Calvados (département)
Le Calvados [kalvados, kalvadɔs][2],[Note 1] est un département français de la région Normandie[3],[4],[5]. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 14. Sa préfecture est Caen. Ses sous-préfectures sont Bayeux, Lisieux et Vire Normandie. HistoireLe département a été créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir d'une partie de l'ancienne province de Normandie, regroupant diverses circonscriptions très anciennes : les diocèses de Bayeux et de Lisieux, les généralités d'Ancien Régime de Caen, de Rouen (pour le pays d'Auge : Pont-l'Évêque et Honfleur), et d'Alençon (pour les secteurs de Falaise et de Lisieux)[6]. On envisagea un temps de le nommer « Basse-Orne » puis « Orne-Inférieure ». Les deux noms se côtoient même un temps dans des actes officiels[7] avant de choisir son nom actuel qui tient d'un banc rocheux, les rochers du Calvados, sur proposition du député de Bayeux, Jean-Baptiste Delauney[8],[9],[Note 2]. La légende veut que les rochers au large d'Arromanches-les-Bains aient pris le nom du Salvador (ou Çalvador, qui serait devenu Calvados par déformation linguistique), navire de l'Invincible Armada espagnole qui s'y serait échoué en 1588, mais cette altération est invraisemblable[10]. Une hypothèse mieux fondée fait état de cartes marines rédigées en latin décrivant la côte dénudée et bosselée d'une partie de l'actuel département comme calva dorsa ou calva dossa « dos chauves »[10] (pluriel du latin classique dorsum « dos » > latin vulgaire dossum « dos » > français dos[11]). De manière topographique, ce nom ferait précisément référence à deux élévations de la côte vers Arromanches qui vues du large apparaissent chauves à cause de leur faible couverture végétale[10]. Elles servaient ainsi d'amer aux marins[10]. Cette explication a été proposée par René Lepelley, professeur à l'université de Caen[10], en 1990 et elle est largement adoptée aujourd’hui[12]. PréhistoirePeu de monuments attestent d'une occupation humaine ancienne, malgré des conditions géographiques favorables : tumulus de Colombiers-sur-Seulles, menhirs de Pierrelaye (Villy-Bocage), Pierre tournante (Livarot-Pays-d'Auge), de Pierre du Pot et Pierre de la Hauberie (Ussy, environs de Falaise) , dolmen de la Loge aux Sarrazins (Saint-Germain-de-Tallevende dans le bocage virois)[6]… AntiquitéPlusieurs cités gallo-romaines étaient situées dans le cadre du Calvados : d'ouest en est, celle des Baiocasses, qui s'est conservée avec l'évêché de Bayeux, des Viducasses, aux environs d'Évrecy et qui n'a pas perduré, celle des Lexovii, aujourd'hui Lisieux. À Vieux, le site des Viducasses (Aregenua) fait l'objet depuis 1988 d'un important programme de fouilles. Le musée de Normandie à Caen conserve de nombreux objets de cette période[6]. Au IIIe siècle, la région subit des incursions barbares (saxonnes). Bayeux et Lisieux s'entourent de murailles. Au IVe siècle, s'installent les Francs. Bayeux et Lisieux sont alors le siège d'un diocèse. Toutefois, quelques paroisses dépendent de l'évêché de Coutances (secteur de Saint-Sever) ou de Sées (secteur de Falaise)[6]. Moyen ÂgeÀ partir du IXe siècle, les Vikings ravagent la région et prennent pied par endroits (colonie danoise de Bayeux). En 911, Rollon reçoit du roi des Francs le contrôle du diocèse de Lisieux, et en 923 de celui de Bayeux. C'est à Caen que le duc de Normandie et roi d'Angleterre depuis 1066, Guillaume le Conquérant, fut enterré. À cette époque, la ville, avec son port au fond de l'estuaire de l'Orne, est en plein développement. De ses carrières, on extrait une pierre calcaire de qualité qui est exportée jusqu'en Angleterre. De nombreux établissements ecclésiastiques, protégés ou encouragés par les ducs de Normandie voient le jour : abbayes du Val-Richer, de Troarn, de Villers-Canivet, de Saint-Pierre-sur-Dives… Plusieurs fortifications du XIIe siècle sont érigées : donjon de Caen (aujourd'hui rasé), de Bonneville-sur-Touques, château de Falaise[13]. Le XIIIe siècle est marqué par l'essor du gothique : église Saint-Pierre de Caen, cathédrale de Lisieux, Saint-Gervais et la Trinité à Falaise[13]… Époque moderneÉpoque contemporaineAprès la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (), le département est occupé par les troupes prussiennes de à (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire). Seconde Guerre mondialeLe à l'aube est lancée l'opération Overlord sur les plages à l'ouest du département avec des soldats américains, anglais, français et canadiens. XXIe siècleAu , le territoire de la commune de Pont-Farcy est rattaché au département de la Manche, décision préalable à la fusion des communes de Tessy-Bocage, située dans la Manche, et de Pont-Farcy, située dans le Calvados. Pont-Farcy rejoint de fait Saint-Lô Agglo[14]. Héraldique
Ce blason rappelle celui de la Normandie historique ; la partie supérieure symbolise la Manche qui borde le département au nord. Il a été proposé par l'héraldiste Robert Louis en 1950[15]. PolitiqueLa droite a longtemps été quasi hégémonique dans le département, même après que le clan d'Ornano sous les années Giscard laisse au niveau national la place à des figures mitterrandiennes que sont les ministres Louis Mexandeau à Caen et Yvette Roudy à Lisieux. Lors des élections municipales de 2001, la fédération socialiste du Calvados est divisée entre le député Louis Mexandeau — qui vise depuis trente ans la mairie de Caen — et le maire sortant d'Hérouville-Saint-Clair, François Geindre, contraignant la rue de Solférino à la mettre sous tutelle[16]. En 2012, la gauche confirme son implantation désormais forte, en particulier dans l'agglomération caennaise, ne laissant, comme en 1997, qu'un seul siège de député à l'UMP, celui de Nicole Ameline, héritière politique de Michel d'Ornano, et offrant un siège inattendu à Les Écologistes et Isabelle Attard dans le Bessin[17]. En 2014, pour la première fois, le Front National arrive en tête dans le Calvados avec 25,99 % des suffrages lors des élections européennes.
