Le U (prononcé /y/) est la 21e lettre et la 5evoyelle de l'alphabet latin moderne. À l'origine, en latin, il n'existait pas et était représenté par le V.
Initialement l’alphabet latin n’a qu’une seule lettre pour u et v. Du XIIIe et XVe siècles, la forme angulaire est utilisée principalement en début de mot. La distinction entre le u, comme voyelle, et le v, comme consonne, est déjà faite dans un manuscrit gothique de 1396[1]. Au XVIe siècle, cette pratique se répand chez certains auteurs notamment ceux utilisants des orthographes novatrices. Gian Giorgio Trissino en italien dans Ɛpistola del Trissino de le lettere nuωvamente aggiunte ne la lingua Italiana publié en 1529[2]. Joos Lambrecht fait aussi la distinction entre u, la voyelle , et v (ou ụ), la consonne, avec la textura dans un exposé sur l’orthographe néerlandaise publié en 1550[3]. Pierre de La Ramée fait aussi la distinction entre la voyelle u ronde et la consonne v pointue en français dans sa grammaire française publiée en 1562, 1572 et 1587[4]. Au XVIIe siècle, dans la grammaire posthume de Laurent Chifflet, il est indiqué qu'« on marque l'u de deux points, pour signifier qu'il n'est pas consonne, mais voyelle » (ex: joüer)[5]. Notation que l'on trouve encore dans la première édition du dictionnaire de l'Académie française de 1694[6].
Pierre de La Ramée, Gramere, Paris, Imprimęrię d’Andre Wechel, (lire en ligne)
Pierre de La Ramée, Grammaire de P. de La Ramée, lecteur du Roy en l’Université de Paris, Paris, Imprimerie d’André Wechel, (Gallica, MDZ)
Pierre de La Ramée, Grammaire de P. de La Ramée, lecteur du Roy en l'Université de Paris, reveue et enrichie en plusieurs endroits, Paris, Imprimerie Denys du Val, (lire en ligne)
(it) Giovanni Giorgio Trissino, Ɛpistola del Trissino de le lettere nuωvamente aggiunte ne la lingua Italiana, Vicenza, (lire en ligne)
(nl) Joos Lambrecht, Nederlandsche spellijnghe, (lire en ligne)
↑L. Chiflet, Nouvelle et parfaite grammaire françoise, Paris, Claude Audinet, (1re éd. 1669) (lire en ligne), p. 209
(Réédition posthume)
↑Académie françoise, Le dictionnaire de l'Académie françoise, dédié au Roy, t. I : A-L, Paris, Veuve J. B. Coignard et J. B. Coignard, (lire en ligne), p. 585 :
« Joüer. v. n. Se recréer, s'eſbattre, folaſtrer, ſe divertir. Ces enfants joüent enſemble. […] »