Les contenus de TV Libertés sont généralement classés à l'extrême droite et le concept de « réinformation » est employé pour promouvoir ses idées. La chaîne se définit elle-même comme une télévision « libérée du politiquement correct »[3].
Le projet est présenté par Milliau lors de la Journée 2012 de la réinformation organisée par Polémia[17]. Il change d'orientation après qu'Yvan Blot et Jean-Yves Le Gallou poussent Milliau à renoncer à tout financement russe[10]. Se voulant le reflet télévisuel de Radio Courtoisie avec une ligne éditoriale identitaire[18], TV Libertés est officiellement lancée le . Philippe Milliau est président de la chaîne, tandis que Martial Bild, à partir du , devient le directeur[19][source insuffisante], et Arnaud Soyez, celle de la production[6]. Tristan Mordrelle, fils d'Olier Mordrel, est chargé de lever des fonds pour la chaîne[20].
TV Libertés depuis 2014
Basée au Kremlin-Bicêtre[21] et diffusée sur YouTube, la chaîne devait initialement diffuser en direct la messe dominicale[22], sans que le projet aboutisse.
Elle se décline en [23] en un blog, Eurolibertés (sous la direction de Philippe Randa), et une webradio, Radio Libertés (sous la férule d'Arnaud Menu, dit Arnaud Naudin, ancien rédacteur en chef de Novopress). C'est aussi à cette époque que la chaîne se dote d'une société d'exploitation, Bouledogue Médias[23].
En 2014, le rapport de l'enquête administrative relative à la mort de Rémi Fraisse cite Pierre-Alexandre Bouclay, collaborateur de plusieurs organes de « réinformation », dont TV Libertés[24],[25],[26]. Jean-Yves Le Gallou y voit « une reconnaissance »[26],[27].
Ses résultats sont mitigés[28] : ses vidéos n'atteignent généralement que « quelques milliers de visionnages sur YouTube, loin des standards soraliens »[28]. Les financements proviennent censément des levées de fonds opérées par Mordrelle[20]. Mais Richard Haddad, l'animateur de Géopôles, concède que « le soutien financier de la Russie est un secret de Polichinelle »[20], ce que Philippe Milliau dément pourtant fermement[28], excipant du fait que Russia Today a « refusé de [...] fournir gratuitement ses images » aux équipes de TV Libertés[28]. De fait, la chaîne se montre « farouchement pro-russe »[20].
En , Marion Maréchal choisit la chaîne TV Libertés, en même temps que le quotidien régional Vaucluse Matin, pour annoncer son retrait de la vie politique[29],[30].
Positionnement politique
L'Express qualifie TV Libertés, avec plusieurs autres sites internet, de « résidences secondaires communes » de « la nouvelle droite ultra »[31]. Le terme de « réinformation », concept d'extrême droite, a été théorisé par Jean-Yves Le Gallou, une des figures de la chaîne[32]. Pour Marianne, « ce média alternatif fondé par des anciens du Front national s'est imposé dans la « réacosphère » depuis sa création en 2014. Sous ses allures de chaîne neutre et professionnelle, TV Libertés fustige les « commentateurs officiels » et défend une ligne résolument identitaire […] Elle apparaît désormais comme le pendant télévisuel de la vieillissante Radio Courtoisie, antenne traditionnelle de l'extrême droite, dont elle a d'ailleurs récupéré plusieurs animateurs »[33]. Selon Slate, Jean‑Yves Le Gallou a créé la chaîne pour « diffuser les thèses de l’extrême droite, en particulier identitaires » visant « à rendre acceptables les thèses d'extrême droite auprès de l’opinion publique »[34].
Selon France Inter, TV Libertés fait partie des « sites internet d'extrême droite » de « désinformation et de manipulation », qui « sous couvert de « ré-information » […] sape[nt] la légitimité des médias et prospère[nt] sur internet ». TV Libertés participe à la cérémonie des Bobards d'or, organisée par la fondation Polémia créée par Jean-Yves Le Gallou[38]. Pour le Décodex du journal Le Monde, TV Libertés « est très proche de l'extrême droite, reçoit régulièrement des figures de cette dernière et diffuse des informations biaisées »[39]. Selon BFM TV, TV Libertés est « une webtélévision d'extrême droite qui se targue de « réinformer » les Français sur les questions migratoires et sécuritaires »[40].
Controverses
Olivier Biffaud note en 2018 qu'elle « œuvre également pour un regroupement des droites, c'est-à-dire de la droite et de son extrême »[41]. Milliau se refuse toutefois à recevoir Dieudonné ou Alain Soral, estimant qu'ils posent « un problème de personnalité », et plus généralement ceux qu'il estime « marqué[s] au fer rouge »[42]. Des militants de la mouvance identitaire se plaignent également d'être invisibilisés, supposant que Milliau pourrait avoir conçu de la rancune à l'égard du Bloc identitaire après son exclusion en 2012[42]. Enfin, à partir de 2016, Henry de Lesquen, alors en conflit avec la rédaction de Radio Courtoisie qu'il dirige[42], affirme être l'objet d'un complot mené « en sous-main par les nazisnéopaïens et anti-chrétiens de TV Libertés »[43].
Pandémie de Covid-19 (2020-2021)
En 2020, pendant la pandémie de Covid-19 en France, TV Libertés réalise une interview de la généticienne française Alexandra Henrion-Caude, ancienne directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). La vidéo cumule plus d'un million et demi de visionnages sur Internet, la généticienne aborde de multiple sujets relatifs à la Covid-19, en particulier sa réticence au port du masque. Elle y évoque notamment une « manipulation » humaine du virus et émet des doutes sur les vaccins en cours de développement. L’Inserm prend rapidement ses distances avec les thèses défendues par cette dernière tandis que le généticien français Axel Kahn juge ses déclarations « pas tellement différentes des pires des positions complotistes ». En 2021, dans une seconde vidéo, la chercheuse se montre extrêmement critique envers les vaccins à ARN messager, dont celui du laboratoire pharmaceutiqueaméricainPfizer (Tozinaméran)[44],[45],[46].
Émissions
Émissions en production
Le Journal présenté par Élise Blaise, Olivier Frèrejacques (et anciennement Thibault Bastide, Vincent Moulier et Pierre Bergereaux) ;
Politique Éco présentée par Olivier Pichon (et anciennement Jean-Christophe Mounicq) ;
Le Samedi politique présentée par Élise Blaise ;
Bistro Libertés présentée d'abord par Martial Bild, puis Éric Morillot depuis ;
I-média présentée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp, puis Nicolas Faure depuis ;
Passé-Présent présentée par Philippe Conrad, Catherine Gourin et Jean-Pierre Turbergue, puis Guillaume Fiquet ;
↑Marie-Pierre Bourgeois et Michela Cuccagna, « De Gollnisch à Ménard : Charlotte d'Ornellas, la journaliste préférée de la fachosphère », Streetpress, (lire en ligne).