La 150e demi-brigade de bataille remontait, par le 2e bataillon de Conti, qui en fut le noyau, aux glorieux régiments de l'ancienne monarchie de Nivernais, La Marche-Prince et Conti[2]. Comme toutes les demi-brigades, elle fut formée d'un bataillon de ligne amalgamé avec deux bataillons de volontaires : le 2e bataillon de Conti, le 1er bataillon de l'Aisne, le 2e bataillon des Basses-Alpes.
Elle est rassemblée pour la première fois à Grot-Zunder, camp de Meerle, près d'Anvers, sous les ordres du chef de brigade Fabus et fait partie de la 3e division de l'armée du nord (Division Lemaire - Général en chef Pichegru). Elle prend part, en plein hiver 1794-95, à la conquête de la Hollande, s'empare de Bréda et fait de nombreux prisonniers. Cette campagne est rendue particulièrement dure par le froid intense et les difficultés de l'approvisionnement. Les troupes, dépourvues de vêtements, de chaussures et parfois même de vivres, font preuve d'une endurance et d'une discipline admirables et la Convention décrète que «l'Armée du nord a bien mérité de la Patrie».
En 1796, le Directoire ordonne une refonte générale des demi-brigades, devenues trop nombreuses pour les effectifs. Leur nombre est réduit à 110 et la 150e est incorporée à la 21e.
81e cohorte du premier ban de la Garde Nationale[3]
En 1812, les exemptés et les remplacés des classes 1807 à 1812 furent convoqués sous le nom de « Premier ban de la Garde nationale » et formés en cohortes départementales. Après le désastre de Russie, ces cohortes formèrent des régiments numérotés de 135 à 156.
Le 150e Régiment d'infanterie de ligne, constitué à quatre bataillons et un bataillon de dépôt, comprenait les cohortes des départements de Maine-et-Loire, Mayenne, Rhin-et-Moselle, Sarre. Les cadres manquaient et furent pris à grand-peine parmi les officiers retraités ou blessés.
Affecté à la division Rochambeau et à l'armée d'observation de l'Elbe, le 150e passe le Rhin en , se dirige sur Magdebourg par Cassel et Halberstadt. L’armée d’observation devient le 5e Corps.
Le , alors que le 5e corps arrive devant Leipzig, la bataille de Lützen s'engage. Le 5e corps ne peut y prendre part, mais, en fin de journée, il occupe Leipzig d'où il chasse les Prussiens. Il marche sur Meissen à la poursuite de l'ennemi en retraite. Il remonte ensuite la Sprée et vient attaquer les hauteurs de Würschen qui sont enlevées d'assaut. L'ennemi cède et la Grande Armée le poursuit vers l'est.
Quand l'armistice de Plesswitz () fait suspendre les opérations, le 150e se trouve à Neunkirchen, près de Breslau.
À la reprise des hostilités, le , le 5e corps est aux ordres du maréchal Macdonald et le 150e prend part aux combats de Zobten (), Löwenberg (), et Goldberg (). Dans ce dernier combat, la division Rochambeau décide du succès de la journée en enlevant d'assaut, après un combat acharné et malgré de lourdes pertes, les hauteurs du Wolfsberg fortement tenues par les Russes. Ce glorieux souvenir est rappelé par l'inscription de la victoire de Goldberg au drapeau du 150e.
Pourtant, à la suite d'une offensive téméraire, le maréchal Macdonald est contre-attaqué à l'est de Kaltzbach par toute l'armée de Silésie. Une pluie torrentielle, ininterrompue, cause aux troupes de cruelles souffrances. Le 3e bataillon du 150e de ligne, qui était à l'arrière-garde, est coupé de la division et cerné par plus de trois mille cavaliers. Les amorces sont mouillées et pas un fusil ne peut tirer. Sans se troubler, nos jeunes soldats croisent la baïonnette et résistent ainsi jusqu'au soir à toutes les charges, marchant et formant le carré d'infanterie alternativement. C'est depuis ce fait d'armes que le 150e a pour devise:« Avec le fer quand le feu manque ».
