Morlaix
Morlaix (prononcé : /mɔʁlɛ/[Note 1],[1] Écouter est une commune française de Bretagne, située dans le nord-est du département du Finistère. Elle est une sous-préfecture et par conséquent chef-lieu de l'arrondissement de Morlaix, dont elle est la commune la plus peuplée avec 14 845 habitants en 2019 (14 559 en 2017, alors chiffre le plus bas depuis 1936), ce qui la place au 6e rang départemental (derrière Guipavas), au 21e rang régional et au 657e rang national (hors Mayotte, ce dernier chiffre étant valable pour l'année 2017). Elle est au centre d'une aire d'attraction rassemblant 61 629 habitants (2019) et de la communauté d'agglomération Morlaix Communauté. Située en retrait de la côte nord du Finistère, en fond de ria, cette ville-pont est souvent victime d'inondations (les dernières graves inondations sont survenues en 1974, 1995, 2013 et 2018) car elle est au confluent de deux rivières, le Queffleut et le Jarlot, qui forment le Dosenn (ou rivière de Morlaix) qui se jette dans la Manche, en baie de Morlaix. Elle fait partie du Trégor et du Léon, deux pays historiques délimités par le Dosenn. Ils sont séparés même en ville, comme en témoigne l'existence du quai de Tréguier et du quai du Léon. La ville est notamment connue pour son viaduc : construit au XIXe siècle en plein centre-ville, il lui vaut le surnom de « Cité du Viaduc »[2]. Ses habitants sont appelés les Morlaisiens et les Morlaisiennes. GéographieLocalisationMorlaix se situe dans le nord du département du Finistère, au confluent de deux rivières, le Jarlot et le Queffleut, qui forment le Dossen ou rivière de Morlaix. L'estuaire de la rivière de Morlaix, en fait une ria ou aber, séparant le Léon à l'ouest et le Trégor à l'est, s'étend sur 15 kilomètres entre l'écluse et l'embouchure en baie de Morlaix à hauteur de Carantec. Cette voie est navigable uniquement à marée haute, mais, en dépit des contraintes et difficultés de navigation pour accéder au port de Morlaix, elle fut longtemps un atout majeur du développement de la ville. Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de 6 autres communes : Relief et inondationsLe site de Morlaix forme un entonnoir en raison de la confluence des cours d'eau précités et de l'encaissement prononcé de la vallée aux versants en pente très forte : les dénivelés sont importants, allant d'une centaine de mètres pour les lambeaux de plateaux avoisinants jusqu'au niveau de la mer. Ces pentes fortes expliquent les deux ouvrages d'art qui marquent le paysage de la ville : le viaduc ferroviaire, construit dans la seconde moitié du XIXe siècle pour permettre le passage de la ligne ferroviaire Paris-Brest, et celui de la route nationale 12, une voie express, dans la seconde moitié du XXe siècle. Pour s'adapter aux vallées encaissées de 60 à 80 mètres et qui n'excèdent pas 200 à 300 mètres de largeur, l'urbanisation s'est faite, aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, en étages reliés par des escaliers, des rampes et des rues en lacets ; ce n'est que dans la seconde moitié du XXe siècle que l'extension de l'agglomération s'est faite sur les plateaux avoisinants. En raison de cette situation géographique, Morlaix est périodiquement victime d'importantes inondations (particulièrement en 1880, 1883, 1925, 1974 ; celle du fut l’inondation la plus importante de son histoire )[3], 2000, 2012[4], 2013[5] et 2014[6], probablement aggravées par la couverture de la rivière de Morlaix et du port. La suppression du bocage en amont du bassin versant du fait de la modernisation des pratiques agricoles renforce également le ruissellement vers les cours d'eau et accentue la vitesse de montée des eaux en aval[7]. Un reprofilage des galeries souterraines permettrait, selon le bureau d'études Egis Eau, de parer aux risques des inondations trentennales[8]. Le recouvrement progressif de la Rivière de MorlaixAfin de gagner de la place, la ville de Morlaix a fait le choix de recouvrir la Rivière de Morlaix : en 1728 les premiers travaux créent, devant l'actuel hôtel de ville la place de l'Éperon ; un recouvrement supplémentaire jusqu'à l'église Saint-Mélaine crée l'actuelle place des Otages. En 1897 le bassin à flot subsistant est encore réduit, ce qui permet la construction de la place Cornic. Enfin en 1961 un nouveau recouvrement entraîne la destruction du pont tournant pour piétons qui datait de 1858 et permet d'édifier la place De Gaulle[9]. Confrontée à des inondations chroniques, la communauté d'agglomération a commandé en 2021 une étude qui conclut que la solution la plus efficace serait de redécouvrir une partie des galeries souterraines qui canalise l'eau du Jarlot et du Queffleuth entre le kiosque à musique et le bassin à flot, tout en maintenant couvert près du pied du viaduc et au niveau de la place Charles-de-Gaulle[10]. Transports
ClimatLe climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[11]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[12]. Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[15] complétée par des études régionales[16] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1977 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[17]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Source : « Fiche 29151001 » [PDF], sur meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
UrbanismeTypologieAu , Morlaix est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[18]. Elle appartient à l'unité urbaine de Morlaix, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[19],[20]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Morlaix, dont elle est la commune-centre[Note 5],[20]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[21],[22]. La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[23]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[24]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (54,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (35,8 %), zones urbanisées (25,5 %), terres arables (15,2 %), forêts (13,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,7 %), zones humides côtières (0,3 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. Hameaux, lieux-dits et quartiersAu nord (-est) du territoire communal, se trouvent le bourg de Ploujean, Suscinio, l'aéroport de Morlaix Ploujean, la Boissière, Coatserho et la Vierge Noire sur le territoire de l'ancienne commune. À l'ouest, à la limite avec Saint-Martin-des-Champs, se trouve le quartier de la gare, du Porsmeur et le quartier Saint Augustin. Enfin, au sud, on retrouve le centre, le quartier Saint-Mathieu et le quartier de l'hôpital (pôle santé), partagé avec Plourin-lès-Morlaix. LogementEn 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 9 819, alors qu'il était de 9 790 en 2013. Parmi ces logements, 80,3 % étaient des résidences principales, 4,3 % des résidences secondaires et 15,5 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 46,5 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 52,9 % des appartements[Insee 1]. La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était en 2019 de 52,2 %, en hausse sensible par rapport à 2013 (48,6 %). La part de logements HLM loués vides était de 14,2 % en 2019 contre 19,1 % en 2013, leur nombre étant en baisse, 1 123 contre 1 525[Insee 2]. Ainsi, sur l'ensemble des résidences