L'Église apostolique assyrienne de l'Orient ou Sainte Église apostolique assyrienne de l'Orient (‘Ittā Qaddishtā wa-Shlikhāitā Qattoliqi d-Madnĕkhā d-Ātārāyē) est une Église autocéphale de tradition syriaque orientale. Elle fait partie de l'ensemble des Églises des deux conciles. Le chef de l'Église porte le titre de Catholicos-Patriarche de la Sainte Église Apostolique Assyrienne de l'Orient (ou celui, plus traditionnel, de Métropolite de Séleucie-Ctésiphon, Catholicos et Patriarche de l'Orient), avec résidence à Erbil au Kurdistan (Irak).
Nom
L'Église apostolique assyrienne de l'Orient est également connue sous d'autres noms :
Sainte Église apostolique catholique assyrienne de l'Orient
L'Église apostolique assyrienne de l'Orient se revendique comme fondée par l'apôtre Thomas, héritière de l'Église de l'Orient.
Période perse sassanide
310 : l'évêque de Séleucie-Ctésiphon Mar Papa bar Gaggaï fédère les différentes Églises locales et devient catholicos de l'Orient, tout en demeurant dans la juridiction de l'Église d'Antioche.
410 : après une période de persécutions, l'Église de l'Orient se réorganise lors d'un concile dans la ville de Séleucie. Le titre de patriarche est adopté.
424 : lors du Synode de Markabta à Markabta de Tayyayé (Séleucie), l'Église de l'Orient se déclare indépendante de l'Église d'Antioche.
1920 : à la mort de son oncle, son neveu lui succède sous le nom de Simon XXIII Ishaya. Du fait de son jeune âge, sa tante Lady Surma(en), exerce une sorte de régence sur les affaires diplomatiques ainsi que son oncle Joseph Khnanicho, sur les affaires ecclésiales.
1951 : à la mort de Mar Zaia Sargis, évêque de Jilu (), il ne reste comme évêque que le patriarche et son oncle, Mar Joseph Khnanicho. Ce dernier consacre le Mar Isho Sargis, le neveu de l'évêque défunt, à Bagdad.
1976 : avec l'élection de Mar Dinkha IV, la succession patriarcale n'est plus héréditaire. Le nom officiel devient Sainte Église apostolique catholique assyrienne de l'Orient.
1994 : signature de la Déclaration christologique commune avec l'Église catholique
Des traces probantes de la présence de l'Église de l'Orient en Chine existent pour deux périodes : d'abord du VIIe siècle au Xe siècle, puis sous la dynastie mongole des Yuan aux XIIIe et XIVe siècles. Après bien des vicissitudes historiques, ces églises n'existent plus mais, en 1998, l'Église apostolique assyrienne de l'Orient a envoyé l'évêque Mar Gewargis en Chine[15]. en 2010, lors d'une visite ultérieure à Hong Kong, l'Église assyrienne a déclaré : « après 600 ans, la liturgie eucharistique, selon l'anaphore de Mar Addai & Mari a été célébrée à la chapelle du Séminaire théologique luthérien mercredi au soir[16]». Puis, en , l'évêque Mar Awa Royel, accompagné d'un prêtre et d'un diacre, a pu célébrer la Sainte Eucharistie à Xi'an, berceau de l'Église de l'Orient en Chine en [17].
Organisation
Siège patriarcal
Le siège de l'Église, à l'origine à Séleucie-Ctésiphon, a été déplacé à plusieurs reprises :
Lors de son synode de tenu à Bagdad, il fut décidé du transfert du siège patriarcal à Bagdad. Ce transfert ne put se faire, du fait de la guerre du Golfe, qu'à partir d'.
à Ankawa dans la banlieue d'Erbil à la cathédrale Mar Yohanna[18] à la suite du synode des 28 et lors de l'élection de Gewargis III.
à Erbil à la suite de l'inauguration en septembre 2022[19] d'un nouveau bâtiment qui jouxte la nouvelle cathédrale patriarcale[20] des Saints Apôtres[21].
