Grenadier sergent-chef du 88e régiment d'infanterie de ligne ci-devantBerwick de 1791 à 1792
Caporal du 88e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Berwick de 1792
Drapeau du 1er bataillon du 88e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793
Drapeau du 2e bataillon du 88e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793
En vertu d'une ordonnance du , les régiments qui existaient alors durent quitter leurs noms de provinces, pour n'être plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux.
Chaque régiment n'eut plus qu'un drapeau aux couleurs rouge, blanc et bleu, ayant d'un côté cette inscription : Obéissance à la Loi et de l'autre le numéro du régiment et les noms des actions éclatantes où il s'était trouvé.
C'est ainsi que le régiment de Berwick reçut, d'après le numéro d'ancienneté qu'il occupait dans la ligne, la nouvelle dénomination de 88e régiment d'infanterie de ligne.
En 1791, et surtout après la fuite du roi et son arrestation à Varennes, le régiment est vivement sollicité d’émigrer ; en 1792, le comte de Provence, frère du roi, remet aux représentants des régiments de Berwick, Walsh et Dillon un drapeau d’adieu portant la devise « 1692 - 1792 - Semper et Ubique Fidelis[7] ».
En juillet, le colonel de Fitz-James parvient à débaucher une partie des officiers ainsi que 300 hommes de son régiment et s’échappe avec eux de Landau[8] au milieu de la nuit pour Coblentz.
Le les Princes décident que le régiment, toujours commandé par le colonel O'Mahony, aura la même formation, la même solde, les mêmes masses, la même administration qu'en France, et sera porté au complet du guerre de 1 500 hommes[9]. Les recrutements s'opèrent et lors de la revue passée par le général vicomte de La Tour du Pin, le au château de Fredericktein, Berwick compte 607 hommes.
De son côté, le reste du corps, resté en France, dont l’effectif est encore de plus de 900 hommes, arrive à Nancy le , et fait son entrée dans cette ville avec ses drapeaux et sa caisse. Alors que de nouvelles invitations à déserter sont journellement adressées au corps, des soldats livrent à la municipalité de Nancy des exemplaires de lettres écrites par de hauts personnages.
Le régiment quitte Nancy le . Le 1er bataillon part pour Versailles et le 2e pour Orléans. En novembre, le 1er bataillon remplace le 2e, celui-ci allant s’embarquer à Lorient pour Saint-Domingue, dans le cadre de la révolution haïtienne, d’où il n’est pas revenu.
Le 2e bataillon du 88e régiment d'infanterie, qui devait former le noyau de la 160e demi-brigade de première formation n'a pas été amalgamé car il était aux colonies. Il est fondu dans les régiments coloniaux et ne sera amalgamé ni en 1794, ni en 1796, et disparaîtra à la reddition de l'île.
Ainsi disparaît pour toujours le 88e régiment d'infanterie ci-devantBerwick, partageant le sort de tous les régiments qui depuis deux siècles avaient défendu si intrépidement la patrie contre toutes les coalitions.
88e demi-brigade de première formation (1794-1796)
Après l'exil de Napoléon Ier à l'île d'Elbe une ordonnance de Louis XVIII en date du réorganise les corps de l'armée française. Ainsi 90 régiments d'infanterie sont renumérotés, et le 88e prend le no 75e.
À son retour de l'île d'Elbe, le , Napoléon Ier prend, le , un décret qui rend aux anciens régiments d'infanterie de ligne les numéros qu'ils avaient perdus.
1861 : le régiment est cantonné à Rochefort (Charente-Maritime).
1862 : le régiment est cantonné à Bordeaux (Gironde).
1865 : le régiment est cantonné à Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques).
Guerre de 1870-1871
Au , le 88e régiment d'infanterie de ligne fait partie de l'Armée de Châlons.
Avec le 49e régiment d'infanterie du colonel Kampf, le 88e forme la 2e brigade aux ordres du général de Maussion. Cette 2e Brigade avec la 1re Brigade du général Lapasset, une batterie de 4 et une de mitrailleuses, une compagnie du génie constituent la 2e Division d'Infanterie commandée par le général de division de l'Abadie d'Aydren. Cette division d'infanterie évolue au sein du 5e Corps d'Armée ayant pour commandant en chef le général de division de Failly.
Le 88e régiment d'infanterie de marche, connu pour avoir mis crosse en l'air et fraternisé avec les insurgés au déclenchement de la Commune de Paris, a un historique distinct du 88e régiment de ligne. Le 88e de marche est dissous le sans fusionner avec le 88e de ligne.
Le 88e RI participa à la bataille de Roclincourt, le , qui fut particulièrement sanglante. Un odonyme local (« Rue du 9-Mai-1915 ») rappelle cet événement.
