Le trouble oppositionnel avec provocation (TOP), décrit dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), est, chez l'enfant et l'adolescent, un ensemble de comportements négatifs, hostiles ou provocateurs envers des détenteurs de l'autorité, allant au-delà d'un comportement infantile habituel. Les individus souffrant de ce trouble ont tendance à se montrer agressifs et colériques[1]. Ils importunent les autres sans but apparent, ils les accusent plutôt que d'admettre leurs erreurs et ils sont facilement irrités. Ils sont rancuniers et enclins à la vengeance. Si ce trouble n'est pas dépisté, ces enfants peuvent causer une détresse considérable dans leur entourage. Le DSM-5 a proposé de le classer dans une nouvelle catégorie diagnostique dite « Troubles disruptifs, du contrôle des impulsions et des conduites ».
Diagnostic
Pour diagnostiquer le trouble, ces comportements doivent durer environ six mois[1],[2]. De plus, selon les critères diagnostiques du DSM-Ill-R, le trouble oppositionnel avec provocation est défini comme une perturbation chez l'individu où il est possible d'observer au moins cinq des signes suivants :
se met souvent en colère,
conteste souvent ce que disent les adultes,
s'oppose souvent activement aux demandes et aux règlements des adultes,
fait souvent de façon délibérée des actes qui dérangent les autres,
« en veut » souvent à autrui de ses propres erreurs,
est souvent susceptible ou facilement agacé par autrui,
est souvent en colère ou rancunier,
est souvent haineux ou vindicatif,
jure fréquemment ou utilise des expressions obscènes[3].
Sans traitement, environ 52 % des enfants atteints de trouble oppositionnel avec provocation, continueront à rencontrer les critères du DSM-IV durant plus de trois ans et environ la moitié d'entre eux souffriront de graves troubles de la conduite[7].
Traitements
La thérapie familiale systémique associée (dans le même temps ou dans un second temps) à une psychothérapie individuelle parait la méthode de choix pour traiter ce trouble qui révèle souvent une dynamique familiale dysfonctionnelle, parfois cachée. La thérapie cognitivo-comportementale est décrite comme l'un des principaux traitements efficaces[8],[9]. Il existe aussi des thérapies médicamenteuses.
↑Patricia Berger, Les symptômes, les critères et les diagnostics du trouble des conduites, du trouble oppositionnel avec provocation, du trouble dépressif majeur et du trouble dysthymique selon le genre chez les adolescents, (lire en ligne).
↑D Petot, « Pourquoi l'hyperactivité infantile évolue-t-elle fréquemment vers le « trouble oppositionnel avec provocation » ? », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 52, no 2, , p. 97–103 (ISSN0222-9617, DOI10.1016/j.neurenf.2003.11.001, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bLarkby CA, Goldschmidt L, Hanusa BH, Day NL., « Prenatal alcohol exposure is associated with conduct disorder in adolescence: findings from a birth cohort. », Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, vol. 50, no 3, , p. 262-271 (PMID21334566)modifier
↑Brooks B. Gump et al. (2017) Background lead and mercury exposures: Psychological and behavioral problems in children Author links open overlay panel | Environmental Research | Volume 158, Octobre, Pages 576-582 | https://doi.org/10.1016/j.envres.2017.06.033 |(résumé)
↑(en) Lahey, B., Loeber, R., Quay, H., Frick, P., et Grimm, J., (1992) Oppositional defiant and conduct disorders: Issues to be resolved for the DSM-IV. Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, 31, 539-546.
↑Guay Marie-Claude, Giroux Samuel, Chartrand Carine, « Impacts d'une thérapie comportementale sur les comportements d'opposition et de provocation d'enfants d'âge préscolaire qui présentent un TDAH, un trouble oppositionnel et un retard de langage », Perspectives Psy, 2011/3 (Vol. 50), p. 256-262. URL : https://www.cairn.info/revue-perspectives-psy-2011-3-page-256.htm
(en) Mélanie Lapalme et Michèle Déry, « Nature et gravité du trouble de l'opposition avec provocation et du trouble des conduites selon qu'ils surviennent ensemble ou séparément chez l'enfant », The Canadian Journal of Psychiatry, vol. 54, no 9, , p. 605–613 (ISSN0706-7437 et 1497-0015, DOI10.1177/070674370905400905, lire en ligne, consulté le )
Geneviève Dionne, Michèle Déry et Jean Toupin, « Les habiletés cognitives d'élèves du primaire présentant un trouble oppositionnel avec provocation ou un trouble des conduites », Canadian Journal of Education / Revue canadienne de l'éducation, vol. 33, no 1, , p. 57–82 (ISSN0380-2361, lire en ligne, consulté le )
Gilbert Diatkine et Marta Maffioli, « De l’accordage affectif à l’interprétation. Tendance antisociale et troubles oppositionnels avec provocation: », Enfances & Psy, vol. N° 73, no 1, , p. 67–78 (ISSN1286-5559, DOI10.3917/ep.073.0067, lire en ligne, consulté le )