Quatre-Ânes, non loin de la commune de Vergeroux. Dans son ensemble, la topographie de la ville est assez uniforme ; les ondulations de terrain sont plus marquées à l' Ouest et au Nord-Ouest, et la ville offre un paysage de terrain plat sans accident de relief notable. Dans la vallée du fleuve à l'Est, au Sud et à l'Ouest de la ville, les altitudes varient entre le niveau marin et les 3 mètres de hauteur en général. Ces terrains sont peu urbanisés et laissés le plus souvent à l'état de marais, car ils sont sujets à des inondations lors des crues hivernales. Dans la partie Sud du méandre, se situent les ponts sur la Charente dont le plus ancien, aujourd'hui classé monument historique, a été inauguré en , et le plus moderne a été mis en service en 1991. Ce dernier constitue le dernier viaduc routier d'importance à avoir été édifié en Charente-Maritime. Ces différents ponts sont construits dans des zones inondables de la vallée mais au point de l'estuaire où le fleuve offre les meilleures conditions techniques de son franchissement. Enfin, le marais de Rochefort, qui s'étend au Nord et au Nord-Est de la ville, est ceinturé de canaux de drainage dont le canal de Genouillé qui fait limite avec la ville voisine de Tonnay-Charente et se jette dans la Charente au site du Pont Rouge. Cet important collecteur reçoit sur sa rive droite les eaux du canal de Saint-Louis qui draine le marais de la Petite Flandre, puis celles du canal des Longées et du canal de Loire qui drainent la partie orientale du marais de Rochefort. Cette confluence des canaux est située dans le quartier urbain et industriel de Pont-Neuf, au Nord-Est de Rochefort, qui est contigu au quartier urbain de La Fraternité à Tonnay-Charente. Une partie de ces zones résidentielles est riveraine du fleuve et occupée par des usines, des entrepôts, des voies de communications routières et ferroviaire et enfin le bassin du port de commerce. ClimatLe climat de la Charente-Maritime est essentiellement de type tempéré, mais en raison l’effet modérateur de la mer, le département bénéficie d’un climat océanique[5], plus doux et plus chaud, appelé climat tempéré océanique aquitain. L’ensoleillement de la Charente-Maritime est de 2250 heures de soleil par an. Les hivers y sont doux (quatre jours de neige par an), et la pluviométrie, modérée (755 mm de pluie par an), est surtout concentrée sur les mois d’automne et d’hiver. À la belle saison, les températures sont adoucies par la brise de mer, due à l’inertie thermique de l’océan, et qui se traduit par un vent parfois soutenu qui souffle en provenance de la mer l’après-midi.
Source : [MétéoFrance] « Fiche 17308001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, Édité le : 14/07/2022 dans l'état de la base
Ces spécificités climatiques — été sec et ensoleillé, hiver doux et humide — ont conduit à l’implantation d’une végétation de type méditerranéenne cohabitant avec une végétation plus continentale ou océanique. Les risques liés à ce type de climat sont relativement faibles, le plus important étant les tempêtes océaniques. Ainsi, le département de la Charente-Maritime est celui qui a été le plus durement touché par les tempêtes Martin () ou Xynthia (), dans les deux cas la conjugaison des rafales de vent et de la mer ayant provoqué des dégâts considérables sur le littoral charentais, mais pas à Rochefort. UrbanismeTypologieAu , Rochefort est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[7]. Elle appartient à l'unité urbaine de Rochefort, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[8],[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rochefort, dont elle est la commune-centre[Note 6],[9]. Cette aire, qui regroupe 33 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11]. La commune, bordée par l'estuaire de la Charente, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[12]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[13]. Occupation des solsSelon la base de données européenne d’occupation des sols Corine Land Cover (CLC), la proportion des territoires artificialisés est de 55,3 %, en augmentation par rapport à 1990 (43,2 %), avec la répartition suivante :
Risques majeursLe territoire de la commune de Rochefort est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques, inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses, et à un risque particulier : le risque de radon[15]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[16]. Risques naturelsLa commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) du littoral charentais-maritime, regroupant 40 communes concernées par un risque de submersion marine de la zone côtière, un des 21 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne et confirmé en 2018 lors du second cycle de la Directive inondation, mais annulé en 2020[17]. Les submersions marines les plus marquantes des XXe et XXIe siècles antérieures à 2019 sont celles liées à la tempête du , à la tempête du , aux tempêtes Lothar et Martin des 26 et et à la tempête Xynthia des 27 et . La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999, 2010, 2013 et 2016[18],[15]. Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[19]. Le retrait-gonflement des sols argileux, qui est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie, est à Rochefort un aléa moyen ou fort (54,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 7 353 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 7 353 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 57 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[20],[Carte 2]. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[21]. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1991, 1996, 1997, 2002, 2003, 2005 et 2017 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2010[15]. Risques technologiquesLe risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures[22]. Risque particulierDans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Rochefort est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[23]. HistoireToponymieLe nom de Rochefort est d'abord mentionné avec celui de ses seigneurs comme Hugo dominus Rocafortis (ou aussi S. Hugonis de Rocaforte) qui figure bien après sa mort sur une notice de 1096 accompagnant une charte de donation faite par Guillaume le Troubadour, duc d'Aquitaine, à l'abbaye de Saint-Jean-d'Angély. À partir du milieu du XIIIe siècle, les textes plus nombreux et écrits en français mentionnent simplement le nom de Rochefort, attesté en 1250[24]. Dès cette époque, ce nom étant courant, il fut décidé de préciser la position géographique du château placé sur un rocher fortifié au bord de la Charente dont il surveillait le trafic, et le nom du site s'écrivit alors Rochefort-sur-Charente. Par la suite, la « ville nouvelle » du XVIIe siècle fut transcrite plus simplement sous le nom de Rochefort, la création de l'Arsenal donnant une notoriété suffisante pour rendre désormais inutile la précision « sur Charente ». Cependant, l'appellation de Rochefort-sur-Mer apparaît à la fin du XVIIIe siècle. L'origine de cette dénomination n’est pas connue, son utilisation s'amplifie au cours des deux siècles suivants. La Poste notamment finit par l'adopter en 1845. Peu à peu, il sera employé par l'État et par la mairie dans leurs documents officiels. Par contre, les panneaux d'entrée de la ville et les services de l'INSEE continuent à utiliser le nom originel. Histoire de la seigneurie et du châteauRochefort était situé en Aunis. Le château de Rochefort, isolé dans la boucle de la Charente, n'a apparemment pas joué d'autre rôle que de surveiller le fleuve et de percevoir des droits sur le trafic fluvial. Il a cependant été attaqué et repris ou racheté plusieurs fois au cours des siècles. Pendant les Guerres de religion des XVIe-début XVIIe siècles, Rochefort est alternativement aux mains des Catholiques ou des Protestants. En , le roi Henri IV accorde à Rochefort un marché hebdomadaire et trois foires annuelles : les , et , et le il vend la terre de Rochefort comme domaine engagé à un petit seigneur, Adrien de Lauzeré, son 1er valet de chambre, qui en offre 35 568 écus. Ses héritiers la conservent jusqu'au , date où la Couronne leur rachète la seigneurie pour y créer un port et un arsenal de guerre à la place de celui de Brouage qui s'est ensablé. Histoire de l'arsenal et de la villeAux XVIIe et XVIIIe sièclesAux alentours de 1660, la marine française, créée par Richelieu est en mauvais état, elle ne compte plus que quelques navires capables de prendre la mer. Louis XIV charge alors Colbert de Terron de trouver un lieu sur la côte Atlantique capable d'accueillir un arsenal qui devienne un lieu de « refuge, de défense et d'approvisionnement ». Après la tenue à Brouage d'une commission, Rochefort est choisie en décembre 1665. Plusieurs raisons ont conduit au choix de ce site :
Colbert de Terron sut convaincre le conseil du roi de s'intéresser à Rochefort qui est à mi-chemin entre les deux villes de Fouras et de Tonnay-Charente. L'Arsenal[25] est donc construit, accueillant ateliers et magasins. En 1666, sur ordre de Louis XIV, les restes de fortifications de Rochefort furent rasés, tout en conservant l'Hôtel de Cheusses qui restera le siège de la seigneurie, dans le but de créer un arsenal militaire pour abriter la flotte du Ponant. Le bâtiment de la corderie royale est construit. Des plans sont tracés, des voies et des fortifications sont construites, la ville se développe alors rapidement sous l'impulsion des intendants de marine Colbert de Terron, Pierre Arnoul de 1683 à 1686, puis Michel Bégon de 1688 à 1710. En 1683, Pierre Arnoul installe à Rochefort l'hôpital qui était jusque-là à Tonnay-Charente et le confie aux lazaristes, tout en prenant d'autres mesures de réorganisation de la vie religieuse à Rochefort[26]. Bégon embellit la ville. La construction navale se fait à un rythme très soutenu (près de 49 navires jusqu’en 1692 et environ 350 bateaux au total). En 1677, l'eau est amenée par canalisation en bois depuis Tonnay-Charente pour les besoins de la population grandissante[27]. Cependant, l'arsenal est difficile à exploiter. Les 12 milles nautiques le séparant de la rade sont une très bonne protection, mais les méandres du fleuve et sa faible profondeur posent de gros problèmes aux plus gros navires. Il est nécessaire de décharger les vaisseaux de leur artillerie, de l'eau potable et des munitions jusqu'à la rade. Le halage se faisant à la force des bras, il faut 3 marées hautes dans le meilleur des cas, pour sortir le bateau du fleuve et l'amener jusqu'à la rade de l'île d'Aix. À partir de 1766, on utilise des forçats pour ce travail. Les canons sont ensuite chargés aux abords de l'île d'Aix, l'eau douce à Saint-Nazaire-sur-Charente grâce à une fontaine d'eau potable créée en 1676), l'embarquement de l'équipage se faisant à Port-des-Barques. L'étalement des infrastructures est générateur de retard, de surcoûts et de complications[28]. L’État royal manque cruellement de finances et tarde de plus en plus à honorer ses fournisseurs, jusqu’à la banqueroute de 1720 : après avoir attendu leur salaire pendant plusieurs mois, les ouvriers s’insurgent, arrêtent le travail, et mettent le siège devant l’intendance[29]. La situation se répète avec les calfats et les charpentiers en 1717 et 1719[30]. Au XVIIIe siècle, la ville se dote d'immeubles cossus, comme l’hôtel Mac Nemara, aménagé pour Jean-Baptiste Mac Nemara, qui commence par acheter