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Rapidement après le début de sa diffusion, la première saison obtient un accueil critique très positif, tant pour la qualité du scénario et de la réalisation que celle du jeu des acteurs.
Synopsis
La série se présente comme une anthologie, chaque saison ayant une distribution et une intrigue distinctes[1].
La première saison se déroule en Louisiane, en 1995, et narre l'enquête de deux inspecteurs très différents de la Louisiana State Police, Rust Cohle et Martin Hart, chargés de résoudre l'assassinat d'une jeune femme coiffée de bois de cerfs et tatouée de dessins sataniques. Alors qu'ils ont quitté la police, que Rust semble parti à la dérive, que Martin est devenu détective privé, ils sont contactés et interrogés en 2012 par deux autres inspecteurs après qu'un meurtre similaire eut été commis. Cet interrogatoire construit les retours en arrière qui dévoilent les étapes de l'enquête et l'évolution des relations entre les deux hommes et leur psychologie. Après cet interrogatoire, Rust va convaincre son ancien coéquipier de reprendre l'enquête que lui n'a jamais abandonnée. À eux deux, ils vont soulever un coin du mystère d'une série de meurtres sataniques et pédophiles.
La deuxième saison prend place dans le nord de la Californie. L'officier de patrouille Paul Woodrugh retrouve un corps dans la juridiction de Ventura mais recherché dans la ville industrielle (fictive) de Vinci. Les inspecteurs Ray Velcoro, de Vinci, et Ani Bezzerides, de Ventura, sont assignés à une unité spéciale créée pour cette enquête. L'entrepreneur Frank Semyon, qui essaie de tourner la page de sa carrière criminelle, et sa femme Jordan suivent le déroulement de l'enquête de près, la victime leur ayant fait perdre beaucoup d'argent.
La troisième saison suit deux policiers, Wayne Hays et Roland West de la police d'État d'Arkansas, enquêtant sur la disparition des enfants Purcell, dans les monts Ozarks, en Arkansas.
Source et légende : Version française (VF) sur RS Doublage[24] et Doublage Séries Database[25]
Production
Développement
En , HBO a commandé une mini-série de huit épisodes[26]. Tous ont été écrits par Nic Pizzolatto et réalisés par Cary Fukunaga[1].
En , Nic Pizzolatto annonce que la série aura une deuxième saison[27] sans dévoiler ou confirmer le nombre d'épisodes[27]. Il ajoutera plus tard que cette saison comptera trois personnages principaux[27] et que l'intrigue se déroulera dans une région peu connue de la Californie, se tenant loin de Los Angeles[28]. Si Nic Pizzolatto reste à l'écriture de l'intégralité des épisodes, la réalisation serait cette fois-ci confiée à un réalisateur différent par épisode ; différents noms, dont celui de William Friedkin ont circulé[29],[30]. En , HBO confirme que la deuxième saison sera composée de huit épisodes[31] et que les deux premiers seront réalisés par Justin Lin[31].
En , HBO confirme qu'il y aura bien une quatrième saison[33], elle est prévue pour 2023. Pour la première fois depuis la création de la série, Nic Pizzolatto n'est plus show runner ni scénariste, mais simple producteur. Issa López, une réalisatrice-autrice mexicaine, le remplace[34].
En , HBO confirme le développement d'une cinquième saison par Issa López, la quatrième saison ayant été la saison la plus regardée depuis la création de la série[35].
L'une des influences majeures du scénariste et créateur de la série Nic Pizzolatto est le recueil de nouvelles fantastiques Le Roi en jaune (The King in Yellow), de Robert W. Chambers, paru en 1895. L'information a été pour la première fois rapportée par The Wall Street Journal, suivi par de nombreux médias qui tentent de décrypter sur Internet les clins d’œil des différents épisodes après leur diffusion[36]. Pizzolatto a également dit s'être inspiré des œuvres de Stephen King et Raymond Chandler, eux-mêmes influencés par les travaux de Chambers[37].
