Semouse
La Semouse ou Sémouse[1] est une rivière française des départements de la Haute-Saône et des Vosges, et un sous-affluent du Rhône par la Lanterne et la Saône. ÉtymologieLe mot Mouze viendrait de Mosa en latin (ou Moûze en Wallon), et aurait une origine commune avec le nom du cours d'eau de la Meuse. Ce serait une vieille réminiscence des croyances celtiques qui font des fleuves un dieu, une personne en quelque mesure. Elle peut également s'orthographier ou se prononcer Sémouse ou Sémouze. La vallée de la Semouse s'appelait Vallée de Saint Mouze[3]. GéographieLa Semouse ou Sémouse est une rivière de 41 km[1] qui prend sa source sur un plateau (altitude 550 m environ), au lieu-dit Gérardfaing sur le territoire de la commune vosgienne de Bellefontaine, sur le flanc sud des monts Faucilles. Une fontaine située près d'une ferme, au lieu-dit Le Calvaire, peut être symboliquement considérée comme source de la Semouse. Elle poursuit son chemin en traversant Bellefontaine, la vallée qui porte son nom et Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône). Elle rejoint la Lanterne, affluent de la Saône à Bassigney, à 224 m d'altitude, à l'ouest de Conflans-sur-Lanterne. Communes et cantons traversésDans les deux départements de la Haute-Saône et des Vosges, la Sémouse traverse les quinze communes[1] suivantes, de La Pisseure Ainvelle, Plainemont, Dampierre-les-Conflans, Briaucourt, Bassigney, Saint-Loup-sur-Semouse, Magnoncourt, Corbenay, Aillevillers-et-Lyaumont, Xertigny, Le Clerjus, Plombières-les-Bains, Bellefontaine, Conflans-sur-Lanterne. Bassin versantLa Sémouse traverse les six zones hydrographiques U042, U043, U044, U045, U046, U047 de 449 km2 de superficie totale[1]. Ce bassin versant est constitué à 51,12 % de « forêts et milieux semi-naturels », à 45,35 % de « territoires agricoles », à 3,25 % de « territoires artificialisés », à 0,132 % de « surfaces en eau »[1] Organisme gestionnaireAffluents
HydrologieLa Semouse à Saint-Loup-sur-SemouseLes débits de la Semouse ont été observés durant une période de 36 ans à Saint-Loup-sur-Semouse (de 1974 à 2009) [2]. Le module de la rivière y est de 5,8 m3/s pour une surface de bassin de 222 km2[2]. La rivière présente d'importantes fluctuations saisonnières de débit, avec des hautes eaux hivernales de 8,35 à 9,79 m3/s de décembre à mars inclus, et des maigres d'été, en juillet-août-septembre, entraînant une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 1,78 m3/s au mois d'août. Étiage ou basses eauxLe VCN3 peut chuter jusque 0,65 m3/s, en cas de période quinquennale sèche. CruesLes crues peuvent être très importantes. En effet, les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 65 et 81 m3/s. Le QIX 10 est de 92 m3/s, le QIX 20 de 100 m3/s et le QIX 50 de 120 m3/s. Le débit instantané maximal enregistré est de 130 m3/s le , tandis que la valeur journalière maximale était de 84,1 m3/s le même jour. En comparant ces valeurs avec l'échelle des QIX de la rivière, il ressort que ces crues étaient plus que cinquantennales, peut-être centennales, et donc très exceptionnelles. Lame d'eau et débit spécifiqueLa lame d'eau écoulée dans cette partie - la plus importante - du bassin versant de la rivière est de 826 millimètres annuellement, ce qui est très élevé et résulte d'une pluviosité fort abondante sur ce bassin, situé sur le versant sud fort arrosé des monts Faucilles. Le débit spécifique (Qsp) se monte ainsi à 26,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin. Son histoire industrielleLa vallée de la Semouse a été le siège pendant de nombreux siècles (du XVIe siècle au milieu du XXe siècle) de nombreuses forges. En effet, ce sont plus d'une dizaine qui se sont installées le long de son parcours. D'où son surnom de « Vallée des Forges ».
