Jura (département)
Le Jura (/ʒy.ʁa/[Note 1]) est un département français nommé d'après le massif du Jura, du gaulois juris qui signifie « forêt de montagne ». Frontalier du canton de Vaud en Suisse, il constitue l'un des huit départements que comprend la région Bourgogne-Franche-Comté. Il fait partie de la région historique et culturelle de Franche-Comté. Sa préfecture est Lons-le-Saunier. Ses habitants sont les Jurassiens. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 39. Histoire et héraldiqueHistoireLe territoire du département actuel du Jura a été habité dès le néolithique, de 4000 à 750 av. J.-C environ, en particulier par les civilisations palafittes des lacs de Chalain et de Clairvaux-les-Lacs[1],[2]. Dans l’Antiquité, à partir du Ve siècle av. J.-C., le territoire est occupé par un peuple gaulois, les Séquanes. Après la conquête de Jules César, la civilisation gallo-romaine se développe dans le Jura essentiellement au nord-ouest de la rivière d'Ain, entre Lons-le-Saunier et Salins-les-Bains (par exemple Grozon et Tourmont) d'une part et dans la plaine agricole de Dole. Le premier plateau apparaît peu occupé : on repère cependant le secteur de Champagnole (Saint-Germain-en-Montagne et Mont Rivel) et le secteur d'Orgelet-Chavéria non loin duquel existe du Ier au IIIe siècle un centre de pèlerinage séquane important à Villards d'Héria. (près de Moirans-en-Montagne)[3]. Les invasions germaniques successives affaiblissent les peuplements gallo-romains et créent une longue période d'instabilité où divers royaumes alamans, burgondes puis francs tentent de s'établir. C'est à cette époque, aux IVe et Ve siècles, que le christianisme s’introduit dans le Jura avec saint Romain et saint Lupicin (1re moitié du Ve siècle) et plus tard saint Oyand, mort entre 512 et 514 ou saint Colomban qui participent à l’essor du monachisme dans la région. Naissent alors l'abbaye de Saint-Claude (monastère de Condat fondé par saint Oyand et vivifié par le pèlerinage lié à saint Claude), l’abbaye de Baume-les-Messieurs (à l’origine de Cluny) et au VIIe siècle l’abbaye de Château-Chalon. Après une nouvelle période troublée (expéditions guerrières des Vikings et des Sarrasins), Rodolphe Ier se fait élire à la fin du IXe siècle (en l’an 888) roi de la « Bourgogne jurane », qui sera rattachée à l’empire germanique : c’est la naissance de la Haute Bourgogne qui est érigée en comté héréditaire par Othon-Guillaume/Otte-Guillaume à l'extrême fin du Xe siècle en 995 : le Jura actuel est la partie sud de ce territoire qui deviendra la Franche-Comté (première mention tardive, en 1366). Le Moyen Âge voit à partir du XIe siècle la création des fiefs des seigneurs jurassiens dominés par les Chalon, branche cadette des ducs de Bourgogne que Jean Ier de Chalon (1190-1267), surnommé l’Antique ou le Sage, sire de Salins met au premier plan. On édifie alors de nombreux châteaux forts comme le château de Mirebel ou de Nozeroy et, plus au sud, les châteaux de Présilly et d'Oliferne. Ces châteaux seront pour la plupart démolis au cours des guerres des XVIe-XVIIe siècles. Dans le même temps, aux XIe – XIIIe siècles, de nombreuses fondations religieuses sont établies par les cisterciens, les clunisiens ou les chartreux. De taille diverse, ces établissements monastiques participent à la mise en valeur du territoire jurassien, comme l'abbaye Notre-Dame d'Acey, située dans la vallée de l'Ognon au nord de Dole, l'abbaye de Balerne à proximité de Champagnole, ou la chartreuse de Bonlieu, à côté des anciennes et puissantes abbayes de Baume-les-Messieurs, de Château-Chalon ou de Saint-Claude. Cette dernière se transformera au XVIIIe siècle en conservant ses possessions et ses droits de mainmorte. La Révolution fermera ces monastères le plus souvent peu occupés et seulement source de rentes pour des abbés commendataires : ils seront vendus comme « biens nationaux » et pour une grande part démolis[4]. Le Jura suit pendant des siècles le destin de la Franche-Comté rattachée à l'Empire germanique puis au duché de Bourgogne de 1318 à 1493, la capitale de la province est alors Dole, où s'installent un Parlement (1422) et une Université (1423). La province redevient terre d'Empire en 1477, ce qui provoque l'entrée des armées du roi de France Louis XI en 1479. Le traité de Senlis rétablit la paix en 1493 et la province prospère pendant un siècle sous les Habsbourg (maison d'Autriche et d'Espagne) et l'administration de Nicolas Perrenot de Granvelle, puis de son fils le cardinal Granvelle. Un siècle plus tard, en 1595, Henri IV déclare la guerre à l'Espagne et envahit la Franche-Comté, puis se retire, mais les tensions demeurent avec le royaume de France, et débouchent avec Louis XIII et Richelieu sur la guerre de Dix Ans, qui dévaste la région entre 1634 et 1644. En 1674, Louis XIV entreprend à nouveau la conquête de la province, qui devient définitivement française à la suite du traité de Nimègue en 1678. Au XVIIIe siècle, l’Église catholique réorganise son administration