principales (soit 7 880), on observe 6,3 % de studios, 16 % de deux pièces, 22,3 % de trois pièces, 23,3 % de quatre pièces et 32 % de cinq pièces ou plus[Insee 3]. Toujours dans les résidences principales, le nombre moyen de pièces par maison en 2019 était de 4,9 (contre 4,8 en 2013) et était de 2,8 pour les appartements (équivalent par rapport à 2013), ce qui donne une moyenne d'environ 3,8 pièces par résidence principale en 2019 contre 3,7 en 2013[Insee 4]. Risques naturels et technologiquesRisque inondationLa zone inondable comporte 350 logements et une centaine de commerces : 700 habitants sont concernés[26]. Risque tempêteEn moyenne on observe chaque année deux à trois tempêtes dépassant les 110 km/h dans le Finistère. La tempête se forme généralement sur l’Océan Atlantique, en automne et en hiver. Elle peut se traduire par des vents forts, des pluies potentiellement importantes, une hausse temporaire du niveau de la marée, des vagues. Morlaix se situant en fond de ria, le phénomène des vagues n’a que peu d’incidence sur la commune, jusqu’à présent. Les pluies abondantes et les surcotes de marée favorisent cependant le risque inondation[26]. Risque de mouvements de terrainsOn distingue deux types d'aléas :
Risque sismique, nucléaire, TMDCe type de risque n'est pas recensé à Morlaix. ToponymieLe nom en breton est Montroulez [mɔ̃nˈtruːles][Note 6] Le nom de la localité est attesté sous les formes [Hamon de] Mont Relays au XIIe siècle (Roman d'Aquin); Mons Relaxus en 1128; Montem Relaxum en 1154; Montrelais en 1215; Montereleis en 1217; Montrelez en 1304; Montrelais en 1304, 1316 : [Sancti Martini de] Monto Relaxo en 1316; Montrelez en 1352, Monte Relaxo en 1363; Morloys en 1371; Montrelez en 1381; Morlaix en 1420; Morleix en 1462, Morlais en 1719[29],[30]. Les anciens auteurs se sont plu à faire des jeux de mots à propos de cette étymologie[31] : certains ont voulu lui donner une étymologie celtique, par exemple mor-lès ou mor-laez « près de la mer » ou « mer de lait ». Le Baron de Wismes donne au XIXe siècle une origine fantaisiste[32], estimant que le nom provient de l'expression « s'ils te mordent, mords-les », ce qui désigne les Anglais et fait référence à l'héroïque résistance de la cité face aux corsaires anglais en 1512 ; cela a été gardé comme devise officielle (à noter d'ailleurs que cette devise est quasiment unique en son genre)[pourquoi ?]. Dans un texte de 1128 (le plus ancien [?]) qui est rédigé en latin médiéval, le lieu est mentionné sous la forme Mons Relaxus (Acte de Fondation de Saint Martin). En effet, le 12 mars 1128, le vicomte Hervé de Léon fait don aux moines de Marmoutier d’une terre « juxta Castrum meum, quod vocatur Mons Relaxus » (« auprès de mon château fort qui est appelé Morlaix »). Cette forme, ainsi que les suivantes, est une latinisation médiévale à partir de l'ancien français. Les toponymistes n’ont généralement pas tenu compte des formes latinisées pour pouvoir proposer, sans conviction, un toponyme en -(i)acum, précédé du nom de personne latin *Maurilius ou Maurellus[33],[34]. Cette hypothèse a été rejetée, sur la base de son incompatibilité avec les formes anciennes[30]. Une première explication mettant en avant la topographie à partir du stock de formes anciennes a été proposée, à savoir un « Mont Relais » au sens de en « mont découpé par des vallées »[35], mais le mot latin relaxus (ou ancien français relais) n'a pas ce sens. En réalité, le toponyme Morlaix semble peu ancien[30] et représenterait alors l'ancien français mont au sens de « colline » (le mot colline étant un emprunt de la renaissance à l'italien) et releis « délaissé, abandonné »[36] ou relais « ce qui est laissé », substantif post-verbal, d’emploi technique depuis le XIIe siècle[37] et qui a donné le français relais attesté en 1662 encore au sens de « terrain laissé à découvert par un fleuve, par la mer » (Colbert, Lett., 26 oct. ds DG)[38]. Il s'agit du déverbal du verbe relaisser[38]. Il apparaîtrait alors comme une « colline délaissée » du moins quand elle a reçu ce nom[36], comprendre sans doute « colline délaissée, épargnée par le fleuve, la mer » ou « colline laissée à découvert par le fleuve ou la mer » plutôt que « par ses habitants ». HistoireProtohistoireEntre le IVe et le IIIe millénaire av. J.-C., les hommes construisirent des cairns comme celui de Barnenez, non loin de Morlaix. AntiquitéMorlaix, qui faisait partie à l'époque gauloise du territoire des Osismes, fut à l'origine un oppidum transformé ensuite en castrum romain, situé sur la colline du "Parc-au-Duc", qui domine la ria du Dossen et est située au sud-ouest du centre de la ville actuelle, dans la partie ouest de la presqu'île de confluence formée par le Jarlot et le Queffleuth. La ville, à l'époque un village fortifié sous le Bas-Empire romain, s'est développée initialement au pied de cet oppidum, au niveau du premier gué permettant de traverser le Queffleuth en remontant depuis la ria, dans un site doc de fond d'estuaire, un passage obligé comme l'atteste le croisement en ce point ds six voies romaines venant de Landerneau, Vorganium (Kerilien en Plounéventer), Saint-Pol-de-Léon, Lannion, Fanum Martis (Corseul) et Vorgium (Carhaix-Plouguer). Moyen ÂgeC'est vers l'an 1000 qu'un seigneur du Léon vient construire un château sur le site actuel de Morlaix, entre les rivières du Queffleuth et du Jarlot. Là, dans la presqu'île de confluence, naît un village à l'abri de la forteresse vivant principalement des activités liées à la pêche. Dès le XIe siècle, des moines venus de trois abbayes, celles de Saint-Mathieu de Fine-Terre, de Saint-Melaine de Rennes et de l'Abbaye de Marmoutier[39], fondent les premiers établissements religieux de la ville, des prieurés, qui ont donné naissance aux trois faubourgs respectifs de Saint-Mathieu (au sud-est, alors sur le territoire de Plourin), de Saint-Melaine (au nord-est, alors sur le territoire de Ploujean) et de Saint-Martin (à l'ouest, alors sur le territoire de Pleyber-Christ)[40],[41]. La ville devient très convoitée entre les seigneurs du Léon et les ducs de Bretagne. En 1179, le duc de Bretagne Geoffroy prononce le rattachement de Morlaix au domaine ducal. Le vicomte du Léon Guyomarch provoque un soulèvement dans la ville et la récupère en 1186. L'année suivante, Henri II Plantagenêt met le siège devant la ville et s'en empare. Le duc Jean Ier le Roux met fin à ces querelles en attribuant une rente de 80 livres par an à Hervé IV de Léon. La ville connaît un premier essor économique au XIIIe siècle, marqué notamment par la construction du couvent des Dominicains en 1236[42] et la fondation par le duc Jean II de la collégiale Notre-Dame du Mur le pour servir de chapelle au château. Le duc Jean Ier le Roux a racheté la ville à Hervé IV de Léon en 1275 contre une rente de 80 livres[41]. La ville, alors fortifiée (mais les murailles étaient d'importance modeste, la défense de la ville reposant essentiellement sur les deux cours d'eau qui l'enserraient et servaient de douves naturelles), possède cinq portes d'accès : les portes de Notre-Dame (au nord), de l'Hospital (au nord-est), de la Prison (au sud-est), de Saint-Mathieu (au sud) et de Bourret (à l'ouest). Intra-muros, la rue principale est un axe orienté du nord-ouest au sud-est allant de la