Il y a eu également :
Dès le milieu du XIXe siècle Victor puis Albert de Pruines (héritiers de André Hildebrand, qui a transformé l'ancienne usine de Plombières en fabrique de coutellerie, en 1846 : papeterie de la fin du XVIe siècle à 1839, ayant appartenu à Beaumarchais de 1780 à 1788, puis usine de porcelaine de 1839-1846, incendiée en 1842)[4] installèrent un train à voie étroite (tacot) pour relier les usines des deux vallées (la ligne faisait un peu plus de 8 km et devait avoir des pentes dépassant les 5 à 6 %), démarrant à la Gare de Plombières (cote 400 m env.), elle passait aux lieux-dits : Le Gros Chêne (cote 530 m), La Bassotte (cote 550 m : point culminant du trajet), La Chenevière (cote 530), Le Voicieux, et au Moulin de Ruaux (cote 500), son parcours finissait du Fays Bois (cote 440 env.) vers la Forge de Semouse (cote 418) et vers la Forge Neuve (cote 400). Une liaison de 1,5 km environ a existé aussi vers l'usine du Blanc Murger. Elle passait le long de la Semouse et du coteau, en contrebas du hameau Les Gouttes, à l'opposé de la RD20a. Ce tacot a fonctionné de 1922 à 1953. Le tracé du tacot est visible sur la carte ci-contre : trait noir. Dans les années 1970, un projet d'installation d'une papeterie était envisagé à Semouse. Les bâtiments ont commencé à sortir de terre avant d'être abandonnés puis démolis. Le projet tomba à l'eau.
Au fil du XXe siècle, et des fermetures des Forges de Semouse, Forge Neuve, la Forgette et Forge d'Allongis, la vallée (en amont d'Aillevillers) s'est endormie progressivement (il subsiste la Tréfilerie du Blanc Murger en activité, le hameau habité de Semouse avec son beau château et la chapelle). Si bien que les paysages se sont totalement refermés par la végétation et les plantations incohérentes d'épicéa et de sapin. La Semouse a été le terrain de jeu de kayakistes et de céistes jusque dans les années 1990. Ceux-ci profitaient de lâchés d'eau d'une retenue d'une ancienne usine de la vallée. Un projet d'aménagement de la rivière pour la descente en kayak et en canoë avait même été évoqué dans les années 1998/1999. Faune et flore
Contrat de rivièreUn contrat de rivière est en cours d'exécution sur le bassin versant de la Lanterne. La Semouse est donc concernée. Les enjeux :
Le budget global de ce contrat se monte à près de 38 000 000 € HT, soit 45 000 000 € TTC (bassin versant de la Lanterne tout entier). Au niveau du Bassin Versant de la Semouse "amont", qui comprend aussi les rivières de l'Augronne et de la Combeauté, le budget s'élève à 16 110 000 € HT, cela représente plus de 40 % du budget global du contrat. Le reste du budget est réparti sur six autres sous-bassins (Breuchin, Planey, "Haute" Lanterne, "Moyenne" Lanterne, "Basse" Lanterne et Semouse "aval") . C'est l'Établissement Public Territorial de Bassin Saône Doubs (EPTB Saône Doubs) qui mène ce contrat de rivière. Voilà ce que l'on peut lire sur le site internet de l'établissement : Le Syndicat Mixte Saône et Doubs est reconnu, depuis , en qualité d'Établissement Public Territorial de Bassin (EPTB). Avec l'appui de ses Collectivités adhérentes, cette évolution conforte son rôle d'impulsion, de coordination et de mise en œuvre des programmes d'aménagement et de gestion dans les domaines des milieux aquatiques, de la biodiversité, des inondations et de la ressource en eau. La présentation du contrat de rivière Lanterne : 110 actions pour une gestion durable du bassin versant est disponible sur ce site en format PDF. Liens externes
Voir aussiNotes et référencesRéférences
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