en 1719 à Rochefort un immeuble urbain, et qui fut lieutenant de frégate et enseigne d'une compagnie de marine, puis chef de division d'escadre et vice-amiral, puis lieutenant général des armées navale. Rochefort, arsenal des coloniesAu XVIIIe siècle, la monarchie française organise le ravitaillement des colonies de l'Atlantique (Antilles, Guyane, Canada, comptoirs d'Afrique) et de l'océan Indien (Maurice et la Réunion) à partir de Rochefort, qui est donc une plaque tournante, centre des réseaux d'approvisionnement qui mobilisent le port et ses navires. Au-delà des retombées économiques, importantes pour la ville, ce rôle d'« arsenal des colonies » crée des liens culturels entre Rochefort et les colonies françaises[31]. Les écoles militairesRochefort a été la terre de création de nombreuses écoles de la Marine et des Armées, à commencer par ce qui va devenir l'École navale. La première compagnie de garde-marines est créée par Mazarin en 1655, réformées par Colbert en 1670, dissoute en 1671, reconstituée en 1672, en partie à Rochefort. Avec l'École spéciale d'hydrographie fondée dans les principaux ports à l'initiative de Richelieu, la compagnie des garde-marines assure la formation et l'apprentissage des futurs officiers de marine, dont beaucoup vécurent à Rochefort. En 1683, trois compagnies de cadets-gentilshommes sont créées à Brest, Rochefort et Toulon. Les deux premières prendront le nom définitif d'école navale lorsqu'elles seront rétablies en 1810 à Brest, et en 1816 à Angoulême, puis réunies définitivement à Brest en 1830. De nombreuses autres écoles furent implantées à Rochefort par la suite comme les écoles de santé navale (médecine et pharmacie), la Grande école de navigation[32], l'École d'hydrographie[33], l'École d'artillerie de la marine[33], l'École de salubrité navale[32], l'École de construction navale, l'École de pilotage d'hélicoptères de la NAVFCO, le Centre École de l'Aéronautique Navale (CEAN), l'École des fourriers de la Marine, l'École des infirmières, l'école de formation des sous-officiers de l'armée de l'air (à la base aérienne 721), etc. jusqu'à l'implantation de l'école de gendarmerie. Le BagneUn bagne est ouvert à Rochefort en 1767[34] par Ruis-Embito[Note 8], il fera partie des trois grands bagnes du royaume avec Toulon et Brest. On y employait les prisonniers condamnés aux travaux forcés à temps ou à vie. À l'origine, les détenus venaient en grande partie du bagne de Brest. C'est le hangar aux futailles qui sera affecté au logement de 528 forçats, après des travaux assez considérables[35]. Les galères ne sont plus retenues pour les interner. Il fut fermé en 1854. La RévolutionLa mesures ministérielles de dérèglementaion du commerce du grain et une récolte plus faible 1788 conduisent à des spéculations, à des pénuries et à des émeutes au moment de la soudure : les boulangeries sont pillées à Rochefort le [36]. Les officiers de la Marine nationale étant restés majoritairement royalistes, la Terreur est particulièrement sévère : les représentants en mission Lequinio et Laignelot font guillotiner 52 prévenus (dont 19 officiers de la marine)[37]. La constitution de 1791 prévoit que les députés et les conseillers municipaux seront élu par les citoyens actifs, ce qui nécessite d'être un homme de 25 ans, domicilié depuis plus d'un an, de payer un impôt au moins équivalent à trois journées de travail et d'obtenir un certificat de citoyenneté de la Section des piques de son domicile[38]. Sur les 16 590 habitants de la ville de Rochefort, il n'y a eu que 728 citoyens actifs susceptibles de voter[39]. Rochefort devient le point de départ d'une déportation de prêtres réfractaires qui a eu lieu en 1794 et 1795. Isolés sur des coques de navires mises à l'ancre appelés pontons de Rochefort, 829 prêtres ont été abandonnés plusieurs semaines sans soins et sans nourritures, seuls 274 ont survécu. Après le 9 Thermidor, la Convention envoie Chauvin-Hersant qui épure le tribunal révolutionnaire[40]. Témoin des changements radicaux de l’époque : on compte 63 divorces sur la période[41]. Le , une petite escadre formée des frégates Franchise, Médée et Concorde réussit à quitter Rochefort et à déjouer la surveillance britannique pour arriver le , avec environ 1 000 soldats français commandés par le général Humbert, dans le nord-ouest de l'Irlande, à Kilcummin dans le comté de Mayo où débuta l'Expédition d'Irlande (1798). La traite négrière au XVIIIe siècleAu XVIIIe siècle, Rochefort a été le lieu de départ de 27 expéditions de traite négrière, ce qui représenterait 0,8 % du nombre total d'expéditions de la traite française (Nantes 42,4% ; La Rochelle 12,7% ; Bordeaux 12,2% ; Le Havre 11,9%)[42]. La Cabane Carrée est le lieu d’armement des navires de La Rochelle et de Nantes qui pratiquent la traite. Très peu de négociants rochefortais peuvent armer des navires pour leur propre compte et disposent d’une capacité moyenne toujours inférieure de 400 captifs. Ceux qui peuvent armer leur navire sont Jean Guérin (le plus important négrier rochefortais du XVIIIe siècle), de La Pouge associé à Dame Faures (veuve Gaschinard), et Chevalié[43]. Parmi les expéditions, Hèbre de Saint Clément assure en 1784 l’armement de deux navires pour le compte d’armateurs nantais (Canel, Meslé, Bernard). Son cousin, François Hèbre assure l'armement de L’Afrique et Le Pérou en 1786. Chevallié arme L’Expérience en 1771. Jean Guérin arme Le Mars (1791), sur lequel 159 esclaves meurent et 24 survivent, soit un taux de mortalité de 86,9 %. C'est un chiffre exceptionnel puisqu'il sort de la moyenne de 9 % de décès sur les navires français au XVIIIe siècle. À titre d'exemple, La Reine de Podore est armée en à Rochefort, puis quitte La Rochelle en septembre pour accoster au Sierra Leone en novembre. Le navire L’Espérance est armé à Rochefort en 1789 et part pour Malimbe (Angola). L’Aimable Victoire est armé en 1789 par Jean Guérin qui part en novembre atteint Gorée. Les Deux Amis quitte Rochefort en 1790 pour Bany (Bonny, Nigéria) et revient à Nantes (1792). L’Adèle, dernier navire de Guérin, quitte Rochefort en 1791 et atteint Galbar, puis La Havane et termine à Nantes en 1792[44]. Jean Guérin a acheté au total 717 ou 749 esclaves, et en a vendu entre 693 et 725 à Saint-Domingue, soit un taux de perte de 3,2 ou 3,3%. La durée moyenne de ses voyages était de 15 à 18 mois, l'Adèle étant le plus rapide de ses navires en 9 mois[44]. De La Pougne et Dame Faures (veuve Gaschinard) mènent quatre expéditions entre 1785 et 1787. Le Roy d’Amel, armé à La Rochelle, quitte Rochefort en 1785 en partance du Sénégal, et revient à La Rochelle en 1786. La Cénis est armé en 1786, part au Sénégal, et fait naufrage en Gambie : les esclaves sont rassemblés à Goré et récupéré par l’Amitié, arrivant à Port au Prince en 1787. Dame Faures arme La Marianne en 1786 qui quitte l’île d’Aix pour le Sénégal. Ces deux négociants arment aussi Le Naïf à La Rochelle (1787), connaissant un naufrage près de Dakar dont la cargaison est récupérée par l’Aimable Cécile venant de Bordeaux. Au total, De La Pougne et Dame Faures (veuve Gaschinard) ont acheté 289 à 303 esclaves et ont vendu entre 244 et 250, soit un taux de perte de 15,6 ou 17,5 %[44]. Chevallié est le dernier armateur rochefortais impliqué dans la traite. Il arme l’Aimable Esther (1788), qui fait escale au Bénin et arrive à Port au Prince (1789)[44]. Sur l'ensemble des expéditions de traite rochefortais, 17 des 23 expéditions sont réalisées à la fin du siècle entre 1784 et 1792. Le contexte international est plus profitable à la France dans le trafic du « bois d’ébène » : elle est victorieuse en Amérique du Nord et étend son influence en Afrique et récupère son quartier général au Sénégal (1783), point névralgique qui profite aux négociants rochefortais et dont la destination principale est Port-au-Prince[44]. À la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, il existe une petite communauté noire à Rochefort (serait d’environ 150 selon un rapport adressé du capitaine de frégate Cornette de Vénancourt au Ministre de la Marine), pour laquelle on dénombre en 1800 quelques mariages[45]. Au XIXe siècleAu XIXe siècle, la ville importe du granite rose de l'Aber-Ildut pour construire la cale de radoub et la tablette du quai dans le Vieux Port, du porphyre de l’Île Longue pour les pavés[46]. Aux XXe et XXIe sièclesEn 1926, la fermeture de l'arsenal, en 1927 de la préfecture maritime de l'Atlantique entraînent un déclin rapide de la ville. La direction des constructions navales, l'artillerie, la justice militaire, les cartes et plans déménagent. Les bateaux qui assurent le désenvasement de la Charente partent également[47]. Le cinéma L'Apollo est reconstruit en 1937 par André Guillon[48]. En 1982, le viaduc de la Charente n'existe pas et le bassin no 2 n'est pas dévasé. La rocade Nord vient d'être mise en service mais la rocade Ouest et la pénétrante Sud ne sont pas encore en chantier, la zone industrielle des Sœurs Ouest est occupée à 60 %, la partie Est ne comprend qu'un bâtiment. La Prée horticole n'existe pas. Depuis la fin du XXe siècle : en 2000, le viaduc de la Charente est construit, le bassin no 2 est devenu port de plaisance, l'autoroute A 837, la rocade Ouest et la pénétrante Sud sont en service, la zone industrielle des Sœurs Ouest est saturée, la partie Est occupée à 80 %, le quartier de l'avant-garde est achevé. La Prée horticole est occupée à 90 %. Politique et administrationTendances politiques et résultatsRécapitulatif de résultats électoraux récents
Conseil municipal[54]
Hôtel de villeSitué rue Pierre Loti, l'Hôtel de ville a été construit vers 1770 pour l'officier de marine Claude-Marguerite Renart de Fuchsamberg, comte d'Amblimont (1736-1797). L'édifice est acquis en 1804 afin d'y abriter la mairie. Vers 1880, une horloge est placée dans un oculus ceint de feuilles de chêne. L’hôtel de ville est agrandi dans la seconde moitié du XIXe siècle grâce à l'achat de trois maisons mitoyennes. En 1965, la façade située devant la place Colbert est prolongée de deux travées identiques. Il est composé de trois niveaux :
Liste des mairesBudget et fiscalitéLa situation financière de la commune de Rochefort a connu une période difficile au début des années 2000 pour deux principales raisons :
Précisions sur le budget municipal en 2011
Dépenses de fonctionnement en 2011
Recettes de fonctionnement en 2011
Dépenses d'investissement en 2011
Autres dépenses en 2011
DetteAlors qu'en 2002, la dette de la ville s'élevait à environ 40,5 millions d'euros, au 31 décembre 2010 elle s'élevait à environ 28,5 millions d'euros, soit une dette réduite de 30 % en 9 ans. En gardant le même cap, la ville n'aura donc plus de dette vers 2030. Coût des projets en 2011
RégionÀ la suite de la réforme administrative de 2014 ramenant le nombre de régions de France métropolitaine de 22 à 13, la commune appartient depuis le à la région Nouvelle-Aquitaine, dont la capitale est Bordeaux. De 1972 au , elle a appartenu à la région Poitou-Charentes, dont le chef-lieu était Poitiers. CantonsJusqu'en 2015, Rochefort est le chef-lieu de trois cantons (Rochefort-Nord, Rochefort-Centre et Rochefort-Sud) regroupant au total huit communes. Pour les élections départementales de , le nombre de cantons du département diminue, passant de 51 à 27. Les trois cantons de Rochefort disparaissent et la commune fait alors partie du canton de Rochefort[56] dont elle est le bureau centralisateur.