porte Notre-Dame à la porte Saint-Mathieu, dite alors rue des Nobles (actuelle rue du Mur), la seconde rue importante lui étant perpendiculaire, allant de la porte de l'Hospital à la porte du Bourret (rue du Pavé, actuelle rue Carnot). Une chute d'eau aménagée à la jonction des deux cours d'eau alimentait les moulins du Duc[40]. Morlaix est déjà une ville toilière au XIIe siècle : la confrérie de la Sainte-Trinité, qui regroupe les tisserands et marchands toiliers de la ville, est fondée en 1110 dans l'église Saint-Matthieu ; elle est transférée en 1295 dans l'église Notre-Dame-du-Mur[43], construite cette année-là, et jouissait de droits de préséance indiquant la place prépondérante qu'elle détenait dans la ville[44]. La Vierge ouvrante de Notre-Dame-du-Mur[45] fut commandée par cette puissante et riche confrérie au tout début du XVe siècle, qui disposait aussi dans cette église de la chapelle de la Trinité ornée d'un vitrail comportant leurs marques et insignes[46]. Pendant la guerre de Succession de Bretagne, en 1342, s'y déroule la bataille de Morlaix entre troupes françaises et anglaises. RenaissanceAlors que la duchesse Anne vient d'accéder à la couronne ducale, elle se voit isolée dans sa propre cour, qui en sa grande majorité ne lui accorde pas confiance. Contrairement aux dispositions du traité du Verger, signé en août 1488 par son père Louis XI et le duc de Bretagne François II (le père d'Anne, † dès septembre 1488), le roi de France Charles VIII envahit la Bretagne en janvier 1489. Des aides du roi Henri VII d'Angleterre débarquent donc à Morlaix pour aider la duchesse Anne en 1489, et elle se marie par procuration avec Maximilien d'Autriche en décembre 1490 à Rennes (formation d'un axe Angleterre-Habsbourg-Aragon-Castille contre la France). Mais finalement, Anne sera deux fois reine de France en épousant Charles VIII en décembre 1491 puis Louis XII en janvier 1499. Lors d'un tour de Bretagne (qui différerait du Tro Breiz, pèlerinage traditionnel), la duchesse-reine de France Anne s'arrête à Morlaix et descend au couvent des Jacobins à l'été 1505 (sûrement le 4 septembre). Elle loge au couvent car le château doit être en réparation. Alors que la reine Anne fait son tour de Bretagne et remonte par le sud depuis Brest, la municipalité de Morlaix prépare l'entrée solennelle de la jeune reine. Cette entrée doit être l'occasion de somptueuses festivités. La ville organise alors l'édification d'un gigantesque arbre généalogique "vivant"[47]. Des figures représentaient la généalogie ancestrale et parfois mythique de la duchesse et reine. Au point culminant de cet arbre de Jessé, une femme incarnant la souveraine trônait. Cet arbre proclamait l'union entre le duché millénaire et le royaume de France, arborant des lys et des hermines, ce qui, d'après certains contemporains, ne manqua pas d'émouvoir la jeune femme[48]. Elle y aurait fait célébrer le mariage (ou les fiançailles) de Jean de Laval et de Françoise de Foix-Lautrec, une parente (la mère d'Anne était Marguerite de Foix-Navarre). À l'occasion, on offre à la duchesse une hermine avec un collier de perles. Un mouvement brusque de l'animal effraie la reine. Pierre de Rohan s'adresse à la reine en ses mots : "Que craignez-vous, Madame ? Ce sont vos armes !"[48]. Le roi François Ier, gendre de la duchesse-reine Anne, rendra également visite à la ville le 15 septembre 1518. En 1520, à la suite de l'échec de la rencontre du Camp du Drap d'Or, les relations entre les royaumes de France et d'Angleterre se dégradent et débouchent sur un rapprochement de cette dernière avec l'Espagne de Charles Quint. Ainsi, en 1522, une flotte anglaise attaque Cherbourg puis se dirige vers Morlaix où elle arrive début juillet. Le jour de l'attaque est choisi en fonction de la foire de Guingamp. Ainsi, tous les notables et surtout les soldats sont absents, laissant la ville sans défense. Une flotte de 60 navires, prévenue par un certain Latricle (lieutenant du capitaine de Morlaix), s'approche de la côte et débarque plusieurs centaines d'hommes déguisés en marchands pour ne pas éveiller la curiosité. La nuit venue, ils se dirigent vers la ville où ils ne rencontrent aucune résistance : une partie se dirige vers le château, une autre dans les faubourgs et une troisième reste cachée dans la forêt du Stivel. Dans le même temps, les navires remontent la rivière afin de débarquer directement des hommes dans la ville. Toutefois, ils sont bloqués par des arbres abattus dans le lit de la rivière. Ayant pris la ville, les Anglais se livrent au pillage, incendient les maisons et massacrent les habitants qui n'ont pu fuir. Le lendemain, prévenus par les habitants en fuite, les soldats de Guy XVI de Laval arrivent sur les lieux afin d'en chasser l'ennemi. Ce dernier, ayant découvert des victuailles et de nombreux fûts de vins, avait fêté la victoire toute la nuit et dormait, la plupart des soldats enivrés. Les Français massacrent tous les Anglais qu'ils trouvent, ces derniers offrant peu de résistance du fait des libations de la nuit précédente. À la suite de cet événement, il est décidé la construction du château du Taureau en baie de Morlaix[49] en 1544. La résistance des habitants de Morlaix est rapidement colportée en un héroïque fait d'armes, probablement exagéré par rapport à une réalité vraisemblablement moins sanglante que ce qu'en dit un chroniqueur affirmant que « le sang des envahisseurs jaillissait des fontaines ». Au début du XVIe siècle, autour de Morlaix, aussi bien en Léon qu'en Trégor, l'essor de la fabrication et de la vente des "crées", toiles de lin fort appréciées, notamment des Anglais, permit aux marchands morlaisiens de bâtir des fortunes colossales et facilita l'essor de la construction d'églises de style Beaumanoir, surtout défini par une façade à tour à court clocher ouvert, accolé d'une tourelle, et par un pignon à chevets multiples. De nombreux édifices religieux sont alors construits : la première pierre de l'église Saint-Melaine est posée en 1489, l'église Saint-Martin[50] est achevée en 1514, la reconstruction de l'église Saint-Mathieu, commencée en 1498, s'achève en 1593 ; l'église du couvent des Cordeliers à Cuburien est achevée en 1530. Les grands marchands morlaisiens construisirent, dans la Grand Rue, des maisons à pans de bois à façade étroite en raison d'un parcellaire lanièré dû au plan de lotissement établi pour la reconstruction après l'incendie de 1522, « de hautes maisons à pignon sur rue avec une entrée et couloir latéral, une boutique et une arrière-salle en enfilade, puis une cour et, dans l'étroite parcelle, un second logis. Pour faire communiquer le tout, un jeu de passages latéraux dans la cour et un escalier à vis qui les commande dans un angle (…). L'escalier a un noyau central fait d'une seule pièce (10 à 12 mètres) que rythme à chaque niveau des statues de la Vierge ou des saints d'excellente facture (…) ». Une dizaine de maisons à pans de bois possédant ou ayant possédé un escalier à pondalez sont encore recensées de nos jours à Morlaix (elles étaient plus nombreuses à l'époque, beaucoup ayant été détruites par la suite) dont la maison du 9, Grand-Rue (qui sert de musée) et celle dite de la Duchesse-Anne, bâtie vers 1530, sont de beaux exemples de ces maisons dites « à pondalez »[51].
