Au XVIIIe siècle, le bâtiment qui abrite aujourd'hui le lycée était un luxueux hôtel particulier, l'hôtel de Villayer, où se réunissaient des savants des Lumières. Son dernier propriétaire le vendit à l'État en 1883, qui en fit le premier lycée de jeunes filles de Paris. Alors que la plupart des nouveaux lycées de garçons de l'époque sont construits ex nihilo, donnant naissance à des bâtiments au style monumental, les lycées de jeunes filles, comme le lycée Fénelon, réinvestissent souvent d'anciens bâtiments. Par ailleurs, l'emplacement de ce premier lycée féminin de la capitale n'est pas anodin, à proximité du Quartier latin, là où se concentrent les lycées historiques masculins de Paris[2].
Dès ses débuts, le lycée Fénelon prépare les filles à entrer à l'École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF), située à Sèvres jusqu'en 1940, et qui fusionne avec celle de la rue d'Ulm (pour les garçons) en 1985. Il gagne rapidement une renommée importante par la qualité de l'enseignement prodigué[réf. nécessaire]. Aujourd'hui, les effectifs sont composés de plus d'un tiers de garçons.
La Société des agrégées y est fondée en 1920. Professeure à Fénelon, Élisabeth Butiaux en devient la première présidente[3].
Initiatives pédagogiques et technologiques
Années 1970
En 1974, dans un objectif novateur d'initiation à l'informatique des élèves et enseignants intéressés, le lycée Fénélon, à Paris, fut éligible à l'opération ministérielle dite « Expérience des 58 lycées »[4] : utilisation de logiciels ainsi qu'enseignement de la programmation d'ordinateurs en langage LSE[5], en club informatique de lycée[6],[7], pour 58 établissements de l’enseignement secondaire[8]. À cet effet, dans une première phase, quelques professeurs du lycée, enseignants de diverses disciplines, furent préalablement formés à la programmation informatique. Puis, dans une seconde phase, l'établissement fut doté d'un ensemble informatique en temps partagé comprenant : un mini-ordinateur français Télémécanique T1600[9] avec disque dur, un lecteur de disquettes 8 pouces, plusieurs terminaux écrans claviers Sintra TTE[10], un téléimprimeur Teletype ASR-33(en) et le langage LSE implémenté[11] ; tous ces moyens ayant permis de mettre en œuvre sur le terrain cette démarche expérimentale, avec du matériel informatique ultra-moderne pour l'époque.
Classement du lycée
En 2018, dans un classement établi par L'Express, le lycée se place en 34e position sur 108 au niveau départemental quant à la qualité d'enseignement, et 121e sur 2277 au niveau national[12]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[13].
Bâtiments
Le bâtiment principal du lycée Fénelon est situé au 2, rue de l'Éperon. L'annexe du lycée est située non loin, au 13, rue Suger.
Historiquement, l'annexe, de construction plus récente (début du XXe siècle dans le style Jules Ferry) que le bâtiment principal, est principalement utilisée par les lycéens.
Le bâtiment principal contient une aile de l'ancien hôtel de Villayer datant du XVIIIe siècle avec la majeure partie de l'administration, les salles historiques de l'ancien hôtel particulier, dont certaines sont classées aux monuments historiques, et les laboratoires de travaux pratiques. Les autres ailes encadrant la cour d'honneur sont composées des salles de classe, de salles de sciences et d'informatique ainsi que de la bibliothèque. Historiquement ce sont les élèves des classes préparatoires qui utilisent principalement ce bâtiment.
Les fresques du réfectoire ont été peintes par Albert Dagnaux.
La salle des professeurs, ainsi que le bureau du proviseur, sont inscrits à l'inventaire des Monuments historiques[14].
Vue générale de l'entrée principale.
Le bâtiment principal.
La cour et ses platanes.
L'annexe.
Le réfectoire et ses fresques.
Classes
Le lycée Fénelon comporte :
des classes de lycée (Spécialités : AMC (Anglais monde contemporain), HLP (Humanités, littérature et philosophie), HGGSP (Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques), SES (Sciences économiques et sociales), SVT (Sciences de la vie et de la Terre),Physique-chimie et Mathématiques) : 5 classes de seconde générale, 5 classes de première et 5 classes de terminale.
des classes préparatoires de seconde année : 2 MP (dont une MP*), 1 PC*, 1 BCPST, 2 khâgnes classiques et 2 khâgnes modernes. Les classes de khâgne ont une réputation établie de longue date, et des résultats parmi les meilleurs au niveau national aux concours des Écoles normales supérieures.
Les khâgnes proposent les options histoire-géographie, lettres, philosophie, anglais, allemand, italien, espagnol, russe, chinois, lettres classiques, théâtre et musique.
L'effectif total varie entre 1 100 et 1 200 élèves.
Classements des CPGE
Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.
En 2015, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2014 :
Source : Classement 2015 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2014). * le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En khâgnes, ce sont l'ENSAE, l'ENC,les 3 ENS, et 5 écoles de commerce qui ont été retenues. En filières scientifiques, c'est un panier de 11 à 17 écoles d'ingénieurs qui a été retenu selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST).
Pour la session 2015, le lycée Fenelon a intégré vingt-neuf élèves à l'ENS-Lyon et quatre à l'ENS-Ulm. En 2024, sa khâgne classique a intégré cinq élèves à l'ENS-Ulm et quatre à l'ENS-Lyon[20].
Il est fait référence, à deux ou trois reprises, au lycée dans l'œuvre autobiographique Enfance de Nathalie Sarraute. L'ouvrage s'achève au moment où la jeune fille entre au collège.
↑Pierre Ratinaud, Historique des technologies de l'information et de la communication dans l'Éducation nationale : Expérience des 58 lycées - Matériels (Diaporama de présentation - Extrait), Toulouse, 14 p. (lire en ligne), p. 5
↑Son passage au lycée Fénelon est évoqué dans l'autobiographie Enfance.
↑Hector Biancotti rapporte dans Le Monde (9/7/1999) qu'elle « fait ses études au lycée Fénelon, où, à l'entendre, personne ne s'occupe d'elle ».
↑Christiane Olivier, Odon Vallet et Isabelle Yhuel, La liberté sexuelle, jusqu'où ?, Editions de l'atelier, p. 33
« Ginette Mathiot était la camarade de la grande philosophe anorexique Simone Weill au lycée Fénelon »
↑(en) Mario Von der Ruhr, Simone Weil: an apprenticeship in attention, Continuum International Publishing Group, p. 6
« From 1919 onwards, Simone at last enjoyed a more regular education at the Lycee Fenelon, a junior college for girls, where she already displayed a gift for mathematics and, even more unusually, a serious interest in politics. »
↑Olivier Cena, « Louise Bourgeois, le tour d'une œuvre », Telerama, (lire en ligne)
« La tentation est grande de ne commenter son œuvre qu'à la lumière de sa biographie, d'y retrouver la trace des lieux de l'enfance, de l'appartement du boulevard Saint-Germain au lycée Fénelon, où elle fit ses études. »
↑(en)Sarah Maza, Violette Nozière : A Story of Murder in 1930s Paris, University of Californi Press (lire en ligne), p. 35-36
↑(en) Jane Hiddleston, Assia Djebar: Out of Algeria, Liverpool University Press, p. 13
« After graduating from university in Algiers, Djebar proceeded to the khâgne at the Lycée Fénelon in Paris, and was the first Algerian woman to be admitted to the Ecole normale supérieure at Sèvres in 1955. »
↑Son passage au lycée Fénelon est évoqué dans Le cœur à rire et à pleurer.