La communauté d'agglomération Rochefort OcéanLa communauté d'agglomération Rochefort Océan est une communauté d'agglomération française, située dans le département de la Charente-Maritime, région Poitou-Charentes, qui a été créée le . Elle est issue de la fusion entre la communauté d'agglomération du pays rochefortais et la communauté de communes du Sud Charente. Son siège se trouve à Rochefort ; la communauté est composée de vingt-cinq communes. Le centre historique et les quartiersEn dehors du quartier historique que forme le centre-ville, organisé selon un plan en damier autour de la place Colbert et s'étirant le long de la Charente avec l'ancien arsenal maritime, la ville dispose de trois quartiers, Nord, Sud et Ouest, qui se sont développés en dehors des anciens remparts édifiés au XVIIIe siècle et démolis dans le premier tiers du XXe siècle. Ces trois grands quartiers se sont tous développés pendant l'époque contemporaine témoignant de l'étalement urbain inhérent de la fin du dernier quart du XXe siècle, seuls leurs toponymes prédatent cette période.
IntercommunalitéÀ partir du , la Communauté d'agglomération du Pays Rochefortais, également appelée CAPR, a remplacé la Communauté de communes de Rochefort. Elle compte 18 communes membres. La CAPR fait partie des deux composantes du « Pays Rochefortais » avec la Communauté de communes du Sud Charente (8 communes). La Communauté d'agglomération du Pays Rochefortais et la Communauté d'agglomération de La Rochelle forment le Bipôle La Rochelle-Rochefort (36 communes). Sous-préfectureSituée rue Jean Jaurès, Rochefort abrite l'une des 4 sous-préfectures de la Charente-Maritime avec Saintes, Saint-Jean-d'Angély et Jonzac. Le sous-préfet de Rochefort est "Henri Duhaldeborde" et son secrétaire général est "Gérard Sotter". La préfecture de la Charente-Maritime est située à La Rochelle. Le préfet est Béatrice Abollivier depuis le . Forces de l'ordre et secoursSapeurs-pompiersLe Centre de secours des sapeurs-pompiers de Rochefort est situé à l'entrée Est de la ville, dans le quartier Libération. Il fait partie des quatre centres de secours principaux (CSP) du département. Il est équipé d'une vingtaine de véhicules de secours : fourgons-pompe-tonne, ambulances, camions citernes pour les feux de forêt, deux grandes échelles (EPA), cellule de dépollution, etc. D'ici 3 à 5 ans, la caserne sera déplacée sur un autre site dans la zone artisanale des Pêcheurs d'Islande à l'ouest de la ville. Celle-ci sera installée sur un terrain d'une superficie assez importante pour accueillir les exercices des sapeurs-pompiers. Les interventions vers le Nord, La Rochelle et le Sud vers Royan, de Rochefort seront plus rapides puisque le centre de secours sera situé juste à côté de la rocade Ouest de Rochefort (D733). Toutefois, il sera situé beaucoup plus loin qu'auparavant pour aller vers l'Est de Rochefort (Tonnay-Charente). Police nationaleLa police nationale compétente sur les zones urbaines où les problématiques de sécurité sont particulièrement prégnantes, dispose d'une implantation sur la commune de Rochefort. Le commissariat de police est situé dans le centre-ville. Il est placé sous l'autorité du commissaire de police Xavier Lhermitte depuis le mois de . Il assure la sûreté publique sur les communes de Rochefort et de Tonnay-Charente 24 heures sur 24. Les autres communes rurales dans les environs de Rochefort sont sous la responsabilité de la compagnie de la gendarmerie nationale. Gendarmerie nationaleLa gendarmerie nationale de Rochefort est située à 50 mètres de la Corderie Royale et est juxtaposée au Jardin de la Marine. Elle accueille la Compagnie de gendarmerie nationale de Rochefort. Son secteur de compétence est composé des communes rurales situées autour de Rochefort, sur le territoire de laquelle seule la police nationale est compétente : Breuil-Magné, Cabariot, Fouras, Genouillé, Loire-les-Marais, Lussant, Muron, Moragne, Saint-Coutant-le-Grand, Saint-Hippolyte Cette compagnie compte 152 militaires. JusticeLe Palais de Justice de Rochefort est situé rue Antoine Chanzy. Cité judiciaire, il abrite plusieurs juridictions : un Tribunal d'Instance, un Conseil de prud'hommes et une antenne du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) ainsi que diverses associations de médiation et d'aide aux victimes. Le Tribunal d'Instance de Rochefort comprend deux magistrats et un greffe composé de dix agents. Le Conseil de prud'hommes de Rochefort compte 40 conseillers prud'hommes et son greffe composé de 3 personnes est dirigé par un greffier, "Serge Barneyrat". Depuis le , la cité judiciaire n'abrite plus de Tribunal de Commerce puisqu'il a été absorbé par celui de La Rochelle à la suite d'une réforme de la carte judiciaire, ni de Tribunal de Grande Instance qui a été absorbé à son tour par celui de La Rochelle le . Le dernier procureur de la République de Rochefort a été "Pierre Arnaudin". Rochefort dépend désormais de l'arrondissement judiciaire de la Rochelle et donc de son parquet. "Bruno Karl" fut quant à lui, le dernier président du Tribunal de Grande Instance de Rochefort et il a été appelé, tout comme le procureur, à exercer d'autres fonctions. La PosteHôtel des PostesL'hôtel des Postes de Rochefort a été conçu en 1911 par l'architecte Léon Lavoine. D'une allure imposante et de style académique, ce monument se compose d'un grand corps central à deux étages flanqué de deux pavillons à un seul niveau. Il accueille toujours le public pour les services de La Poste. Centre du tri postalLe centre du tri postal de Rochefort était juxtaposé à l'hôtel des Postes jusqu'au début des années 2000. Il a été déplacé dans de nouveaux locaux, boulevard du Vercors au nord du centre-ville. Ville InternetEn 2004, la commune a reçu le label « Ville Internet M »[57] Distinctions de la ville
Jumelages
Aménagements et projetsNouvel hôpitalDepuis le , le nouveau centre hospitalier de Rochefort, situé près de la zone artisanale Béligon au nord de Rochefort, a succédé à l'hôpital Saint-Charles situé en centre-ville devenu trop vétuste et obsolète. Ce nouveau centre de soins est moderne et d'un accès routier aisé (à 1 minute de l'autoroute A837). Sa capacité d'accueil est de 279 lits avec une majorité de chambres individuelles et salle de bains privatives. Il est équipé, contrairement à l'hôpital Saint-Charles, d'un service d'IRM. Parmi ses points forts, il est modulable et peut s'adapter aux évolutions médicales et chirurgicales de demain. Il a été élaboré avec le souci de consulter le personnel de l'hôpital, de façon à privilégier tous les aspects fonctionnels. Son architecture est compacte mais non uniforme, ses façades sont sombres et soulignées de blancs, ses parvis permettent d'avoir différentes entrées, ses aires sont paysagées et favorisent ainsi son intégration harmonieuse dans l'environnement. Le site hospitalier accueille également une crèche pour 45 enfants, un bâtiment de santé publique, un immeuble de bureaux et de commerces à 100 mètres et deux parcs de stationnement, le premier pour le public (200 places) et le second réservé au personnel hospitalier (400 places). Une hélisurface a été construite 20 mètres au Nord de l'hôpital. De plus, d'autres chantiers complémentaires se sont ouverts autour du centre hospitalier :
D'autres projets pourraient s'ouvrir sur le même site :
Projets en cours
Projets à l'étude
Population et sociétéDémographieClassement démographique
En 2008, Rochefort compte 25 676 habitants, ce qui la classe au 3e rang en Charente-Maritime après La Rochelle et Saintes. Avec une superficie communale de 2 195 hectares, la densité de population s'élève à 1 170 habitants par km², ce qui en fait la deuxième ville la plus densément peuplée de la Charente-Maritime après La Rochelle. En 2008, l’unité urbaine qui comprend depuis la nouvelle délimitation de 2010 établie par l'Insee 5 communes[Note 9] regroupe 39 287 habitants, et son aire urbaine, qui inclut 20 communes périurbaines situées dans la zone d’influence forte de la ville, rassemble 55 588 habitants. Ces différentes données font de Rochefort la troisième ville la plus peuplée de la Charente-Maritime et la deuxième agglomération urbaine du département. En ce qui concerne son classement au niveau de l'aire urbaine, elle occupe le troisième rang se situant après les aires urbaines de La Rochelle et de Saintes. Au niveau régional, avant son intégration à la région Nouvelle-Aquitaine en 2016, elle occupait la septième place en Poitou-Charentes au niveau de la ville intra-muros, la sixième au plan de son unité urbaine et le septième rang au niveau des aires urbaines picto-charentaises[61]. Évolution démographiqueL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[62],[Note 10]. En 2022, la commune comptait 23 188 habitants[Note 11], en évolution de −3,57 % par rapport à 2016 (Charente-Maritime : +4,04 %, France hors Mayotte : +2,11 %). Durant la période comprise entre les recensements de 1999 et 2008, la population a diminué de 121 habitants, ce qui représente une très légère baisse de 0,5 %. La principale raison de cette tendance est que le territoire de la commune de Rochefort ne peut plus développer de nouveaux quartiers résidentiels ou agrandir ceux existants en raison du manque de terrains non inondables. En conséquence et sur la même période, les communes de l'aire urbaine, principalement Soubise (+ 125 %), Tonnay-Charente (+ 15 %) et Saint-Agnant (+ 12,23 %) ont connu une très forte augmentation de leur population. Pyramide des âgesLa population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 29,9 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (29 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 32,7 % la même année, alors qu'il est de 34,9 % au niveau départemental. En 2018, la commune comptait 10 864 hommes pour 12 719 femmes, soit un taux de 53,93 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (52,15 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit. ImmigrationD’après le recensement de 2006, la population immigrée représentait 737 personnes (soit 2,8 % de la population totale). La répartition de cette population sur la commune est très variée et est plus particulièrement présente en centre-ville et dans les quartiers populaires (Petit Marseille, Chagrinerie), dont une partie est classée quartier prioritaire[67]. Patrimoine religieuxÉglise Saint-LouisAncienne chapelle des Capucins, l'église Saint-Louis abrite la tombe de l'intendant Bégon, ainsi qu'un orgue romantique Merklin (cet instrument nécessite actuellement une restauration complète). Vieille ParoisseAu XIIe siècle, la seigneurie de Rochefort ne comporte qu’un fort surveillant la Charente et quelques hameaux dispersés de pêcheurs, cultivateurs et bûcherons. Le prieuré augustinien Saint-Vivien de Saintes y établit une église paroissiale sous le vocable de la Vierge. Dévastée au XVIe siècle, l’église est reconstruite au XVIIe siècle. Désaffectée lors de la Révolution française et saccagée en 1793, elle sert de grange de foin. En 1797, grâce à une pétition des habitants, elle redevient lieu de culte. Mal entretenue au XIXe siècle, elle est fermée pour vétusté en 1886. En 1900, le bâtiment devient la Bourse du travail. En 1977, dans son plan de rénovation de la ville, la municipalité restaure « Notre-Dame de la Vieille Paroisse ». L’édifice abrite désormais le siège de la Société de géographie qui y a installé un musée archéologique. À l’intérieur de cet ancien édifice religieux est nettement dessinée une forme de croix latine, avec une nef à trois travées précédant un transept saillant et un chœur à deux travées droites et chevet plat. Le chœur de l’église est l’une des parties les mieux conservées de l’édifice primitif du XIIe siècle. Le style roman se retrouve dans l’appareil des murs latéraux, dans les baies encadrées de colonnettes et dans un tronçon de voûte en berceau. Le chevet plat et le voûtement en ogive sont la marque d’un remaniement ultérieur. Église Notre-DamePour remplacer l'église Notre-Dame dite « la Vieille Paroisse », l'actuelle église Notre-Dame a été érigée au XIXe siècle de 1858 à 1860 sur un terrain du faubourg situé entre la Grande Rue (rue Gambetta) et la rue de la Barrière (rue Voltaire). Elle a été consacrée le . Durant ce même mois de , les cloches de la « Vieille Paroisse » y ont été transportées.