La plupart des marchands de Morlaix constructeurs de ces maisons appartiennent à la noblesse dormante[53], ce qui explique la présence d'écussons vierges, en attente d'être gravés, dans de nombreuses maisons à pondalez. Parmi eux, souvent issus de familles nobles de petite et moyenne extraction, Bernard Le Bihan, Hervé de Portzmoguer, François et Jean du Quélennec[54], Nicolas Coetanlem, Pierre L'Honoré, Jean de Kergus, etc. Ces maisons servent surtout à recevoir les marchands étrangers, leurs propriétaires préférant habiter dans des manoirs situés dans la campagne proche comme ceux de Kervézec en Garlan (François Rolland), de Coatserho[55] et de Suscinio en Ploujean, de Penanvern en Plourin, de Kervern en Guimaëc, etc.
Le , pendant la messe à l'église Saint-Melaine, Alain Guézennec, un protestant, « arracha le corps de Jésus-Christ [une hostie] des mains du prêtre, le jeta par terre et le foula aux pieds, pour lequel crime il fut brûlé vif »[56]. Par lettres patentes du roi Charles IX, Morlaix est autorisée à élire un corps de ville avec un maire en 1561. Après avoir débarqué à Roscoff, Marie Stuart fait une entrée triomphale à Morlaix en 1548. Après avoir assisté à un Te Deum en la collégiale Notre-Dame du Mur, Marie Stuart se rend au couvent où elle loge. Le pont-levis qu'elle emprunte s'écroule sous le poids du carrosse et des chevaliers écossais. Le duc de Mercœur vient en 1583 à Morlaix pour recevoir des bourgeois l'hommage au roi. Après l'assassinat du second duc de Guise, Mercœur se sépare du roi Henri IV, proclame la Sainte Union et s'allie avec le gouverneur de la ville : Alexandre de Kergariou, qui avait été nommé à ce poste par le roi Henri III le [57]. Les ligueurs y règnent en maîtres. Mais la ville ne soutient pas les ligueurs qui se retrouvent obligés de prendre le château à la vue du renfort militaire français. Le maréchal d'Aumont vient alors en 1594 et assiège le château. Il fera porter sur la tour Saint-Matthieu des canons pour attaquer le château. Un membre de la communauté des orfèvres de Morlaix ouvre alors les portes pour faire entrer les soldats, évitant la destruction de la ville[58]. C'est sous Pierre de Boiséon[59], gouverneur de Morlaix au début du XVIIe siècle, que commence la démolition du château ; les remparts, laissés à l'abandon au cours de ce même siècle, disparaissent progressivement et la démolition des portes de la ville est décidée le [60]. Morlaix au Moyen Âge a fait l'objet d'un article de l'historien Jean-Pierre Leguay[61]. Du XVIIe siècle au XVIIIe siècleAprès les guerres de religion, Morlaix profite pleinement de l'apogée du commerce de la toile de lin (les crées du Léon notamment, au XVIIe siècle[62], l'apogée se situant vers 1680 avec une production annuelle d'environ 66 000 pièces, avant de diminuer ensuite[63]. La ville est le principal port d'exportation des toiles de lin de Basse-Bretagne vers l'Angleterre et de nombreux marchands britanniques s'installent sur ses quais[64]. Il exporte aussi du papier produit également dans son arrière-pays et importe principalement du vin ; Charles Colbert de Croissy écrit en 1665 : « Le commerce de lad[ite] ville est assez considérable, et se fait tant des vins qu'ils tirent de Gascogne et autres lieux pour l'usage et la consommation du pays (…), plus le commerce des cuirs qui s'apprestent et se débitent dans le pais, comme aussi le commerce des chevaux, et enfin celluy des toiles qui est le plus considérable »[65]. Mais, en raison des difficultés de navigation sur le Dossen, le trafic a déjà tendance à migrer en direction de ses avant-ports, Saint-Pol-de-Léon et surtout Roscoff[66]. À partir de 1620 environ, les nobles marchands de Morlaix ne construisent plus de maisons à pondalez, mais des maisons en pierre à façade-rideau (une vingtaine subsistent, notamment rue Longue-de-Bourret et place des Otages), ainsi que des hôtels particuliers totalement en pierre comme la maison Pénanault[67] et l'hôtel de François du Parc[68] construit en schiste bleu et granite[40],[41]. Les bourgeois de la ville ne manquaient pas une occasion de s'amuser, comme à l'arrivée le lundi 10 novembre 1624 du duc de Vendôme, fils de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées. En 1675, les bourgeois de Morlaix ont craint d'être attaqués par les paysans de la région de Carhaix pendant la Révolte des Bonnets rouges ou Révolte du Papier timbré. La fabrication et commercialisation des toiles de lin atteint un pic vers 1687[69], avant que cette industrie ne décline, notamment du fait que les clients Anglais désertent les quais de la ville lors des guerres de Louis XIV[70]. Morlaix est une ville d'orfèvres ; en 1754, il s'agit de la plus importante communauté d'orfèvres de Bretagne[58]. Jehan Grahant, François Lapous (père puis fils), Guillaume Desboys, Guillaume Floch, Thomas Maillard, Claude Barbe Guillou (veuve) ou Jean-Pierre Le Goff ont été identifiés comme ayant fabriqué des pièces présentes dans le trésor de Saint-Jean-du-Doigt[71],[72] ou du trésor de Locarn[73]. Pendant la première moitié du XVIIIe siècle, Morlaix vit sa prospérité renaître après la guerre de Succession d'Espagne. La longue paix que donna le ministère du cardinal Fleury permit à Morlaix de tisser des liens avec des pays étrangers. Pourtant la misère reste grande pour le peuple. Après la guerre de Sept Ans, le commerce et le travail régnaient à nouveau. Mais le port de Morlaix entre progressivement en décadence : les navires, dont le tonnage augmente, ne peuvent plus remonter la rivière de Morlaic et son arrière-pays est durement touché par la crise de l'industrie des toiles en raison des mesures de rétorsion anglaises à la politique mercantiliste menée alors par la France, inspirée du colbertisme ; de 46 000 pièces en 1742, le nombre d'arrivées de « créées » à Morlaix, destinées à être exportées, passe à 20 500 pièces en 1788, la crise touchant principalement les paroisses toilières les plus éloignées de Morlaix, comme Sizun[74]. En mars 1772, le subdélégué de Morlaix écrit : « Quoique l'expérience ait assez prouvé que dans la maladie qui règne [il s'agit, semble-t-il, de la fièvre typhoïde] l'usage du vin et de l'eau-de-vie donné la mort, ou éloigné la guérison, il n'est presque pas possible d'engager les paysans à s'en abstenir »[75]. Selon Jacques Cambry « sur 50 moulins à papier établis dans le Finistère, il y en avait 45 