67e régiment d'infanterie (France)
Le 67e régiment d'infanterie (67e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment de Languedoc, un régiment français d'Ancien Régime. Création et différentes dénominations
Colonels/chef-de-brigade
Historique des garnisons, combats et bataille du 67e RIAncien régime67e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Languedoc (1791-1793)L'ordonnance du 1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le terme ci-devant, comme 67e régiment d'infanterie ci-devant Languedoc.
67e demi-brigade de première formation (1793-1796)En 1793, lors du premier amalgame la 67e demi-brigade de première formation est formée avec les :
Guerres de la Révolution
Lors du second amalgame, la 67e demi-brigade de première formation est incorporée dans la 58e demi-brigade de deuxième formation. 67e demi-brigade de deuxième formation (1796-1803)La 67e demi-brigade de deuxième formation est formée le 16 floréal an IV () par l'amalgame des :
Guerres de la Révolution et de l'Empire
67e régiment d'infanterie de ligne (1803-1815)Par décret du 1er vendémiaire an XII (), le Premier Consul prescrit une nouvelle réorganisation de l'armée française. Il est essentiel de faire remarquer, pour faire comprendre comment, souvent le même régiment avait en même temps des bataillons en Allemagne, en Espagne et en Portugal, ou dans d'autres pays de l'Europe, que, depuis 1808, quelques régiments comptaient jusqu'à 6 bataillons disséminés, par un ou par deux, dans des garnisons lointaines et dans les diverses armées mises sur pied depuis cette date jusqu'en 1815. Guerres de l'Empire
Officiers blessés ou tués en servant au 67eR.I. entre 1804 et 1815 :
Après la seconde abdication de l'Empereur, Louis XVIII réorganise de l'armée de manière à rompre avec l'héritage politico-militaire du Premier Empire. Le régiment n'est pas recréé, le numéro devient vacant. 67e régiment d'infanterie de ligne (1831-1882)Le 67e régiment d'infanterie de ligne est formé à Alger par ordonnance du , des volontaires parisiens du régiment de la Charte[1]. Rattaché à l'armée d'Afrique, le 67e de ligne participe aux campagnes de 1831 à 1835 de la conquête de l'Algérie par la France. En 1831, le régiment s'illustre durant l'expédition de Médéa, le combat sur le plateau d'Ouara, le , le combat de Bouffarick, le , l'affaire du défilé de Bouffarick, les 3 et , les combats sous les murs de Bougie, les 5 et et l'expédition contre les Hadjoutes en janvier 1835. En mars 1846 il intervient lors de la grève des mineurs à Saint-Étienne. En 1848 et 1849, il est affecté à l'armée des Alpes. 1859 : un bataillon est en garnison à Reims[2]
Le , le 67e régiment d'infanterie de ligne fusionne avec le 67e régiment d'infanterie de marche, formé en décembre 1870. En 1873, le "six-sept" prend pour la première fois garnison à Soissons. Lors de la réorganisation des corps d'infanterie de 1887, le 1er bataillon forme le 146e régiment d'infanterie. 67e régiment d'infanterie1914En 1914 le 67e régiment d’infanterie part de Soissons dans le cadre de la 23e brigade d’infanterie de la 12e Division d'Infanterie.
