De retour en D1 après deux saisons d'exil en D2, le Stade rennais souhaite désormais s'y maintenir sur la durée. Pour cette saison 1994-1995, il est aidé en cela par le maintien administratif de l'Olympique de Marseille en deuxième division, ce qui ne contraint que deux clubs à descendre, sur les vingt engagés. Autre changement, comme en 1988-1989, la victoire passe à trois points[1].
Le club fait à l'intersaison le choix de se renforcer avec des éléments ayant l'expérience des exigences de la D1, comme Pascal Fugier, Jean-Christophe Thomas et les internationaux Gilles Rousset et Jean-Pierre Cyprien. Ce dernier fait cependant un passage express en Bretagne, puisqu'il est immédiatement prêté au Torino FC, en Italie. Un double transfert dont la validité sera mise en question[2] avant d'être autorisé en mai par la FIFA concernant son prêt à Turin[3] avant que la Ligue ne valide à son tour le transfert de Saint-Étienne à Rennes au début de la saison suivante[4]. Cyprien, gravement blessé au genou au début de l'année 1994, et qui fera plusieurs rechutes en Italie[5], ne jouera que deux matchs de l'autre côté des Alpes[5] avant de retourner à Rennes.
Outre les joueurs pré-cités, le Stade rennais enregistre également l'arrivée de quelques jeunes espoirs, comme Patrice Carteron, qui avait déjà failli venir à Rennes en 1992[6] et Samuel Michel, auteur la saison précédente de 23 buts avec le Red Star en D2[7]. Enfin, à la recherche d'un buteur, le club porte son choix sur un jeune suisse du nom de Marco Grassi après avoir contacté l'expérimenté Rudi Völler[1]. L'élégant Grassi est accompagné de Christophe Ohrel, qui arrive pour sa part en prêt. Côté départs, seuls des mouvements mineurs sont à noter, le Stade rennais laissant partir des joueurs n'ayant pas donné ou ne donnant plus satisfaction, comme Patrick Guillou, Majid Musisi, Sylvain Ripoll et Bruno Roux. Michel Sorin prendra lui progressivement du recul avec le groupe professionnel, devenant entraîneur de l'équipe réserve en novembre[2] en remplacement d'Yves Colleu, appelé pour devenir l'adjoint de Michel Le Milinaire[2].
Alors que Grassi et Ohrel ne sont pas encore qualifiés pour jouer sous les couleurs rennaises, le club commence sa saison par deux matchs et un revers très lourd sur la pelouse du RC Lens (0 - 5). De quoi laisser craindre une nouvelle saison difficile, mais lors de la journée suivante, Grassi fait des débuts concluants contre les Girondins de Bordeaux, marque un but, et contribue à la victoire de son équipe (2 - 0) tout en se mettant le public rennais dans la poche[8]. Dès lors, le SRFC réalise une saison correcte, et se cale tranquillement dans le ventre mou du classement, loin des premières places, mais suffisamment au-devant de la zone de relégation.
Les manques défensifs de l'équipe lui valent néanmoins d'essuyer quelques défaites cuisantes, comme celle concédée à Caen fin octobre (1 - 5) ou au Havre début décembre (0 - 4). L'association Fugier-Denis[9] ne donnant manifestement pas satisfaction en défense centrale, le Stade rennais entreprend de recruter un joker à ce poste. L'élu sera finalement le DanoisBrian Jensen[2], qui fait ses débuts en décembre au côté de Denis, reléguant Fugier sur l'aile droite[9]. Son arrivée coïncide avec un regain de forme des Rennais, qui glissaient dangereusement vers le fond du classement depuis novembre. Elle ne leur permet en revanche pas de tirer leur épingle du jeu dans les coupes nationales, le SRFC se faisant éliminer d'entrée en Coupe de France, avant d'être éliminés peu glorieusement de la toute nouvelle Coupe de la Ligue, à l'issue d'une séance de tirs au but perdue à Châteauroux.
Au printemps, une nouvelle série de six matchs sans victoire entraîne de nouveau l'équipe dans les tréfonds du classement, à la limite de la zone de relégation. Lors de la 33e journée, la réception de Caen s'annonce décisive[10]. Une large victoire (5 - 0) plus tard, et le maintien en Division 1 apparaît comme quasiment acquis[11]. Le Milinaire et ses hommes feront même mieux en s'offrant deux nouvelles larges victoires à domicile pour boucler leur saison, face à Martigues (5 - 1) et surtout face à un Paris Saint-Germain médusé (4 - 0). Comme contre Caen, Marco Grassi inscrira lors de ces deux matchs un doublé. Treizième au classement final, le Stade rennais s'offre ainsi sa meilleure saison depuis 1985-1986, et assure son avenir immédiat dans l'élite.