près de Morlaix ; leurs produits se vendaient avant 1790 (…) en grande partie dans la Hollande et dans le Portugal ; il n'y a pas à présent plus de 25 moulins dans le district ». La sénéchaussée de Morlaix comprenait les paroisses de Morlaix, ainsi que celles de Plougonven (y compris ses trèves de Lannéanou et Saint-Eutrope), Plourin, Ploujean, Plounérin, Plouigneau, Le Ponthou, Plouégat-Moysan et (en partie) Garlan, ainsi, probablement, que Plouzélambre et Saint-Michel-en-Grève[76]. Révolution françaiseAu début de la Révolution française, des Sociétés des amis de la Constitution ou populaires se créent partout. Armand Joseph Dubernad, ancien député du Tiers à Rennes et maire de Morlaix, est le cofondateur du premier club jacobin de Bretagne en 1790 avec Jean-Jacques Bouestard de la Touche. Morlaix devient chef-lieu de district. En avril 1791 la fermeture de la Manufacture des tabacs de Morlaix en raison de la politique de libéralisme économique alors décidée entre des révoltes des ouvriers licenciés, énergiquement réprimées par la Garde nationale. Entre juin et décembre 1792, la municipalité dirigée par Jean-Nicolas Baudier est favorable aux Montagnards ; 76 suspects sont arrêtés, souvent des personnalités patriotes pourtant reconnues comme l'ancien député de Morlaix aux États généraux Mazurier de Pennanec'h[77]. Le XIXe siècleLa destruction d'une partie du patrimoine« Naguère on citait l'église Notre-Dame-du-Mur, à Morlaix, comme l'une des merveilles de la Bretagne. Son clocher avec sa flèche de pierre rivalisant avec celui du Creizker. (…) », a écrit Prosper Mérimée[78]. La nef et le chevet de l'église Notre-Dame-du-Mur, laquelle avait été transformée en temple de la Raison pendant la Révolution française, furent vendus en 1805 afin de servir de carrière de pierres. Les travaux de démolition entraînèrent l'effondrement de la tour du clocher l'année suivante. Les halles en bois, qui dataient initialement du Moyen Âge, même si elles avaient été reconstruites sous le règne de Charles IX, furent démolies en 1865, remplacées par des halles métalliques, elles-mêmes démolies en 1971 et remplacées par un parking (actuelle place Allende)[40]. Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, la plupart des maisons à pans de bois de Morlaix sont détruites ; certains éléments de leur patrimoine sont victimes de l'elginisme comme l'escalier à pondalez du 14, Grand-Rue, remonté d'abord dans une boutique de Dinard avant d'être racheté par le Musée d'Art de Saint-Louis, ou celui du 15, Grand-Rue, racheté par un marchand d'art anglais qui en fit don au Victoria and Albert Museum ; la démolition de certaines maisons du patrimoine morlaisien se poursuit pendant la première moitié du XXe siècle, provoquant un véritable « désastre patrimonial »[40],[41].
Le viaduc de Morlaix voit sa première pierre posée le . Sa construction se finit en 1864. La libération des maisons nécessaires à sa construction entraîne la démolition de la plupart des maisons à pondalez et à porche (maisons sur pilotis et hautes de trois ou quatre étages situées le long du port) du quartier des Lances, les maisons subsistantes étant démolies entre 1880 et 1907, la dernière en 1969[79].
Les autres faits du XIXe siècleLa Manufacture des tabacs de Morlaix est l'une des plus anciennes de France. Elle existait déjà en 1689.
L'épidémie de choléra de 1832 fit de nombreuses victimes à Morlaix, dont le maire Gustave Rivoallan ; la ville fut la plus touchée du Finistère avec 70 cas pour 1 000 habitants ; 65 % des victimes furent des femmes[80]. La « Compagnie des paquebots à vapeur du Finistère » est créée en 1839 par Édouard Corbière et quelques amis. Le voyage inaugural du Le Morlaisien, un bateau en bois muni d'une roue à aubes, eut lieu le [81]. Assurant la liaison entre Le Havre et Morlaix et exportant des produits alimentaires, cette compagnie achemina aussi vers Le Havre, Rouen et l'agglomération parisienne de nombreux émigrés Léonards et Trégorrois, à bord du Le Morlaisien, puis du Finistère, et, à partir de 1867 du Morlaix. Édouard Corbière en fut l'un des administrateurs, puis le directeur, jusqu'à sa mort. Cette ligne maritime Morlaix-Le Havre subsista jusqu'en 1907, année de sa fermeture en raison de la concurrence du rail. Charles Le Goffic a décrit la vie difficile des émigrés bretons du Havre sans son roman La Payse[82]. Le pourcentage de conscrits illettrés à Morlaix entre 1858 et 1867 est de 32 %[83]. La troisième compagnie (Morlaix) du 4e bataillon de mobiles du Finistère participa le au combat de l'Haÿ lors du Siège de Paris pendant la Guerre franco-allemande de 1870[84]. Yan Combot, qui avait assassiné le Françoise Jaffré et sa fille Jeannie Tanguy, condamné à mort, sa grâce refusée, est guillotiné à Morlaix, place Saint-Nicolas, en 1893 ; ce fut la dernière exécution qui eût lieu à Morlaix. Une gwerz fut composée en cette circonstance[85]. Le XXe siècleLa Belle ÉpoqueEn 1883, Ferdinand Foch achète le manoir de Traon Feunteniou, qui restera propriété de la famille Foch jusqu'en 1981[86]. Plusieurs lithographies d'Albert Robida, publiées dans La vieille France, Bretagne[87] illustrent Morlaix vers 1900 :
La Première Guerre mondiale602 Morlaisiens sont morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Leur liste peut être consultée sur un site Internet[88]. Un tableau commémoratif placé dans l'église Saint-Mélaine[89] indique 79 morts pour la France pour cette paroisse de Morlaix. L'Entre-deux-guerresLes foires de Morlaix« Le samedi avait lieu la foire de Morlaix (…) Les porcs se rassemblant dans le quartier du Marc'hallach, à flanc de colline. Les "cagées" de porcelets s'alignent, surveillées par des vendeuses dont les origines étaient indiquées par la coiffe qu'elles portaient. (…) Sur l'autre versant de la colline avait lieu la foire aux chevaux, une des plus importantes de Bretagne. Des milliers de bêtes se retrouvaient à la "Foire Haute" (Foar an eac'h), ainsi appelée à cause de sa situation dominant la ville. À cette foire d'octobre on venait de tout le département. Les chevaux s'y vendaient par milliers »[90]. La Seconde Guerre mondialeLes bombardementsMorlaix a été bombardée à de nombreuses reprises pendant la Seconde Guerre mondiale par les Britanniques et les Américains, l'objectif principal était le viaduc ferroviaire, dans le but de couper les communications ferroviaires avec Brest.
