La dyspareunie (dys- : difficulté -pareunie : accouplement) ou algopareunie (algo- : douleur) est une douleur chronique de nature et d'intensité variables ressentie chez la femme ou l'homme[1] lors des rapports sexuels[2].
Ces douleurs sont le plus souvent d'origine organique[4], mais elles peuvent également être d'origine psychogène[5] ou avoir une composante psychique, qui peut justifier l'aide d'un psychologue (qui pourra proposer une thérapie cognitive et comportementale, par exemple)[6].
Chez les femmes
Selon les auteurs et les définitions retenues, les dyspareunies concernent 4 à 28 % des femmes.
On peut distinguer :
les dyspareunies profondes, qui signent plutôt une affection intra-abdominale comme l'endométriose (qui peut être intriquée avec une endométriose digestive)[8] ;
les dyspareunies post-ménopause, qui se manifestent à la ménopause[9] ou après celle-ci ou post-partum (qui suivent un accouchement)[10],[11] (une enquête faite au Centre hospitalier universitaire d'Angers par des questionnaires anonymes distribués à 2 et 6 mois du post-partum a montré que 57 % des femmes qui ont répondu éprouvaient des douleurs au moment de la reprise de la sexualité après une naissance[11]). Les complications d'une épisiotomie en sont l'une des causes possibles, éventuellement à long terme[12] ;
Les candidoses ou d'autres infections sont un facteur de douleur sexuelle[13].
Chez les hommes
La dyspareunie, de prévalence mésestimée, peut survenir à tout âge, mais en moyenne à la cinquantaine[14].
Le sexe anal peut causer des douleurs, un symptôme appelé anodyspareunie[16]. Ce symptôme a surtout été étudié dans le sexe anal entre hommes gaycisgenres, et selon une revue de littérature de 2007, les causes peuvent être très diverses, allant de maladies anales à des complexités émotionnelles ou relationnelles, voire tout simplement un manque d'éducation sexuelle sur la pénétration de l'anus[16].
Un autre article de synthèse, paru en 2023, déplore le manque de recherche sur le sujet, avec seulement deux études publiées sur l'anodyspareunie des femmes hétérosexuelles cisgenres et aucune sur d'autres groupes sexuels[17]. Cette synthèse met surtout en avant le fait que les personnes qui déclarent souffrir d'anodyspareunie ont tendance à l'attribuer à des facteurs psychologiques[17].
Traitements
Selon une étude récente (2016), chez la femme la rééducation périnéale par massages ne semble pas donner de résultats très significatifs en termes de diminution de la prévalence des douleurs périnéales et dyspareunies à 15 jours ni à 12 mois après l'accouchement[18], pas plus que le massage digital périnéal au cours du 3e trimestre de grossesse[18] (excepté chez des femmes ayant déjà accouché « par voie basse »[18]).
Des compresses chaudes apposées durant la seconde phase du travail lors de l'accouchement n'ont pas non plus diminué les douleurs périnéales ni les dyspareunies 3 mois après l'accouchement[18] ;
↑Rigaud J, Delavierre D, Sibert L, Labat JJ, « Algorithmes diagnostiques des douleurs pelvipérinéales chroniques : des symptômes aux syndromes [Diagnostic algorithms for chronic pelvic and perineal pain: from symptoms to syndromes] », Prog Urol, vol. 20, no 12, , p. 1035-43. (PMID21056382, DOI10.1016/j.purol.2010.09.011)modifier
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