La mairie de Dijon ou Ville de Dijon est l'administration de la commune de Dijon. Elle se compose notamment du maire et des autres élus municipaux qui siègent à l'hôtel de ville, située au sein du palais des ducs de Bourgogne.
Historique
Dès l’époque de la naissance de la féodalité, la ville de Dijon possédait un maire et en général vingt magistrats municipaux, ou échevins. Ces magistrats sont confirmés en , lorsqu’une charte de commune est accordée par le duc Hugues III. En , pour la première fois, le maire dijonnais est élu.
À la fin du XIIIe siècle, ce maire prend le titre de vicomte maïeur, confirmé en – par Louis XI, qu’il gardera jusqu’en . Depuis la fin du XVe siècle (), la charge de vicomte maïeur est anoblissante ainsi que celle d’échevin à compter du XVIe siècle. Le vicomte maïeur avait le droit de haute, moyenne et basse justice, le droit de scel et de visite. Les clefs de la ville lui sont confiées et il dirige les archers ainsi que les compagnies des sept quartiers, cette fonction militaire étant importante jusqu’au XVIIe siècle.
Fonction élective, le vicomte maïeur est élu par les habitants, ni mendiants, ni étrangers, qui payent la taille, en général la veille de la Saint-Jean. Cette élection a lieu chaque année sur le parvis de l'église saint Philibert. À partir de , il est permis au maire de porter « une robe longue de satin plein, de couleur violet, doublée de satin rouge cramoisi, comme le prévôt des marchands de Lyon, avec chaperon de même étoffe et couleur bordée d’hermine » afin de se distinguer des habitants.
En , la fonction de vicomte maïeur est transformée en office héréditaire tandis que l’élection n’est plus alors qu’une confirmation du choix royal fait par le gouverneur au nom du roi.
Châtelain de Rouvres, il est également conseiller et "Garde des joyaux" du duc Philippe le Bon. De 1451 à 1467, il le suivra fréquemment lors de ses déplacements dans les Pays-Bas bourguignons.
Avocat et seigneur d'Athée. Il appartient à une famille dont la noblesse est récente : elle résulte de la charge de secrétaire du roi en la Grande Chancellerie de France, possédée par Sébastien La Verne en 1520. Plusieurs personnes de cette famille ont cependant occupé des places très distinguées à Dijon.
Bénigne Martin
1567 - 1568
Docteur en droit.
Hugues Tisserand (ou Tixerand)
1568 - 1571
Seigneur de Courchamp, il est ainsi souvent appelé "Hugues de Courchamp". Il préside la chambre du Tiers-État aux États de Bourgogne en 1570.
Guillaume Millière
1571 - 1573
Plusieurs membres de la famille Millière ont figuré parmi les conseillers au Parlement de Dijon.
Ligueur résolu, il est un adversaire d’Henri IV. En 1584, sous son mandat, des corps de garde sont établis et une potence est dressée par ordre des échevins pour prévenir les troubles. Qualifié de "baron d'Ampilly, Champseuil et Lochère", sa devise concernant le roi de Navarre est : "Roy hier, demain rien".
Partisan de la Ligue, il agissait avec sévérité pour contenir les partisans du roi de Navarre. Connu pour son caractère violent, il se bat en pleine rue, en , avec Edme Chantepinot, avocat du roi. Furieux d’avoir reçu un soufflet, il fait arrêter Chantepinot qui, sans autre forme de procès, est condamné à mort. Chantepinot est étranglé et pendu devant la maison de Laverne qui regarde la scène de ses fenêtres avec sa femme.
Accusé de trahison en 1594, il est arrêté sur ordre du duc de Mayenne et exécuté par décapitation le .
René Fleutelot
1594 - 1595
Procureur au parlement, il est élu par 800 voix contre 460 pour Laverne lors du procès de ce dernier. Fleutelot meurt le ; Bénigne Frémiot devient alors administrateur jusqu'en .
D'abord administrateur, il est élu maire en . Bénigne Frémiot, seigneur de Tottes, conseiller du roi en son Conseil d’État et président au Parlement, avait d’abord été maître extraordinaire à la Chambre des comptes de Bourgogne puis avocat général en cette cour. Durant les guerres de la Ligue, il suivit la majeure partie du Parlement à Flavigny et Semur où il présida. Henri IV, pour reconnaître ses services de président et de maire de Dijon, lui donna l’abbaye de Saint-Étienne de Dijon.
Bénigne Roqueleyne
1597
Mort le , Bernard Coussin est nommé administrateur.