CultesCatholique
D’autres chapelles sont présentes sur le territoire de la commune :
Islam
Protestant
SportsLa ville de Rochefort est dotée de nombreux équipements pour satisfaires les passionnés, sportifs de loisirs ou pratiquants de haut niveau et que ce soit en plein air ou en salle, libre ou encadré. La ville de Rochefort a accueilli le Trophée de France des Jeunes Cyclistes 2016. Pour la saison 2019-2020, le Rochefort Football Club évolue en Régional 2 (D7), tandis que le Sport athlétique rochefortais rugby évolue en Fédérale 3 (D5). Quelques chiffres
Équipements sportifsGymnases et salles
Équipements divers
Stades et terrains extérieurs
Associations sportives
Vie militaireDepuis sa création en 1666, Rochefort a toujours connu une présence militaire importante. En effet, la ville a été construite pour accueillir le premier arsenal du royaume de France selon la volonté du roi Louis XIV. Ainsi, la marine est restée présente à Rochefort jusqu'en 2002 soit 336 années. Puis au début XXe siècle, c'est l'aéronavale qui a fait son apparition puis l'Armée de l'air et une école de la Gendarmerie nationale. Actuellement, Rochefort accueille deux sites militaires opérationnels : l'école de gendarmerie et le commandement des écoles de la Gendarmerie nationale. À quelques kilomètres au sud de Rochefort, la base aérienne 721 accueille l'école de formation des sous-officiers de l'armée de l'air. À Rochefort, environ 4 000 personnes (militaires et civils) travaillent pour la défense nationale. Base aérienne 721 - EFSOAAEn 1932, l'école des apprentis mécaniciens de l'armée de l'air ouvre ses portes à Rochefort. Initialement installée sur le terrain de Soubise, elle regroupe progressivement les formations de toutes les spécialités techniques des sous-officiers de l'armée de l'air. En 1979, elle se déplace à Saint-Agnant sur la base aérienne 721 et étend son champ d'activité en accueillant successivement le centre pédagogique en 1984, l'école de gestion et d'administration en 1993 et enfin en 1996, l'école de formation initiale des sous-officiers. En , elle prend le nom d'école de formation des sous-officiers de l'armée de l'air. L'EFSOAA devient ainsi le pôle de formation des sous-officiers de l'armée de l'air. Elle est commandée par un officier général, commandant de la place d'armes de Rochefort. Depuis 2002, elle accueille aussi la formation des mécaniciens de l'aéronautique navale, jusqu'alors dispensée au centre de l'aéronautique navale de Rochefort dissous en juin de la même année. La base aérienne 721 est commandée par un officier supérieur, chef de corps. Elle est chargée de supporter l'école de formation des sous-officiers de l'armée de l'air dans les fonctions administration, infrastructure, logistique, restauration, hébergement et protection. Le site occupe une superficie de 162 hectares, répartis sur trois communes : Saint-Agnant, Soubise et Échillais. Plus importante unité militaire de la région Poitou-Charentes, le site est une véritable cité autonome, qui nourrit, héberge, fait vivre et instruit quelque 6 350 élèves et stagiaires par an dont 50 marins, en présence simultanée, répartis au sein de quatre divisions de la direction des formations, ainsi que 797 personnes dont 307 instructeurs. Commandement des Écoles de la Gendarmerie NationalePlacé sous le commandement du général de corps d'armée Simon-Pierre Baradel, c'est à partir de Rochefort que sont dirigés les huit écoles et les quinze centres de formation spécialisée de la Gendarmerie nationale situés sur l'ensemble du territoire national. Après avoir quitté Maisons-Alfort où il était précédemment installé, le Commandement des écoles de la Gendarmerie nationale a marqué son installation officielle sous la présidence de Madame Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, le lors d'une prise d'armes organisée place Colbert, suivie d'un défilé rue Toufaire qui regroupait six cents militaires de l'armée. Cette cérémonie à laquelle les Rochefortais se sont largement associés, a montré que la Gendarmerie a bien pris le relais de la Royale sur le site de l'ancien Hôtel de la Marine. C'était précisément le souhait de Bernard Grasset qui, alors député, n'avait pas ménagé ses efforts ni sa volonté pour que ce transfert devienne réalité. Avec les 69 gendarmes affectés au commandement des écoles, soit avec les familles près de 200 nouveaux Rochefortais, ce sont maintenant 866 militaires, officiers, sous-officiers et gendarmes adjoints de la Gendarmerie nationale et officiers et sous-officiers du corps de soutien technique qui vivent et consomment à Rochefort, soit l'équivalent d'une grosse entreprise. École de gendarmerieL'école de la gendarmerie nationale de Rochefort est destinée à la formation continue et initiale des cadres et du corps de soutien technique et administratif de la gendarmerie nationale. Elle a vu passer, en 2003, plus de 7 000 stagiaires ou élèves. Elle est dirigée par le colonel Hervé Flamant. L'école comprend :
Marine NationaleLes unités ou services de la marine implantés sur la ville de Rochefort jusqu'au milieu des années 1980 étaient les suivants :
Cet ensemble imposant représentait environ 2 500 personnes. Depuis 2002, la Marine nationale a entièrement quitté Rochefort. Il ne reste que quelques marins à l'école des mécaniciens de l'armée de l'air de Rochefort. Une section du Service historique de la Défense, département de la Marine, est chargée de la conservation et de la mise à la disposition du public des archives du port militaire, des origines à la fin des versements (2000). Elle est située dans l'ancienne caserne Martrou. EnseignementRochefort est située dans l'académie de Poitiers.
Transports et stationnementTransports ferroviairesGare de RochefortLa gare, au style Art déco, a été construite en 1913[70] pour la Compagnie des chemins de fer de l'État par l'architecte Pierre Esquié (auteur par ailleurs de la gare de La Rochelle-Ville). L'origine du bâtiment est clairement identifiée par la signalétique des Chemins de Fer de l'État sur la façade de la construction. Cette gare a un attrait certain, avec son horloge, ses céramiques en façade, sa marquise au-dessus de l'entrée, sa halle et ses lampadaires. Elle a également conservé une petite verrière. Elle possède trois quais et tous les trains de voyageurs (Intercités et TER) qui y passent s'y arrêtent. Des trains de marchandises y passent très rarement[réf. nécessaire]. Cette gare fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [70]. Réseau ferroviaire
Transports urbainsSous l’autorité de la Communauté d'agglomération du Pays Rochefortais, la société exploitante Transdev Pays Rochefortais gère le réseau R’bus, nom commercial du réseau de transport urbain de l’agglomération. Le réseau de transports urbains est composé de 8 lignes régulières (A, B, C, D, E, F, G et H) et d'une navette au centre-ville de Rochefort. Toutes ces lignes ont pour pôle d'échanges la gare routière de la gare SNCF de Rochefort. La boutique R’bus y est d'ailleurs implantée.
Le réseau R’bus dessert 16 communes : Rochefort, Tonnay-Charente (ligne A), Vergeroux, Breuil-Magné, Loire-les-Marais et Muron (ligne B), Echillais et Saint-Agnant (ligne C), Lussant, Moragne, Saint-Coutant-le-Grand, Cabariot et Saint-Hippolyte (ligne E), Port-des-Barques (ligne F), Saint-Laurent-de-la-Prée et Fouras (ligne G). R'bus offre également 3 autres services :
Transports interurbainsLe réseau « Région Nouvelle-Aquitaine », anciennement « Les Mouettes », géré par le Conseil général de la Charente-Maritime, en partenariat avec la région Nouvelle-Aquitaine exploite le réseau départemental pour les transports scolaires des collèges et lycées de Rochefort, non exploité par R’bus. Cela concerne notamment certains transports scolaires de l’Île d'Oléron, Marennes, Surgères, Royan, Saintes et Saint-Jean-d'Angély. Circulation et stationnementZone 30 en centre-villeDepuis le , le centre-ville rochefortais est devenu ce que l'on nomme une « zone calme » ou « zone 30 ». Une grande majorité des villes de plus de 20 000 habitants a développé ces zones qui permettent de réduire la vitesse des véhicules et donc le risque d'accident de la route. Cette zone autorise la circulation des deux roues non motorisées en sens interdit et la liberté de traverser en tant que piéton à n'importe quel endroit de la chaussée en l'absence de passage matérialisé au sol dans presque l'ensemble du centre-ville. La principale spécificité du code de la route à Rochefort est la priorité à droite à tous les carrefours sans signalisation de priorité au sol (principalement au centre-ville et dans les faubourgs ouest). Parcs de stationnementRochefort possède plusieurs parcs de stationnement. Le principal se situe à l'Ouest du centre-ville, il s'agit du Cours Roy-Bry avec 1000 places de stationnement gratuites. Les autres parkings au centre-ville ou à proximité du centre-ville sont situés à la Corderie Royale (gratuit du 1er novembre au 31 mars), La Galissionière-Musée de la marine (60 places payantes), le long du Cours d'Ablois (200 places dont 25 payantes), les Thermes (50 places payantes), Jardin de la Marine (100 places payantes), esplanade Pierre Soumet (75 places gratuites). D'autres parkings, à l'extérieur du centre-ville, existent : la gare SNCF (180 places gratuites), Parc des Fourriers (450 places gratuites), centre sportif Le Polygone (300 places gratuites), place rouge (100 places gratuites)[71]. ParcmètresLa ville est équipée de trois zones de parcmètre payantes principalement au centre-ville :
Un tarif résidentiel a été mis en place avec le boîtier « Piaf » (0,20 € l'heure). Accueil pour les camping-carsEn raison de son attractivité touristique et avec la présence des thermes, des camping-caristes font une halte plus ou moins longue à Rochefort. Depuis quelques années, la ville essaie de s'équiper en conséquence. Trois parkings payants (4 ou 7 € les 24h - 6 jours consécutifs maximum) sont à leur disposition : Fosse aux Mâts (30 places), lycée Marcel Dassault (8 places), Vieille Forme (12 places). Ils peuvent également s'approvisionner en eau et effectuer leur vidange à la Fosse aux Mâts et à la Vieille Forme (parking Capitainerie). Voie en alternanceRochefort pratique le stationnement unilatéral alterné dans près d'une centaine de rues à double sens ou à sens unique situées dans les faubourgs à l'Ouest du centre-ville, et ce, afin d'augmenter la capacité de stationnement quand cela est réalisable. En raison d'un marquage au sol permanent, le centre-ville est exclu de ce type de stationnement. ÉconomieLa population activeCatégories socioprofessionnelles
Secteurs d'activitéLes données suivantes datent de 2007[75]. Pourcentage d'actifs ayant un emploi selon les secteurs d'activité :
Niveau d’étudesLes données suivantes datent de 2007[75].