Dans la campagne qui suivit, le 150e est presque anéanti au cours de la lutte acharnée au cours de laquelle plusieurs membres de la Confédération germanique, nos alliés, et notamment les Saxons, ont trahi l'Empereur en plein combat.
Les débris du régiment se retirent vers le Rhin, sous les ordres du maréchal Marmont, et le 5e corps se reforme tant bien que mal entre Mayence et Bingen (). Le 150e n'a plus que deux bataillons squelettiques : son effectif est réduit à 27 officiers et 168 hommes. Comme toute l'armée, il est atteint par le typhus
Le , à Neuss, les deux bataillons du régiment sont attaqués par surprise par un détachement de l'armée prussienne qui capture le colonel Dereix, l'aigle et la caisse du régiment ; 16 hommes sont tués et 189 capturés.
Le , ce qui reste du régiment est regroupé en un seul bataillon à Niederkassel.
Le , une réorganisation devenue indispensable amène la suppression du 150e régiment d'infanterie de ligne après une année de fatigues et combats qui prouvèrent sa valeur. Quelques éléments laissés à la garnison de Juliers et au dépôt de Maastricht se maintiennent dans ces places jusqu'à la paix et le numéro 150 ne disparaît qu'en .
150e régiment d'infanterie (1887-1942)
Le 150e régiment d'infanterie est créé le et formé de 3 bataillons à partir de :
Le 150e est basé à Verdun, avec un bataillon à Commercy, un à Longwy et un à Saint-Mihiel. Le régiment rejoint Saint Mihiel en 1897 où son PC restera jusqu'à la déclaration de guerre.
1914 : à la mobilisation, le 150e Régiment d'Infanterie met sur pied son régiment de réserve, le 350e régiment d’infanterie
Pendant toute la Grande Guerre, il appartiendra à la 40e Division d'Infanterie.
Le , le 150e RI se trouve aux abords de Sedan lorsqu'intervient l'armistice.
Entre 1919 et 1930, le 150e Régiment d'infanterie est en occupation en Allemagne.
Le régiment quitte définitivement la zone d'occupation en Allemagne en 1930 et rejoint Verdun où il tiendra garnison jusqu'à la déclaration de guerre en 1939.
Le 150e RI fait alors partie de la 12e Division d'Infanterie Motorisée. Il est capturé à Malo-les-Bains le .
Le , le 150e Régiment d'infanterie est recréé dans l'armée d'armistice à Agen et sera dissous le .
De 1887 à 1914
Le 150e RI, est formé le 1er octobre 1887, à Verdun, avec un bataillon du 63e RI de Commercy (1er du 150e), un bataillon du 66e RI de Longwy (2e du 150e), et un bataillon du 85e RI de Saint-Mihiel (3e du 150e). Le 2e bataillon reste à Longwy où il tient garnison. Le drapeau est remis au régiment le sur le Champ de Mars.
Les compagnies occupent à tour de rôle, autour de Verdun, les forts du Rozellier, de Belrupt, d'Haudainville, de Landrecourt, de Dugny, de Regret, de Belleville, de St-Michel.
En 1889, le 2e bataillon est remplacé à Longwy par le 3e bataillon qui y reste jusqu'en 1891.
En 1891 s'ajoute au régiment un quatrième bataillon qui est appelé l'année suivante « Bataillon de forteresse », les trois autres étant dits « Bataillons de campagne ». En 1891, le 2e bataillon devient 4e bataillon de forteresse et le 4e bataillon devient 2e bataillon de campagne.
En 1897, l'État-major et les bataillons de campagne vont tenir garnison à Saint-Mihiel. Le bataillon de forteresse reste à Verdun dont il assure une partie de la défense et il cessera d'appartenir au 150e en 1913, pour compter au 166e Régiment d'infanterie nouvellement créé.
Départ en couverture : Le , le régiment se met sur pied. Le , il se déplace vers le nord-est dans la Woëvre (25 km Nord-Est de Saint-Mihiel).
le : Prenant part, avec la 40e division, à l'offensive menée en direction du nord-est, entre Longuyon et Briey le régiment reçoit le baptême du feu dans la vallée de la Crusnes.
Le : le front s'est replié sur l'Othain. Le 24, l'attaque est reprise. Le 150e s'empare des villages de Duzey et Nouillonpont (à 10 km au sud de Longuyon).