La résistance et les otages à Morlaix et dans sa régionEn décembre 1940, 16 jeunes du pays de Morlaix partent du Dourduff dans l'intention de rejoindre Londres, mais la tempête provoque l'échouage de leur bateau à Guernesey, alors occupé par les Allemands ; ils sont arrêtés : l'un d'entre eux (François Scornet de Penn an Traon en Ploujean) est fusillé, les autres déportés (sept meurent en déportation). En novembre 1941, treize résistants qui attendent à Ploujean, sur les rives de la rivière de Morlaix, un bateau pour se rendre en Angleterre, sont arrêtés et déportés (cinq d'entre eux meurent)[94]. À Morlaix la Gestapo, et notamment le lieutenant Schmidt, commit de nombreuses atrocités dans ses locaux situés Quai du Léon[95]. En septembre et octobre 1943, l'imprimeur Louis Boclé, de Morlaix, imprime clandestinement les deux premiers numéros du journal "La France combattante des Côtes-du-Nord"[96], dirigé par l'instituteur Jean Devienne, dit François[97], publié par le principal mouvement de résistance des Côtes-du-Nord, le Front national, créé par le Parti communiste français alors clandestin en mai 1941. Le livre de Danielle Ropars : 1939-1945 : ils l'ont vécu. De l'action clandestine au combat des trente de Morlaix à Lorient[98] présente la résistance à Morlaix et dans sa région pendant la Seconde guerre mondiale. Le maquis FTP de Saint-Laurent en Plouégat-Guérand, organisé par Pierre Lagadou[99], dit Jules et André Le Men, dit Victor, se développe à partir du printemps 1943 dans un site boisé et encaissé de la vallée du Douron, autour initialement de la ferme de Coat Chanus[100]. Les résistants recrutent des réfractaires du STO et organisent des parachutages. Un autre maquis FTP nommé War Zao s'est développé à Plestin-les-Grèves, plastiquant notamment deux cafés fréquentés par les troupes allemandes le dans le bourg de Plestin-les-Grèves (en représailles, les allemands bombardèrent l'église de Plestin-les-Grèves). Un autre réseau de maquisards FFI, dirigé par le docteur Léon Le Janne, alias Commandant Noël, coopérant avec François Tanguy-Prigent, alias Jacques Le Ru, maire révoqué de Saint-Jean-du-Doigt, a sa base à Kerabars, en Plouégat-Guérand[101]. Jeanne Bohec, originaire de Plestin-les-Grèves, est surnommée "La plastiqueuse à bicyclette". Le réseau "Var" à Guimaëc, formé d'agents britanniques du SOE (Special Operations Executive), des frères et sœurs Alice, Germaine, Raymonde et Yvonne Jacob, qui tenaient un café à Guimaëc et d'Aristide Sicot, originaire de Saint-Cast où ce dernier avait initialement organisé une filière d'évasion pour les aviateurs alliés, se replie sur Beg-An-Fri en Guimaëc à partir de janvier 1944. Avec la complicité d'un forgeron de Plouigneau, Thomas (qui accueille les aviateurs depuis la gare locale) et d'un négociant en vins, Barazer (qui les transporte), le réseau "Var" parvint à recevoir 27 agents alliés et à faire embarquer 55 personnes, principalement des aviateurs alliés, depuis Beg-an-Fri[102]. À Carantec, le réseau Sibiril, membre du réseau de renseignements militaires "Alliance" permit l'évasion vers l'Angleterre de 152 personnes à bord de 15 bateaux. Parmi ses membres, le docteur Jean Le Duc, qui fut par la suite maire de Morlaix jusqu'en 1971 et député, ainsi que son épouse[103]. Sept lycéens du lycée de Morlaix, âgés de 17 ou 18 ans, formèrent un groupe de résistants au printemps 1943, organisé par Émile Guéguen et Gildas Lebeurier[104] dit "Gil" ; parmi ses membres Louis Gourvil, Marcel Le Jeune, fils de l'adjudant Le Jeune, mort en déportation, Jo Despretz, et Michel Le Bars[105]. Ce "groupe Gil" participa à diverses actions de résistance au Cloître-Saint-Thégonnec et à Plourin-les-Morlaix. Ses membres rejoignirent le maquis FFI de Saint-Laurent en Plouégat-Guérand, incorporant le "bataillon d'Ornano", dirigé par Édouard Lebeurier (1892-1986)[106], et participèrent à la libération de Morlaix le . Le , Jean Thépaut, membre de l'Organisation spéciale, qui dépend du Parti communiste alors clandestin, lance une grenade depuis la rue Gambetta sur le Soldatenheim (« Foyer du soldat allemand ») de Morlaix, faisant 17 blessés (des soldats allemands et quelques Bretonnes qui leur tiennent compagnie). Le , en représailles, les Allemands arrêtent lors d'une rafle 400 Morlaisiens rassemblés sur la place Thiers et en retiennent 60 (le plus âgé Louis Noël a 34 ans et le plus jeune Georges Caën même pas 16 ans) qui sont d'abord parqués au camp d'aviation de Ploujean, puis, via Compiègne, déportés à Buchenwald, certains menés ensuite à Flossenbürg, à Dora-Mittelbau ou d'autres camps de concentration ; 34 d'entre eux meurent dans les camps et deux peu après leur retour[107]. Une « Place des Otages » à Morlaix commémore leur souvenir[108]. Un des survivants, Louis Le Gros (né en 1916, décédé en 1994) a dessiné sur place quelques croquis, qu'il a peints beaucoup plus tard, et qui ont été déposés par son fils au musée des Beaux-Arts de Morlaix[109]. Le "groupe Justice", un maquis FTP dirigé à l'été 1944 par Eugène Le Luc[110], actif dans les Monts d'Arrée, principalement entre Brennilis et Sizun, et le sud du pays de Morlaix, récupérant des armes, attaquant des convois allemands, aidant des réfractaires du STO, cacha une famille juive à Saint-Sauveur pendant la Seconde Guerre mondiale[94]. La libération de MorlaixMorlaix est libéré le par les troupes américaines venues des Côtes-du-Nord en passant par Le Ponthou où des maquisards avaient mitraillé des troupes allemandes les 4 et sur la RN 12 afin de faciliter l'avancée de l'armée alliée. La Task Force A, composée notamment du 17e Cavalry et du 1st Engineer Company attaqua la garnison allemande de la ville (environ 3 500 hommes de la 266e division d'infanterie allemande) vers 16h45 ; la résistance allemande cessa vers 0h30 et 550 soldats allemands furent faits prisonniers. Les ponts de Morlaix étaient restés intacts[111]. Neuf cheminots morlaisiens ont été tués à la suite de faits de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale[112]. Des tirailleurs coloniaux parqués à MorlaixÀ la fin d'octobre 1944 2 000 soldats africains, principalement des tirailleurs sénégalais, qui ont participé à la guerre dans les rangs de l'armée française et avaient été faits prisonniers par les Allemands au début de la Seconde Guerre mondiale, sont transférés à Morlaix dans le but de les rapatrier ; ils sont logés dans un cantonnement de la rue de Callac, ainsi qu'à la corderie de la Madeleine ; beaucoup sont d'anciens prisonniers malades ou sous-alimentés. Au moment d'embarquer pour le Sénégal sur le navire anglais Circassia le , 315 d'entre eux refusent d'embarquer en raison d'arriérés de soldes impayés. Ils dorment dans la rue ou chez l’habitant. Le 11 novembre, ils sont violemment expulsés de la ville et transférés de