Lors de la bataille de Salamanque, en 1812, l'aigle du drapeau du 62e fut capturé par le 2nd battalion, 44th Regiment of Foot, de l'armée britannique. L'Aigle est désormais exposé au Musée du Régiment de l'Essex, à Chelmsford (Essex Regimental Museum), http://www.royalanglianmuseum.org.uk/
Le régiment eut de lourdes pertes dans cette campagne. Lors de l’expédition de Constantine fin 1836, les troupes françaises en retraite durent passer sur le lieu de l’embuscade où avaient péri cent quarante et un hommes du 62e régiment d’infanterie, arrivé en Afrique seulement six mois auparavant. Leur impression est résumée par le marquis de Castellane, major du 3e régiment de chasseurs d’Afrique : « Le 25, nous passâmes sur le terrain où le convoi escorté par le 62e avait été attaqué, et la vue de cent quarante et un cadavres qui gisaient sur le sol, entièrement nus, décapités et déjà en putréfaction, ne contribua pas peu à affecter le moral d’une grande partie de l’armée… »[2].
« La redoute d'Aïn-el-Turck portera désormais le nom de redoute du 62e. » Maréchal Vallée, 1839.
: les pertes du régiment sont de 900 dans le secteur du chemin des dames[7].
: le régiment est renforcé de 800 hommes.
octobre : il se trouve dans le secteur du Chemin des Dames. Pendant l’hiver 1917, il occupe successivement les secteurs de la Malmaison, de la forêt de Pinon et de l’Aisne. Le 62e se voit décerner pour sa bravoure au feu le port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre.
Le , le 62e est de retour à Lorient, après avoir participé au défilé de la victoire à Paris derrière son glorieux drapeau cravaté de la croix de guerre et de la fourragère aux mêmes couleurs. Devant la population en liesse le Maire de Lorient reprend les paroles qu’il avait prononcées le : « Le soldat breton au cœur fort et généreux ne demeura pas inférieur à sa réputation ». Hélas le bilan de cette Première Guerre mondiale était très lourd, le régiment accusant 2416 morts ou disparus.
Le 62e régiment d'infanterie est formé à Lorient le , par le CMI no 112, Réserve A RI type NE.
Il passe par Saint-Mihiel, puis s'est dirigé vers la frontière luxembourgeoise. En décembre 1939, il est sur le Stromberg, le 28 décembre, il est à Bouzanville. En mars 1940, il est à Saint-Jean de Montmeillant et dans la région de Rethel ; en avril, il se prépare à la manœuvre de Belgique par Givet.
: les Allemands attaquent à l’ouest. Le régiment ne dispose alors que de 60 % de ses effectifs, soit moins de 2 000 hommes, le reste étant pour la plupart en permission. À 7 h 2, le PC du régiment reçoit l’ordre d’alerte lui enjoignant d’exécuter la manœuvre de Belgique à laquelle il s’était entraîné en avril. La troupe se met en mouvement à pied, sous les attaques de l’aviation ennemie à partir du 11.
: dimanche de pentecôte, par un soleil radieux, le gros de la 22e division, se porte comme prévu sur la Meuse, tenant le front entre Hastières et le sud de la boucle de Chooz. Le sud du dispositif est affecté au régiment, entre Ham et Vireux. Exténué après cette marche, le 62e atteint ses emplacements à 3 h dans la nuit du 12 au 13.
Le PC est à Vaucelles. Le 116e RI est au nord et le 265e RI de la 61e DI au sud. Le 2e bataillon du commandant Dardant occupe le quartier nord avec son PC à Hierges. La 7e compagnie fait la liaison avec le 116e. Les ponts de Ham et Vireux sont détruits à 16 h.
: les bombardements aériens s’intensifient. Les premiers contacts avec l’ennemi qui a atteint les rives du fleuve ont lieu dès la fin de journée du 13. Le régiment reçoit alors dans la soirée un ordre de repli sur la ligne Vierves-Matignolles.
: l’ennemi franchit la Meuse très tôt dans la matinée. Toute la division, qui est enfoncée par la 32e division d’infanterie allemande, doit refluer, le 2e bataillon vers Mazée à partir de 3 h le 15. Le régiment subit des pertes. Ainsi le capitaine Yves Queignec, commandant de la 7e compagnie, instituteur à Scaër, meurt au champ d’honneur, en Belgique le en fin de journée (le 13 d’après l’inscription sur sa tombe ?) à l’âge de 39 ans. Il est enterré à Quimper, au cimetière Saint-Joseph.
: à 7 h 30, les Allemands apparaissent dans la région de Matignolles où le combat s’engage avec les unités du 2e bataillon qui, vers 8 h 30, sont menacées d’encerclement. Elles refluent et sont disloquées par des attaques de blindés lorsqu’elles arrivent à Olloy vers 11 h 30. Le capitaine Collin, commandant le bataillon est blessé et fait prisonnier. Dans ce chaos, tout ce qui reste de la division doit se diriger vers la forêt de Saint-Michel.