La Chambre de commerce et d'industrie de Rochefort et de SaintongeRochefort est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Rochefort et de Saintonge. Elle gère avec le Conseil général de la Charente-Maritime, le port de Rochefort et celui de Tonnay-Charente[76] et son siège est à la Corderie royale. Une ville industrielleLes activités industriellesDeuxième pôle industriel de la Charente-Maritime après La Rochelle avec 2 512 emplois en 2007[75] répartis dans un grand nombre de PME et en plusieurs zones industrielles aménagées dès les années 1970, Rochefort dispose d'une certaine diversité industrielle où prédomine la construction aéronautique avec EADS-SOGERMA, SIMAIR, MALICHAUD-ATLANTIQUE, METAL-CHROME. L'industrie aéronautique est en effet le premier poste industriel à Rochefort avec plus de 1 200 emplois et près de la moitié des effectifs industriels de la ville[77]. Les autres secteurs industriels sont représentés par des chantiers nautiques de plaisance répartis en 16 entreprises et employant 400 salariés. Les deux plus grands noms de cette industrie récemment implantée dans la ville sont CIM et NAUTITECH qui fabriquent des voiliers de grand renom. L'industrie du bois, l'industrie des matériaux composites pour l'équipement automobile, la fonderie industrielle, l'industrie textile complètent un secteur industriel en véritable renouveau après les années de crise profonde que la ville a connues dans les années 1970 et 1980 où nombre d'entreprises industrielles ont disparu (ROL, Forsheda-France, Société Chimique de la Route). Plus récemment la ville a connu quelques turbulences avec la fermeture en 2008 de l'usine de Zodiac Aerospace, une entreprise industrielle spécialisée dans la fabrication d'équipements aéronautiques et des célèbres canots pneumatiques, à cause de la concurrence asiatique et qui a employé jusqu'à plus de 500 personnes. Toujours dans le secteur aéronautique, la ville a accueillie dans l'entre-deux-guerres l'entreprise Lioré et Olivier, qui fut intégrée à la SNCASO à la suite des nationalisations de 1936-1937. Au début des années 1970, les usines sur le déclin sont intégrées dans la SOCEA (Société Charentaise d'Equipement Aeronautique) puis elle-même intégrée à SOGERMA (Société girondine d’entretien et de Réparation de matériel aéronautique) au début des années 1990[78], une filiale d'EADS (qui deviendra Airbus) et qui rachètera une partie des locaux de Zodiac en 2010[79]. En 2015, la SOGERMA fusionne Aerolia avec pour donner Stelia Aerospace devenue Airbus Atlantic en 2022. Le secteur de la constructionLe BTP, autre composante du secteur secondaire, occupe 921 emplois à Rochefort en 2007[77]. Il s'agit d'un secteur économique constitué principalement de PME dont une entreprise du bâtiment qui emploie une centaine de personnes. Le marché de la construction est assez dynamique à Rochefort et dans sa zone urbaine depuis le début du nouveau siècle et stimule le secteur du bâtiment (construction du nouvel hôpital de la ville, rénovation urbaine, aménagement de lotissements résidentiels, construction d'immeubles modernes et de haut standing en bordure du port de plaisance). Les zones artisanales et industrielles
Les ports de RochefortRochefort possède deux ports, un de plaisance et l'autre de commerce, répartis en trois bassins à flot. Historique du port de RochefortDans la seconde moitié du XIXe siècle, tandis que l'arsenal se transforme, le port de commerce se développe. Installé d'abord dans l'arsenal Sud, le port marchand est transféré à la Cabane carrée dans l'actuel quartier Libération, limitrophe de la ville voisine de Tonnay-Charente et sur le chenal des vivres. Sous Napoléon III, de 1859 à 1869, un nouveau port de commerce est construit. Il comprend deux bassins à flot qui sont devenus aujourd'hui les bassins de plaisance, complétés en 1890, par un troisième bassin, l'actuel port de commerce, qui connaît toujours une activité modeste mais régulière. Le port de plaisanceLe port de plaisance de Rochefort est le premier port fluvial de Charente-Maritime. Il est situé sur la rive droite de la Charente à 15 milles nautiques environ de fort Boyard ou de l’île d'Aix, au cœur de la ville. Il s'agit d'un port qui se répartit en deux bassins à flot dénommés Lapérousse et Bougainville. Il comporte 300 places sur pontons ainsi que 40 places visiteurs. Port de commerce de Rochefort-Tonnay-CharenteLe port de commerce fonctionne en binôme avec le port de Tonnay-Charente, formant ainsi le port de Rochefort-Tonnay-Charente, un complexe industrialo-portuaire déjà actif dans les années 1970[80]. Géré par le Conseil général de la Charente-Maritime et par la CCI de Rochefort, ce complexe portuaire est devenu le premier port départemental de France avec un trafic moyen annuel variant entre 800 000 tonnes et un million de tonnes. Il se classe au troisième rang des ports français pour l'importation des sciages résineux, au sixième rang pour l'importation d'engrais et au dixième rang pour l'exportation des céréales. Le port de Rochefort accueille principalement des cargos chargés de bois du Nord. Les exportations portent principalement sur les céréales, blé et maïs. Le port de Tonnay-Charente quant à lui reçoit principalement des engrais et du charbon en vrac et expédie des sables et des graviers ainsi que des céréales, principalement du maïs. Il y a en moyenne deux arrivées ou départs par jour, suivant le rythme des marées. Ces deux ports fonctionnent en effet avec la remontée de la marée sur la Charente. Le tonnage des cargos est limité à cause du tirant d'eau maximal qui est de 5,70 m et surtout de la largeur de l'écluse qui ne peut accepter des navires de plus de 16 m de large pour une longueur de 116 m.
Une ville commerçanteMarchéLe marché de Rochefort est l'un des plus importants de la région. Il a lieu tous les mardis matin, jeudis matin, et samedis matin de toute l'année. Il est décomposé en deux marchés :
Une foire mensuelle a lieu tous les 2e jeudi de chaque mois sur l'esplanade Jean-Louis Frot de 9h00 à 18h00. Zones commercialesLes principales zones commerciales de l'agglomération rochefortaise sont :
SantéLe nouveau centre hospitalier de RochefortDepuis le , le nouveau centre hospitalier situé au Nord de la ville, près de la zone artisanale Béligon, remplace le centre hospitalier Saint-Charles, situé au centre-ville. Ce nouveau centre de soins est moderne et d'un accès routier aisé (à 1 minute de l'autoroute A837). D'une capacité d'accueil de 279 lits, il est équipé, contrairement à l'hôpital Saint-Charles, d'un service d'IRM. Le nouveau site hospitalier accueille également une crèche (45 enfants), un bâtiment de santé publique, un immeuble de bureaux et de commerces à 100 mètres et deux parcs de stationnement, le premier pour le public (200 places) et le second réservé au personnel hospitalier (400 places). À partir de fin 2012, il accueillera le nouveau centre de Gérontologie (Centre d'Hébergement et de Soins Gériatriques) qui remplacera celui de la Maison des fleurs, situé dans le quartier Chante Alouette, et dont la construction a débuté en . Pour accueillir les secours par les airs, une hélisurface a été construite quelques mètres au nord de l'hôpital. L'ancien Centre hospitalier Saint-CharlesLa première fondation du centre hospitalier de Rochefort, anciennement appelé hôpital Saint-Charles, remonte à 1733, grâce à "Charles Jouvenon", supérieur de la congrégation, prêtre de la mission établie dans la ville et curé de Saint-Louis. Aux termes de nombreuses formalités administratives, il obtient des lettres patentes du roi en date du qui furent enregistrées par le Parlement le , donnant « l'autorisation d'établir un hôpital pour les pauvres malades de l'un et l'autre sexe… ». Le service de santé fut, dès le départ et pour longtemps, confié aux chirurgiens de la Marine, qui apportèrent régulièrement leurs concours et compétences. L'hôpital Saint-Charles actuel date de 1972. Depuis, un nouveau service des urgences a été construit et ouvert en 1993, ainsi que le service de surveillance continue (réanimation) en 1994. Aujourd'hui, cet hôpital est le bâtiment le plus haut de Rochefort. En 2003, la reconstruction de l'hôpital de Rochefort a été retenue par le Ministre de la Santé, dans le cadre du plan « Hôpital 2007 », qui concerne notamment la rénovation du patrimoine hospitalier. Les objectifs de cette reconstruction sont :
Après déménagement, l'ensemble du site a été fermé au public le . Son avenir reste pour l'instant inconnu, et devrait être débattu lors de réunions publiques avec la population. Concernant le bâtiment administratif, côté rue Thiers, celui-ci sera conservé pour recentrer plusieurs services municipaux actuellement éparpillés dans la commune. Pôle de santéLe pôle de santé de Rochefort est situé dans l'ancienne clinique Pujos située rue Pierre Toufaire. Fondée en 1928 par les docteurs Jacques Pujos et Joseph Rolland, la clinique a progressivement absorbé les autres cliniques de la ville, notamment la clinique du docteur Flandrin et la majeure partie de l'activité chirurgicale de l'hôpital public de Rochefort. La clinique Pujos a connu ses belles heures jusqu'en 1990, au travers de l'activité des fondateurs puis de leurs successeurs, deux autres chirurgiens : les docteurs Gilles Pujos (le fils aîné du fondateur) et P.Courant. La clinique connaît des difficultés dans les années 1990[81], avant d'être finalement mise en liquidation en [82]. En 2011, l'ensemble de ses services hospitaliers a été transféré au nouveau centre hospitalier de Rochefort à la suite de la vente de la clinique[réf. nécessaire]. Rachetée par la société d'assurance complémentaire santé SMAM (devenue APIVIA Mutuelle Groupe MACIF), le site est transformé en pôle de santé où est actuellement regroupé une quarantaine de professionnels de santé :
Le site possède une piscine de réadaptation au sous-sol ainsi qu'une agence APIVIA Mutuelle. Les œuvres hospitalières de l'ordre souverain de MalteL'ordre souverain de Malte est présent à Rochefort avec :
L'ancien hôpital de la MarineL'hôpital de la Marine du XVIIIe siècle remplaça l'hôpital-Charente du quai aux Vivres, devenu trop petit. Dû à l'ingénieur Pierre Toufaire, attaché au port depuis 1774, le nouvel hôpital, construit entre 1783 et 1788, est le premier établissement hospitalier français de structure pavillonnaire[83], limitant ainsi les risques de contagion. Il est désaffecté en 1983. Vendu aux enchères autour de 17 millions de francs (à la bougie) à un homme tombé amoureux du site qui décède en 2007. L'École de médecine navale, la plus ancienne au monde[84],[85], se trouvait à partir de 1788 dans l'un des pavillons de l'hôpital de la Marine. Elle a été restaurée dans son état du milieu du XIXe siècle, avec la bibliothèque et la salle des actes, où étaient donnés les cours. Elle est devenue le musée national Ancienne École de médecine navale. Le public peut y voir entre autres les collections de dessins ramenés des diverses expéditions autour du monde par les chercheurs de l'époque, embarqués à bords des navires. Le centre thermal de RochefortRochefort est aujourd'hui la 7e ville thermale de France. La progression du nombre des curistes est liée à la fois à l'augmentation des besoins de soins et à la qualité des infrastructures pour répondre à cette demande[86]. Les services de la Sécurité sociale et de la CPAMLa Sécurité sociale et de la Caisse primaire de l'assurance maladie - ou CPAM - ont ouvert des antennes départementales à Rochefort et ont implanté leurs services dans de nouveaux locaux dans le Parc des Fourriers depuis 2007. Le service de la Sécurité sociale est implanté à Rochefort depuis 1975 et emploie aujourd'hui une soixantaine de personnes. Il est l'une des trois antennes ouvertes dans le département de la Charente-Maritime avec celles de La Rochelle où se trouve le siège départemental et à Saintes dont les compétences recouvrent les arrondissements de Saint-Jean-d'Angély, Saintes et Jonzac. Lieux et monumentsPatrimoine historique et lieux touristiquesRochefort est classée ville d'art et d'histoire. Aujourd'hui, la ville est également visitée pour ses thermes, exploités depuis 1953. Elle est soumise à une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (Z.P.P.A.U.P), arrêté de création de la zone : 09/05/2005, et un périmètre de Secteur Sauvegardé a été délimité (Arrêté de création du secteur : 13/11/2009)[87] Monuments classés aux Monuments historiques
Monuments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (IMH)
Arsenal maritimeDans l'esprit de ses fondateurs, Rochefort doit être le plus beau port de guerre de l'Europe. L'Arsenal en sera la pièce maîtresse. La porte du Soleil (ci-contre) est une porte monumentale en forme d'arc de triomphe érigée en 1831 par Auguste Giral. Elle formait l'entrée principale de l'arsenal, sous laquelle « la ville entière passait matin et soir », la majorité des hommes travaillant à l'arsenal. Son nom vient du fait que, le et le , le soleil se lève exactement dans son axe. C'est en la franchissant que l'on peut commencer la visite de l'arsenal voulu par Colbert. Dès 1666, les trois parties principales de l'Arsenal sont en place :
L'ensemble des bâtiments de l'arsenal de Rochefort est candidat au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO[88]. La Corderie royaleLa Corderie royale est située sur la rive droite de la Charente, en bordure même du fleuve. Elle renferme l'espace muséographique du Centre international de la Mer de Rochefort.