28 - : le régiment s'installe défensivement sur les pentes ouest du Mort-Homme (15 km Nord-Ouest de Verdun).
septembre
Le 150e attaque le et arrête l'ennemi.
Le 10, il maintient toutes ses positions. Et brusquement, l'ennemi se dérobe, c'est la victoire de la Marne.
Il est ensuite appelé vers le sud, l'ennemi vient d'enlever Saint-Mihiel par surprise et menace de déboucher sur la rive gauche de la Meuse.
Le , le régiment attaque au nord de Saint-Mihiel.
Du 24 au , le régiment lutte pied à pied en se retirant dans la direction de Troyon. Les attaques se poursuivent jusqu’au sur les hauteurs dominant Saint-Mihiel au nord (Côte Sainte-Marie).
Le front se stabilise et le 150e monte la garde de ce secteur.
1915
- juillet : le 150e est en ligne dans les bois de La Gruerie (10 km Ouest de Varennes-en-Argonne) et tient le secteur de Bagatelle. Pendant sept mois, le 150e soutient victorieusement une lutte incessante.
Au moment de la relève, le , le Chef de Corps, le colonel Henri de Chéron est grièvement blessé par un éclat d'obus. Il meurt le à l'hôpital Chanzy à Sainte-Menehould où il est transporté. Ses obsèques sont célébrées le à Sainte-Menehould. Le chef de bataillon Faure-Beaulieu, nommé lieutenant-colonel, prend le commandement du régiment le .
Du au , le 150e tient les secteurs au sud du Bois de la Gruerie. Cependant les Allemands s'acharnent sur Bagatelle et le 150e y revient à plusieurs reprises comme troupe de renfort et de contre-attaque.
Ces combats vaudront au 150e Régiment d’infanterie le surnom de « Régiment de Bagatelle » qu’il peut porter fièrement.
L'attaque débute le . Malgré les pertes, la progression continue. Une lutte acharnée s'engage sur la position allemande qui résiste avec énergie, les barrages sont enlevés un par un, les contre-attaques sont repoussées.
Le : l’assaut est lancé contre la deuxième position. L'avance est lente et difficile, mais les troupes allemandes sont refoulées jusque sur les crêtes qui dominent la vallée de la Py et la lutte se poursuit avec acharnement jusqu'au .
Le : le régiment attaque à nouveau à l'Epine de Védegrange. L'attaque est brisée, mais le régiment se maintient sur ce terrain si chèrement conquis.
C'est au cours de cette journée du que se produit "l'affaire des 25 soldats du 150e RI"[4]. Ces soldats, appartenant tous à la même compagnie, sont accusés de s'être laissé faire prisonnier sans trop résister, préférant courir le risque de la captivité plutôt que celui de la lutte sur le front du 150e RI. Ils sont condamnés à mort par contumace pour désertion devant l'ennemi. Revenus de captivité, après la guerre, leur peine sera commuée en travaux publics, voire amnistiée. Il est possible que cet évènement ait empêché le 150e RI d'obtenir la fourragère de la Légion d'Honneur par manque d'une 6e citation. En effet, la bataille de Bagatelle, inscrite sur le drapeau n'a pas fait l'objet d'une citation à l'ordre de l'Armée comme cela était la coutume pour une bataille inscrite au drapeau. Cette citation a du être supprimée comme sanction.
Le : le lieutenant-colonel Ballet prend le commandement du régiment.
Jusque fin décembre, le 150e travaille à organiser le terrain conquis.
1916
Le régiment exécute ensuite des travaux dans le secteur de Mourmelon-le-Grand, puis monte en ligne à Tahure, fin . Il y est depuis quarante-huit heures quand une attaque formidable se déclenche sur Verdun.
Le : au soir, le 150e monte au Mort-Homme (15 km Nord-Ouest de Verdun).
Le : l'artillerie ennemie écrase le Mort-Homme et dès lors, la lutte ne cesse plus, les attaques se succèdent avec une violence toujours plus grande, l'ennemi veut à tout prix s'emparer du sommet.
