1er mars 1815 : Un décret de Napoléon Ier rend aux anciens régiments d'infanterie de ligne les numéros qu'ils avaient perdus; il redevient 95e régiment d'infanterie durant les Cent Jours.
Drapeau du 95e régiment d'infanterie de ligne de 1791 à 1793
Guerres de la Révolution et de l'Empire
La conduite que tint le 95e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Salis-Marschlins pendant la Révolution française le rendit cher aux habitants de la Corse, qui, à l'époque du licenciement des troupes suisses en 1792, firent des démarches empressées pour le conserver[3],[4]. Dans un rapport à la Convention, Charles André Pozzo di Borgo chercha à prouver que ce régiment grison ne se trouvait point dans des conditions analogues à celles des autres corps suisses, que sa capitulation ne renfermait point les clauses onéreuses ou embarrassantes contenues dans les capitulations des autres régiments, qu'il était enfin tout à fait à la dévotion du gouvernement français. Salis-Marschlins fut, en effet, conservé provisoirement; mais, au commencement de 1793, il fut dénoncé comme attaché à la cause de Paoli, et sur la réclamation de Marat, sa dissolution immédiate fut décrétée, le 2 avril, par la Convention. Cette mesure eut le résultat qu'on pouvait prévoir : le régiment de Salis-Marschlins passa sous les drapeaux de Paoli.
95e demi-brigade de première formation (1793-1798)
Par décret du 1er vendémiaire an XII (), le Premier Consul prescrit une nouvelle réorganisation de l'armée française. Il est essentiel de faire remarquer, pour faire comprendre comment, souvent le même régiment avait en même temps des bataillons en Allemagne, en Espagne et en Portugal, ou dans d'autres pays de l'Europe, que, depuis 1808, quelques régiments comptaient jusqu'à 6 bataillons disséminés, par un ou par deux, dans des garnisons lointaines et dans les diverses armées mises sur pied depuis cette date jusqu'en 1815.
Ainsi, le 95e régiment d'infanterie de ligne est formé à 3 bataillons avec les 1er, 2e et 3e bataillons de la 95e demi-brigade de deuxième formation.
Après l'exil de Napoléon Ier à l'île d'Elbe une ordonnance de Louis XVIII en date du réorganise les corps de l'armée française. Ainsi 90 régiments d'infanterie sont renumérotés, et le 95e prend le no 79e.
À son retour de l'île d'Elbe, le , Napoléon Ier prend, le , un décret qui rend aux anciens régiments d'infanterie de ligne les numéros qu'ils avaient perdus.
Lors de la guerre de 1870, le régiment est intégré à la 2e brigade du général Clinchant de la 1re division d'infanterie du général Montaudon qui est affectée au 3e corps d'armée du maréchal Bazaine. Il est alors sous le commandement du colonel Davout d'Auerstedt.
Il participe le devant Metz à la bataille de Borny sous le commandement du maréchal Lebœuf qui a pris le commandement du 3e corps après que Bazaine a été nommé commandant de l'armée. On le retrouve ensuite à la bataille de Rezonville, le , au centre de la ligne de front où il contribue à repousser les forces allemandes durant de longues heures en leur infligeant d'importantes pertes, toutefois il doit se replier, l'aile droite ayant été débordée.
Le , le 4ebataillon, formé, pour la plupart, de nouveaux arrivants, quitte le dépôt pour créer le 12e régiment de marche qui formera la 2e brigade de la 2e division du 13e corps d'armée[22]
Le ce régiment combat à Chanterne.
Les et le 95e de ligne est engagé dans la bataille de Noisseville à la « ferme de l'Amitié ».
Cette bataille du fut terrible, acharnée. « On ne profita pas de l'élan de nos troupes pour franchir les obstacles » écrit le général Ambert dans son ouvrage « Gaulois et Germain ». La nuit venue le 95e occupait Servigny après une rude journée et les soldats étaient tellement près des Allemands que les conversations arrivaient jusqu'aux avant-postes. Les officiers du 33e de ligne affirment avoir entendu très distinctement les paroles suivantes, dites par un Prussien à ses camarades : « Aujourd'hui les Français nous ont bien battus; s'ils nous poursuivent cette nuit nous sommes perdus, car nous n'avons plus de munitions, et nous ne sommes pas en force; mais gare à eux s'ils attendent à demain! Nous aurons notre revanche ». L'attaque recommença le lendemain, mais trop tard, l'ennemi avait employé la nuit à faire arriver de nouvelles forces, tandis que du côté Français les troupes fatiguées n'étaient même pas relevées par les réserves. Le combat fut acharné , mais vers onze heures, la retraite des troupes Françaises devint nécessaire. Dans cette bataille les Français perdirent 150 officiers et 3 400 hommes. Les pertes allemandes étant égales mais se battant à cinq contre un[23].
