François CoppéeFrançois Coppée
François Coppée, né le à Paris[2] et mort le dans la même ville[3], est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète de la tristesse à la vue des oiseaux qui meurent en hiver (La Mort des oiseaux), du souvenir d'une première rencontre amoureuse (« Septembre, au ciel léger »), de la nostalgie d'une autre existence (« Je suis un pâle enfant du vieux Paris ») ou de la beauté du crépuscule (« Le crépuscule est triste et doux »), il rencontra un grand succès populaire. BiographieFrancis Édouard Joachim Coppée naît à Paris au 9, rue Saint-Maur-Saint-Germain, devenue rue de l'Abbé-Grégoire. Son père était un fonctionnaire employé des bureaux de la Guerre et sa mère copiait des mémoires pour des entrepreneurs de bâtisse pour compléter les revenus du couple, modestes pour élever quatre enfants[4]. Après être passé par le lycée Saint-Louis, il devint employé de bureau au ministère de la Guerre et s'attira bientôt les faveurs du public comme poète de l'école parnassienne. Ses premiers vers imprimés datent de 1864. Ils furent réédités avec d'autres en 1866 sous la forme d’un recueil (Le Reliquaire), suivi (1867) par Intimités et Poèmes modernes (1867-1869). En 1869 sa première pièce, Le Passant, fut reçue avec un grand succès au théâtre de l’Odéon et par la suite Fais ce que dois (1871) et Les Bijoux de la délivrance (1872), courts drames en vers inspirés par la guerre, furent chaleureusement applaudis. Son poème le Défilé fut dédié à sa sœur Annette en 1869. Il publia Les Humbles (1872), Le Cahier rouge (1874), Olivier (1875), L'Exilée (1876). L’Académie française lui décerne le prix Vitet en 1876 pour l'ensemble de son œuvre poétique. Après avoir occupé un emploi à la bibliothèque du Sénat, Coppée fut choisi en 1878 pour succéder à Léon Guillard comme archiviste de la Comédie Française, poste qu'il assuma jusqu'en 1884 (c'est son neveu par alliance, Georges Monval, qui prendra la suite). Cette année-là, son élection à l'Académie française l’amena à se retirer de toutes les charges publiques. Il continua à publier à intervalles rapprochés des volumes de poésie, parmi eux Contes en vers etc. (1881), Poèmes et récits (1886), Arrière-saison (1887), Paroles sincères (1890). Dans ses dernières années, il produisit moins de poésie, mais publia encore deux volumes, Dans la prière et la lutte et Vers français. Il avait acquis la réputation d’être le poète des humbles. Outre les pièces mentionnées ci-dessus, deux autres écrites en collaboration avec Armand d'Artois et quelques petites pièces d'importance mineure, Coppée écrivit Madame de Maintenon (1881), Severo Torelli (1883), Les Jacobites (1885) et d'autres drames sérieux en vers, dont Pour la couronne (1895), qui fut traduit en anglais (For the Crown) par John Davidson (en) et représenté au Lyceum Theatre en 1896. La représentation d'un bref épisode de la Commune, Le Pater, fut interdite par le gouvernement en 1889, alors même qu'elle n'est pas communarde[5],[6]. Le premier récit en prose de Coppée, Une idylle pendant le siège, était paru en 1875. Il fut suivi par différents volumes de nouvelles, par Toute une jeunesse (1890) où il essayait de reproduire les sentiments, sinon les souhaits réels, de la jeunesse de l'auteur, Les Vrais Riches (1892), Le Coupable (1896), etc. Il fut fait officier de la Légion d'honneur en 1888. La réimpression d’une série d'articles brefs sur des sujets divers, intitulée Mon franc-parler, parut de 1893 à 1896 ; en 1898 vint La Bonne Souffrance, le résultat de son retour à l'Église catholique, qui lui valut une grande popularité. La cause immédiate de son retour à la foi fut une grave maladie qui le fit deux fois approcher de la mort. Jusqu’alors il avait manifesté peu d'intérêt pour les affaires publiques, mais il rejoignit la section la plus exaltée du mouvement nationaliste, en même temps qu’il continuait à mépriser le système de la démocratie. Il prit une part importante aux attaques contre l’accusé dans l'affaire Dreyfus et fut un des créateurs, et président d'honneur, de la fameuse Ligue de la patrie française, fondée par Jules Lemaître et sa maîtresse, Madame de Loynes, et où il retrouve un ami, Paul Bourget, déjà croisé aux dîners des Vilains Bonshommes et