Le : une contre attaque du régiment s'élance dans un élan splendide, enlève ses objectifs, les dépasse, atteint l'Ouvrage des Poutres et fait 80 prisonniers. Malgré quatre attaques successives de plus en plus puissantes, le 150e couronne toujours le sommet du Mort-Homme.
4 au : le régiment est relevé, toute la partie nord du Mort-Homme est en possession française. Le 150e se reforme. Il est cité à l'Ordre de l’armée qui reconnait ainsi son courage.
le : le 150e se retrouve au Mort-Homme. Mais la situation s'est bien aggravée : l'ennemi allemand est maintenant maître du sommet et le régiment est accroché aux pentes sud. Entre le et le , plusieurs opérations ayant pour but de régulariser les lignes du régiment sont effectuées avec succès.
Le : le régiment quitte définitivement la région de Verdun.
- septembre : Le 150e est envoyé successivement dans les secteurs calmes devant Saint-Mihiel (Bois d’Ailly), et près de Badonvillers.
Du 3 au : le 150e participe à de nombreuses attaques et s’empare de deux kilomètres de terrain en profondeur, de mitrailleuses et de nombreux prisonniers. Le 150e régiment d’infanterie est à nouveau cité à l’ordre de l’armée.
Mi-octobre : le régiment est relevé et va se reposer. Trois semaines après sa relève, le 150e remonte en ligne.
Le : le régiment part à l'attaque mais doit se replier sous un feu d'enfer.
Du 9 au : l'attaque est reprise avec succès et le 150e s'empare de la tranchée de Saillisel et du hameau, il y fait plus de cent prisonniers.
Le régiment est relevé dans la nuit du 12 au .
1917
Janvier : le 150e tient le secteur de Ville-sur-Tourbe (Champagne).
Le : à 6 heures, le régiment, se porte à l'attaque du mont Sapigneul (15 km Nord-Ouest de Reims, au Sud-Est de Berry-au-Bac). La résistance ennemie est terrible Les pertes sont énormes. Les Allemands contre-attaquent sans arrêt. Jusqu'à 14 heures, la position conquise est intégralement maintenue. À 18 heures, la position est submergée mais les troupes allemandes épuisées arrêtent leur effort. Le chef de corps, le colonel Rollet est grièvement blessé. Cette journée est sans doute la plus sanglante de l’histoire du 150e régiment d’infanterie. Il obtint ce jour-là une glorieuse citation à l'Ordre de l’armée.
: Le régiment est relevé dans la soirée. Le lieutenant-colonel Voinier en prend le commandement le .
: Le 150e remonte en ligne occupant le secteur de Berry-au-Bac.
Le : le régiment est transporté dans la vallée de la Meuse. Le , il monte en ligne dans le secteur de Louvemont (Nord de Verdun).
Le : L'attaque française est déclenchée le , en direction de Beaumont. Le , le régiment monte en ligne. Il s’installe d'abord en deuxième ligne, puis, le , il passe en première ligne devant Beaumont.
Une nouvelle offensive est engagée le sur le front Ornes - Bois-le-Chaume et le 1er bataillon y prend part.
- : la 40e division monte en ligne et le 150e occupe la forêt de Facq (entre Pont-à-Mousson et Nancy). Le secteur est immense, le régiment y effectue d’importants travaux, exécute des coups de main et des embuscades.
: au matin les Allemands attaquent. Grâce à une résistance acharnée, le au matin, la ruée allemande est complètement brisée. Le régiment vainqueur reçoit une nouvelle citation à l'Ordre de l'Armée.
Pendant 50 jours consécutifs, le régiment reste en ligne sans relève sous les bombardements quotidiens, menant à bien une énorme tâche dans le secteur de la Cohette.
: le régiment résiste avec opiniâtreté à l'assaut des troupes allemandes avec de lourdes pertes. Le régiment réussit à maintenir ses positions. Dans cette victorieuse mais rude bataille, le régiment a perdu vingt quatre officiers et plus de sept cents hommes ; sa bravoure le fait, une fois de plus, citer à l'Ordre de l’Armée. Le régiment reçoit la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire.
- : il monte en ligne dans le secteur calme de Champenoux (10 km Nord-Est de Nancy).
