: Le régiment d'Auvergne est dédoublé. Les 1er et 3ebataillons conservent le titre, les drapeaux et le costume du régiment d'Auvergne. Les 2e et 4e bataillons du régiment forment le régiment de Gâtinais[1].
Drapeau du 1er bataillon du 17e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793
Drapeau du 2e bataillon du 17e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793
Le 31 août 1790 : le régiment est engagé dans l'Affaire de Nancy.
En : En garnison à Phalsbourg le 17e se révolte et chasse ses officiers qui émigrent en juillet[4].
Depuis 1791, les monarchies d'Europe assistent avec préoccupation à la Révolution française et ses bouleversements et se demandent s'ils doivent intervenir, soit pour aider Louis XVI, soit pour profiter du chaos en France.
Le , Léopold II et le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, après avoir reçu en consultation des nobles émigrés français, publièrent la déclaration de Pillnitz qui déclarait l'intérêt des monarques d'Europe au bien-être de Louis XVI et de sa famille et menaçaient de vagues mais graves conséquences quiconque les agresserait.
L'Assemblée nationale législative déclara la guerre à l'Archiduché d'Autriche lors du vote du après que le ministre des Affaires étrangères, Dumouriez, lui ait présenté une longue liste de griefs.
Alors que le gouvernement révolutionnaire levait frénétiquement des troupes fraîches et réorganisait ses armées, une armée alliée, essentiellement prussienne, commandée par Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de Brunswick se rassembla à Coblence sur le Rhin.
En juillet, l'invasion commença et l'armée de Brunswick prit facilement les forteresses de Longwy et de Verdun.
Le , les deux bataillons du 17e régiment d'infanterie se trouvent ainsi à la bataille de Valmy. Après l'évacuation de la France par les Prussiens les 2 bataillons du 17e régiment suivent Dumouriez en Belgique et combattent
le à la bataille de Neerwinden qui se termine par un désastre. Après la malheureuse issue de cette dernière journée, l’armée française se retire sur Kumtich et Pellenberg.
Le les impériaux lancent une attaque générale sur Pellenberg et Korbeek. Les grenadiers hongrois s'emparent de Bierbeek, qui couvrele front de la division Le Veneur. Ce dernier envoi alors 17e RI à la rescousse. Le régiment, avec le colonel Dumas[2] en tête, se précipite au pas de charge et à la baïonnette sur les Hongrois et les chasse de Bierbeek après leur avoir pris 2 canons et tué la moitié de leurs bataillons. Toutefois les troupes françaises, démoralisées par la défaite de Neerwinden évacuent la Belgique en direction de Valenciennes. Pendant cette retraite, 17e RI prend part à tous les petits combats d'arrière-garde livrés en Condé et Valenciennes et en particulier
le près de Raismes, ou le 17e RI effectua une retraite, d'arrière-garde lente et bien ordonnée sous le feu des batteries autrichiennes.
Cantonné à Béziers et Agde depuis le début de la IIIe République, ce régiment languedocien refuse d'appliquer les consignes répressives à l'encontre des viticulteurs du Languedoc ayant pris part aux émeutes viticoles de 1907. Victimes de la surproduction, les vignerons manifestent contre les fraudes et les importations. Dans une région où la vigne est une activité essentielle, la crise mobilise les populations et, en , revendications et manifestations se multiplient sous l'égide de Marcelin Albert, petit propriétaire et cafetier, et du maire de Narbonne, Ernest Ferroul[9].
En juin, des tirs du 10e régiment de cuirassiers de Lyon font plusieurs morts. Lorsque le 17e RI, qui incorpore des appelés de la région, est déplacé de Béziers à Agde, au moment des événements de Narbonne, ses hommes s'inquiètent du sort des Biterrois livrés à la soldatesque, et plusieurs centaines d'entre eux, au mépris des ordres, regagnent Béziers, « crosse en l'air », et s'installent en plein centre-ville avec de nombreux soutiens ()[10]. Cette désobéissance, apothéose de la crise, cesse bientôt sans incident majeur[11], tandis que le gouvernement vote une loi sur la chaptalisation. Montéhus compose une chanson en mémoire de cette mutinerie : Gloire au 17e[12].