Le durant le siège de Metz il participe à une opération de ravitaillement contre les positions allemandes de Ladonchamps et des Trappes qui occasionne des pertes importantes à l'ennemi (1 700 hommes).
Le , il fait partie des troupes qui capitulent à Metz.
Après avoir été reconstitué à quatre bataillons à Marseille, le 95e régiment d'infanterie de ligne, est, en 1872, en garnison à Limoges (trois bataillons) et Tulle (un bataillon).
En octobre 1875 il est garnison à Bourges pour 3 bataillons et un à Avord.
Le , l'ensemble du régiment en garnison à Bourges.
En 1880, à la suite d'une épidémie de typhoïde, un bataillon est envoyé à Avord tandis que les trois autres restent à Bourges.
95e régiment d'infanterie (depuis 1882)
Dans les années 1900, le régiment est en casernement à Bourges (deux bataillons) et au camp d'Avord (un bataillon). En 1907, dans le contexte de l'affaire Harden-Eulenburg, le régiment est affecté par ce que la presse de l'époque nomme le « scandale militaire de Bourges » : le capitaine de la 6e compagnie et un lieutenant sont mis aux arrêts de rigueur en raison de relations homosexuelles avec des soldats[25].
De à , le 95e RI reste affecté à la 31e brigade d'infanterie de la 16e division d'infanterie qui appartient au 8e corps d’armée. Au début du conflit, le régiment comprend un état major, trois sections de mitrailleuses et trois bataillons comprenant chacun quatre compagnies à quatre sections de 60 hommes. Le journal de marche et d'opération du régiment précise que l'effectif est, le , de 3 383 hommes, soit 55 officiers et 3 328 hommes de troupe. En outre, il est doté de 190 chevaux de selle, de trait et de bât[26].
Année 1914
À la mobilisation, la 1re armée, commandée par le général Dubail, doit se concentrer au nord-est d’Épinal, son 8e corps, auquel appartient le 95e, se trouve à cheval sur la Moselle près de Charmes à proximité de la charnière avec la 2e armée. L'intention de Joffre est de conquérir rapidement l'Alsace avec ces deux armées afin « d'appuyer au Rhin la droite de son dispositif » en rejetant les troupes allemandes sur Strasbourg et réduire ainsi la ligne de front[27]. En supplément de cet objectif tactique, le second motif de cette action est d'impressionner favorablement l'opinion publique en reprenant à l'Allemagne les régions annexées lors du conflit de 1870[28].
: le régiment, formé d'un état-major et de 3 bataillons quitte Bourges par 3 trains pour se rendre dans l'est de la France, lieu de concentration de la 1re armée.
14 au : le 14, prise de Domèvre-sur-Vezouze et attaque de nuit de Blâmont par le 2e bataillon ; le 95e enregistre alors ses premières pertes. Le 95 pénètre en Lorraine annexée le 15, rejoint la ville d'Hattigny puis entre et cantonne à Lorquin le .
18 au : entrée en tête de la division à Sarrebourg puis défense de la ville. Le 20, après une reprise de l'offensive sur les hauteurs au nord de la ville (Eich-Reding) le 95 doit se replier sur Sarrebourg qu'il défend dans l'attente du soutien du 13e corps qui ne rejoindra pas. Très éprouvé[29], le 95e doit se résigner à abandonner la ville et se replie sur Lorquin[30].
21 au : le régiment retraite sur Blamont (21), Domèvre (22) puis Ortoncourt () afin de « se refaire ».
24 au : bataille de la trouée de Charmes également appelée bataille de la Mortagne. Le 24, le régiment investi Clézentaine ; le colonel Tourret est tué d'un éclat d’obus et est remplacé provisoirement par le commandant Varay. Le lendemain, lors de l'attaque de la ville de Mattexey le régiment est pris à partie par des armes lourdes et, ses unités dispersées, doit battre en retraite sur Rehaincourt avant de retourner à Ortoncourt.
au : le , tandis que le régiment reçoit un renfort de 1 000 hommes, le colonel de Chaumac prend le commandement. Le régiment bivouaque sur ces positions à Deinvillers et est relevé par le 29e RI le . Le régiment cantonne à Fauconcourt et Saint Genest.
