Une revue intitulée L'Idée libre, littéraire artistique sociale avait précédemment paru entre 1900 et 1904 à Mons (Belgique) avec comme directeur François Jules Alexandre André[2].
De 1911 à 1940, d'abord « Revue Mensuelle d'Éducation Sociale » puis « Revue Mensuelle de Culture Individuelle et de Rénovation Sociale », les thèmes abordés sont variés : hygiène, alimentation, sociologie, littérature, anticléricalisme, mais aussi les problèmes de surpopulation, d'alcoolisme, de la guerre et de la manière de surmonter le problème de la guerre[3].
En , André Lorulot abandonne la direction du journal L'Anarchie, tout en poursuivant sa collaboration, et fonde peu après L'Idée libre. Quelques jours plus tard, le , éclate l’affaire des « bandits tragiques », l’affaire Bonnot liée au milieu de l’anarchie à Romainville[4]. Un typographe de la revue est impliqué[5].
Durant la Première Guerre mondiale, la publication est interrompue pour reprendre en (deuxième série). Les premiers numéros, que Lorulot compose entièrement, sont tirés sur une petite presse à épreuve, dans la cuisine de Madeleine Bouchet, veuve de son ami Léon Bouchet, mort en 1916 : « Il fallait quinze jours pour tirer un numéro. Un travail infernal et interminable » (L'Idée libre, )[6].
Selon Gustave Brocher[7] dans l'article Libre pensée de l'Encyclopédie anarchiste : « La Fédération nationale des Libres-Penseurs de France (dont Lorulot est le propagandiste officiel) est influencée par les tendances libertaires de l'Idée Libre, organe qui consacre à la propagande rationaliste un effort suivi et des pages intéressantes. »[8]
Selon l'historien Jean-Marc Schiappa : « En 1911, le mouvement ouvrier est dans une situation très difficile et le mouvement libre penseur également. On est dans une phase d'avancée vers la guerre, dans quelques mois la loi de trois ans du service militaire va être votée. La réponse des grandes organisations ne convient pas que ce soit la SFIO qui ne s'occupe que de ses succès électoraux ou de la CGT confrontée aux conséquences de l'échec des grèves de 1906 /1907. Le mouvement anarchiste verse dans l'illégalisme. C'est l'année de la bande à Bonnot dans laquelle, d'ailleurs, Lorulot est compromis. Le mouvement libre penseur est un peu subjugué par le succès de la loi de 1905. La situation personnelle de Lorulot s'intègre dans ce cadre. En 1911, il est un militant individualiste. Par ses talents oratoires et épistolaires, il a été amené à devenir le principal animateur de la revue L'Anarchie. Après le décès de Libertad, il la dirige mais doit en arrêter la publication en . Il lance donc L'Idée libre, revue vouée à l'auto-éducation, à l'éducation personnelle et qui sera en fait, avec l'animation de la LP, le grand combat de sa vie jusqu'à son décès en 1963. »[3]
Aujourd'hui publiée quatre fois par an, par la Fédération nationale de la libre pensée, la revue précise en première page : « L'Idée Libre est la revue du rationalisme expérimental sans dogme sans livre sacré. L'Idée Libre est la revue de l'individu qui conquiert ses libertés, de l'autodidacte qui pratique les recherches dans tous les domaines »[3]. Chaque numéro comporte un dossier thématique. On peut se procurer la revue au 10/12 rue des Fossés-St-Jacques ou par le site web : https://www.fnlp.fr