dont il est parrain lorsque ce dernier entre à l'Académie française[7]. En 1906, il appuie fortement Abel Bonnard alors que paraît son premier recueil, Les Familiers ; selon Benjamin Azoulay, il en fait implicitement son « héritier »[8]. Il mourut célibataire à Paris au 12, rue Oudinot et fut inhumé au cimetière du Montparnasse. Œuvres posthumesFrançois Coppée, dans son testament rédigé le 6 décembre 1907, désigna son héritier littéraire en la personne de son neveu Jean Monval[9]. Celui-ci, récupérant de nombreux manuscrits de journal intime, de notes prises sur le vif, qui étaient restées inédites, empilées dans des cartons ou collées sur des albums[10], se chargea de les éditer à titre posthume parmi lesquels :
et de nombreuses lettres et souvenirs sur des auteurs contemporains de François Coppée, publiées par Jean Monval dans des revues littéraires et des journaux. Jugements diversSon premier recueil, Le Reliquaire (1866), l'avait placé au sein du mouvement poétique du Parnasse. Mais dès ses Intimités (1868), il s'en était détourné pour se tourner vers une poésie du quotidien, utilisant des mots de tous les jours, mais dans une prosodie classique, sans échapper au prosaïsme et au conformisme. Robert de Montesquiou a rapporté[11] qu'Anatole France lui avait conté avoir lu, sur une couronne mortuaire, l'inscription : « Le cercle des joueurs de boules de Neuilly », et avoir tout de suite pensé aux vers des Humbles de Coppée, en particulier au Petit Épicier. Les « poètes maudits » de son temps (Verlaine, Rimbaud, Charles Cros) aimaient à pasticher ses dizains. De son côté, il avait commenté ainsi le sonnet Voyelles : Rimbaud, fumiste réussi, Le Cercles des zutistes, en particulier Verlaine, Rimbaud et Germain Nouveau, multiplie les attaques contre François Coppée, accusé de défendre une littérature paternaliste et familialiste, alors qu'il serait lui-même un « inverti ». Le poème « Les Remembrances du vieillard idiot » est explicite sur ce point comme le confirme la longue analyse de Steve Murphy. Ce « outing » avant la lettre fut d'autant plus efficace que le célibataire Coppée n'était pas marié et vivait dans une étrange liaison avec sa mère, puis finalement avec sa sœur, également qualifiée implicitement par les poètes zutistes d’incestueuse[13]. En mai 1874, dans son Avertissement de la Première Édition du Cahier Rouge, il astreint le poète à cette tâche :
Vers fin 1885, Paul Verlaine consacre à François Coppée une de ses 27 monographies :
ŒuvrePoésie
Théâtre
Romans, contes et nouvelles
Articles, essais & divers
MnémotechnieDans l'apprentissage du néerlandais par des francophones, la phrase mnémotechnique « François Coppée prend son thé chaud » relève les fins de radicaux de verbes (f, c, p, s, t, ch) auxquels il faut adjoindre la particule « t » pour la formation du prétérit et du participe passé. HommagesUne rose hybride remontant lui est dédiée en 1895 par la maison Lédéchaux, du nom de « François Coppée ». ToponymesAu 1, boulevard du Montparnasse dans le 6e arrondissement de Paris se situe un restaurant éponyme, nommé ainsi en hommage à sa prolifique œuvre littéraire[15]. L'établissement propose notamment des réunions d'amateurs d'art ou de poésie donnant au lieu un esprit littéraire bien particulier. Différentes municipalités ont baptisé des rues en son honneur : Mandres-les-Roses où il eut sa maison de campagne (la Fraizière), Lille, Nantes, Grenoble, Brest, Perpignan, Plaisir, Malakoff, Brive-la-Gaillarde, Palaiseau, Vaires-sur-Marne, Auvers-sur-Oise, Mers-les-Bains, Talence, Agon-Coutainville (Manche), à Tours un rond-point porte son nom, ainsi qu'une avenue à Villemomble. À Paris dans le 15e arrondissement, une rue (rue François-Coppée) et une école élémentaire portent son nom. Dans le 7e arrondissement, place du Président-Mithouard, se trouvait une statue inaugurée en 1910, qui a depuis disparu et été remplacée en 1959 par un médaillon à l'effigie du poète (cette partie de la place a depuis été renommée place André-Tardieu)[16],[17]. Dans la fictionDans le film Le Veau gras de Serge de Poligny, il est fait mention du poète. Adaptations au cinéma
Notes et références
AnnexesArticles connexes
Liens externes
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