Raid d'al-AmrRaid d'al-Amr
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Géolocalisation sur la carte : Syrie
Le raid d'al-Amr, ou raid d'al-Omar, a lieu dans la nuit du 15 au , lors de la guerre civile syrienne. Il est mené par l'armée américaine dans un champ pétrolier tenu par l'État islamique près de Mayadine, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor. DéroulementDans la nuit du 15 au , l'armée américaine lance un raid contre le champ pétrolier d'al-Amr (ou al-Omar), au sud-est de Deir ez-Zor, dans une région entièrement contrôlée par l'État islamique[3]. L'opération est effectuée par deux douzaines de soldats de la Delta Force transportés par des hélicoptères UH-60 Black Hawk et des V-22 Osprey[1]. L'objectif affiché par le gouvernement américain est de capturer Mohammed Shalabi, dit « Abou Sayyaf », un chef tunisien de l'État islamique responsable de la supervision de la contrebande de pétrole et de gaz[1],[4],[5]. Selon la Maison-Blanche, le raid est mené « avec l'entier consentement des autorités irakiennes », mais le régime syrien n'est en revanche pas informé[5]. Il s'agit de la première attaque au sol en Syrie revendiquée par les États-Unis[6]. Le premier raid américain en Syrie avait été mené à l'été 2014 pour tenter de libérer l'otage James Foley, mais s'était terminé sur un échec[1]. Le complexe où réside Abou Sayyaf comprend une cinquantaine de bâtiments, de quatre étages chacun[7]. Ces derniers avaient été construits par le gouvernement syrien pour accueillir les familles des employés et des ingénieurs qui travaillaient sur le champ gazier et pétrolier d'al-Amr[7]. Peu de gardes défendent l'endroit, cependant les hommes de la Delta Force essuient des tirs nourris dès leur arrivée[7],[3]. Bien informés, ils se portent rapidement sur le bâtiment où se trouve Abou Sayyaf[7]. Selon les déclarations à l'AFP sous couvert d'anonymat d'un responsable de la Défense américaine, les échanges de tirs se déroulent « de très près » et « des combats au corps à corps » ont lieu ; des djihadistes auraient aussi tenté d'utiliser des femmes et des enfants comme boucliers humains, mais aucune perte civile n'est à déplorer[6]. En revanche, Abou Sayyaf est tué au cours des combats[6]. Les Américains mettent également la main sur des dossiers, des ordinateurs portables et des téléphones cellulaires, puis se replient vers l'Irak[3],[1]. Les pertesSelon le responsable de la Défense américaine interrogé par l'AFP, une douzaine de djihadistes sont tués lors des combats[2]. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) affirme quant à lui que le raid a fait 32 morts parmi les djihadistes, dont Abou Sayyaf et trois autres chefs[2]. D'après l'agence Reuters, deux frères d'Abou Sayyaf ont été blessés et deux autres chefs tués : le Saoudien Abou Taïm, chargé des activités pétrolières dans la région, et Abou Mariam, chargé des communications du groupe[7]. Le gouvernement américain affirme pour sa part qu'aucun militaire n'a été tué ou blessé au cours de l'opération[2],[8]. La femme d'Abou Sayyaf est également capturée lors du raid ; cette dernière avait un rôle actif au sein de l'État islamique : elle participait à la gestion des réseaux de femmes de l'organisation djihadiste et chapeautait le réseau d'esclaves sexuelles[9],[5]. Une jeune femme yézidie de 18 ans maintenue en esclavage par le couple est également libérée par les militaires américains[1],[5]. ConséquencesSelon le journaliste Wassim Nasr, le raid d'al-Amr aurait été considéré « comme un fiasco sécuritaire pour les dirigeants de l’EI »[10]. Abou Ayman al-Iraki, le wali (gouverneur) de l'État islamique dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, est muté et regagne l'Irak[10]. Nisrin Assaad Ibrahim, la veuve d'Abou Sayyaf, aussi appelée Oum Sayyaf, est emprisonnée à Erbil, dans le Kurdistan irakien et est inculpée en 2016 par la justice américaine pour avoir détenu l'otage américaine Kayla Mueller à Al-Chaddadeh, vers la fin de l'année 2014[11]. Elle est condamnée à mort par un tribunal d'Erbil[11]. Elle livre cependant des renseignements à la CIA et aux services de renseignements kurdes et localise notamment une maison de Mossoul où Abou Bakr al-Baghdadi aurait logé[11]. Notes et références
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