: le régiment attaque sans succès à deux reprises la ville de Saint Pierremont.
12 au : les Allemands ont évacué la ligne de front pendant la nuit du 12. Le régiment cantonne à Domptail (12) puis à Rehaincourt (13 et 14) et se rend le 14 à Charmes où il embarque par voie ferrée pour Saint-Mihiel le . Le régiment cantonne successivement à Rouvrois-sur-Meuse et Spada, à Saint-Maurice et Billy puis à Varvinais et Senonville). Il embarque le 20 à Sampigny et Lérouville et débarque le lendemain à Sainte-Menehould dans la Marne pour cantonner à Braux-Saint-Remy. Après avoir reçu un renfort de 800 hommes les 21 et le régiment embarque à nouveau le 23 dans des trains en gare de Villers Daucourt à destination de Sampigny.
fin septembre : bataille de la Woëvre - Apremont, Xivray, Marvoisin, Marbotte puis le bois Brûlé, la redoute du bois Brûlé, la Tête à Vache (octobre-décembre)
le , Octave Monjoin, Anthelme Mangin, 'le soldat inconnu vivant' est blessé à Blamont.
Année 1915
Durant l’année 1915, le régiment va occuper alternativement différentes positions aux abords d’Apremont-la-Forêt notamment dans le Bois Brûlé (tranche Saint Agnant - tranche Bois Brûlé - tranche de la Tête à Vache) mais aussi au ravin de la Source - ravin de Vosel - tranche de la Louvière puis secteur du bois Mullot - tranche Maison Blanche - tranche Rabier (anciennement tranche Louvière).
Année 1916
Secteur d'Apremont-la-Forêt : occupation de la tranche de la Tête à Vache.
du au : Belrain (exercices – instruction - repos)
: le régiment quitte ses cantonnements d’Erize-la-Brûlée et Rosnes pour se porter au ravin de Thiaumont (600 S.O de Douaumont).
Le au soir, le 95e RI arrive à la cote 347. Il vient de faire 56 kilomètres en trente-six heures. Les reconnaissances envoyées en avant du village de Douaumont par le 95e RI ne rencontrent ni les ouvrages qui avaient été signalés par l'état-major, ni les troupes que le régiment devait relever. Il n'y a plus de troupes entre le 95e et l'ennemi : elles sont toutes en fuite ou prisonnières. Le colonel de Bélenet, qui commande le 95e RI, reçoit du général Balfourier, qui commande le 20e corps, l'ordre de se porter à Douaumont.
« Il établit son 3e bataillon dans les éléments de tranchée qui existent en avant du village, son 1er bataillon au nord du village, aux cotes 378 et 347, son 2e bataillon en réserve entre Fleury et Thiaumont. L'autre régiment de la brigade, le 85e, occupe à gauche le secteur qui va de l'est de Louvemont à la cote 378. Il a lui-même la 51e division à sa gauche. À droite du 95e se trouve la brigade Chéré (2e et 4e bataillons de chasseurs, et le 418e régiment d'infanterie). »
— Lieutenant Henri Carre (4e section, 12e compagnie, 95e RI)[31].
Le 25, dès le petit jour, bombardement allemand sur le village de Douaumont et sur ses alentours.
« Les soldats du 95e régiment d'infanterie ont l'impression d'être seuls, abandonnés du reste de l'Armée, holocaustes choisis pour le salut de Verdun. Vers le milieu de l'après-midi, le bombardement cesse et l'attaque se produit. Des masses, jaillies du bois d'Haudremont, submergent le 1er bataillon mais se brisent contre nos mitrailleuses et nos feux de salve, à nous. Les Allemands s'aplatissent, se terrent. Et le bombardement reprend. Il est de courte durée, cette fois. La fumée qui couvrait le fort se dissipe et, de sentir cette force si près, cela rassure nos hommes. Ils sont tous à leurs postes, attentifs à l'assaut que ce calme présage. Soudain, un cri : « Les voilà ! » …
J'ai dit que le 3e bataillon occupait les tranchées autour du village. Ces tranchées formaient un angle droit. Sur la plus grande branche, parallèle à la rue et face à la cote 347, les 9e, 10e et 11e compagnies. Sur la plus petite, face au fort, la 12e compagnie ou, plus exactement, un peloton de la 12e compagnie : la 4e section que je commande en qualité de lieutenant, la 3e section sous les ordres de l'adjudant Durassié. Avec nous, la section de mitrailleuses du 3e bataillon, sous les ordres du capitaine Delarue. Delarue et Durassié sont toujours vivants. Et vivants également une quinzaine d'hommes qui étaient avec nous ce jour-là… »
Le 26, retraite du village de Douaumont qu'occupait le 3e bataillon du 95e RI.