GéographieLe Calvados fait partie de la région de Normandie[3],[4],[5]. Il est limitrophe des départements de la Seine-Maritime (par le pont de Normandie) au nord-est, de l'Eure à l'est, de l'Orne au sud et de la Manche à l'ouest, tandis que son flanc nord est constitué par les côtes de la Manche. Le point culminant du département, le mont Pinçon, avec 365 m d'altitude, se situe au sud-ouest de Caen, sur les premières hauteurs du Massif armoricain.
ClimatLe climat du Calvados est très différent selon les endroits où l'on se situe. Par exemple, dans la ville de Caen, située à une quinzaine de kilomètres des côtes, l'influence de la marée est grande. Le climat y est plutôt doux, davantage qu'au cœur de l'Orne. Les nuages vont et viennent avec la marée, alors qu'au sud, près des confins du Calvados et de l'Orne, le climat est un peu plus rude, plus froid dans les périodes hivernales, plus chaud dans les périodes estivales.[réf. nécessaire] ÉconomieTransportsLes autoroutes A13 et A84, la ligne de Mantes-la-Jolie à Cherbourg, le port de Caen-Ouistreham et l'aéroport de Caen-Carpiquet sont respectivement les principales infrastructures autoroutières et la principale ferroviaire, portuaire et aéroportuaire du département. DémographieLes habitants du Calvados sont les Calvadosiens. En 2020, le département comptait 691 453 habitants[18]. En 2022, le département comptait 704 605 habitants[Note 3], en évolution de +1,58 % par rapport à 2016 (France hors Mayotte : +2,11 %). Communes les plus peuplées
Les deux communes du Calvados ayant enregistré la plus forte croissance de population entre 2010 et 2015 relèvent de la communauté urbaine Caen la Mer : il s'agit d'Hérouville-Saint-Clair et de Colombelles avec, respectivement, + 1 026 et + 928 habitants[22]. Pyramide des âgesPyramide des âges du Calvados :
CultureDeauville accueille le Festival du cinéma américain et Cabourg celui du Cinéma romantique. Tous les ans, le premier week-end d'avril, Hérouville-Saint-Clair accueille le festival BD Des Planches et des Vaches, premier festival bas-normand du genre, ainsi que le Festival Beauregard depuis 2009. À Caen se déroulent chaque année en automne le festival Nördik Impakt, festival de culture électronique dont la soirée de clôture rassemble environ 10 000 festivaliers au parc des expositions, ainsi que les Boréales de Normandie qui se consacrent à la culture scandinave. Le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre est décerné chaque année à des journalistes du monde entier. À Dives-sur-Mer se déroulent le festival de la marionnette et la biennale internationale du livre d'artiste Biblioparnasse[23]. Chaque année, en été, les ateliers des artistes plasticiens ouvrent leurs portes au public au village d'art Guillaume-le-Conquérant. Par ailleurs, en 2009 a été inauguré « Le plus petit Musée du livre », musée nomade. Les Fêtes médiévales de Bayeux se déroulent tous les ans au mois de juillet et tous les deux ans se déroule le Festival international du cirque. En septembre, Merville-Franceville-Plage accueille le festival Cidre et Dragon. Écrivains / Artistes
Scientifiques / IndustrielsPersonnalités politiques
Personnalités historiquesPersonnalités religieuses
LangueLa langue régionale est le normand. Comme au sein de l'essentiel des régions de France, le français s'est imposé aux populations à partir du début du XIXe siècle. Les habitants des villes parlaient un français standard vers 1835, mais la prononciation y était encore influencée par la langue régionale, en particulier dans les arrondissements de Vire et de Falaise[24]. TourismeLe département compte un village parmi Les Plus Beaux Villages de France : Beuvron-en-Auge[25]. Capacité d'accueil touristique (2001)[Passage à actualiser] :
Le département se divise en pays d'accueil touristiques : le Bessin, la Plaine de Caen, le Bocage Virois, la Côte de Nacre, la Côte Fleurie, le Pays d'Auge et la Suisse normande. Le Calvados, grâce au port de Ouistreham, est une porte d'entrée sur le continent pour les Britanniques. Il y a deux aéroports, Caen-Carpiquet et Deauville-Normandie.
Les résidences secondairesSelon le recensement général de la population du , 18,4 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Le tableau indique les principales communes du Calvados dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 :
Religion
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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