Du 2 au , la 130e brigade (65e DI) est à la disposition de la 12e DI. 1915Du 17 au , violents combats aux Éparges. Sur ordre du général Dubail, l'attaque commence le . Quatre mines de 1500 kilos sautent ; l'attaque française est lancée par les sapes de l’Ouest que l'on a fait exploser. Après une importante préparation d'artillerie, les éléments de la 12e division d’infanterie s’engagent. En riposte, l'état-major allemand décide de reprendre les positions concédées. Entre le 18 et le , attaques et contre-attaques se succèdent sous un bombardement permanent et d'une violence inouïe. Le au matin, un bataillon du 106e régiment d'infanterie (à droite), un bataillon du 67e (au centre), et un bataillon du 132e (à gauche), après une très rapide préparation d'artillerie, s'élançaient sur les tranchées allemandes et s'en emparaient. Au centre, le 67e dépassait même la fameuse crête et dévalait sur les pentes qui descendent vers Combres. Les Allemands qui, pendant la nuit, avaient massé, dans cette région des forces importantes, se lancèrent aussitôt à la contre-attaque et rejetèrent nos troupes sur leurs positions de départ. Le 67e, descendant vers Combres, est pris entre des barrages et, décimé, se replie ; seul le bataillon du 132e put se maintenir, pendant quelques heures, dans un petit bois qu'il avait réussi à conquérir. Au cours de ces rudes journées du 17 au , nos troupes n'avaient pu s'emparer de leur objectifs. Les Bavarois ont perdu 2 000 hommes tués, blessés ou prisonniers, mais von Strantz a décidé de tenir coûte que coûte; il fait creuser des abris-cavernes ainsi que des galeries boisées, à 8 mètres sous terre[4],[5]. Extrait de l'ordre général no 137 de la 1re armée no 5 106 du . 17 au — cite à l’ordre de l’armée, unités ou fractions d'unités : Les mérites du 106e Régiment d'Infanterie, du 1er bataillon du 67e R.I, de la compagnie 14/15 du 4e régiment du génie et de la 4e pièce de la 9e batterie du 25e régiment d'artillerie de campagne sont consacrés par les textes qui suivent : 1er bataillon du 67e régiment d'infanterie : Sous un feu d’une extrême violence, s’est élancé à l’assaut d’une crête transformée par l’ennemi en véritable forteresse et s’en est rendu maître. – – Engagé sur place dans la 1re bataille de la Woëvre : En date du : la 12e D.I est aux ordres du Gal PAULINIER Objectif primaire : S’emparer de l’éperon Est afin d’avoir des vues directes sur les secondes lignes allemandes. Objectif secondaire : s’emparer du bastion Ouest et de la courtine reliant les deux bastions En date du : Ordre à la 12e D.I : Objectif : Partant de la base B, Sape 11, N et O, atteindre le Mamelon C et la crête D – X où ils s’installeront. Ces régiments auront en outre à assurer la garde des tranchées de première ligne. Limite droite : boyau T et le point K zéro, Limite Gauche : Corne Sud-est du bois. Limite de l’attaque : au-delà de la dernière tranchée jusqu’à la crête militaire, afin de battre les pentes sur Combres. Unités concernées : 24e brigade (106e et 132e R.I ). Aux ordres du Gal Cdt la 12e D.I : les deux bataillons restants du 67e R.I (tranchée de Calonnes) et le 25e B.C.P (Rupt en Woëvre) Appui : La 24e brigade sera renforcée d’un bataillon du 67e R.I, en réserve à Montgirmont, du groupe d’artillerie de campagne du 46e R.A de la côte des Hures, et des Cies du Génie 6/4, 6/4 bis, 6/5 et 4/13. Articulation: 106e R.I à droite, formation triangle pointe en avant, de B et Sape 11, ayant pour objectif du Mamelon C au Point D, crête militaire incluse. 132e R.I à gauche, même formation, à partir de la ligne N, i et O’, ayant pour objectif les points E’, K et X (point X en deuxième objectif). Pivot des 106 et 132e R.I : point D2. En date du : 4 h 0 : les 11e et 12e Cies du 67e RI renforcées à gauche par la 7e Cie du 132e RI s’appuyant sur le 1er bataillon du 132 (Cdt Rayer), traversent les positions tenues et partent à l’assaut des Points X et I. Les 6e et 8e Cies (132e RI) attaquent sur I, E et D. L’attaque est clouée par des tirs de mitrailleuse allemandes venant des Points X et K. Les deux compagnies du 67e RI qui attaquèrent le point X le à 4 h 0 faisaient partie du 3e Bataillon (Bn Arth). La compagnie de droite (Cie Thil = 12e Cie) marche vers les points S.F La compagnie de gauche (Cie Duval = ? Cie, certainement 11e) progresse vers la tranchée alpha. 