Ce même jour, face au désastre, le général Corap est remplacé par le général Giraud à la tête de la 9e armée. Mais c’est déjà trop tard, les allemands exploitent leur percée qui les conduira jusqu’à la mer et à Dunkerque. Leurs troupes qui ont franchi la Meuse à Sedan le 13 arrivent maintenant de l’est et la 8e « panzer division » entre dans Hirson le 16.
: à 8 h 30, seuls environ 500 hommes de la 22e DI sont rassemblés à Saint-Michel, les 19e RI et 62e RI étant les plus représentés. 6 chars R35 du 32e bataillon de chars de combat renforcent le dispositif qui s’appuie sur les blockhaus souvent inachevés dans la forêt.
Vers 14 h, le général Beziers de Lafosse (1880-1964), commandant de l’infanterie divisionnaire et le colonel commandant le 18e régiment d’artillerie de la 22e DI quittent le PC de Saint-Michel pour rejoindre celui du 62e.
: en matinée une percée est envisagée vers Mondrepuis. Elle n’aura pas lieu.
Vers 15 h, l’ennemi progresse de Saint-Michel vers le nord et arrive au contact de la ligne d’arrêt. De nombreux soldats sont tués, en particulier au carrefour de l’étoile où a été érigé un monument commémoratif portant les noms de 24 militaires dont 3 du 62e, Sergent Mathurin Guehennec, soldat Henri Manceau, Sergent Jacques Salama. Les combats se calment à l’arrivée de la nuit.
: ce samedi, l’attaque reprend dès l’aube et, peu, à peu, le dernier réduit constitué par le PC du 62e est entouré de toutes parts et va cesser le combat.
Selon le rapport du colonel Le Barillec, après des combats autour du poste de commandement du 62e, le général Beziers de Lafosse (1880-1964), commandant de l’infanterie de la division, « déclare, pour éviter le massacre, qu'il vaut mieux se rendre. C'est fini du 62e RI, il est environ 11 h 30. À l'attitude de l'ennemi, le colonel se rend compte que tous les autres points d'appui ont déjà été réduits. La troupe à laquelle ils ont eu affaire avait fait la Pologne. Le bataillon allemand, commandé par le capitaine Paul Bauer (l'homme de l'Himalaya) était composé d’hommes de 20 à 22ans. Après nous avoir offert à déjeuner à leur division, les officiers de cette unité prirent congés de nous en ces termes: « Bonne chance, nous avons eu affaire à de braves combattants ». » Le drapeau est capturé par les allemands, le régiment est dissous le par le bureau liquidateur de Clermont-Ferrand.
Le capitaine Paul Bauer, alpiniste qui s’est distingué avant guerre par ses expéditions dans l’Himalaya, appartenait au 3e bataillon du 99e régiment de chasseurs de montagne (III./GJR.99) de la 1re division de montagne, « 1. gebirgs-division » commandée par le général Ludwig Kubler.
La division traverse la Meuse le , à Revin et Fumay à une vingtaine de kilomètres à l’est d’Hirson. Le elle attaque la ligne de blockhaus à Saint Michel. 4 chars (6 avaient été mis à disposition du 62e RI), 4 voitures, 30 chevaux, un général (probablement le général Beziers de Lafosse), 19 officiers dont 4 colonels et 161 hommes sont capturés par le bataillon du capitaine Bauer qui reçoit l’agrafe à la croix de fer de Ire classe.
Le Lieutenant Munske, des sous-officiers et soldats de la 13e compagnie reçoivent la croix de fer de 2e classe. Ce récit correspond à celui fait du côté français de la fin du 62e RI.
Pour les Français, la bataille est terminée. C’est alors le départ pour la captivité. Les prisonniers sont d’abord rassemblés dans une école à Saint-Michel, puis à Hirson bombardée par l’aviation alliée (anglaise ?) dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20.
Après-guerre
Il devient un régiment de réserve dans le cadre de la défense opérationnelle du territoire. En cas de mobilisation, il est rattaché, dans les années 1980, à la 109e division d'infanterie qui devient de 1986 à 1994 la 109e brigade de zone puis la 109e brigade régionale de défense.
Mis sur pied par le 3e RIMa a Vannes
Drapeau
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[10] :
↑Aristide Martinien : Guerre de 1870-1871 : État nominatif, par affaires et par corps, des officiers tués du 15 septembre 1870 au 12 février 1871 page 77
↑Auguste Édouard Hirschauer, « Annexe 2 : Notice Historique », dans Rapport fait au nom de la Commission de l'armée, chargée d'examiner le projet de loi adopté par la chambre des députés, relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée, Impressions du Sénat (no 263), (lire en ligne), p. 198-199
Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française, Général Andolenko, Eurimprim 1969
Historique du 62e Régiment d'Infanterie, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle éditeur militaire, coll. « Petite bibliothèque de l'Armée française », , 2e éd., 70+18 (lire en ligne)
Historique du 62e Régiment d'Infanterie : 1914-1920, Paris et Limoges, Henri Charles-Lavauzelle éditeur militaire, coll. « Petite bibliothèque de l'Armée française », (lire en ligne)
Geneviève et Pierre Quéré, « Le 62e Régiment d'Infanterie de Lorient pendant la grande guerre », Les cahiers du pays de Plœmeur, no 16, , p. 29-34 (ISSN1157-2574)