: Le régiment est embarqué à destination de la Champagne.
1er - : La 40e division attaque à l'est de Vouziers (50 km Nord-Est de Reims), sur l'axe Vouziers-Châtillon-sur-Bar. Le 3 au matin, l’attaque reprend plus énergique encore. Les troupes allemandes semblent se dérober et la poursuite commence.
3 - : le régiment poursuit l’ennemi entre le canal des Ardennes et les rives de la Meuse au sud de Sedan et s’organise en sureté aux abords de Wadelaincourt en vue de Sedan.
À 6 h15, le , le régiment a connaissance du message du Maréchal Foch annonçant la fin des hostilités à partir de 11 heures. À 11 heures, un grand silence règne sur la vallée. Quelle minute émouvante pour les soldats du 150e régiment d’infanterie de terminer victorieusement la Grande Guerre dans ce cadre tragique de Sedan qui a vu cinquante ans auparavant l’écrasement des armées françaises ! À la nuit, une prise d’armes émouvante se déroule à Wadelaincourt. Le 150e peut inscrire une cinquième citation à l'Ordre de l'armée, témoignant de la magnifique odyssée du régiment lors de la dernière période de la guerre.
Cinq mille hommes ont donné leur vie sous les plis du drapeau du 150e Régiment d’infanterie pendant la Grande Guerre.
Ayant parcouru plus de quatre cents kilomètres depuis l'armistice, le régiment arrive la veille de Noël 1918 à Kaiserslautern où il reste un mois environ.
Région de Bar-le-Duc
Le , le 150e RI quitte le Palatinat pour se rendre par étapes (300 kilomètres) dans la région de Bar-le-Duc où il parvient le . Les unités sont réparties dans la région de Bar le Duc.
Le drapeau et une délégation participent, à Paris, à la revue du .
Occupation de la Hesse Rhénanie
Le 150e est embarqué pour la Rhénanie le . Il stationne à Worms.
Première expédition de la Ruhr
Les Allemands ne remplissant pas les conditions qui leur ont été imposées par le traité de Versailles, une expédition de coercition et de prises de gages est ordonnée par le gouvernement français. Le , le 150e RI, avec d'autres corps, se dirige sur la Ruhr en formation de combat. Il participe à la garde d'ouvrages d'art et de gares, effectuant différentes opérations de police. Il rentre à Worms le .
Seconde expédition de la Ruhr
Le régiment est à peine réinstallé qu'il est appelé à nouveau dans le bassin de la Ruhr, le . Une vingtaine de postes de garde et de bouclage sont répartis entre les unités. Divers incidents et accidents marquent cette période.
En novembre, le 2e bataillon occupe le centre important de Bochum, siège du corps d'armée.
Enfin l'état-major et le 3e bataillon s'installent à Düsseldorf en et le 150e reste dans la Ruhr jusqu'en octobre de la même année.
Hesse Nassau
Le régiment remonte ensuite la vallée du Rhin et va caserner à l'est du fleuve, apportant sa contribution à la garde de la tête de pont de Coblence. L'état-major, le 1er et le 2e bataillons sont casernés à Diez, le 3e bataillon est à Ems.
Palatinat bavarois
L'évacuation de la deuxième zone d'occupation entraîna le départ du 150e RI qui vient, en , caserner à Landau avec son état-major, le 1er et le 3e bataillon, et à Neustadt avec le 2e bataillon.
Le 1er bataillon et la compagnie hors-rang quittent Landau en et s'installent à Verdun, future garnison du régiment.
Verdun
En 1930, les territoires rhénans étant complètement rendus à l'Allemagne, le 150e rentre en France après dix ans d'absence.
Le régiment se voit attribuer Verdun comme garnison d'accueil. Sans relâcher son labeur, le régiment participe à de multiples cérémonies du souvenir sur le plus grand champ de bataille de l'histoire au centre duquel il est placé. Il représente aussi avec éclat l'armée française à l'étranger.
Le , le 150e est désigné par le ministre de la guerre afin de représenter l'infanterie française aux obsèques du roi Alexandre 1er de Yougoslavie, à Belgrade. Le détachement, commandé par le colonel Duplouy et comprenant le drapeau, la musique, une compagnie d'honneur, effectue le voyage en chemin de fer par Modane, Turin, Milan, Venise, Trieste, Zagreb.