« le 95e régiment d'infanterie devait être relevé au matin du 26 par le 110e, mais le colonel de Bélenet, « le géant d'Apremont », décida de retarder la relève. Jusqu’à la nuit, afin de ne pas compromettre la défense. Quand le régiment partit, dans la nuit du 26, il laissait derrière lui 800 hommes tués, mais il avait sauvé Verdun. »
Bonzée, Villers (mars à juin) ; Verdun (juil.-août) : Secteur de Tavannes, ferme de Dicourt, La Lauffée, Tunnel de Tavannes perte : 238h ; Les Eparges (août - 15 sept.) ; repos et instruction région Ludre - Tonnoy et Ferrière près de Nancy (16 sept. - 30 nov.) ; Proyart (arrondissement de Péronne) à compter du 15 déc. puis Berny-en-Santerre.
Année 1917
Argonne (janv.-mars) : Le Four de Paris
Champagne : Les Marquises (début avril) puis offensive du : bois de la Grille Pertes : 850h Woëvre (mai-juin) : Blanzée, Moulainville
Champagne (juin-décembre) : La Main de Massiges
- : retrait du front. Instruction et travaux vers Dampierre-le-Château et vers Sainte-Menehould.
Année 1918
Champagne (janvier-juillet) : Main de Massiges - La Marne (août) : bois des Dix-Hommes, Aubilly, Bouleuse puis Sapicourt, Rosnay - Champagne : La Vesle, Trigny, Brimont, Pongivart, Auménancourt, Lor, Béthancourt.
25 - : attaque d’une partie de la « Hunding Stellung », dernière ligne de défense allemande composée de tranchées, casemates et protégée par d’épais réseaux de barbelés.
: attaque de la colline de la Chapelle de Recouvrance (les derniers tués à l’ennemi).
: le 95e RI subit sa dernière journée de bombardement. Après relève, il se rend, au repos, à Ay en Champagne situé à proximité de la ville de Épernay où il apprendra la notification de la signature de l’Armistice entre les puissances alliées et l’Allemagne.
: la 16e DI est dirigée, pour se regrouper, sur la région de la forêt de Compiègne.
: la 16e DI fait mouvement pour se regrouper au 8e CA dans la région d’Hirson.
: parvenu dans le département du Nord, une partie des effectifs est affectée à la garde des frontières. Des mesures sont prises pour venir en aide aux services publics et à la population civile.
Le , le général Maistre, commandant le GAC, remet à Fourmies la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918 aux drapeaux des 85e, 95e, 13e, 29e RI et à l’étendard du 1er RAC. Les régiments sont représentés respectivement par un bataillon, le chef de corps et le drapeau.
Le , le régiment, affecté à la 9e division d'infanterie motorisée et commandé par le colonel Compagnon, quitte Bourges pour la frontière de la Sarre. Il participe aux opérations de septembre en pénétrant de quelques kilomètres dans la Sarre, au nord de Erching. Il est relevé fin septembre et rejoint le Nord dans la région de Cassel où il reste jusqu'en . Le , le colonel Grélot remplace le colonel Compagnon appelé à d'autres fonctions. Le , le 95e RIM est intégré à la 7e armée du général Giraud et va cantonner vers Boulogne-sur-Mer.
Le , dans le cadre du plan Dyle-Breda, la 7e armée s'élance vers la frontière hollandaise. Le , le 95e RI est déployé au nord de Bruxelles, vers Vilvorde, quand il reçoit l'ordre d'aller colmater la percée opérée par les Allemands à Sedan. Le , il part en convoi automobile, contournant par l'Ouest le principal corps de bataille français engagé en Belgique. Le convoi arrive dans le Cambrésis le 17 au matin, complètement disloqué par la cohue de réfugiés en exil et de troupes en retraite rencontrés sur le parcours. Le débarquement se fait au hasard des pérégrinations nocturnes, dans une zone déjà partiellement contrôlée par la 7e division blindée du général Rommel et le 1er régiment de SS Totenkopf. La grande bataille a lieu à Catillon-sur-Sambre du 17 au . Le régiment, à court de munitions et d'hommes, réduits à une poignée de combattants autour du colonel Grélot, rend les armes après avoir brûlé le drapeau. Il est dissous de fait.