force à Trévé. Ils sont ensuite transférés à Guingamp où ils restent jusqu’en janvier. Ceux qui sont partis sur le Circassia furent internés dans le camp de Thiatore près de Dakar où une partie se rebella : au moins 35 furent tués et une trentaine emprisonnés avant d'être amnistiés en 1946[113],[114]. L'après-Seconde Guerre mondialeLes manifestations d'agriculteursÀ la tête du CDJA (Centre départemental des jeunes agriculteurs) du Finistère, Alexis Gourvennec, aussi président de la SICA de Saint-Pol-de-Léon, organise, en raison des difficultés que rencontrent les agriculteurs de la Ceinture dorée, avec Marcel Léon, l'occupation de la sous-préfecture de Morlaix par 2 000 agriculteurs le ; les deux leaders sont arrêtés et incarcérés, ce qui provoque une manifestation monstre à Morlaix de 6 000 agriculteurs le jour de leur procès () devant le tribunal de Morlaix ; les juges prononcent leur relaxe, ce qui entraîne leur libération et, à la sortie du palais de justice, ils sont portés en triomphe par la foule[115]. Le , une manifestation des aviculteurs bretons dégénère et des actes de violence ravagent le centre de la ville de Morlaix ; le journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest titre ce jour-là : « Scènes de violence à Morlaix » :
L'incendie de la « Manu » en 1995Le , la « Manu » est ravagée par le feu :
Le XXIe siècleLes incendies des bâtiments de la MSA et des impôts en 2014Au cours d'une action d'envergure liée à la crise de la production légumière, les bâtiments de la MSA et des impôts sont incendiés dans la nuit du 19 au 20 septembre 2014[118]. Le legs d'Angèle Mariage en 2017Angèle Mariage a légué lors de son décès survenu à Caen en 2017 un million d'euros à la ville de Morlaix ; comme elle souhaitait que cet argent serve un projet culturel, la ville a réhabilité un emplacement tombé en désuétude pour en faire un tiers-lieu culturel, "La Virgule", ouvert à tous[119]. Politique et administrationDécoupage territorialIntercommunalitéLa ville est le siège de la communauté d'agglomération dénommée Morlaix Communauté[120], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 2000, et qui succédait à la communauté de communes créée en 1995 sous le nom de Communauté de Communes du Pays de Morlaix (CCPM). Rattachements administratifsLa commune est le chef-lieu de l'arrondissement de Morlaix du département du Finistère, dans la région Bretagne, entités auxquelles la commune est donc rattachée[120]. Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Morlaix[121]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale. Rattachements électorauxPour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 d'un nouveau canton, le canton de Morlaix porté aujourd'hui à 10 communes. Pour les élections législatives, elle fait partie de la quatrième circonscription du Finistère. Tendances politiques et résultats
Lors du second tour des élections municipales de 2014 dans le Finistère, la liste menée par la maire sortante Agnès Le Brun (DVD) remporte l'élection avec 3 423 voix (51,82 % des suffrages exprimés, 25 conseillers municipaux et 9 conseillers communautaire), devançant la liste d'union PS & EELV menée par Jean-Paul Vermot qui a obtenu 3 182 voix (48,17 % des suffrages exprimés, 8 conseillers municipaux et 3 conseillers communautaires), l'abstention s'étant élevé à 35,51 %[127]. Lors du second tour des élections municipales de 2020 dans le Finistère, la liste d'union de la gauche (PS, Génération.s, PCF) menée par Jean-Paul Vermot remporte l'élection avec 2 658 voix (54,95 % des suffrages exprimés, 26 conseillers municipaux et 9 conseillers communautaires), devançant celle (Agir & DVD) menée par la maire sortante Agnès Le Brun, qui obtient 2 179 voix (45,04 % des suffrages exprimés, 7 conseillers municipaux et 3 conseillers communautaires), l'abstention s'étant élevée à 50,71 % lors d'un scrutin marqué par la pandémie de Covid-19 en France[128]. Politique localeDans son édition du 24 juin 2020, un article du Canard enchaîné intitulé "Drôle de pastis à Morlaix" évoque les moyens déployés par la liste d'Agnès Le Brun pour mobiliser l'électorat abstentionniste, via des procurations. France Télévisions relate la mystérieuse razzia de presque tous les exemplaires du Canard enchaîné sur Morlaix par un inconnu[129]. Liste des mairesJumelages et partenariatsJumelages
PartenariatsPopulation et sociétéDémographieÉvolution démographiqueL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[138],[Note 31]. En 2021, la commune comptait 14 903 habitants[Note 32], en évolution de +0,49 % par rapport à 2015 (Finistère : +1,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Évolution du rang démographique
En 2017, avec 14 559 habitants, Morlaix occupe le 5e rang en nombre d'habitants sur les 277 communes que compte le département (derrière Brest, Quimper, Concarneau et Landerneau et devant Guipavas), et elle est aussi la 20e commune de la région Bretagne (territoire en vigueur au ). Elle est également au 658e rang national, derrière Hautmont et devant Wattignies. En 2020 sa population municipale est selon l'INSEE de 14 729 habitants et la ville a encore perdu 535 habitants en 5 ans. Pyramide des âgesEn 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 32,8 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (32,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 30,6 % la même année, alors qu'il est de 29,8 % au niveau départemental. En 2018, la commune comptait 7 109 hommes pour 7 620 femmes, soit un taux de 51,73 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,41 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit. Manifestations culturelles et festivités
Sports
MédiasMorlaix est couverte par une radio locale, Radio Nord Bretagne. Presse écriteDeux principaux journaux quotidiens relaient l'actualité de Morlaix et ses alentours : Le Télégramme (édition Morlaix) et Ouest-France (édition Nord-Finistère). EnseignementÉcoles
Collèges
Lycées
Université de Bretagne-Occidentale (IUT de Brest, site de Morlaix)
Établissement privé par alternanceFormations adultes
Langue bretonne
SantéLe Centre Hospitalier des Pays de MorlaixAu sud du territoire communal se trouve le Centre Hospitalier des Pays de Morlaix (CHPM), qui fait partie du pôle santé débordant sur la commune de Plourin-lès-Morlaix. Capacité d'accueilLe centre comportait 968 lits et 237 places au 1er avril 2018. Les lits et les places étaient répartis de la manière suivante :
ActivitéL'activité du centre en 2017 était la suivante :
Cultes
