Jean Cahen-Salvador est né le [6]. Il est le fils de Georges Cahen-Salvador, conseiller d'État (né à Paris le et mort en 1963) et de Madeleine Katz, née le . Il est le frère de Gilbert Cahen-Salvador.
Son épouse est Simone Raymonde Cahen-Salvador née Mouton (1913-2003), fille de Henri Mouton, conseiller d’État. Ils ont trois enfants : Anne-Marie Cahen-Salvador (née le ) mariée à Nicolas Seydoux, Gilles Louis Cahen-Salvador (né le ) et Catherine Cahen-Salvador (1947 ?).
Il participe à de nombreux cabinets ministériels entre 1936 et 1940, souvent liés aux questions économiques et sociales.
Suspendu par le gouvernement du maréchal Pétain au nom du statut des juifs, il est mis à la retraite d'office en . À la Libération il est réintégré au Conseil d’État et nommé maître des requêtes à compter du .
« En effet, il y a eu 19 évasions en cours de route, dont celle de Jean Cahen-Salvador, aujourd'hui conseiller d'État. Ces évasions font l'objet de plusieurs documents XXVc-249 et XXVI-78. L'évasion a lieu près de Lerouville (Meuse)[8] à 20 h 30, le et fut le fait de jeunes gens, qui avaient participé au percement d'un tunnel[9] pour s'échapper de Drancy et qui avaient été dénoncés. »
Il réussit à passer en Suisse, avec son père, Georges Cahen-Salvador, sa mère, Madeleine Cahen-Salvador, son épouse Simone Raymonde Cahen-Salvador et ses deux enfants Anne-Marie Cahen-Salvador et Gilles Louis Cahen-Salvador[10].
Après la Seconde Guerre mondiale
Après la Seconde Guerre mondiale, Jean Cahen-Salvador occupe d'abord le poste de secrétaire général du Conseil économique jusqu'en 1952 — son père Georges Cahen-Salvador avait été le secrétaire général du Conseil national économique durant tout l'entre-deux-guerres[11] —, puis est envoyé en mission auprès de l'OTAN.
Il est nommé conseiller d’État le .
En 1959-1960, Jean Cahen-Salvador est chargé de mission auprès du ministre des travaux publics et des transports[12],[13],[14],[15].
Commandeur de l'ordre du Mérite artisanal de droit en tant que membre du conseil de l'ordre du Mérite artisanal (article 10 du décret n°48-969 du 11 juin 1948 et arrêté ministériel du 25 juin 1948[22])
La représentation des intérêts et les services publics, thèse pour le doctorat présentée devant la Faculté de droit de Paris, 1935
Le Procès du maréchal Bazaine, Lausanne, La Guilde du Livre, 1946.
Pour une nouvelle condition de l'artiste[23], 1978.
Avec Claude Bouret, Blandine Bouret, Bernard Dezaly, Daniel Gervis & Michel Melot, La Lithographie en France des origines à nos jours[24], Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, 1982 (ISBN9782904047008 et 290404700X).
Sauvegardons les petits édifices ruraux, Paris, FNASSEM, 1980[25].
Sauvegarde et avenir du petit patrimoine rural, usuel et culturel, dans les pays membres d'ICOMOS[26].
Préfaces
Henri Prieux, Traité pratique du droit des travaux publics. Introduction de Bernard Renaud. Préfaces de Jean Cahen-Salvador et de Georges Liet-Veaux. 5e édition, 1958
(en) Report of the Committee For Air Transport On Plan VI. Translation of "Rapport du Comité des Transports Aériens sur le VIe Plan". Paris, France, March 1971, NASA Technical Translation[29].
Portrait de Jean Cahen-Salvador
En 2010, un portrait de Jean Cahen-Salvador est donné par Pierre Chalmin[30] :
« Jean Cahen-Salvador, à qui j'ai servi de jeune homme de compagnie pendant l'été 1991, était né en 1908. Conseiller d'État, comme son père et son grand-père, il avait occupé des fonctions éminentes tant au gouvernement (chef de cabinet de Michel Debré au moment du putsch d'Alger) que dans l'industrie. Il avait bien connu avant guerre Morand et Drieu. Dénoncé en 1942, à la fois comme Juif et résistant (il appartenait à cette haute bourgeoisie qui n'avait plus rien de Juif), il fut torturé à Drancy avant d'être déporté pour Auschwitz ; il a sauté du train et il est parvenu, grâce à la complicité d'un ami secrétaire d'État à Vichy, à gagner la Suisse. Il s'est longuement confié à moi. Il était un homme d'une droiture morale absolue, d'une culture classique étonnante même chez un homme de cette génération, d'une bonté édifiante. Sa rencontre m'a beaucoup marqué. »
Alain Chatriot, La Démocratie sociale à la française. L'expérience du Conseil national économique 1924-1940, Paris, La Découverte, 2002.
Roland Drago, Jean Imbert, Jean Tulard, François Monnier (s/dir.), Dictionnaire biographique des membres du Conseil d'État 1799-2002, Paris, Fayard, 2004, notice p. 428.
Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Beate et Serge Klarsfeld, Paris, 1978.
Bulletin de la Société de l'Histoire du protestantisme français, Librairie Droz (ISBN2600012613 et 9782600012614).