Après la bataille des Ardennes, après la Marne et Perthes, le 88e d’infanterie arrive en Artois. Il débarque à Anvin le . Et voici ce brillant régiment à Roclincourt, où il va jouer un rôle dramatique et sanglant. Le régiment va participer à la grande offensive de l’armée d’Urbal qui a pour but de dégager Arras et de libérer le bassin houiller du Pas-de-Calais. C’est dans le cadre de cette vaste opération d’envergure que le 88e dans la nuit du 8 au va prendre position en avant du village de Roclincourt face à de très puissants ouvrages allemands établis au bas des pentes du village de Thélus.
9 mai 1915
Date mémorable entre toutes pour les poilus du 88e. C’est en effet à Roclincourt a pu dire plus tard le colonel Schneider, qui commandait le régiment en second, en cette circonstance, que le 88e a écrit la plus belle page de son historique, on sait au prix de quel sacrifice et de quelles pertes : le colonel, 32 officiers et 1 099 soldats tués ou hors de combat.
Le régiment avait reçu l’ordre d’attaquer au sud-est de Thélus. Cette attaque devait se heurter à des défenses infranchissables. La position ennemie à capturer était défendue par deux régiments d'infanterie de réserve bavarois (kb RIR 2 et kb RIR 1)[14]. Le glacis d'environ 300 m de large, impossible à franchir, et les positions ennemies stables à Chantecler (Maison Blanche) furent le sort du brave régiment[15].
Le colonel Mahéas tué à la tête de son régiment.
Le colonel Mahéas avait pensé lancer la première vague d’assaut au chant de la Marseillaise. Il fut tué quelques secondes avant de s’élancer de la tranchée de départ. Son officier adjoint, le capitaine Déchamps, est grièvement blessé à ses côtés et le capitaine Chamart est tué par le même obus.
Cependant la première vague bondit au cri de « Vive la France ! », elle ne put parcourir qu’une cinquantaine de mètres. Le commandant Forester promu lieutenant-colonel et affecté à un autre régiment ne veut pas quitter ses hommes et tombe mortellement atteint à la tête du premier bataillon. Telle fut trop sèchement résumée cette action du au cours de laquelle les cadets de Gascogne et les enfants du Béarn s’égalèrent aux plus vaillants. Le 16 juin, le 25 septembre, nouvelles attaques en Artois auxquelles participent le régiment. Le colonel Leuchères, successeur du colonel Mahéas est blessé. Après un hiver très dur et pluvieux passé dans le secteur de Roclincourt, le 88e RI est relevé le 3 et par les premières unités de la Kitchener’s Army et s’embarque ensuite pour la Lorraine où il va se couvrir de gloire comme en Artois.
1916
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1917
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1918
Position du régiment dans le secteur de Verdun à la côte 304
Henri-Alban Fournier, dit Alain-Fournier, auteur du roman Le Grand Meaulnes. Né le à La Chapelle d'Angillon (Cher), mort au combat des Eparges le EOR et service militaire en 1908-1909 au 88e RI à Mirande (Gers). Lieutenant au 288e RI (régiment dérivé du 88e RI d'Auch (Gers)) au sein duquel il trouvera la mort au champ d'honneur[19].
Sources et bibliographie
Serge Andolenko, Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française, Eurimprim, .
Publications de la Société Archéologique, Historique Littéraire et Scientifique du Gers (et notamment les ouvrages 1913, 1914, 1915, 1916, 1917 et 1918)
Références
↑Adrien Pascal, Jules François Le Comte et Germain Nicolas Brahaut, Histoire de l'armée et de tous les régiments depuis les premiers temps de la monarchie française jusqu'à nos jours, vol. 3, A. Barbier, (lire en ligne)
↑Victor Louis Jean François (Lieutenant colonel) Belhomme, Histoire de l'infanterie en France., vol. 3 (lire en ligne), p. 464
↑Les corps de troupe de l'émigration française, par le vicomte Grouvel
↑Également écrit Nieder-Oschstadt et Niederoschstadt
↑Victor Louis Jean François (Lieutenant colonel) Belhomme, Histoire de l'infanterie en France., vol. 4 (lire en ligne)
↑Aristide Martinien, La mobilisation de l'armée, mouvement des dépôts (armée active) du 15 juillet 1870 au 1er mars 1871 : guerre de 1870-1871, Paris, L. Fournier, , 463 p. (lire en ligne), « 88e régiment - dépôt », p. 170-172
↑(de) Krafft von Dellmensingen, Konrad, Das Bayernbuch vom Weltkriege 1914 - 1918, Stuttgart, Verlagsbuchhandlung Stuttgart, , 240 p., p. 64 ff
↑(de) Helbling, Max u.a., Das K.B. Reserve-Infanterie-Regiment Nr. 2, München, Verlag Bayerisches Kriegsarchiv, , 71 p., p. 45 ff
↑ a et bAuguste Édouard Hirschauer, « Annexe 2 : Notice Historique », dans Rapport fait au nom de la Commission de l'armée, chargée d'examiner le projet de loi adopté par la chambre des députés, relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée, Impressions du Sénat (no 263), (lire en ligne), p. 198-199