Caserne des Tourelles
La caserne des Tourelles est une ancienne caserne militaire située 133-161 boulevard Mortier dans le 20e arrondissement de Paris, qui fut un camp d'internement pendant la Seconde Guerre mondiale, puis le siège, appelé officiellement Centre administratif des Tourelles (CAT), de la Direction générale de la Sécurité extérieure, le service de renseignement extérieur de la France. En 1997, la DGSE reçoit la caserne de l'autre côté du boulevard, la caserne Mortier, pour étendre son siège. Origine du nomSa dénomination vient de la rue des Tourelles qui longe l'édifice. Cette rue est elle-même ainsi dénommée en raison de deux tourelles à pans coupés d'un pavillon autrefois situé dans le parc Saint-Fargeau. La caserne construite à l'emplacement de ces deux édifices les fait disparaitre. DescriptionLa caserne est composée de trois bâtiments. Elle est sise 133-161, boulevard Mortier - 30-42, rue des Tourelles. HistoriqueConstructionLa construction de la caserne des Tourelles est décidée par la loi du , pour remplacer les casernes de la Courtille, de Popincourt et de Penthièvre, qui étaient délabrées. La caserne est située sur une fraction du territoire de l'ancien parc du château de Ménilmontant ou « parc de Saint-Fargeau » autour d'une petite butte qui était l'un des trois points culminants de Paris avec la butte Montmartre et la rue du Télégraphe. Elle est inaugurée le [1] pour accueillir trois bataillons du 104e régiment d'infanterie de ligne venant du Mans[2]. En 1910, la dégradation militaire de Georges Graby et Henri Michel, les meurtriers de Madame Goüin dans l'affaire du wagon sanglant, a lieu dans la cour de la caserne des Tourelles. Seconde Guerre mondialeAu début de la Seconde Guerre mondiale, la caserne des Tourelles abrite des régiments d'infanterie coloniale. Au début de l'Occupation, elle est partagée entre les autorités françaises et l'armée d'occupation, et sert à interner les « indésirables étrangers » (réfugiés, Juifs, apatrides...). En , elle devient, sur décision de la préfecture de police, un camp d'internement. Des Français y sont internés à partir de début , avec l'ouverture d'une section pour les communistes[3]. Le camp des Tourelles est l'un des principaux lieux de détentions parisiens des femmes juives[4], le camp de Drancy étant réservé aux hommes jusqu'à la rafle du Vél'd'Hiv (mi-)[3]. Le camp est libéré le . Près de 8 000 personnes y ont été enfermées entre et [3]. Après guerreAprès 1945, la caserne abrite le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) qui devient la direction générale de la Sécurité extérieure en 1982. La DGSE y collecte de volumineuses données provenant du renseignement d'origine électromagnétique, compressées et conservées en trois niveaux de sous-sols de la caserne[5]. Elle reçoit le surnom de « la Piscine » du fait de la proximité de la piscine des Tourelles. En 1997, la DGSE étend son siège grâce à la caserne Mortier, située de l'autre côté du boulevard, qui lui est affectée[6]. Le , le président de la République, Emmanuel Macron, annonce que le déplacement du siège de la DGSE vers le fort de Vincennes, envisagé depuis 1992, doit avoir lieu en 2028[7]. Littérature
HommagesLe , à l'occasion du 77e anniversaire de la rafle du billet vert, la Ville de Paris a dévoilé une plaque commémorative à la mémoire des populations internées dans l'ancienne caserne des Tourelles entre 1940 et 1944. La plaque mémorielle est apposée au 163, boulevard Mortier, dans le 20e arrondissement. Notes et références
Pour approfondirBibliographie
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