Il meurt peu de temps après son élection, le . Jean de Frasans est alors nommé administrateur.
Jean de Frasans
1608 - 1609
Administrateur jusqu'en . Il meurt d'ailleurs en 1609.
Étienne Humbert
1609 - 1610
Contrôleur général du taillon en Bourgogne.
Nicolas Humbert
1610 - 1612
Maître des comptes, il est nommé le par ordonnance du roi.
Jacques Bossuet
1612 - 1614
Conseiller au parlement. On trouve aussi "Boussuet". Cette famille est connue en Bourgogne depuis 1353 et occupa les premières charges du Parlement vers le milieu du XVe siècle.
Esmé Joly
1614 - 1616
Avocat (?) et maître ordinaire en la Chambre des comptes.
Estienne Arviset
1616 - 1618
Conseiller et secrétaire du roi. Pendant le cours de sa magistrature, on fit un inventaire des chartes et titres de la ville qui fut déposé dans les archives, enchaîné par une chaîne de fer.
Pierre Fourneret
1618 - 1619
Conseiller du roi et receveur général du taillon en Bourgogne. Il meurt le ; Estienne Arviset est alors nommé administrateur.
Étienne Arviset
1619
Administrateur jusqu'en .
Jacques Venot
1619 - 1621
Bénigne Le Compasseur
1621 - 1623
Seigneur de Courtivron, greffier des requêtes du palais. La famille Le Compasseur semble originaire d’Elne en Roussillon et est établie en Bourgogne dès 1474. Bénigne est le frère de Claude le Compasseur, conseiller au Parlement de Bourgogne puis conseiller d’État en 1656.
Jean Tisserand
1623 - 1625
Conseiller du roi et lieutenant du bailliage (ou « en la Chancellerie » ?). On trouve aussi « Tisserant ». Il présida la réunion des échevins du qui délibéra sur la sédition de la veille, lors de l’exécution d’Hélène Gillet, à la suite de laquelle le bourreau et sa femme furent tués par le peuple à coups de pierres, de marteaux et de poignards. Gillet fut graciée[1].
Jacques de Frasans
1625 - 1627
Fils de l'ancien maire Jean de Frasans. Avocat.
Estienne Humbert
1627 - 1629
Contrôleur général du taillon en Bourgogne. Il avait déjà été élu maire en 1609. Le , il prononce la harangue pour Louis XIII lors de son entrée à Dijon par la porte Guillaume.
Bénigne Euvrard
1629 - 1630
Avocat et conseiller du roi. Sous sa magistrature eut lieu la sédition de Lenturlu et il fut question au Conseil d’État, où dominait Richelieu, de faire pendre le maire Bénigne Euvrard pour n’avoir pas pris de mesures assez promptes. Il fut sauvé par le duc de Bellegarde, alors gouverneur de la province.
Pierre Terrion
1630 - 1631
Procureur du roi aux Eaux et Forêts (gruyer) en l'ancienne châtellenie de Rouvres-en-Plaine d'où est originaire sa famille.
Jacques de Frasans
1631 - 1634
Avocat.
Jean Tisserand
1634 - 1635
Conseiller du roi et lieutenant particulier du bailliage. Il avait déjà été maire entre 1623 et 1625. Il meurt le ; François Moreau, avocat, est nommé administrateur le .
François Moreau
1635 - 1638
Avocat. Administrateur, il devient maire en .
Jacques de Frasans
1638 - 1640
Avocat.
René Perret
1640 - 1641
Conseiller aux requêtes du Palais. Il meurt le ; Chevillot est nommé administrateur.
Pierre Terrion
1641 - 1643
Mort en 1648, il est inhumé en la collégiale saint Jean-Baptiste de Rouvres-en-Plaine.
Pierre Comeau
1643 - 1645
Conseiller du roi et lieutenant-général criminel au bailliage.
Jacques Soirot
1645 - 1647
Trésorier de l'Extraordinaire des guerres.
Claude Bossuet
1647 - 1649
Conseiller au parlement, seigneur d'Aiserey. Il est le fils de Jacques, maire entre 1612 et 1614.
Premier avocat général au parlement. Son élection ayant été cassée, Bourrelier fut élu.
François Malateste
1651 - 1652
Avocat du duc d'Épernon, alors gouverneur. Il fut désigné par Millotet, son prédécesseur, qu’on voulait réélire mais qui avait été prié par le duc d’Épernon de ne pas accepter.
Maître des comptes. Maire pour une troisième période après 1667-1670 et 1681-1684.
