L'onychophagie est l'acte de se ronger les ongles, en général des mains, et parfois des pieds.
L'onychophagie est classée comme dans la catégorie « obsessive-compulsive and related disorders » dans le DSM-5 et comme faisant partie d'« autres troubles précisés du comportement et troubles émotionnels apparaissant habituellement durant l'enfance et l'adolescence » (F98.8) dans la CIM-10. Il était classé comme un trouble du contrôle des impulsions dans le DSM-IV.
Histoire médicale
En 1908, Edgar Bérillon se demande si ce "tic" est un signe de dégénérescence [1]. C'est l'une des pathologies pour lesquelles ont été développées les thérapeutiques dites comportementales[2].
Description
Dans son expression instinctive et minimale, l'onychophagie correspond à l'utilité de régulariser l'extrémité des ongles qui ne cessent de pousser tout au long de la vie.
Cependant chez certains individus (enfants ou adultes plus rarement) cette activité « hygiénique » devient exagérée, compulsive puis non maîtrisable. Elle aboutit alors à la détérioration plus ou moins grave de l'extrémité des doigts ainsi que de l'éponychium.
Il s'agit d'un acte automutilateur, répondant à une très forte anxiété[3], et tend à être associé à d'autres comportements, comme le mordillement compulsif des lèvres, le bruxisme[4], l'acné excoriée ou la trichotillomanie[3]. On le compare parfois à d'autres types d'automutilation[5].
Prise en charge
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Les solutions à cette pratique sont multiples, mais la volonté personnelle reste la meilleure[réf. nécessaire].
de possibles répercussions dentaires, quand en se rongeant compulsivement les ongles, les dents connaissent d'incessantes petites lésions, éventuellement aggravée par un bruxisme[10], ce pourquoi cette pathologie est parfois mise en lien avec certaines « dysfonctions cranio-mandibulaires »[11] ;
des intoxications chroniques, par exemple chez des utilisateurs de pesticides[12].
Selon Rabarin & al (2017), c'est la première cause d'infections aiguës du complexe pulpo-unguéal (IACPU, infections les plus fréquentes
de la main)[13].
↑Berillon E & Psysiol R.H.P (1908). L'onychophagie est-elle un signe de dégénérescence. Ren. hypnot. psjichol. physiol, 23, 27
↑Philippe, J. (2012). Histoire de la thérapeutique comportementale. Revue d'Orthopédie Dento-Faciale, 46(1), 111-117|résumé
↑ a et bAntje Bohne, Nancy Keuthen et Sabine Wilhelm, « Pathologic hairpulling, skin picking, and nail biting », Annals of Clinical Psychiatry: Official Journal of the American Academy of Clinical Psychiatrists, vol. 17, no 4, , p. 227–232 (ISSN1040-1237, PMID16402755, DOI10.1080/10401230500295354, lire en ligne, consulté le )
↑Migraine D (1998). Bruxisme et onychophagie chez l'enfant en relation avec les troubles d'anxiété du sommeil, de l'hyperactivité et de la vigilance (Doctoral dissertation)
↑Duhard É (2014) Les paronychies. La Presse Médicale, 43(11), 1216-1222.
↑Salmon-Ehr, V., Mohn, C., & Bernard, P. (1999). Mélanonychies longitudinales secondaires à une onychophagie. In Annales de dermatologie et de vénéréologie (Vol. 126, No. 1, pp. 44-45). Masson
↑BENHABIB-DAMERDJI, Z. (2006). ODF et dysfonctions cranio-mandibulaires. L'Orthodontie Française, 77(4), 461-469.
↑Dupupet, J. L., Adjemian, A., Grillet, J. P., & Garnier, R. (2010). Étude d’ergoexpologie aux fongicides dithiocarbamates auprès de professionnels de trois secteurs agricoles. Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, 71(4), 638-643.
↑Rabarin, F., Jeudy, J., Cesari, B., Petit, A., Bigorre, N., Saint-Cast, Y., ... & Raimbeau, G. (2017). Les infections du complexe pulpo-unguéal. Prise en charge et traitements. À propos de 103 cas. Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, 103(6), 649-652|résumé.
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Nail biting » (voir la liste des auteurs).