De 1945 à nos jours
En , le 95e RI est brièvement recréé avec les maquis du Loiret (maquis de Lorris) et le 1er bataillon de marche de la Loire. Il exerce principalement une mission de garde des camps de prisonniers allemands en Normandie auprès de l'armée américaine du général Patton. Il est dissous en . Il reçoit un nouveau drapeau en .
En 1963, il est une nouvelle fois recréé dans le cadre de la réserve. Il est composé d'un noyau d'actifs et de réservistes.
En 1966, il devient 95e RID (régiment d'infanterie divisionnaire)
En 1985, il devient le 95e régiment inter-armes divisionnaire (RIAD) à Bourges en 1985.
Le , le 95e RIAD est dissous et quitte Bourges.
Il est reconstitué l'année suivante à Pannes, près de Montargis.
Il est lui-même dissous en 1998 dans le cadre général de la réorganisation des armées et de la suspensions du service national.
Les régiments de Travers et de Salis-Maïenfeld avaient adopté la devise « Fortiter et Prudenter » (fort et prudent) qui devient « Virtues Premium » (le premier par le courage) au régiment de Salis-Marschlins.
En 1919, la devise adoptée par le 95e est « Debout les morts ». Elle provient de l'exclamation de l'adjudant Péricard, qui, le , l'utilise pour motiver ses troupes plaquées au sol lors d'un violent bombardement ennemi[32]. L'action a lieu au cours d'un combat de tranchées sur une redoute du Bois-Brûlé dans le Saillant de Saint-Mihiel et permet de sauver une position juste conquise et menacée. Barrès, président de la Ligue des patriotes, avec l'accord de l'adjudant, en fait un récit mystique dans un roman sorti en 1916.
En mémoire de cet événement, l'un des vitraux de l'église Saint-Gérard de Marbotte illustre cet épisode du au Bois Brûlé.
Cette apostrophe, qui était depuis longtemps déjà en garnison un cri de mépris aux mal-portants et tire-au-flanc, est également le titre des Mémoires du sous-officier (devenu lieutenant à la fin de la guerre) et a été repris dans le chant Verdun ! On ne passe pas (Hardi les gars, debout, debout les morts !)[33].
Le régiment reçoit la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918 le .
Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée puis une à l'ordre du corps d'armée.
Chant
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Personnalités ayant servi au sein du régiment
Jean-Baptiste Pierre de Semellé, général sous la Révolution française et le Premier Empire, il fut également député (1822 et 1830 à 1837). Il commanda la 20e demi-brigade légère de deuxième formation.
Général de divisionPaul Maistre, fut capitaine dans le régiment. Il termine sa carrière comme inspecteur général de l’infanterie.
↑lieutenant-colonel Goybet du au - évacué à la suite d'une blessure à la main droite d’une balle qui lui coupe deux doigts
↑le chef de bataillon de Bélenet provient du 29e RI. Il est promu lieutenant colonel le 10 janvier 1915 puis colonel le 4 avril 1916. Le 12 septembre 1916, il prend le commandement de la 146e brigade d’infanterie remplaçant le colonel Florentin qui a disparu, le 4 septembre 1916 avec une partie de son état-major dans l’incendie du tunnel de Tavannes.
↑Depuis le premier engagement le 14 août, le régiment enregistre en effet 1 209 hommes hors de combat, soit 46 tués, 404 blessés et 759 disparus, In JMO du 6 août 1914 au 4 février 1915, pages 7 à 9.
↑En souvenir de cet épisode particulièrement douloureux pour la ville de Bourges, une rue est inaugurée le 28 février 1919 à la demande du général Maud'huy qui commandait à l'époque des faits la 16e DI.
↑ ab et cAristide Quillet, La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes,
↑In La vie militaire à Bourges et dans le Cher, page 157.
André-Ruetsch Jean-Pierre, Tempête à l'Est - L'infanterie berrichonne dans la campagne de France, mai-, éditions Alice-Lyner, 2011 (ISBN978-2-918352-12-9)