La négociation et l’ampleur du mouvement permettent d’éviter une punition collective : les mutins du 17e sont affectés à Gafsa (Tunisie)[13],[14], lieu de cantonnement de compagnies disciplinaires ; mais ils restent en dehors de ce cadre, sous un statut militaire ordinaire. Il n'y eut donc pas de sanctions pénales à la révolte du 17e, contrairement à la légende qui courut à ce sujet, ni de mises en première ligne en 1914[15].
Le régiment est ensuite déplacé à Gap puis près d'Épinal en 1914, avec un bataillon à Rambervillers et deux bataillons à la caserne Haxo de Golbey.
Sa cravate est décorée de la croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes (deux citations à l'ordre de l'armée). Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.
Jean de Spens d'Estignols, baron de Spens d'Estignols (1735-1810), lieutenant à 12 ans en 1747, capitaine commandant des chasseurs d'Auvergne en 1757, major du régiment d'Auvergne en 1769, maréchal de camp des armées du roi en 1788 et colonel du régiment de la Couronne.
Le chevalier du Moulin de Labarthéte, lieutenant colonel, blessé à Clostercamp en 1760.
Louis d'Assas du Mercou dit le chevalier d'Assas, capitaine en second des chasseurs d'Auvergne, tué à Clostercamp en 1760[19].
Le comte de Guibert (1743-1790), théoricien français de la guerre, y fait ses premières armes à 13 ans (1756) et y combat de 1758 à 1763 (guerre de Sept Ans).
Jean-François de Bourgoing (1748-1811), écrivain et diplomate, fut officier du régiment d'Auvergne lors de sa sortie de l'École militaire de Paris en 1768. Il n'a jamais combattu, ayant choisi la carrière diplomatique.
Louis Alexandre Marie de Musset (1753-1839), marquis de Cogners, était officier au régiment d'Auvergne, tout en menant sa carrière d'écrivain.
Louis Susane, Histoire de l’ancienne infanterie française, Paris, Corréard, 1851
Labayle (Éric) et Bonnaud (Michel), Répertoire des corps de troupes de l’armée française pendant la Grande Guerre, tome 1, L’infanterie métropolitaine Unités d’active, Notices historiques, Éditions Claude Bonnaud, 464 p.
Ministère de la Guerre, Historiques des Corps de troupe de l’Armée Française 1569-1900, Paris, Berger-Levrault & Cie Éditeurs, 1900, 782 p., relié carton, 18 × 28 cm.
Andolenko (Général), recueils d'historiques de l'infanterie française, 2e édition 1969, Eurimprim éditeurs, Paris, Imprimerie de Clairvivre Dordogne, relié 31,5 × 23,5 cm, 413 p.
Notes et références
↑Nous étions le Nouveau Monde, Jean-Claude Germain, Hurtibise, p. 145, 2009
↑Victor Louis Jean François Belhomme, Histoire de l'infanterie en France, vol. 5, 10 rue Danton, Boulevard Saint-Germain 118, Henri Charles-Lavauzelle (lire en ligne), « page 151 », lire en ligne sur Gallica.
↑« Six cents soldats se mutinent », Le XIXe Siècle, , p. 2 (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.
↑« Les troubles du Midi », Le Siècle, , p. 1-2 (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.
↑Gloire au 17e, chanson écrite par Montéhus sur une musique de Raoul Chantegrelet et Pierre Doubis, en l'honneur de la fraternisation du 17e de ligne avec les viticulteurs révoltés de 1907.
↑Emmanuel Le Roy Ladurie, « 1907, le millesime de la colere - Le climat serait-il le grand responsable de la crise viticole qui a frappe le Midi il y a cent ans ? », L'histoire., no 320, , p. 64 (ISSN0182-2411, lire en ligne, consulté le )
↑Rémy Pech, 1907, les mutins de la République : la révolte du Midi viticole, Toulouse, Privat, coll. « Histoire », , 329 p. (ISBN978-2-7089-6873-8), p. 226
↑Auguste Édouard Hirschauer, « Annexe 2 : Notice Historique », dans Rapport fait au nom de la Commission de l'armée, chargée d'examiner le projet de loi adopté par la chambre des députés, relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée, Impressions du Sénat (no 263), (lire en ligne), p. 196-197