François Baudot
1690 - 1692
Conseiller du roi et maître des comptes.
Après 1692
À partir de 1692, la fonction de "vicomte maïeur" est transformée en office héréditaire tandis que l’élection n’est plus alors qu’une confirmation du choix royal fait par le gouverneur au nom du roi.
Philibert Jannon
1692 - 1693
Il meurt le ; M. de Loge est nommé administrateur jusqu'en .
M. de Loge
1693
Administrateur.
François Baudot
1694 - 1703
Réélu maire en 1694, il resta en place jusqu’en . Il meurt à Dijon en 1711.
XVIIIe siècle
Maires nommés au XVIIIe siècle
Nom
Dates
Remarques
Depuis 1692
De 1692 à 1789, la fonction de "vicomte maïeur" est un office héréditaire. L’élection n’est alors qu’une confirmation du choix royal fait par le gouverneur au nom du roi.
Julien Clopin
1703 - 1711
Conseiller au parlement, il est élu en et reste en place jusqu'en 1711.
Nicolas Labotte
1711 - 1714
Trésorier de France. Il meurt en fonction le .
Étienne Baudinet
1714 - 1729
Procureur du roi au Bureau des finances, il est élu le et reste en fonction jusqu'en 1729.
Philibert Baudot
1729 - 1731
Maître des comptes, il est le fils de l'ancien maire François Baudot. Élu le , il meurt en exercice le .
Jean-Pierre Burteur
1731 - 1750
Conseiller au parlement. Il est élu le et reste en place pendant dix-neuf ans, jusqu'à son décès en 1750.
Claude Marlot
1750 - 1763
Doyen des substituts du Procureur général, il est nommé maire le et meurt le .
Conseiller au parlement, il est élu le et démis de ses fonctions au début de l'année 1784 à la suite d'un conflit avec l'intendant de Bourgogne Feydeau de Brou.
Lieutenant général au bailliage de Dijon, il est nommé le . Moussier reçoit aussi le titre de conseiller d’État. Pendant la Révolution, il donne sa démission le . Il est ainsi le dernier qui ait porté le titre de vicomte-mayeur et qui ait joui des autres titres, honneurs et prérogatives attachés à ces fonctions.
Période révolutionnaire et XIXe siècle
Maires élus durant la période révolutionnaire et au XIXe siècle
(Étienne-Nicolas-Philibert), né à Saint-Jean-de-Losne le , fils du député du bailliage de Dijon aux États généraux. Avocat au barreau de Dijon, il fut élu conseiller général puis député de la Côte-d'Or pour la première fois le . Mort à Paris le .
Remplacé par une délégation municipale provisoire le après son départ de la ville face à l'avance allemande, il reste néanmoins "officiellement" le seul maire élu jusqu'en , année de son décès à Marseille[2].
Délégation municipale provisoire
1940
1945
Une délégation municipale de cinq membres (Paul Bur, le colonel Léon Bichot, Émile Gleize, le chanoine Kir et Georges Connes) est nommée le par le Préfet de la Côte-d'Or, Jacques Chevreux, après le départ en zone libre du maire précédent dans des conditions obscures et aux interprétations divergentes selon les orientations politiques des contemporains de l'affaire. Plus tard, après quelques modifications dans la composition de cette délégation, seront successivement désignés comme « maire » de Dijon : Paul Bur, Maurice Bernard et Georges Connes[2].
Conseiller général de la Côte-d'Or, remplace François Rebsamen devenu ministre du Travail mais meurt en cours de mandat[3]. À son décès, Nathalie Koenders assure la transition à la fonction de maire.
Précis historique et chronologique sur l’établissement de la commune et des vicomtes mayeurs ou maires de Dijon, sur les attributions affectées à ces magistrats et sur l’usage établi de frapper des jetons pendant l’administration de chacun d’eux in Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte-d’Or, tome VIII, 1870-1873.
MairesGenWeb , notamment : AD21, Daniel Clément, Dijon-St Victor sur Ouche, 1979.
Alain Belassène (préf. Catherine Gras), Les maires de Dijon : Huit siècles d'histoire, Viévy, Éditions de L'Escargot Savant, , 206 p. (ISBN978-2-918299-28-8).
Charles Marquès, Le XXe siècle à l'hôtel de ville de Dijon, Précy-sous-Thil, Éditions de l'Armançon, , 316 p. (ISBN2-84479-100-X), recueil d'articles parus en dans Le Bien public-Les Dépêches dimanche.