28e brigade mécanisée
La 28e brigade mécanisée, de son nom complet la 28e brigade séparée mécanisée nommée d'après les chevaliers de la campagne d'hiver (en ukrainien : 28-ма окрема механізо́вана брига́да імені Лицарів Зимового Походу, abrégé en 28 ОМБр ; numéro d'unité militaire А0666), est une grande unité d'infanterie mécanisée de l'Armée de terre ukrainienne. La brigade actuelle reprend le numéro d'une ancienne unité soviétique, la 28e division de fusiliers motorisés de la Garde. Son nom comporte un titre honorifique faisant référence à la première campagne d'hiver de - de l'Armée populaire ukrainienne contre l'Armée rouge. HistoriqueFiliation et Seconde guerre mondialeLa filiation de la brigade actuelle remonte à la Seconde Guerre mondiale. En -, la 180e division de fusiliers (en russe : 180-я стрелковая дивизия) de l'Armée rouge est constituée dans le district militaire balte, à partir des membres de l'ex Armée estonienne, à la suite de l'occupation et annexion des pays baltes par l'URSS. Le , au début de l'invasion allemande, la division est rattachée au 22e corps de fusiliers et est en second échelon à Võru et Petchory. Le , elle participe à la contre-offensive soviétique contre le 56e corps allemand (de Manstein), échouant sur les rives de la Daugava. Au sein du front du Nord-Ouest, elle est battue à Porkhov en début , connaissant beaucoup de désertions, elle contre-attaque à la mi-, reprenant Staraïa Roussa, participe à la défense autour de Demiansk en , puis à l'encerclement de la poche de Demiansk en -. En récompense, elle obtient le le titre d'unité de la Garde et est renommée 28e division de fusiliers de la Garde (28-я гвардейская стрелковая дивизия). En , une seconde 180e division de fusiliers est formée, qui participe à la reprise de Kiev en , puis est casernée après-guerre à Belgorod-Dniestrovski dans la RSS moldave, dépendant de la 14e armée du district militaire d'Odessa[1], devenant ensuite la 27e brigade mécanisée de la 28e division mécanisée d'Ukraine, qui est dissoute en . La 28e division de fusiliers de la Garde reçoit de nouveaux titres honorifiques pour sa participation à la reprise de Kharkov (le titre de Харьковская, « Kharkovskaïa ») et à la conquête de Iassy (obtenant l'ordre du Drapeau rouge). En , elle fini la guerre en Bulgarie, au sein de la 37e armée. La division est renommée le 28e division de fusiliers motorisés de la Garde, à la suite de son équipement en véhicules blindés. Elle est durant la guerre froide cantonnée à Tchornomorske, elle aussi dans le district militaire d'Odessa, en sous-effectif en temps qu'unité-cadre en attendant une mobilisation. Elle aligne en un total de 3 950 hommes, 40 T-54/55, 180 T-64A, 114 BMP-1, 3 BTR-50, 197 BTR-70, 90 obusiers de 122 mm D-30 et 36 obusiers de 152 mm D-1 (ru)[2]. Brigade ukrainienneAprès l'indépendance ukrainienne, les hommes de la 28e division de fusiliers motorisés de la Garde prêtent leur serment d'allégeance à l'Ukraine en , leur unité est renommée la 28e division mécanisée de la Garde (en ukrainien : 28-му гвардійську механізовану дивізію) en , elle est intégrée au 6e corps d'armée. De , la transformation de la division en brigade est initiée et la division est finalement renommée 28e brigade mécanisée de la Garde en . Elle a participé à la guerre du Donbass en - : un groupe tactique y a été envoyé à l'ouest de Donetsk en , puis participant à la seconde bataille de l'aéroport de Donetsk. Son titre d'unité de la Garde a été retiré en , dans le cadre de la décommunisation en Ukraine. Le , la 28e brigade mécanisée a reçu le titre honorifique de « chevaliers de la campagne d'hiver »[3]. Invasion russe de l'UkraineBataille de Mykolaïv (février - août 2022)À partir du début de l'invasion russe en Ukraine, la 28e brigade combat dans le Sud-Ouest de l'Ukraine, défendant l'accès à Odessa et empêchant un débarquement à Kobleve (uk). Elle est ensuite envoyé en renfort des 59e brigade motorisée et 80e brigade d'assaut aérien à Mykolaïv en défense