La série fait d'ailleurs des références directes à The King in Yellow. Dans l'épisode 2, Seeing Things, le journal intime de la victime révèle les mots : « Yellow King » et « Carcosa », la ville fictive où se déroule l'action de la nouvelle[38]. Certains passages de l’œuvre sont intégralement repris dans la série. Le cinquième épisode The Secret Fate of All Life est parsemé de références, avec le personnage de LeDoux disant à Cohle « nous sommes à Carcosa maintenant » et il répète que « les étoiles noires montent »[37],[38].
« Along the shore the cloud waves break,
The twin suns sink beneath the lake,
The shadows lengthen In Carcosa.
Strange is the night where black stars rise,
And strange moons circle through the skies
But stranger still is Lost Carcosa.
« Au long du lac se brisent les vagues de nuages
Les deux soleils jumeaux meurent sur ses rivages
Et les ombres s'allongent Sur Carcosa
Si étrange est la nuit sous les étoiles noires
Si étranges les lunes tournant au ciel du soir
Mais plus étrange encore Est Carcosa
[...] »
— Traduction du Roi en jaune par Christophe Thill.
Certains éléments visuels font directement référence à ce passage, intégralement recopié dans le journal de Dora Lange : les tatouages et les dessins d'astres noirs ; les « soleils jumeaux » sont représentés par la réverbération d'un soleil couchant sur un lac de Louisiane, etc[37]. Un autre passage du narrateur de la nouvelle reprend également les références ci-dessus : « C’est ce qui me trouble, le fait de ne pouvoir oublier Carcosa où les astres noirs sont suspendus aux cieux ; où les ombres des pensées des hommes se prolongent dans l’après-midi, quand les soleils jumeaux disparaissent dans le lac de Hali ; et mon esprit ne peut supporter la réminiscence du Masque Livide »[37],[38].
Le succès de la série a entraîné une vente massive de la nouvelle, le fournisseur en ligne Amazon étant temporairement en rupture de stock au mois de [39],[40]. Son édition numérique est libre de droit et disponible gratuitement en ligne[41].
Nic Pizzolatto avoue également s'être inspiré d'un fait divers, détaillé dans un documentaire de VICE revenant sur les abus sexuels sur mineurs et séances sataniques avoués en l'église Hosanna (Ponchatoula, Louisiana)[42].
Scénario : Nic Pizzolatto (saisons 1 à 3), Scott Lasser (saison 2, ep. 4 et 6), David Milch (saison 3, ep. 4), Graham Gordy (saison 3, ep. 6), Issa López (saison 4)
Note : Pour les informations de renouvellement, voir la section Production.
Cette saison de six épisodes, sans titres, est diffusée depuis le .
Accueil de la première saison
Audiences
Aux États-Unis
La première saison a réalisé de bonnes audiences. Le pilote a été suivi par 2,3 millions de téléspectateurs et 3,3 millions en incluant la rediffusion dans la soirée[53]. Pour HBO, il s'agit du meilleur démarrage d'une de ses séries depuis Boardwalk Empire, en 2010 qui a pu réunir 4,8 millions de téléspectateurs[53].
Le dernier épisode, qui a réalisé un record d'audience pour la série, a été suivi par 3,5 millions de téléspectateurs et 4,9 millions en comptant les rediffusions[54]. Il s'agit d'une augmentation de plus de 50 % par rapport au premier épisode de la série. La diffusion du dernier épisode a d'ailleurs fait planter HBO Go, la plate-forme en streaming de la chaîne, en raison d'un trop grand nombre de connexions[55].
Selon HBO, la première saison a été suivie en moyenne par 11 millions de téléspectateurs en incluant les multiples rediffusions sur la chaîne et les plates-formes de vidéo à la demande ou de rattrapage[56],[57]. Il s'agit de la meilleure performance pour une série en première saison depuis Six Feet Under en 2001, qui a été suivie par 11,4 millions de téléspectateurs[26].