En 1935, alors qu'il effectue son service militaire au 150e, Léopold Segar Senghor, futur président du Sénégal, qui a obtenu deux ans avant la nationalité française, est reçu à l'agrégation de grammaire.
En 1936, le 150e Régiment d'infanterie, est appelé « motorisé », comprenant un état-major, une compagnie d'engins et transmissions, trois bataillons et une compagnie hors-rang, occupe les casernes Niel, Gribeauval et Holbecq, à Thierville.
Le 150e régiment d'infanterie de Verdun sous les ordres du colonel Basse (puis du commandant Delaveau à compter du ) est intégré à la 12e division d’infanterie motorisée. Cette division est formée quelques jours avant la déclaration de guerre à Mourmelon[5].
Le jour de la déclaration de guerre, il se trouve au nord de Thionville. La 12ème division d'infanterie motorisée a la charge de repousser les Allemands qui se sont avancés jusqu'à Kœnigsmacker, aux abords de la ligne Maginot. Le , elle passe la frontière belge et va occuper comme prévu le secteur de Gembloux près de Namur. Du 12 au , au sud-est de Gembloux, les positions des trois bataillons du 150e sont les suivantes : le IIIe tient Rhisnes, le IIe l'intervalle entre Rhisnes et Émines, le Ier en deuxième échelon occupe la ligne d'arrêt à hauteur de Suarlé. Pendant trois jours, le régiment maintiendra les divisions blindés allemandes puis recevra l'ordre de se replier, la Meuse ayant été franchie à Sedan et à Dinant. Se battant le jour, se déplaçant la nuit, il gagne Dunkerque par Charleroi, Valenciennes, Lille, Bailleul, se frayant un chemin à travers les troupes allemandes qui l'encerclent. Arrivée à Dunkerque, la 12e division d’infanterie motorisée a pour mission de protéger l'embarquement des troupes dans le cadre de l'Opération Dynamo. Les survivants de la division sont faits prisonniers le au matin sur la plage de Malo-les-Bains. Le drapeau du régiment a été brulé pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi.
L'armée d'armistice
Dans le cadre de l'armée d'armistice, le 150e Régiment d'infanterie est recréé le , avec le PC et le 1er bataillon à Agen, le 2e à Cahors et le 3e à Marmande. La mission principale du régiment est de monter la garde le long de la ligne de démarcation. En 1941, il reçoit un nouveau drapeau du 150e RI.
En juin et , le 1er bataillon est détaché à Vichy pour assurer la garde d'honneur du Maréchal Pétain.
Le 150e RI est dissous avec l'armée d'armistice le .
150e égiment d'infanterie (1944-1946)
Le , un bataillon FFI est créé à Verdun et prend le numéro 150.
Le 150e régiment d'infanterie est recréé, à partir des bataillons de marche des FFI en . Le 1er bataillon participera à la libération de Royan. En fin 1945, le régiment se trouve à Paris.
La libération
Le , à partir des F.F.I., est créé à Verdun un bataillon du type "ranger" qui prend le numéro 150.
Le , ce bataillon devient bataillon de marche XII/20, puis bataillon de sécurité XII/20 stationné à Verdun qui donnera naissance au 2e bataillon du 150e Régiment d'infanterie reconstitué.
1945-1946
Le , le 150e régiment d'infanterie est reconstitué à partir des trois bataillons de sécurité du territoire eux-mêmes issus des formations F.F.I. de la Meuse et de Meurthe-et-Moselle.
Ces bataillons vont donner naissance au 1er bataillon ( à Saintes) et aux 2e et 3e bataillon ( en XXe Région Militaire).
Le 1er bataillon est rattaché à l’armée commandée par le général de Larminat et chargée de la réduction des poches de résistance allemande sur la côte atlantique. Il est affecté à la reconquête de la pointe de la Coubre[6], près de Royan.
Les deux autres bataillons restent dans la Meuse (Verdun, Bar le Duc et Saint Mihiel) puis rejoignent Nancy le où ils sont rejoints le par le 1er bataillon après la prise de Royan et la fin des hostilités.