4 h 30 : Les unités françaises étant maintenues sur leurs lignes, violente contre-attaque allemande sur le Mamelon C et le Point D2 (jonction des 106e et 132e R.I). Le rapport de force étant trop inégal, les Allemands, au combat au corps à corps, reprennent le Mamelon C. 15 h 0 : violents tirs de barrage de l’artillerie française sur les points C, D, E. 16 h 0 : contre-attaque française. Le 106e RI reprend le Mamelon C, le 132e RI (renforcé du 1er bataillon (Cdt Duffié) du 67e R.I reprend la ligne D, E, puis la ligne I, S. L’ennemi recule, le 132e R.I avance jusqu’à D2. Le bataillon Rayer et les 6e et 8e Cies du 132e atteignent le versant Sud. Le 1er bataillon du 67e (Bn Duffie) marche à 16 h 0 sur X.I. puis sur XK appuyé par les 2 Cies du Bn Arth. En date du : 4 h 15 : Violentes contre-attaque allemande. Les deux R.I ne peuvent plus bénéficier de l’appui de l’artillerie française (les lignes de front sont trop imbriquées). 7 h 0 : Les Unités françaises sont contraintes au repli. 9 h 10 : ordre est donné au 25e BCP de monter en ligne. 13 h 15 : tirs de barrage de l’artillerie allemande suivi, dans la foulée, d’une contre-attaque allemande face au 106e et 132e RI. Débordé, le 106e RI perd à nouveau le Mamelon C. Mais la contre-attaque est enrayée. 15 h 30 : les 106 et 132e R.I reçoivent l’ordre de repartir à l’assaut appuyés par le 25e BCP plus toutes les réserves des 106e, 132e et 67e RI. 16 h 30 : le L-cl Barjonnet, commandant le 106e RI est blessé au combat. 16 h 45 : l’heure de l’assaut est reporté. 17 h 15 : le Cdt Rayer est blessé au combat. 17 h 30 : l’assaut est définitivement reporté au lendemain. 19 h 0 : les Français, le , ont été presque ramenés sur leurs bases du . 23 h 0 : le 106e RI tente des contre-attaques, sans succès[6]. Le 5 avril, par un temps exécrable, la 12e DI du général Paulinier, sans relève envisagée, poursuit la mission de reprise des Éparges, entamée depuis le . La 24e brigade du colonel Gramat se lance à l’assaut de la crête. Le 106e RI doit s’emparer du mamelon C à droite, et le 132e RI du point X à gauche. Trois bataillons ont été placés en réserve sur Rupt-en-Woëvre et la tranchée de Calonne. Malgré la boue, les Français s’emparent du point C mais n’empêchent pas les renforts ennemis d’arriver au point X. En soirée, les Français tiennent la crête, mais le au matin, les Allemands les submergent et reprennent le point C. Avec l’aide de l’artillerie, les Français sont de retour sur le point C en fin de journée avec d’importantes pertes de part et d’autre. Le mauvais temps ayant empêché les réglages d’artillerie, la plaine de la Woëvre transformée en marécage, force est de constater qu’au soir du , « la manœuvre en tenaille » a échoué. Les Éparges restent donc le seul point d’ancrage de l’effort destiné à briser le front ennemi.
La tâche, si ardue, se termine dans la période du 5 au , par l’encerclement du point X., clef de la position de cette crête des Éparges d’où chacun veut dominer et arrêter son adversaire. L’honneur de l’enlèvement de cette position revient à 4 compagnies du 132e et à 2 compagnies du 67e. C’est le qu’une fraction de la 7e compagnie (compagnie de gauche) du 132e a atteint, au prix d’efforts inouïs, le but de sa mission et s’est jetée sur les derrières de la défense ennemie du point X., prenant pied dans les boyaux de communication menant à Saulx à leur intersection avec le boyau de Combres. Ces braves étaient au nombre de 40[7].
Du au , la 6e brigade (3e D.I.) est à la disposition de la 12e D.I. 19161er - – Retrait du front ; repos au nord de Châlons-sur-Marne. À partir du 10, transport par V.F. dans la région de Laheycourt. Repos vers Vaubécourt.
Engagé, à partir du , vers la ferme de Bois-l'Abbé, dans la bataille de la Somme : Attaques françaises des , 7 et . 1917À partir du 16 avril, il est engagé dans la 2e Bataille de l'Aisne : progression, en 2e ligne, à l'ouest de Craonne. 1918– – transport par VF dans la région de Montdidier. Engagé, vers Braches, à partir du 26, dans la bataille de l'Avre (2e bataille de Picardie). À la fin d'août, Engagé dans la poussée vers la ligne Hindenburg : À partir du , Engagé dans la bataille de la Lys et de l'Escaut (2e bataille de BELGIQUE) : Combats et progression jusque dans la région d'Eyne. Drôle de guerreLe 67e régiment d'infanterie est l'un des trois régiments d'infanterie de la 3e division d'infanterie motorisée, cette division est placée en réserve de la 2e armée[8] qui doit en premier lieu protéger la ligne Maginot d'une manœuvre de contournement. Bataille de FranceLe 67e se bat avec les soldats des 51e et 91e RI en notamment sur Stonne (le Verdun de 1940) et le Mont-Dieu. Les dernières unités combattantes sont capturées le , après de violents combats et une retraite difficile. De 1945 à nos jours
DrapeauIl porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[9] :
DécorationsSa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec quatre citations à l'ordre de l'armée. Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire décernée le . Personnalités
DeviseBec et ongle Sources et bibliographie
Notes et références
Voir aussiArticle connexeLiens externes
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