de la ville. Un seul bataillon mécanisé est resté stationné à Odessa. Les soldats expérimentés de la 28e brigade mécanisée participent à la formation des militaires de la 126e brigade de défense territoriale[4]. A partir du , la brigade participent aux contre-attaques afin de désenclaver la ville en direction du sud. Appuyée par le 131e bataillon de reconnaissance, elle repousse les troupes russes d'une dizaine de kilomètres et libère les villages de Prybuzke puis les et ceux de Possad-Pokrovske (uk)[5], Stepova-Dolyna et Luch[6]. Des éléments de la brigade parviennent à atteindre Oleksandrivka sur les bords du fleuve Dniepr. Entre et , les soldats de la 28e mènent des combats à Oleksandrivka et Tavriske à l'ouest de l'oblast de Kherson[7]. Elle reste positionnée et prend activement part aux combats entre Mykolaiv et Kherson dans ce secteur les mois suivants[6]. Le , une roquette russe touche le poste de commandement de la brigade près de Mykolaïv, tuant le commandant et trois officiers supérieurs. La brigade, presque indemne subi ses premières pertes importantes[4]. Contre-offensive de Kherson (août - novembre 2022)A partir de , elle participe à la contre-offensive de Kherson[8]. Elle engage les russes sur le flanc sud de l'Autoroute M14 (uk) aux côtés de la 241e brigade de défense territoriale où elle font face à la 126e brigade de défense côtière, 127e brigade de reconnaissance et 331e régiment aéroporté là où ils étaient précédemment positionné entre Stepova Dolyna et Tavriiske. S'ils parviennent à briser la première ligne rapidement, ils sont ensuite repoussé par une contre-attaque[9]. Entre le et le , la brigade mène de violents combats autour de la localité de Pravydne sans réussir à percer[10]. Elle subit des pertes, 5 BMP-2, 1 T-64, 1 SBA Novator sont perdus, au moins 12 hommes sont tués[11],[12]. Fin , des éléments de la 28e sont transférés sur le flanc gauche et participent à la percée de Doudtchany. Le , la brigade est entrée dans Kherson après l'évacuation de la tête de pont russe[13]. Secteur Bakhmout - Horlivka (depuis décembre 2022)En , elle est ensuite envoyée dans le Donbass : où elle est engagée dans la bataille de Bakhmout, nouveau point focal de l'offensive d'hiver russe, y subissant de lourdes pertes[14]. Elle défend le flanc sud de Bakhmout autour de Kurdiumivka et Ozarianivka avec la 60e brigade mécanisée. où elle est déployé depuis. Ici, début , appuyée par la 4e brigade de réaction rapide, elle inflige de lourdes pertes aux unités russes qui tentent de déborder les positions de la 53e brigade mécanisée pour attaquer la ville par le sud[15]. Elle conserve des positions sur le flanc jusqu'à la chute de la ville en . A l'été , elle contre-attaque entre Kurdiumivka et Andriïvka avec la 3e brigade d'assaut[16]. La 28e brigade lance d'abord une attaque de diversion contre les Russes à Kurdyumivka – pour les distraire de leur véritable cible, puis a traversé le canal Siversky Donets–Donbass, coupant la route dans la direction ouest-est, en direction du hameau d'Andriivka. L'assaut de la 28e est stoppé par des champs de mines et l'artillerie russe juste avant Andriivka. Des éléments de la 83e brigade d'assaut aéroporté appuyés par des T-90 du 80e régiment de chars contre-attaquent mais subissent de lourdes pertes et sont repoussés[17]. Au cours des mois suivants, elle conserve ses positions et repousse les contre-attaques russes[18]. En , suite à la loi ukrainienne autorisant certaines catégories de prisonniers à servir volontairement dans l'armée, la 28e brigade mécanisée est l'une des unités à intégrer un certain nombre d'entre eux dans ses rangs[19]. Le elle abat un Su-25 dans la région de Pokrovsk[20]. StructureOrdre de bataille
Matériel et équipementLa brigade est équipée à la façon type de l'armée ukrainienne et semble avoir peu bénéficié des livraisons occidentales en dépit de son expérience au combat :
Notes et références
Voir aussiLien externe
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