et crée en 1742 le petit diocèse de Saint-Claude, qui sera redéfini après la Révolution en 1822, pour coïncider avec le département du Jura, créé en 1790. C'est à cette époque révolutionnaire que Rouget de Lisle compose et écrit ce qui deviendra « la Marseillaise » et l'hymne national français. L'histoire du département du Jura se fond dès lors dans l'histoire de la France, avec par exemple les occupations étrangères en 1815 et en 1871. En 1940, le département est de nouveau occupé par les Nazis, et partagé par la Ligne de démarcation, imposée par les Allemands. La libération n'interviendra qu'en , par les armées alliées débarquées en Provence, et secondées par des mouvements de Résistance importants. Des personnalités jurassiennes comme Louis Pasteur dans le domaine scientifique ou Jules Grévy, président de la IIIe République naissante de 1879 à 1887, retiennent l'attention au XIXe siècle, comme le jurassien d'adoption Edgar Faure, homme politique de la IVe et de la Ve République. Au , la région Franche-Comté, dont faisait partie le département, fusionne avec la région Bourgogne pour devenir la nouvelle région administrative Bourgogne-Franche-Comté. Blason
Identité visuelle (logo)
GéographieGénéralitésLe département du Jura fait partie de la région Bourgogne-Franche-Comté. Il est limitrophe des départements du Doubs, de la Haute-Saône, de la Côte-d'Or, de Saône-et-Loire et de l'Ain, ainsi que du canton de Vaud (Suisse).
ClimatTransportsLe département du Jura est desservi par le réseau de bus régional Mobigo assurant des liaisons scolaires et interurbaines. Les plus gros axes étant entre la préfecture, Lons-le-Saunier, et Saint-Claude, Dole et Morez. La gare de Dole-Ville et la gare de Mouchard sont au croisement de la ligne TGV Lyria Paris - Lausanne, permettant de rejoindre Paris en un peu plus de deux heures. Il y a également trois lignes de chemins de fer :
ÉconomieArtisanatL'artisanat est une composante essentielle du département puisque 4 700 entreprises, 16 000 actifs composent l'artisanat jurassien. Première entreprise du département, l'artisanat emploie plus de mille apprentis chaque année. Le CFA du Jura forme 752 apprentis dans les domaines du bâtiment, de la boulangerie, la pâtisserie, la boucherie, la charcuterie, la coiffure, la mécanique automobile, la vente… TourismeLe tourisme tient une place importante dans l'économie du département qui gère à travers des régies les domaines de Chalain et de Vouglans organisés autour des activités aquatiques comme la baignade, la voile ou la pêche sur ces deux grands plans d'eau (lac naturel pour le lac de Chalain et lac de retenue pour le lac de Vouglans). Le département compte trois sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco : les salines de Salins-les-Bains et les deux sites palafittiques de Clairvaux et Chalain. Le tourisme vert se développe aussi, comme les gîtes ruraux, dans presque toutes les communes où les sentiers de randonnée se multiplient ainsi que des activités sportives (VTT - spéléologie - équitation...). Le tourisme d'hiver est également important au-dessus de 800 mètres avec le ski de fond (Foncine-le-Haut par exemple) ou ski de piste dans la station des Rousses. En 2010, la médiane du revenu fiscal des ménages par unité de consommation du département s'élevait à 18 207 euros, cachant des disparités importantes de Montagna-le-Reconduit (13 254) à Prémanon (28 817). Résidences secondairesSelon le recensement général de la population du , 10,8 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes du Jura dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008. Ces communes se situent dans le secteur sud-est du département, le Haut-Jura, riche en sites touristiques et pistes de ski, non loin de la Suisse :
Sources :
AgricultureVignobleLe département possède l’un des plus petits vignobles français par la surface avec 1 850 hectares, il est parmi les plus originaux par la personnalité typique de sa production viticole. Il est réputé pour ses vins blancs dont son cépage Savagnin, qui donne notamment le vin jaune. On trouve également des vins singuliers comme les vins liquoreux que sont le macvin ou le vin de paille. La Percée du vin jaune[5] est devenue le plus gros évènement du département. La Pressée du vin de paille a lieu depuis 2008. La culture du vin et du terroir y sont mêlés à une fête populaire. DémographieLes habitants du Jura sont les Jurassiens. En 2021, le département comptait 258 555 habitants[Note 2], en évolution de −0,78 % par rapport à 2015 (France hors Mayotte : +1,84 %). Communes les plus peuplées
Réserves naturellesLe département du Jura possède quatre réserves naturelles :
Culture
Politique
Administration
Quelques préfets du Jura :
Personnages célèbresPersonnages historiques et personnalités politiques
Sportifs
Artistes, hommes de lettres
Scientifiques et industriels
Autres personnalités
Maisons typiquesNotes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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