Réception critique
La première saison a rapidement reçu un accueil critique positif. L'agrégateur de critiques Rotten Tomatoes affiche 88 % de critiques positives avec le label « Certified Fresh » et une note moyenne de 8,4⁄10 d'après 53 critiques[58]. Sur Metacritic, 39 critiques totalisent 88⁄100 de critiques positives, accordant à la première saison le label « Universal acclaim »[59]. Le San Francisco Chronicle indique que « les dialogues sont riches, expressifs et provocateurs, et ils ajoutent une once de gothique à la série. Le réalisateur Cary Joji Fukunaga fait bon usage des décors de Louisiane, leur donnant autant d'importance que les personnages de Cohle et Hart. Tous les acteurs sont superbes, mais McConaughey et Harrelson forment une classe à eux seuls[60],[61]. » Sur le site HitFix, un critique ajoute que « les deux personnages principaux sont si puissants, les dialogues si évocateurs, le style si intense, que le format hybride de mini-série d'anthologie choisi par Pizzolatto annonce un possible changement dans le domaine des séries télévisées dramatiques[62],[63] ». En France, le blog Le Monde des Séries compare le pilote à un roman policier : « True Detective, la nouvelle série policière de HBO, la série la plus attendue de ce début d'année, puise à cette source qui a alimenté tant de succès, tant de chefs-d'œuvre, qui a achevé de populariser un genre trop longtemps considéré par erreur comme mineur, comme peu recommandable, comme insuffisamment littéraire. Cette fiction, créée et écrite par Nic Pizzolatto, accomplit un fascinant bond en arrière pour ramener du passé un récit qui pourrait être un énorme livre, un récit radical, violent, âpre, qui se soucie d'une seule chose : raconter une histoire[64]. »
Après la diffusion du quatrième épisode, certains critiques qualifient la série de « meilleur programme à la télévision[65] » et beaucoup remarquent le plan-séquence de six minutes à la fin de l'épisode[66]. The A.V. Club écrit qu'« il y a peu de chance que nous revoyons à nouveau une telle séquence de tension aussi bien maîtrisée sur nos écrans en 2014. Cette scène est à ce jour le point d'orgue de la réalisation de Cary Fukunaga[67],[68]. » Le magazine Time le qualifie de « tour-de-force » et écrit qu'il s'agit de l'une des scènes les plus incroyables de la télévision cette année[69],[70]. Rolling Stone ajoute que l'« échange de tirs final est la meilleure séquence d'action de la télévision depuis l'épisode Blackwater de Game of Thrones[71],[72]. »
Accueil de la deuxième saison
Aux États-Unis, les critiques ont été beaucoup plus mitigées pour cette deuxième saison que pour le premier opus. Ainsi Rotten Tomatoes affiche un score de 65 % de critiques positives[73] (contre 85 % en saison 1) tandis que Metacritic lui donne un score de 61⁄100 (contre 85⁄100)[74].
L'audience moyenne par épisode lors de leur première diffusion aux États-Unis a été de 2,6 millions de téléspectateurs. Le pilote de la saison 2 a drainé 3,17 millions de téléspectateurs tandis que le final en a attiré 2,73 millions.
En France, Télérama, à la vue de la saison entière parle « d'un échec quasi général. Le miracle n'a pas eu lieu. Trop attendue, trop pressée d'exceller, la saison 2 de True Detective a déçu sur presque toute la ligne. Elle a multiplié les lourdeurs, les maladresses, les artifices, les longueurs »[75]. Le blog Le Monde des Séries considère que « la saison 2 n'a ni à pâlir, ni à rougir. La trame des huit épisodes est complexe et riche. Elle n'est pas tout à fait assez tendue, ni assez cohérente. Il manque, on le sent, un peu de travail, de réécriture, d'appropriation du récit »[76].
↑Citation originale : « The dialogue is rich, colorful and provocative, adding to the gothic sensibilities of the series. Director Cary Joji Fukunaga makes great use of the Louisiana location, giving it as much importance to the story as the characters of Cohle and Hart. All the performances are superb, but those of McConaughey and Harrelson are in a class by themselves. ».
↑Citation originale : « The two central performances are so powerful, the dialogue so evocative, the look so intense, that they speak to the value of the hybrid anthology format Pizzolatto is using here—points to a potentially fascinating shift in dramatic series television. ».
↑Citation originale : « We might not see another sequence of such sustained tension on our TVs in 2014. This is the crowning achievement of Cary Fukunaga's True Detective direction thus far. ».
Alexis Brocas, « Trois séries qui doivent beaucoup à la littérature : True Detective, The Wire (Sur écoute), Empire Falls », Le Magazine littéraire no 567, Sophia Publications, Paris, , p. 75, (ISSN0024-9807)