Organisation territoriale
L'Église est divisée en plusieurs archidiocèses et diocèses[22] :
La liturgie est célébrée en syriaque, dialecte de l'araméen, qui est la langue maternelle du Christ (l'apparition du dialecte lui est postérieure). La Messe se dit « Mystères ». Il existe trois prières eucharistiques ou anaphores (appelées « sanctifications ») : la plus ancienne remonte aux origines de l’Église (IIe siècle), la tradition dit qu’elle aurait été écrite par les disciples de l’Apôtre Thomas : Addaï et Mari (c’est l’une des plus anciennes de la chrétienté), la deuxième est attribuée au grand docteur grec de l’Église d’Orient : Théodore de Mopsueste, compagnon de Saint Jean Chrysostome (IVe siècle), et la troisième date du Ve siècle, est attribuée à Nestorius patriarche de Constantinople (428–431) ; cette dernière n’est célébrée que cinq fois dans l’année.
Relations avec les communautés protestantes
Les premiers missionnaires protestants du XIXe siècle virent d'un très bon œil l'absence de culte des images et des statues.
1834 : des missionnaires presbytériens américains (Evangelical Presbyterian Church of Iran[25]) viennent à Ourmia[26].
1884-1890 : premier contact avec l'Église d'Angleterre qui met en place une mission (Archbishop of Canterbury's Assyrian Mission) à Ourmia et à Qotchanès.
1940 : formation de l'Église pentecôtiste assyrienne (Assyrian Pentecostal Church) affiliée à la fédération des Assemblées de Dieu.
Relations avec les autres Églises
Relations avec les autres Églises de tradition syriaque
Le pape Jean Paul II et le patriarche Mar Dinkha IV, en signant cette déclaration, ont clos, pour leurs Églises, les différentes controverses liées à la querelle nestorienne.
« Sa Sainteté Jean-Paul II, Évêque de Rome et Pape de l'Église catholique, et Sa Sainteté Mar Dinkha IV, Catholicos-Patriarche de l'Église assyrienne de l'Orient, rendent grâce à Dieu qui leur a inspiré cette nouvelle rencontre fraternelle.
Ils considèrent celle-ci comme une étape fondamentale sur la voie de la pleine communion à restaurer entre leurs deux Églises. En effet, ils peuvent désormais proclamer ensemble devant le monde leur foi commune dans le mystère de l'Incarnation. »
: Rome reconnaît la validité de l'Eucharistie célébrée selon l'anaphore de Addai et Mari, qui n'inclut pas le récit évangélique de l'Institution.
: nouvelle visite officielle du patriarche Mar Dinkha IV au Vatican. Rencontre avec le pape Benoît XVI.
: visite du patriarche Mar Dinkha IV au Vatican. Rencontre avec le pape François.
: le patriarche Mar Gewargis III rencontre le pape François au Vatican.
: le patriarche Mar Gewargis III rencontre le pape François au Vatican et signe avec lui une déclaration commune[27].
Jean Étèvenaux, Histoire des missions chrétiennes, Éd. Saint-Augustin, Paris, 2004 (ISBN2880113334) (Chap. V : les missions de l'Église de l'Est en Asie jusqu'au XIVe siècle)
Raymond Le Coz, Les médecins nestoriens au Moyen Âge : les maîtres des Arabes, Paris, L'Harmattan, coll. « Comprendre le Moyen-Orient », (ISBN2747564835)
Herman Teule, Les Assyro-Chaldéens. Chrétiens d'Irak, d'Iran et de Turquie, Turnhout, Brepols, coll. « Fils d'Abraham », (ISBN9782503528250)
Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des Chrétiens d'Orient, Paris, Fayard, (ISBN2213030642)
Joseph Yacoub, Babylone chrétienne : géopolitique de l'Église de Mésopotamie, Paris, Desclée de Brouwer, (ISBN222003772X)
Jérôme Labourt, Le christianisme dans l'empire perse sous la dynastie sassanide (224-632), Paris, Librairie Victor Lecoffre, coll. « Bibliothèque de l'enseignement de l'histoire ecclésiastique », , 372 p. (BNF30705301, lire en ligne).
E. Tisserant, « L'Église nestorienne », dans Dictionnaire de Théologie Catholique, t. XI, Paris, coll. « 157-323 », (lire en ligne)