La Corderie royale est l'un des bâtiments les plus importants de l'arsenal et ce fut l'un des premiers construits lors de la création de la ville en 1666. L'architecte du batiment fut François Blondel qui lança les travaux en mars 1666. Envoyé ensuite aux Antilles, il ne put constater le résultat de son projet. La réalisation ne fut pas simple en raison du tréfond du terrain. Situé sur la bordure de la Charente, le sol était constitué d'une couche de vase épaisse de près d'une trentaine de mètres, parfois inondé d'une soixantaine de centimètres d'eau aux grandes marées d'équinoxe. Avant la construction du bâtiment lui-même, il fallut donc surélever de quelques pieds[89] et établir un radier constitué d'un quadrillage de pièces de chêne de 30 centimètres de section enfoncé à 5 pieds sous la nappe phréatique[90]. Ce n'est qu'une fois le radier posé et terminé, que commença réellement la construction, à l'aide de pierres calcaires taillées des carrières proches de Crazannes. Afin de ne pas déstabiliser ce radeau flottant, la construction par les 700 ouvriers se fit de manière symétrique, le passage au niveau supérieur n'ayant lieu que lorsque les deux pans de mur avaient atteint le niveau horizontal. Finalement, après plus de trois ans de travail, la construction s'acheva en juin 1669. Pendant près de deux cents ans, le bâtiment long de plus de 370 mètres fut utilisé pour réaliser les cordages de la marine royale. La longueur du bâtiment central permettait la fabrication en un seul tenant de cordages pouvant atteindre une encablure (soit 182,5 mètres). On utilisait pour cela du chanvre qui arrivait des provinces de France et de Rīga en mer Baltique. L'aile principale est bornée par deux pavillons. Au Nord, celui destiné au stockage du chanvre et au Sud, celui destiné au goudronnage du cordage après sa torsion. Toutes les étapes de la fabrication étaient prises en charge dans l'arsenal, jusqu'au goudronnage pour éviter que les cordages ne pourrissent en mer.
En 1867, les cordiers cessent leur activité sur le site de Rochefort. Le bâtiment aura alors vocation à accueillir plusieurs institutions :
Le est décidée la fermeture de l'arsenal de Rochefort qui, en plus d'un grand émoi au sein de la population laborieuse locale, entraîne l'abandon progressif de la Corderie. Le déclin du bâtiment sera complet, lorsque les forces d'occupation allemande quittant la ville en 1944, incendieront la Corderie. Le feu qui dura plusieurs jours rendit le bâtiment inutilisable. Laissé à l'abandon total pendant près de 20 ans, la Corderie et ses alentours devinrent le lieu d'une flore abondante.
En 1964, l'amiral Dupont fait entreprendre le nettoyage du site avec l'aide d'appelés et, en 1967, le bâtiment est classé au titre des monuments historiques. La ville propriétaire décida alors en 1976 de lancer des travaux de rénovation à l'identique pour l'extérieur, avec à l'intérieur un cloisonnement et l'utilisation de matériaux modernes. Aujourd'hui, le bâtiment héberge :
Il est bordé, côté Charente, par un jardin, dit des Retours.
Les formes de radoubLes coques des navires devaient être périodiquement entretenues ou réparées. Pour éviter les délicates manœuvres d'abattage en carène des bateaux, on utilisait les formes de radoub. Les navires pénétraient à marée haute, dans ces grandes formes, creusées puis maçonnées de pierres, qui se vidaient à marée basse avec l'aide d'une machine hydraulique qui pompait l'eau pour la rejeter : le travail de réparations de la coque pouvait alors commencer. À Rochefort, trois formes de radoub sont encore visibles :
La vieille forme, première « forme à l'anglaise » entièrement maçonnée, fut une innovation pour l'époque. Il fallait que le dallage supporte le poids d'un navire de premier rang[91]. Elle fut dégagée et vidée de la vase en 1985. La forme double, dont les bassins parallèles amont et aval ont été dégagés en 1992 et 1993, fut conçue par l'intendant Pierre Arnoul en 1683. Elle fut réalisée avec peine entre 1683 et 1728, car le sol trop meuble à cet endroit engloutissait les pierres aux débuts de la construction. Elle permettait de réparer deux navires à la fois et présentait deux innovations : au lieu d'être verticaux, ses murs étaient construits en gradins avec escaliers d'accès, pour faciliter le travail des ouvriers. La fermeture de la forme était assurée par un bateau-porte. La forme Napoléon III, construite entre 1853 et 1861, fut allongée en 1900 pour accueillir le Dupleix, long de 134 m, le dernier grand croiseur-cuirassé construit à Rochefort.
La maison du RoyCette demeure édifiée entre l'arsenal et la ville sur les ruines de l'ancien château féodal fut la demeure de l'intendant de la Marine et, à partir de 1781, celle du commandant de la Marine. Depuis trois siècles, elle a subi maints remaniements. Sa porte d'entrée monumentale, de 1716, a été déplacée après l'incendie de l'édifice en 1895, rue Toufaire, pour être dans l'axe de la rue de l'Amiral-Courbet, la seule de Rochefort qui ait conservé ses pavés. La maison du Roy abrita a deux reprises l'empereur Napoléon Bonaparte : la première fois en août 1808 pour la visite du fort Boyard en construction et pour dresser les plans du fort Liédot et la seconde, moins glorieuse, le , lors de son départ sur l'île d'Aix avant son exil sur l'île Sainte-Hélène[92]. En vérité, sa dernière destination volontaire sur le territoire et non sur une île sera Rochefort. Cependant, il se rendra le aux Anglais depuis l'Île d'Aix, qui l'emmèneront sur sa terre d'exil, qui sera sa vraie dernière destination française mais non volontaire. Depuis, la maison du Roy est devenue la préfecture maritime qui gère les côtes des Sables-d'Olonne jusqu'à Biarritz. En 2002, elle ferme ses portes à la Marine. La préfecture maritime de Brest reprend le flambeau, et elle abrite désormais le Commandement des Écoles de la gendarmerie nationale depuis 2004. La tour des signauxLa tour des signaux date de 1728[93]. Il s'agit de l'ancien clocher de la chapelle seigneuriale Saint-Charles, qui avait été reconstruite et érigée en église paroissiale Saint-Louis par Louis XIV. Desservie par les Lazaristes (Congrégation de la Mission), l'église est considérée dès 1723 comme « trop petite, fort basse et peu convenable pour un lieu si considérable; plusieurs poutres menacent ruine »[93]. Les Lazaristes refusant de prêter serment à la constitution civile du clergé, la marine saisit leur église en 1791[94] afin d'en faire un entrepôt. Le titre paroissial est transféré à la chapelle du couvent des Capucins, qui, presque intégralement reconstruite à partir de 1835, devient l'église Saint-Louis actuelle. La tour des signaux et les bâtiments adjacents (restes de la première église) ont été aménagés par l'armée. L'ancien clocher est étêté et un sémaphore, assurant les communications entre l'amirauté et la rade de la Charente, est installé sur la plate-forme sommitale. Malgré les évolutions technologiques, la tour est utilisée jusqu'en 1930, servant de réserve en cas de défaillance des autres moyens de communications. Elle reste propriété de l'armée jusqu'en 2002, puis est restituée à la ville, qui y aménage un espace multimédia en 2008. Haute de 26 mètres, elle fut longtemps un des plus hauts bâtiments de la ville. De plan carré, elle domine les toits des immeubles de la rue Touffaire. Le magasin aux vivresLa subsistance de tout ce peuple d'ouvriers et de marins, ainsi que l'approvisionnement des navires en vivres, posa très vite des problèmes à l'État. Colbert proposa au roi Louis XIV de créer un « munitionnaire » chargé de régler les problèmes de la nourriture. Le roi créa le poste par un arrêté du et on décida d'élever des bâtiments : le « magasin aux Vivres » qui fut le plus vaste des monuments de ce genre possédé dès lors par la Marine. Les bâtiments, construit entre 1671 et 1673, longe l'actuel bassin de plaisance sur sa façade Nord. Il porte le cachet de l'époque. Élevé sur le même alignement Nord que l'hôpital-Charente devenu la caserne Charente, il a 120 mètres de long. Il contenait les greniers d'approvisionnement. L'ensemble forme un vaste quadrilatère ; les deux ailes en retour mesurant 125 mètres. À droite de la porte d'entrée se trouvait la tonnellerie. Par la suite, le bâtiment connut pratiquement toutes les affectations : magasin, hôpital de la marine, logements pour l'armée et bâtiment de la sécurité civil. À partir de 2012, le site sera reconverti par un promoteur avec la réalisation :
En 2018, des travaux de construction de logements de standing sont en cours de réalisation. Le château d'eauDe par son isolement au milieu des marais, la ville a toujours manqué d'eau. En 1862, à la suite d'une grande sécherese, on étudia la question d'une vaste distribution d'eau. Le château d'eau qui date de 1876 est placé à l'endroit le plus haut de Rochefort, à proximité de l'ancien hôpital Charles. Il avait une capacité de stockage de 2 000 mètres cubes, dans des cuves reposant sur des voutes croisées en berceau de style néo-classique. La façade principale donne sur la rue Galliéni. La façade arrière était occupée par les anciens remparts aujourd'hui démolis. Le château d'eau a fonctionné jusqu'aux années 1950. Place ColbertPlace la plus célèbre de Rochefort, c'est le centre névralgique de la ville. À l'origine, cette place faisait office de pré pour le pacage des animaux et se nommait la place aux herbes. Par la suite, grâce à l'impulsion donnée par les urbanistes, cette place est embellie en 1757 et pourvue d'une belle fontaine de pierre couronnée, par Victor Bourguignon, d'une figure allégorique symbolisant la rencontre de la Charente et de l'Océan. La source alimentant cette fontaine provient de Tonnay-Charente par l'aqueduc du Coteau[95]. Cet aqueduc initialement construit à la demande de l'intendant Bégon en 1695 aboutissait à un énorme réservoir situé près du bâtiment de corps de garde de la Corderie Royale[95]. En 1754, cet aqueduc alimentait en eau toutes les fontaines de Rochefort[95]. De cette époque datent aussi les balcons rocaille ou néoclassiques qui ornent de simples maisons comme des hôtels particuliers : hôtel des Lemoyne de Sérigny, seigneurs de Loire, devant la fontaine, et l'hôtel d'Amblimont, l'actuel hôtel de ville, en face. Connue grâce au film Les Demoiselles de Rochefort, la place pendant de nombreuses années, possédait un bassin carré avec un jet d'eau au milieu, qui a aujourd'hui disparu. En effet, depuis 2006, la place est redevenue ce qu'elle était lors de sa première construction. La fontaine a été remise en valeur, le bassin central a disparu pour laisser deux axes croisés carrelés comme à l'origine. Une sculpture monumentale représentant les deux héroïnes du film de Jacques Demy, œuvre du sculpteur Franck Ayrolles, y est inaugurée en 2022[96],[97]. Une horloge de marées a été installée au centre de la place. Elle indique l'état de la marée et le nombre d'heures restant avant basse mer par une série de spots lumineux.
