Attaque chimique d'Ouqayribat
L'attaque chimique d'Ouqayribat est commise au cours de la guerre civile syrienne, le , elle tue plusieurs dizaines de civils dans l'est de Hama. DéroulementL'attaque est menée contre cinq villages situés à l'est du gouvernorat de Hama : Ouqayribat, Jrouh, Slaliyah, Al-Qastal et Hamadi Omar, alors contrôlés par l'État islamique[1]. Selon le « gouvernement intérimaire syrien » — une structure de l'opposition syrienne siégeant à Gaziantep, en Turquie — le Réseau syrien des droits de l'homme (SNHR), le Centre de documentation des violations en Syrie (VDC) et Human Rights Watch[3], des missiles sont tirés par des avions le , à 7 h 30 du matin[1]. Les ONG enquêtent difficilement à cause de la présence de djihadistes dans la région mais les témoignages des habitants ainsi que des photos montrent notamment des enfants inertes qui seraient morts dans leur sommeil[1]. Les témoignages recueillis évoquent aussi, selon Le Monde, « des cas de suffocation, de rétrécissement de la pupille, d'incontinence et de vomissements, autant d'éléments caractéristiques d'une exposition au gaz sarin »[1]. EnquêtesL'attaque passe totalement inaperçue dans les médias occidentaux et ne provoque aucune réaction internationale[1]. La région est pauvre et isolée, peu de photos et de vidéos sont prises par les habitants qui craignent également des représailles de l'État islamique[1]. L'attention est également retenue par le siège et la bataille d'Alep, alors en train de s'achever[1]. Cependant l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) se déclare alors « sérieusement préoccupée » par les allégations d'attaques chimiques[1]. Human Rights Watch publie un rapport le dans lequel il impute l'attaque au régime syrien[2]. L'ONG affirme que « des avions de guerre du gouvernement semblent avoir largué des bombes munies d'agents neurotoxiques » sur les villages de Jrouh et Al-Slaliyah le 12 décembre 2016[2]. Les enquêtes et rapports d'autres ONG et différents observateurs imputent également l'attaque au régime syrien[4],[5],[6],[7]. Bilan humainSelon le Réseau syrien des droits de l'homme (SNHR), l'attaque fait au moins 35 morts[1]. Le Centre de documentation des violations en Syrie (VDC) chiffre pour sa part le nombre des victimes à 85 tués, tandis que le « gouvernement intérimaire » et l'UOSSM[8] donnent un bilan de 93 morts[1] et Human Rights Watch est en mesure d'identifier 67 morts[3],[9]. Le nombre de blessés et personnes intoxiquées est estimé à 300 et 500 selon les premières sources, dans le contextes de lourdes frappes aériennes du régime syrien avant et après les attaques chimiques. Selon Benjamin Barthe, journaliste du Monde : « La difficulté à réunir des éléments précis dans les zones sous le contrôle de l’EI, où les habitants rechignent à parler de peur des représailles des djihadistes, explique la disparité dans les bilans »[1]. Notes et références
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