ÉconomieMonnaie localeEn octobre 2016 une monnaie locale, le Buzuk, est créée et entre en circulation dans le pays de Morlaix[150]. Elle a pour objectif de soutenir le commerce local et renforcer le lien social puisqu'elle circule en circuits courts et éthiques[151]. Revenus de la population et fiscalitéEn 2011, le revenu fiscal médian par ménage était de 21 216 €, ce qui plaçait Morlaix au 30 015e rang parmi les 31 886 communes de plus de 49 ménages en métropole[Insee 5]. EmploiEn 2017, la population âgée de 15 ans à 64 ans s'élevait à 9 160 personnes (contre 10 289 personnes en 2012), parmi lesquelles on comptait 70,1 % d'actifs dont 55,3 % ayant un emploi et 14,8 % de chômeurs[Insee 6]. Entreprises et commercesMorlaix est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Morlaix (CCI). Création d'entreprises en 2017En 2018, Morlaix a vu se créer 99 entreprises dont :
Secteur primaire
Secteur secondaire
Secteur tertiaire
HôtelsAu 1er janvier 2020, Morlaix compte 6 hôtels pour 181 chambres soit :
CampingsMorlaix ne comptait aucun camping au 1er janvier 2020[Insee 9]. Autres hébergements collectifsMorlaix comptait une auberge de jeunesse de 79 places au 1er janvier 2020[Insee 10]. AutresLa CCI mène également un projet de reconversion urbaine de la manufacture des tabacs de Morlaix, site industriel classé monument historique, qui accueille désormais du logement, de l'enseignement (IUT de Morlaix), de l'économie (hôtel d'entreprises), des services publics (Morlaix Communauté), des ateliers d'artistes. Un projet en travaux comportant une salle de spectacle et trois salles de cinéma est en cours[153]. Culture locale et patrimoineEmblèmesHéraldiqueDeviseEn 1522, les Anglais pillent la ville en l'absence des habitants, mais s'attardent un peu trop dans les celliers. Les Morlaisiens, revenus, leur taillent des croupières. À cette occasion, la ville ajoute à ses armes deux supports, à senestre un léopard rampant (vertical et panache de la queue tourné vers l’extérieur) bicéphale figurant l’Angleterre, à dextre un lion rampant (vertical et panache de la queue tourné vers l'intérieur), auquel s'adresse la devise inscrite sur un listel : S'ils te mordent, mords les[155]. Langue bretonneEn breton, la ville se nomme Montroulez. La commune a voté la charte Ya d'ar brezhoneg le 27 juin 2008 et reçu le label de niveau 1[156] le 6 février 2009. Lieux et monumentsMorlaix abrite plusieurs édifices et constructions présentant un intérêt architectural ou historique. Architecture civileLe viaduc de Morlaix est un édifice emblématique de la ville : 292 m de longueur, 58 m de hauteur, 14 arches et 9 arceaux, 11 000 m3 de pierres de granite de l'Île-Grande. Il est construit de 1861 à 1864, pour permettre le passage de la ligne de chemin de fer Paris-Brest. L'ingénieur Fenoux en a tracé les plans. De nombreuses maisons médiévales à pans de bois sont préservées. Appelées maisons à lanterne ou à pondalez (pont-galerie en breton), elles s'organisent autour d'un hall qui s'élève sur trois à quatre niveaux[157]. Celle du 9 Grande-Rue accueille les œuvres et objets de la collection du musée de Morlaix ayant trait à l’architecture et à l’histoire de la ville – et celle dite « de la duchesse Anne » (XVIe siècle), rue du Mur. La fontaine des Carmélites, datant du XVe siècle, au pied de l'ancienne église Notre-Dame des Fontaines qui fut détruite. Les Carmélites sont arrivées à Morlaix au XVIIe siècle, à la suite de graves épidémies de peste. La ville comporte plusieurs escaliers publics anciens et des venelles. Le théâtre municipal, construit à l'italienne en 1888 et entièrement restauré. Le kiosque de la place des Otages, offert en 1903 par Auguste Ropars. Architecture religieuseL'ancien couvent des Jacobins dont l'église fondée en 1230, est la plus ancienne de la ville. Le couvent est construit au XIIIe siècle, la rosace du chevet date du XVe siècle. Il est confisqué à la Révolution, puis sert de caserne et enfin de siège la société d'archéologie du Finistère. Depuis 1887, l'église des Jacobins abrite le musée des Beaux-Arts de la ville, dont le premier conservateur est Edmond Puyo. Le couvent des Ursulines du XVIIe siècle, typiquement polylithique[158]. L'un des traits les plus frappants des couvents de Morlaix est ce polylithisme de construction[159]. L'église Saint-Mathieu, dont la tour est un des premiers édifices Renaissance de la région. Elle abrite une statue ouvrante en bois doré de la fin du XIVe siècle. Lorsqu'elle est ouverte elle offre une Trinité sculptée et des scènes peintes du nouveau Testament. Cette statue qui provient de la région de Cologne a été commandée par la Confrérie des tisserands de Morlaix. L'église abrite également un bel orgue, dont le buffet fin XVIIe contient un instrument de Heyer (1873). L'église Saint-Mélaine, de style gothique flamboyant (XVe siècle) dédiée à Melaine de Rennes. Le prieuré de Saint-Mélaine fut fondé entre 1149 et 1157 à la suite d'une donation de Guyomarc'h III, seigneur de Morlaix. L'église fut construite à la fin du XVe siècle par l'atelier d'architectes Beaumanoir. En 1879, le lanternon de l'église a été remplacé par une flèche en bois recouverte de zinc. L'église abrite de belles sablières et statuaires du XVe au XIXe, ainsi qu'un orgue de Dallam restauré en 1971[160]. Architecture militaireLe château de Suscinio (maison du corsaire Charles Cornic) et son parc botanique, situés à Ploujean, ancienne commune faisant aujourd'hui partie de Morlaix. Architecture industrielleL'ancienne Manufacture des tabacs. C'est Jean-François Blondel, architecte du roi qui a conçu la Manufacture entre 1736 et 1740. C'est aujourd'hui un lieu qui abrite l'IUT de Morlaix et l'espace des Sciences du Pays de Morlaix[161]. L'ancienne brasserie Coreff (Brasserie des Deux Rivières), aujourd'hui basée à Carhaix-Plouguer. Lieux culturelsLe musée des Beaux-Arts de Morlaix, dit aussi Musée des Jacobins (labellisé Musée de France). Le théâtre du Pays de Morlaix : il propose une programmation régulière mais accueille également de nombreuses compagnies dramatiques en résidence de création[162]. L'Espace des sciences du Pays de Morlaix situé dans la manufacture des tabacs[161]. Le Patio, centre d'initiation aux arts du Pays de Morlaix, école de musique[163]. La Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Morlaix[164]. Lango, parc des expositions de Langolvas, un espace événementiel en fonction depuis 2002. Le Bagad Sonerien Bro Montroulez, bagad du pays de Morlaix, ensemble de musiciens de musique bretonne. La Salamandre, salle de cinéma associative classée art et essai[165]. TableauxPlusieurs tableaux représentent la ville :
Personnalités liées à la commune
Nées au XVIIe siècle
Labels et récompensesEn 2010, la commune de Morlaix a été récompensée par le label « Ville Internet @@ »[167]. En juillet 2017, elle est décorée de 3 fleurs et vise la décoration de 4 fleurs[168],[169]. Notes et référencesNotes
Cartes
RéférencesInsee
Autres sources
Voir aussiBibliographie
Générale
Spécialisée
Articles connexes
Liens externes
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