Les hôtels particuliersPrès d'une cinquantaines d'hôtels particuliers sont recensés à Rochefort. Parmi les plus connus, on trouve l'hôtel de Cheusses, les hôtels d'Amblimont (rue Pierre Loti et place de la Galissonnière), l'hôtel Mac Nemara (ou hôtel Turpin), les hôtels de Baraudin et Fichon, l'hôtel de Rochechouart[98].
Les fortificationsLouis Nicolas de Clerville fut le commissaire général des fortifications de Rochefort. Construites en 1662, Vauban vint les visiter et estima que ces fortifications n'étaient pas propres à assurer la défense contre une attaque sérieuse, car elles étaient constituées par :
Après sa construction, ce furent près de 20 000 personnes qui s'installèrent dans la ville close, et un faubourg commence à se créer en-dehors des murs le long du chemin de La Rochelle, l'actuelle avenue Léon Gambetta. En 1690, l'enceinte des remparts de Rochefort étaient composée de trois bastions et de huit redents triangulaires adossés à la Charente. Les remparts ont été conservés sur deux portions assez larges malgré l'ordre de démolition en 1923. Une portion se situe près de la porte Begon en bordure de la D911 et l'autre plus petite au rond-point de l'avenue du . On peut notamment admirer en bordure du cours Roy-Bry, une échauguette en pierre de forme pentagonale portée sur culot lisse. Cimetières, cénotaphes, monument aux mortsLe plus ancien cimetière se trouvait près de l'église de l'ancienne paroisse. Lors de la construction de la nouvelle ville, un nouveau cimetière avait été établi dans l'îlôt délimité par la rue Galliéni et la rue Chanzy, à l'emplacement où a été construit la maison d'arrêt. Rochefort possède actuellement plusieurs cimetières, ainsi que plusieurs stèles et monuments aux morts.
Les ponts sur la CharenteLa traversée de la Charente au niveau de Rochefort a de tous temps été une nécessité, et l'augmentation continue du trafic a rendu la traversée par bac insuffisante dès le milieu du XIXe siècle. Le problème était difficile car il fallait concilier une circulation terrestre importante (l'axe Bordeaux-Nantes et la desserte d'Échillais Soubise…) avec une circulation maritime de voiliers et de navires de haut bord imposant un fort tirant d'air. Après l'étude de plusieurs projets, c'est le « système de pont à transbordeur » qui fut choisi en premier. Il sera suivi ensuite de deux autres ouvrages. Le pont transbordeurCe pont, dont le système fut proposé par l'ingénieur Ferdinand Arnodin (1845–1924), a été inauguré le , après 27 mois de construction. Ce pont repose sur deux pylônes métalliques hauts de 66,25 mètres, reposant sur des fondations maçonnées, situés de part et d'autre des berges la Charente. Un tablier de 175,50 mètres de long, culminant à 50 mètres au-dessus des plus hautes eaux, relie ces deux pylônes entre eux. Une nacelle suspendue par câbles à ce tablier, permet alors aux passagers de passer d'une rive à l'autre. Lors de son ouverture, ce pont qui aurait coûté 586 500 francs de l'époque, pouvait transporter à chaque traversée soit neuf voitures à deux attelages et 50 personnes soit 200 personnes. Sa capacité de port était de 26 tonnes. La traversée durait à l'époque 40 minutes, temps d'embarquement et débarquement compris. Mais l'augmentation continue du trafic eut raison du transbordeur, et en 1967, il sera remplacé par un pont à travée levante démoli depuis. En 1975, un budget de 1,4 million de francs fut alloué à sa démolition, mais le pont transbordeur sera sauvé et finalement classé aux monuments historiques en 1993, sept millions de francs seront utilisés à la rénovation globale. Aujourd'hui, le pont est de nouveau en activité pour son atout touristique. Il est exclusivement ouvert aux piétons et aux vélos. La traversée est payante (2,60 € l'aller-retour pour un adulte en 2014) et dure quatre minutes et demie. Côté Rochefort, l'ancien local du moteur électrique qui actionnait le tablier, abrite un petit restaurant ouvert en saison. Le transbordeur est apparu dans le film de Jacques Demy, Les Demoiselles de Rochefort. Le pont à travée levanteUn pont à travée levante fut construit à quelques dizaines de mètres en aval du pont transbordeur. Il fut désaffecté et démonté en 1991. Le tablier métallique était situé à quelques mètres seulement au-dessus de l'eau, mais il pouvait s'élever sur toute sa longueur jusqu'en haut de ses 4 mâts, afin de permettre le passage des cargos jusqu'au port de Rochefort. Cette opération était cependant relativement longue et causait des difficultés de circulation pour traverser la Charente. Le viaduc de MartrouCe pont construit en 1991 est situé en aval du pont transbordeur. Il y eut un temps trois ponts alignés sur la Charente à ce niveau, mais le pont à travée levante de 1967 a finalement été démoli en 1991 dès la mise en service du viaduc. Après avoir été payant pour les véhicules non immatriculés en Charente-Maritime, le viaduc est à présent gratuit pour tous les véhicules depuis le . Ainsi, le trafic routier a plus que doublé en deux ans [réf. nécessaire]. Le viaduc permet le franchissement de la Charente pour se rendre vers Royan ou l'île d'Oléron dans un sens et vers Rochefort et La Rochelle de l'autre. Un projet de contournement de Rochefort, par l'Est, est à l'étude. Il pourrait permettre un désengorgement du trafic automobile du viaduc de Martrou ainsi qu'une liaison directe entre La Rochelle et le futur aéroport départemental de Saint-Agnant d'une part et Royan de l'autre. Le projet est contesté par une association de riverains et des élus écologistes locaux qui lui préféreraient un prolongement de la liaison ferrée cadencée existant déjà entre Rochefort et La Rochelle[107]. L’HermioneDepuis 1997, une association s'est donné pour projet de reconstruire à l'identique la frégate l'Hermione à bord de laquelle La Fayette partit en 1780 rejoindre les insurgés américains au cours de la guerre d'indépendance des États-Unis. La version originale du navire fut construite en onze mois grâce à la collaboration de centaines de travailleurs, bagnards compris, pour un total de 35 000 journées de travail. L'équipe de reconstruction du navire s'est attachée à effectuer une reconstruction à l'identique et à faire partager cela au public à l'aide de divers stands (forgeron etc.) et d'une visite guidée du chantier. Le chantier est installé dans la double forme de radoub du XVIIe siècle située à Rochefort et les visites sont une source de financement pour le chantier. En raison de difficultés d'approvisionnement, des bois humides, etc., l'association Hermione-La Fayette a décidé de modifier la construction du navire. Sa mise à l'eau prévue fin 2008 avec une coque nue, non équipée et non armée et ensuite la réalisation à flot pendant 2 ans des travaux d'aménagement et d'équipement est suspendue. Pour garantir la qualité du bordage, l'association a décidé de réaliser l'ensemble du bateau à sec sur le site actuel du chantier et de mettre l'Hermione à l'eau entièrement équipée et prête à naviguer. La mise à l'eau du bateau a été réalisée le vendredi . La coque a quitté la forme double pour rejoindre la forme Napoléon III. Patrimoine culturel et artistiqueMaison de Pierre LotiOfficier de marine, Julien Viaud, en littérature Pierre Loti, passa une grande partie de sa vie à transformer sa maison natale, où il vécut notamment avec sa sœur peintre, Marie Bon, en un lieu théâtral où il se mettait en scène lors de fêtes mémorables, invitant toutes les célébrités de l’époque que son immense renom l’amenait à fréquenter. Pour ses décors, il s’inspirait à la fois du passé : salle gothique et salle Renaissance et des pays lointains d’Orient et d’Extrême-Orient, qu’il connut lors de ses lointaines missions : mosquée, salon turc, chambre arabe et salle chinoise, en grande partie disparue aujourd'hui. Une fois passé derrière l’austère et banale façade rochefortaise le visiteur est transporté dans l’univers magique et exotique de l’écrivain qui fascine toujours autant plus d’un siècle après sa création. Théâtre de la Coupe d'OrLa ville de Rochefort se dote d’une salle de spectacles cent ans après sa fondation. En 1766, plusieurs notables créent une société pour financer cette édification. Le maire, Pierre André Hèbre de Saint-Clément, propose d’offrir un terrain où est bâti l’Hôtel de la Coupe d’Or. Cet hôtel aurait donné le nom du théâtre. Les travaux de construction sont confiés à Giovanni Antonio Berinzago, architecte et peintre de Lombardie qui travaille à l’époque au décor du théâtre de La Rochelle[108]. Inspiré des théâtres italiens du XVIIe siècle, Berinzago en reprend la division en trois parties. D’Est en Ouest :
La partie sud reçoit à chaque niveau les « chambres des actrices », séparées des « chambres des acteurs », et un chauffoir. En 1852, après que les sociétaires rencontrèrent des difficultés financières, la municipalité s’en porte acquéreur et envisage sa reconstruction. Le projet est confié à l'architecte rochelais Antoine Brossard[108] qui transforme profondément l’espace tout en gardant un plan en trois parties :
En 1969, le théâtre de la Coupe d’Or est inscrit à l'inventaire des monuments historiques. En 1971, il fait l’objet d’une campagne de restauration au cours de laquelle on choisit d’habiller la salle selon le modèle des théâtres royaux en utilisant un velours bleu pâle et un paroi de miroir au deuxième niveau de loges[108]. Devenu théâtre conventionné en 1995, la Coupe d’Or est un espace capital pour la vie culturelle rochefortaise. En , le théâtre est fermé à la suite d'un avis de la Commission de sécurité en vue de prévenir les risques d’incendie. La ville de Rochefort a souhaité effectuer l’ensemble des travaux en une seule tranche. Ainsi, les travaux de mises aux normes de sécurité et d'accessibilité ont duré jusqu’en [108]. Musée Hèbre de Saint-ClémentAnciennement appelé « Musée d'Art et d'Histoire », le musée Hèbre de Saint-Clément était fermé depuis le et fut rouvert fin 2006 après sa restructuration. L’ancien hôtel du XVIIIe siècle a été détruit excepté les façades sur rues qui ont été conservées. Ces travaux ont été réalisés par l'architecte Pierre Louis Faloci. Les espaces muséaux sont répartis sur cinq niveaux :