Le 150e Régiment d'infanterie est alors dirigé sur Paris.
Il est dissous en .
150e bataillon d'infanterie (1946-1949)
En , le régiment est dissous.
Le 150e bataillon d'infanterie est créé à Verdun. Il appartient à la 6e demi-brigade puis, en 1947, à la 2e demi-brigade.
Le , le 150e bataillon d'infanterie embarque pour le Maroc où il restera jusqu'en d'où il rejoint Verdun.
Le , le 150e bataillon d'infanterie est dissous.
150e régiment d'infanterie motorisée (1963-1975)
Sans qu'il soit possible d'établir une filiation directe entre l'ancien 150e bataillon d'infanterie et celui-ci, il faut noter que le , le bataillon de Joinville change de dénomination et devient 150e bataillon d'infanterie, jusqu'au , date à laquelle il devient 24e bataillon d'infanterie. Ce bataillon entretient un détachement opérationnel en Algérie (Zone Alger - Sahel)
Par décision du , le 150e régiment d'infanterie motorisé (150e RIM) est recréé à Verdun, au sein de la 10e brigade mécanisée. Au , il est articulé en une compagnie de commandement et de services, une compagnie d'appui, six compagnies de combat et deux états-majors tactiques. Un groupement d'instruction à deux ou trois compagnies complète les effectifs par la suite.
, le 150e régiment d'infanterie motorisé est scindé en deux régiments d'infanterie motorisés de brigade dont l'un, le 150e RIM reste à Verdun et l'autre, le 94e RIM est créé à Etain. Ces deux régiments appartiennent à la 15e brigade (Verdun) de la 4e division.
En , le 150e RIM absorbe les effectifs du Centre d'instruction du 164e RI dissous.
Le , le 150e Régiment d'infanterie motorisé devient régiment d'infanterie mécanisé de la 15e Brigade mécanisée et change de structures et d'équipement.
En 1977, il est rattaché à la 10e Division blindée. Ses équipements évolueront progressivement : véhicule blindé de combat d'infanterie AMX-10 P, chars AMX-13 puis AMX-30, mortiers de 120 mm et missiles antichar Milan - ainsi que ses structures. Au milieu des années 1980, le régiment est articulée en une compagnie de commandement, d'appui (mortiers de 120 RTF1) et des services, une compagnie de chars (AMX30), trois compagnies mécanisées (AMX10 dont une section de missiles antichar Milan) et une compagnie d'instruction.
Basé à Thierville-sur-Meuse, le 150e Régiment d'infanterie Régiment de Bagatelle est dissous en 1990. Il est remplacé par le 151e régiment d'infanterie précédemment basé à Metz et réorganisé à Verdun. Le 150e Régiment d'infanterie, devient régiment de réserve dérivé du 151e R.I.
Il est définitivement dissous en 1996, en même temps que le 151e R.I.
Devise
Par le fer quand le feu manque Ancienne devise : En avant malgré tout
Insignes
losange doré bleu rouge chevreuil blanc marron branche de laurier.
Drapeau
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[7] :
↑Comme l'indique l'article Régiment de Conti-Infanterie, les colonels de La Marche-Prince et de Conti étaient une seule et même personne, le comte de la Marche, qui devint en 1776 6eprince de Conti ; c'est à cette date que ses régiments changèrent de nom, suivant leur propriétaire.
↑Affaire relatée par l'ancien chef du SHAT (Service Historique de l'Armée de Terre) dans son ouvrage André Bach, Fusillés pour l'exemple : 1914-1915, Paris, Tallandier, , 617 p. (ISBN978-2-84734-040-2, OCLC2847340408), p. 581 à 584.
↑À partir du Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française (Général Andolenko - Eurimprim 1969).
↑Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (préf. Olivier Wieviorka), Atlas de la libération de la France : 6 juin 1944- 8 mai 1945 : des débarquements aux villes libérées, Paris, éd. Autrement, coll. « Atlas-Mémoire », (1re éd. 1994), 79 p. (ISBN978-2-746-70495-4 et 2-746-70495-1, OCLC417826733, BNF39169074), p. 51