L'entrée du musée est gratuite pour les expositions permanentes et payante pour celles qui sont à durée déterminée. Musée national de la MarineAncienne résidence des chefs d'escadre, l’hôtel de Cheusses est le grand témoin du passé maritime de Rochefort. C'est le plus ancien hôtel de la ville. Construit à partir de 1599 (la tour Nord-Ouest), il appartenait à la famille protestante de Cheusses, que le pouvoir royal déposséda de ses biens lors de la création de l'arsenal. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il servit de résidence aux chefs d'escadre, tels d'Estrées, de Tourville ou Barrin de La Galissonnière. Transformé en musée de la Marine en 1973, l'hôtel de Cheusses, agrandi de l'hôtel contigu élevé en 1716 abrite désormais les collections historiques liées à la construction navale : modèles de navires, sculptures ornementales et objets précieux. C'est un lieu dont les riches collections permettent des approches très diverses de l'histoire de la marine et de Rochefort, comme l'explique l'attaché de conservation du patrimoine du musée dans un court reportage de présentation[109]. Ancienne École de médecine navaleLe Musée national de la Marine de Rochefort gère depuis [998 un second musée national, appelé Ancienne École de médecine navale. Il est situé dans un pavillon de l'ancien hôpital de la Marine du XVIIIe siècle, qui représente aujourd'hui un remarquable témoin de l'architecture hospitalière. Le pavillon abritait l'ancienne École de médecine navale de Rochefort, fondée en 1722, la plus ancienne du monde[84],[85]. C'est l'unique musée de France dans sa discipline qui ait été ouvert au public. Il est composé de collections qui servaient de supports à l'enseignement de la médecine navale (panneaux d'artériologie, crânes phrénologiques, caisses de chirurgie…)[110]. Il est également doté d'une bibliothèque scientifique riche de 25 000 volumes qui sont très recherchés et consultés par de nombreux chercheurs et historiens. Musée de l'aéronautique navaleLe musée de l'aéronautique navale, situé sur le site de l'ancienne base d'aéronautique navale à Rochefort-Soubise près de l'école Gendarmerie, est un musée qui comporte 35 avions, hydravions, planeurs, hélicoptères mais également des éclatés moteurs et 1500 maquettes[111]. Musée des Commerces d'autrefoisCe musée privé, situé dans le cœur historique de la ville, a été créé en 1990 et présente la plus riche collection d'objets publicitaires et de décoration de toute la France en une ingénieuse reconstitution d'une vingtaine de boutiques et d'ateliers datant de la période de la Belle Époque. Musée de la Vieille ParoisseCe musée archéologique est situé dans une ancienne église désaffectée qui est le plus ancien édifice de la ville. Le musée est géré par la Société de Géographie, société savante fondée en 1878, qui demeure très active dans la ville et dont le rayonnement intellectuel et culturel dépasse largement le cadre du département. Service Historique de la Défense – antenne de RochefortInstallé dans l'ancienne caserne Martrou datant de 1859 (Second Empire), en face du Cercle Mixte des Armées, et spécialement aménagé dans les années 1980, le Service Historique de la Défense à Rochefort abrite une salle de lecture ainsi qu'une bibliothèque spécialisée dans le domaine maritime. Les locaux permettent de recevoir des groupes, notamment scolaires. Ce centre renferme 7 km linéaires d'archives couvrant tout le littoral de la Vendée à la frontière espagnole, 25 000 ouvrages et 500 titres de périodiques, plus de 5 000 plans de construction antérieurs à 1945, dont ceux du fort Boyard[112]. Kiosque à musique du square ParatLa ville de Rochefort possédait deux pavillons dédiés à recevoir les musiciens militaires des régiments dont seul subsiste le kiosque à musique du square Parat. Ce dernier a été créé en 1883, se présentant avec une architecture simple composée de huit colonnes reliées par des volutes ouvragées. Le kiosque à musique fut mis en place à l'occasion de la grande exposition « industrielle, maritime, scolaire, scientifique, artistique et horticole » qui eut lieu sur le cours Roy Bry en 1883. Cet édifice fut dénommé « Kiosque Parat » en 1904, devant son nom au maire de la ville, Jean Parat, qui avait organisé cette manifestation couronnée par un grand succès[113]. Peu à peu abandonné au lendemain de la dernière guerre mondiale, le kiosque fut interdit d'accès en 2005 pour des raisons de sécurité, notamment en raison de sa structure porteuse qui était fragilisée. Heureusement rénové en 2007, il fait partie de la dizaine de kiosques à musique encore présents en Charente-Maritime. Animations culturelles
EnvironnementJardins et squares
Jardins des RetoursLe nom de ce nouveau parc conçu par Bernard Lassus évoque les grandes expéditions scientifiques des XVIIIe et XIXe siècles. En effet, Rochefort est alors le port de départ et de retour de plusieurs de ces grandes aventures auxquelles participèrent au XVIIIe siècle François Vivès sur l'Étoile, lors du voyage de Bougainville, et Claret de Fleurieu sur l’Isis. Au XIXe siècle, des officiers de santé prennent part, comme médecins naturalistes, à des voyages de circumnavigation : Jean René Constant Quoy sur l’Astrolabe avec Jules Dumont d'Urville (1826-1829), René-Primevère Lesson avec Louis Isidore Duperrey (1822–1825), son frère cadet, Pierre Adolphe, avec Dumont-d'Urville (1837-1840). Le jardin des Retours est dominé par ce qui subsiste de l'ancien « jardin du Roy », qu'on appelait aussi « jardin de l'Intendant » : Michel Bégon et ses successeurs aimaient s'y promener. Amputé par des lotissements successifs aux XVIIIe et XIXe siècles, ce jardin fut cédé à la ville et appelé « jardin de la Marine ». Il a gardé son tracé d'origine avec ses bosquets et ses parterres. Une large rampe plantée de tulipiers descend vers la Corderie, ouvrant la ville sur le fleuve. Les abords de la Corderie ont été aménagés en espace d'agrément : reconstitution d'un pont de navire, maquettes de navires animées. Les essences végétales sélectionnées pour ce jardin symbolisent l'importance du port de Rochefort aux XVIIe et XVIIIe siècles pour le développement de la botanique. Conservatoire du BégoniaLe Conservatoire du Bégonia, qui s'étend sur les bords de la Charente dans le pôle horticole de la ville, est une sorte de vitrine de l'écologie tropicale qui fait de Rochefort la « capitale du bégonia ». Cette vaste serre municipale de 1 100 m2 a été créée en mémoire de l'intendant de la Marine du XVIIe siècle, Bégon, en fonction à Rochefort et auquel la plante doit son nom. Aménagé en 1986 et ouvert au public en 1990, ce Conservatoire du Bégonia qui est également un musée municipal a tout récemment inauguré de nouvelles installations dont la scénographie est particulièrement didactique. Chemin de la CharenteCe chemin permet de longer le fleuve au plus près, sur tout son parcours rochefortais, de la Corderie Royale à Port-Neuf (soit 10 km). Caractéristiques du chemin : (sens inverse des aiguilles d'une horloge)
Il y a également un chemin qui est uniquement pour piétons et vélos du Vergeroux (rond-point du Brillouet) jusqu'à Port-Neuf avec un revêtement en bitume. Il s'agit du chemin du Brillouet. Il ne longe pas la Charente mais les marais du Vergeroux.
Marais et les oiseauxDe nombreux oiseaux migrateurs font halte dans ce marais aux qualités paysagères remarquables : oie cendrée, cigogne, aigrette garzette, échasse blanche, héron cendré, canard, cygne… sont à découvrir sur les lagunes côtières, les vasières littorales, les roselières, les prairies humides, les marais. Partenariat avec la Ligue pour la protection des oiseauxLes lagunes de traitement des eaux sont constituées de cinq espaces distincts. En sortie de la cinquième lagune, ses eaux (5 000 m3 en moyenne par jour sont rejetées sur des parcelles en bord de Charente. Il s'agit de terrains inondables qui n'ont qu'une valeur agricole modeste. Ces marais sont donc utilisés par la LPO pour en faire un lieu d'accueil pour les oiseaux migrateurs et autres. La LPO a conçu des plans d'eau de profondeurs variables afin que les échassiers de toutes tailles puissent trouver des espaces accueillants. Accueil des oiseauxOn peut voir, de l'observatoire de la station, cohabiter de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques. Les espèces les plus communes sont l'échasse blanche, l'avocette, le canard colvert, le canard souchet, le canard tadorne, le cormoran, la bécassine des marais, le râle d'eau, la foulque macroule, le fuligule milouin, le fuligule morillon, la mouette pygmée, le cygne, et différentes espèces de chevaliers… Ces aménagements furent réalisés en douceur et le site est devenu une richesse exceptionnelle en la matière. C'est maintenant l'un des « pôles-nature » de la Charente-Maritime que l'on peut visiter individuellement ou en groupe. La promotion de ce « pôle-nature » est assurée par « Espace Nature » qui est installé place Colbert depuis décembre 1992 et géré conjointement par la Ligue pour la protection des oiseaux, la Ville de Rochefort, la communauté d'agglomération du Pays Rochefortais et le conseil général de la Charente-Maritime. Station de lagunageRochefort possède la plus grande station de lagunage de France et d'Europe[114] : sur près de 35 hectares, sont développées les nouvelles technologies liées à l'eau douce : épuration des eaux par lagunage, accueil des oiseaux migrateurs, production d'électricité à partir du biogaz… Le tout parfaitement intégré dans l'environnement des marais. À leur arrivée à la station de lagunage, les eaux usées font d'abord l'objet d'un prétraitement : dégrillage, dessablage puis dégraissage. Ainsi débarrassées des matières les plus lourdes, les eaux usées sont ensuite allégées de leurs boues avant d'être dirigées vers le réseau des lagunes où la véritable épuration va se produire. Les boues font l'objet d'un traitement spécifique puisqu'elles sont stockées dans une grande cuve en béton appelée « digesteur ». Elles vont y fermenter et produire du « biogaz ». Celui-ci est récupéré dans un gazomètre et va servir de combustible pour alimenter un moteur thermique, lui-même alimentant une génératrice électrique, l'ensemble constituant un cogénérateur (production simultanée d'électricité et de chaleur). L'énergie produite alimente la station d'épuration et lui fournit la plupart du temps tous ses besoins énergétiques. À certaines périodes la production est même supérieure aux besoins et le supplément d'énergie est vendu à Électricité de France. Quant aux boues, déshydratées après leur fermentation dans le digesteur, elles sont réutilisées par le service des espaces verts. Riches en azote et potassium, souvent mélangées avec de la tourbe, les boues constituent ainsi un apport appréciable comme substrat de culture pour le fleurissement de la ville. Personnalités liées à la ville
Personnalités nées à Rochefort
Personnalités décédées à Rochefort
Personnalités ayant visité RochefortLes intendants de la Marine de Rochefort et les préfets maritimes de Rochefort, représentants du gouvernement, ont reçu nombre d'hôtes officiels à l'hôtel de la Marine.
HéraldiqueEn haut à gauche : D'azur à l'étoile de cinq rais rayonnante d'or, à droite : Aussi d'or au mont de sable sommé d'une tour donjonnée du même, en bas : Aussi de sable au vaisseau équipé et habillé d'or voguant sur des ondes d'argent mouvant de la pointe. Un blason plus ancien est rapporté par Malte-Brun, dans La France illustrée (1883) : D'azur à une montagne d'or, sommée d'une fleur de lys du même en chef. Pendant le Premier Empire, il se blasonnait ainsi : Coupé : au 1er parti d'azur à un N d'or surmonté d'une étoile rayonnante du même, qui est des villes de seconde ordre, et d'argent à un fort crénelé posé sur un rocher, le tout de sable, au 2e de sable à un navire d'argent équipé d'or, voguant sur une mer d'argent mouvant de la pointe.[réf. nécessaire] Ci-contre, le drapeau de Rochefort qui flotte sur le fronton de la mairie et sur la porte du Soleil. Notes et référencesNotes et cartes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
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